PARTIE 10 - Démasquée. ( a )

Cette soirée avait été un désastre ! Elle n'attendait rien de ses parents, et pourtant ils arrivaient toujours à la décevoir. Après le coup d'éclat de Nigel. Sa mère s'était levée dans un mouvement raide, drapée dans son orgueil de reine bafouée.

— Robert, nous partons ! Hmpf.

Et ils avaient disparu laissant juste une atmosphère de gêne derrière eux. Après cela, Lisa s'était excusée rapidement, et était montée se coucher sans demander son reste.

Quand Jake était monté à son tour, elle avait lâchement fait semblant de dormir, ne voulant pas en débattre ce soir. Si cela ne tenait qu'à elle, elle oublierait cette soirée et n'en reparlerait plus jamais.

Ils n'avaient joué le lit, Jake lui avait laissé de bonne grâce et elle n'avait pas discuté.

N'en pouvant plus de réfléchir dans son coin, elle se leva le plus silencieusement possible et se rendit vers la cuisine à pas de loup. Un verre de lait frais était son remède miracle lorsqu'elle n'arrivait pas à dormir. Elle se dirigea vers le frigo, et fouilla dans les placards afin de trouver les verres. Elle referma un placard, quand Joy surgit dans l'ombre.

— Au mon Dieu, dit Lisa en mettant la main sur son cœur. Celui-ci tambourinait follement dans sa poitrine.

Décidément, cette soirée allait la tuer.

— Je t'ai fait peur, je suis désolée, s'excusa Joy d'un air penaud.

— Non, c'est moi. J'ai fait ma petite fouineuse, répondit-elle.

— Impossible de dormir ?

— Touché.

Joy n'en dit pas plus, et sortit deux tasses du placard. Lisa la regardait avec envie évoluer dans la cuisine. Elle jalousait tous ses petits moments mères-filles qu'elle n'avait jamais eus. Toujours à ses préparations, Joy versa du lait dans une casserole avant d'allumer le feu.

— Quand Jake était petit et qu'il n'arrivait pas à dormir, je lui faisais du lait chaud au miel. Des fois je le soupçonnais de se forcer à rester éveiller pour en resquiller une tasse ! Assieds-toi et discutons un peu.

Bon, ça n'attendrait pas jusqu'à demain.

— Joy, je suis désolée pour ce soir.

La mère de Jake la regardait avec un sourire doux, et patient et lui saisit la main. Ses mains lui paraissaient glacées.

— C'est moi qui devrais m'excuser. Je n'aurais jamais dû inviter tes parents.

— Je...

— Je sais qu'ils ne sont pas tes vrais parents, lâcha Joy.

— En même temps, qui ne le sait pas.

— Ce que je voulais dire, c'est que je sais que ce ne sont pas tes vrais parents, mais je ne pensais pas qu'il ne te traitait pas comme leur fille.

— Tout est question d'apparence chez les Wide, souffla Lisa avec une pointe de rancœur.

— Je dois t'avouer un secret, je connais Janice depuis des années, et elle a toujours eu un balai dans le cul.

Heureusement que sa boisson n'était pas encore dans sa tasse, sinon la jeune femme aurait tout recraché. Elle était habituée au franc parlé de Jake, visiblement les chiens ne faisaient pas des chats.

— Alors, pourquoi les côtoyer ? demanda Lisa curieuse.

— J'oublie entre chaque visite comme ils peuvent être rasoir.

Cette femme était décidément pleine de surprises ! Joy se leva et leur servit une grande tasse de lait chaud après avoir mis une grosse cuillère de miel dedans. Lisa la remercia puis enroba la tasse de ses deux mains, cherchant du réconfort dans cette chaleur.

— Mon fils est un grand coureur, et je rêverais qu'il trouve chaussure à son pied. Mais nous savons, toi comme moi, que vous n'êtes pas un vrai couple.

L'univers avait décidé de la lui mettre à l'envers. Elle ne savait pas ce qu'elle avait fait de mal, mais le karma avait choisi de réclamer son dû ce soir.

— Je... Vous... Nous..., bafouilla Lisa au comble de l'embarras.

Allez Lisa !

— Quand avez-vous deviné ?

— Dès le début ! Je ne suis pas née de la dernière pluie et je connais mon fils, peut-être mieux que lui-même ! dit Joy en rigolant doucement le nez dans sa tasse.

— On ne voulait pas se moquer de vous.

— Qu'est-ce que t'as dit Jake pour te convaincre de venir ?

Il m'a fait chanter en échange d'une entrée dans un club coquin. Non, elle n'était pas sûre que ce soit la meilleure option ! Elle avait presque envie de monter réveiller Jake pour qu'il règle cette affaire lui-même !

— Que vous vouliez lui présenter une femme, dit-elle simplement.

— Le petit saligaud !

— Sur ce point, nous sommes d'accord !

— Je suis malade, Lisa.

Lisa prit cette nouvelle de plein fouet. Des milliers de questions se bousculaient dans sa tête.

— Jake le sait ?

— Bien sûr, je crois qu'il a souhaité me rassurer concernant sa vie amoureuse. Peux-tu me faire une faveur Lisa ?

— Oui, tout ce que vous voudrez.

— Ne dis pas à Jake que je te l'ai dit. Il est sensible sur le sujet, et puis cela me divertit beaucoup de le voir mettre autant d'énergie à jouer la comédie.

Lisa aimait de plus en plus cette femme. Au début du séjour, elle avait des scrupules envers eux de leur cacher la vérité, maintenant elle en avait envers Jake. Elle allait finir avec des brûlures d'estomac.

— En plus, je pense vraiment que vous êtes fait l'un pour l'autre, chuchota Joy d'un air comploteur.

— Je ne miserais pas là-dessus.

— Après tout, vous dormez déjà ensemble, lui lança Joy avec un sourire de conspiratrice.

— En parlant de ça, je l'ai peut-être fait dormir par terre une fois ou deux, dit Lisa toute contrite.

— Ça lui fera les pieds. J'aime mon fils, mais parfois il a un peu tendance à prendre la grosse tête.

Ce n'était pas elle qui allait prétendre le contraire ! Mais une question la taraudait. Elle prit une grande inspiration et se lança.

— Joy, votre maladie, c'est grave à quel point ?

— Au point que mon fils vienne avec sa pire ennemie dans le rôle de sa petite amie.

Effectivement, vu comme cela, c'était assez alarmant.

— J'ai eu une belle vie, continua Joy. J'ai rencontré l'amour et donné naissance à un fils, qui je l'espère pourra se débrouiller sans moi pour devenir un homme bien. Je n'ai peut-être plus d'avenir, mais mon passé est tellement satisfaisant !

— Vous êtes une personne exceptionnelle Joy, et j'envie Jake d'avoir eu une mère comme vous.

— Tu seras toi aussi une très bonne mère, tu as tout ce qu'il faut au fond de toi.

Des enfants ? Elle n'avait jamais pris le temps d'y réfléchir. Une boule de chaleur la parcourut en visualisant de petites têtes blondes courir partout. Ils auraient les beaux yeux de Jake. Jake ? Depuis quand imaginait-elle sa future progéniture avec les yeux de Jake ?

— Avez-vous connu mes parents ?

— J'aurais aimé te dire que oui, mais je n'ai pas eu cette chance. Mais j'ai ouï-dire quelques ragots. Ton père était tout l'opposé de son frère, et ce n'est pas une mauvaise chose si tu veux mon avis ! De ce que j'en ai entendu, ils avaient l'air d'être des personnes extraordinaires.

Lisa ne répondit rien, l'émotion lui nouant la gorge. Elle donnerait tout ce qu'elle avait pour les revoir, ne serait-ce qu'un instant. Dans un geste de pudeur, elle se cacha derrière sa tasse laissant le silence s'installer.— Promets-moi de laisser une chance à Jake, demanda Joy.

— Nous n'avons vraiment pas ce genre de relation, Joy.

Je ne suis pas idiote, je connais le style de vie de mon fils à New York. Mais je vois comment il te regarde.

— Comme s'il allait me tuer ?

— Nigel et moi étions pareils à vos âges !

— Le calme et tranquille, Nigel ?

— Je l'ai poursuivi de mes assiduités pendant 3 ans avant qu'il ne cède. Je l'ai eu à l'usure ! expliqua Joy avec fierté.

— Vous êtes une petite harceleuse en faites !

— Non, déterminée ! Je savais ce que je voulais. Monsieur avait juste besoin d'un peu plus de temps.

— Je ne pense pas que ce soit une question de temps ici.

— Et tu m'en vois désolée. Ton frère et toi êtes de bonnes personnes. Tu devrais aller dormir, il se fait tard, et il te faudra de l'énergie pour supporter mon fils.

— Bonne nuit, Joy.

***

Coucou !

Alors ça y est on en sait un peu plus sur les raisons de la visite de Jake chez sa mère !

Je sais pas vous, mais j'aime beaucoup Joy et ça m'a fait un peu mal au cœur pour elle !

Bonne lecture et des bisouilles 🧡

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