Bonjour/Bonsoir !
Comment allez-vous ?
Woah, ça fait vachement bizarre de dire je suis en train de poster LE dernier chapitre de Seduction's lessons.
C'est la deuxième histoire que j'ai réussie à terminer dans ma vie !
Je vous souhaite de passer une bonne lecture et si vous avez le temps ? N'hésitez pas à faire des pauses en écoutant les musiques suggérés tout au long de l'épilogue !
Ps : C'est important pour vos yeux aussi ;)
__________
DEUX ANS PLUS TARD.
- à l'écoute -
One Direction - Night changes.
TROIS, DEUX, UN...
Vous êtes prêts/prêtes pour l'épilogue ?
Il parait que la jeunesse est le temps des accélérations.
C'est probablement la raison pourquoi les One Direction ont choisis de nous l'expliquer en chanson.
'We're only getting older, baby.
And I've been thinking about it lately.
Does it ever drive you crazy.
Just how fast the night changes ?'
Et vous ?
Qu'en pensez-vous ?
Luke Hemmings.
Destination actuel : Australie ; Port Hedland.
26 novembre.
2h22.
- à l'écoute - CNBLUE - Calling you.
Bienvenue à Port Hedland.
Ville au nord de l'Australie-Occidentale, sur la côte, dans la région de Pilbara et avec environ quatorze mille habitants. Il se situe exactement à mille trois-cent vingt kilomètres de Perth, dont le nombre d'habitants est plus importante que la ville où je vis actuellement, soit un peu plus de deux millions.
Pourquoi ai-je choisi de vivre ici plutôt qu'à Perth ?
Parce que le travail d'importation/exportation m'intéresse.
Plus particulièrement dans le minerais.
Et c'est dans cette ville que l'expédition des minerais de fer est le plus fréquent.
Mais aussi ?
C'est ici que mes parents ce sont rencontrés.
Et ici, au Marapikurrinya Park, que mon père a demandé la main de ma mère.
Je ne pouvais donc pas passer à côté de cette magnifique ville.
Après avoir obtenu haut la main mon diplôme, je me suis longuement entretenu avec ma mère : sur mes projets d'avenir et la raison du pourquoi j'ai choisi cette ville et pas une autre. Mère poule comme elle est, elle a finit par accepter - mais tout de même avec une minuscule hésitation - ma décision, avant de me laisser vivre ma vie d'étudiant.
Ma mère a même été la première à avoir hurlée et pleurée de joie, quand elle a ouvert la boîte à lettre et a vue que nous avons reçus 'la fameuse' grosse enveloppe. Vous savez ? Celui qui confirme - et parfois sans même que nous avons besoin de l'ouvrir - que nous avons été acceptés dans l'école, où nous avons postulés.
Oui.
CETTE fameuse lettre.
« McCord va péter un plomb ! » Ricane un ami en commun de Killian et moi, Jack.
Je me tiens à l'entrée du bâtiment de mon dortoir et celle de Killian. C'est son anniversaire et si je me souviens bien, il m'a dit qu'il est né dans les alentours de trois heures du matin. Je jette un oeil vers les quinze autres étudiants présents en cette occasion et leur fais signe de garder le silence.
C'est donc dans la joie et dans la bonne humeur, qu'avec plusieurs amis en commun, nous avons décidés de lui faire une surprise. Jack décide me suivre à l'intérieur. Il confie le gâteaux à la fraise à un de nos confrères, avant de me rejoindre sur la première marche de la cage d'escalier.
« Mais non ! » Riais-je, en montant les escaliers. « C'est son anniversaire, il va rien nous dire ! » Nous marchons jusqu'à la porte du dortoir.
FAUX.
Killian déteste être réveillé.
Et quelque soit l'événement.
Après avoir obtenu de justesse son diplôme, il a choisi de me suivre à Port Hedland. Contrairement à moi, lui, a opté pour des études de langues étrangères. Matières, où j'ai découvert qu'il a pulvérisé mes moyennes, alors que je lui ai tout appris.
Je n'ai jamais été aussi fier.
Comme le temps passe vite...
Je n'ai même pas réalisé, que ça allait déjà faire trois ans que nous nous connaissons. Même si nous ne faisons que nous croiser, suite à nos divers emplois du temps. Je sais que Killian est un ami cher à mes yeux et que je pourrais compter sur lui quoi qu'il arrive.
Si autrefois, on m'aurait dit, que j'allais réussir à m'entendre avec un sale caractère comme le sien, au grand jamais j'y aurais cru. Ce 'bad boy' est devenu en l'espace de si peu de temps mon frère et mon meilleur ami.
Ou peut-être est-ce moi qu'à la manie de m'attacher trop vite aux gens ?
Toc ! Toc ! Toc !
« KILLIAN ! » Hurlai-je comme un hystérique.
Je cogne brutalement contre la porte de notre dortoir et pince ma lèvre pour ne pas exploser de rire. J'insère même la clé qui mène à l'intérieur, agitant comme un demeuré le trousseau dans tous les sens. Oui, il est trois heures du matin maintenant, et Jack et moi, ainsi que les autres garçons, emmerdons royalement les autres élèves qui doivent en train de dormir dans ce bâtiment.
Ahlala !
Il faut admettre que depuis que Killian est entré dans ma vie, bien des choses ont changés. J'ai appris à vivre avec son caractère, il en a fait de même avec le mien. Sans aucune méchanceté gratuite, seulement des moqueries par-ci, par-là, mais rien de bien méchant au final.
J'ai gagné en assurance et j'ai appris à rire de moi-même. Fini, les petites moues, qui prouvaient mon ennui, mon agacement et ma susceptibilité. Fini les bégaiements, les hésitations et les marmonnements incompréhensibles.
Maintenant, si je veux m'affirmer ?
Je le fais.
« Ki... »
« QUOI ?! » Il ouvre brusquement la porte. « T'a pas la clé c'est ça ?! » Cria-t-il agressivement.
« Et bien, en fait... »
« Je m'en branle si les gens autour de nous dorment, si tu continues à me les briser, je vais t'étrangler dans ce couloir. » Il pointe Jack du doigt. « Et c'est pareil pour toi. » Jack et moi, nous nous raclons exagérément la gorge.
« Ta mère est en bas du bâtiment. » On lâche à l'unisson.
En parlant de sa mère, Evelyn, ça va faire exactement sept mois qu'elle est sobre. Deux semaines après l'obtention du diplôme de son fils, elle, qui pensait qu'il n'allait jamais l'obtenir, elle a décidée de fournir les efforts nécessaires pour se sortir de ce cercle vicieux, qu'on appelle l'alcool. D'abord, parce que son fils l'a supplié de faire une cure, mais aussi, 'grâce' à en partie aux services sociaux, qui l'ont menacé de lui retirer Killian si elle ne décide pas à réagir.
« QUOI ? » Je lui saisis le poignet.
« Pose pas de question et viens ! » Je le tire hors du dortoir et le traîne jusqu'en bas de l'immeuble.
« Mais je suis en boxer ! » Se plaignit-il.
« La ferme ! » Rétorquai-je, en ouvrant la porte de l'immeuble.
« T-tu... »
« JOYEUX ANNIVERSAIRE MCCORD ! » On hurle à l'unisson.
Killian a la bouche grande ouverte, ébahi. Il s'écarte de plusieurs bonds en arrière, lorsqu'on décide de l'embêter un peu en lui lançant des pétard au pied, ricanant face à ces jurons et ces fausses menaces. Je lui souris angéliquement, quand il oriente sa tête vers ma direction.
« T'es bien né aux alentours de trois heures du matin, non ? » Questionnai-je innocemment, avant qu'il ne m'enlace.
« Bande d'enculer ! » Je ris légèrement, louchant sur son visage.
« Noooon, t'es pas sérieux là ? Tu pleures !? » Il me pousse à l'extérieur de l'immeuble et me claque la porte au nez.
« Hé ! M-mais... » Je fouille les poches de mon pantalon.
QUOI ??!
Je lui fais une surprise et il me vole mes clés ?
« Kikiiiiiiii » Je me précipite sur la porte pour donner des coups.
« 'Ça'. » Commence-t-il dans un éclat de rire. « C'est pour m'avoir réveillé à trois heures du matin ! » Il dresse bien en hauteur ces deux majeurs, pour qu'on ai tous une vue d'ensemble dessus. « Qui aime bien, châtie bien ! Il paraît ! Bonne nuit, bande de con ! » Je soupire et me place face à mes collègues dans l'espoir de trouver une âme charitable.
Sauf qu'ils ne sont plus là.
Pfffffft.
Ouaip !
Comme je l'ai précédemment annoncé...
Il ne faut JAMAIS sortir Killian de son sommeil.
**
- à l'écoute - The All-American Rejects - Sweat.
« Ces cartons doivent être rangés à l'entrée. » M'explique un vieil homme.
Étant en train de réapprovisionner le rayon des chips, j'observe entre deux étagères vides, le propriétaire soulever du mieux qu'il peut un carton pour le poser près du comptoir à caisse. J'incline ma tête à ma droite et lui crie.
« T'es sûr que tu ne veux pas que je t'aide, Ted ? » Il valse sa main en l'air, pour me faire comprendre que tout va bien.
Je hausse mes épaules et me re-concentre sur mon travail. Un sourire narquois arque le coin de ma bouche, lorsque l'idée de gentiment le taquiner me traverse l'esprit. Je laisse passer quelques laps de secondes, plaçant innocemment les paquets de chips au goût de barbecue sur une étagère.
« Si tu continues à trop forcer, tu risques d'amplifier l'apparition des rides. » Chantonnai-je sur un ton taquin. « Voir te briser une côte aussi. » Poursuivis-je en riant bêtement. « AHH ! » Je pousse un cri non-viril, en sentant en coup de journal sur le crâne.
« Au lieu de rire bêtement de mon meilleur ami va m'encaisser tout ça, sale gosse ! » Me gronde une voix familière.
Je m'arrête.
Instinctivement, je fais volte face à Tyler, un vieil homme qui doit avoir environ le même âge que Ted. Ce dernier me plaque un panier remplis contre le torse, pointant son doigt en direction de la caisse, le regard faussement assassin. Je continue cependant à ricaner, transportant le panier jusqu'à destination.
Ça va faire un an et demi que je travaille dans ce mini supermarché, qui se trouve au coin de la rue de la faculté de science. Ça change. Et même énormément de mon travail de serveur de café, où j'y travaille désormais qu'en été. Pour tout vous dire, Ted ne souhaitait même pas recruter un employée, non.
Il m'a recruté par hasard.
Uniquement, parce que je l'ai aidé à comprendre son nouveau forfait mobile. Et probablement aussi, parce que je me suis mis à rire à son humour hors du commun. Même si son apparence fait penser qu'il peut être une personne grognon, ce n'est plus du tout le cas, une fois qu'on se met à converser avec lui.
Non,
C'est un amour.
C'est en déménageant à Port Hedland, que je me suis rendu compte que mes économies en tant que serveur de café a pile poil suffit, pour me payer le premier semestre de ma première année de faculté. Tête en l'air que je suis, j'avais 'oublié' de compter le coût de mon permis ! Il a fallu que je trouve un nouveau travail, sinon je ne pourrais pas me payer mon second semestre et tous le reste de mes besoins.
« Ça vous fera $89. » Dis-je après avoir passé tous les articles, que j'ai rangé dans des sachets en carton.
« Tant que ça ??! » S'écria-t-il scandalisé. « Hé, Ted ?! » Tyler hurle, les sourcils froncés. « T'aurais pas augmenté les prix par hasard, vieux cochon ? » Je suis pris par un fou rire à cause de ce ridicule surnom.
« QUOI ? » Il sort en trombe de l'espace réservé aux employés. « TU oses me dire que je ne suis pas honnête, cochon ? »
Je n'ai jamais compris pourquoi ils se surnomment mutuellement comme ça.
D'ailleurs,
Je n'ai pas envie de comprendre.
« OUI. » Confirme sans gêne son ami, mon patron marche précipitamment jusqu'à son meilleur ami.
« Répète ça pour voir. » Gronde le vieil homme.
« Et c'est parti ! » Je lève les yeux au ciel, amusé.
Je contourne le comptoir et me dirige de nouveau vers le rayon des chips. Je prends un paquet de chips salé, puis reviens à ma place. Je fouille les poches de mon pantalon, à la recherche d'un billet vert ou de quelques pièces. Une fois trouvée, j'ouvre la caisse et glisse quelques pièces à l'intérieur.
« ... Ça t'amuse d'augmenter tous les jours les prix ? » J'ouvre mon paquet de chips et glisse ma main à l'intérieur.
« JE n'augmente pas les prix, ce sont les nouveautés qui coûtent cher ! » Je glisse une chips dans ma bouche et le déguste.
À chaque fois ?
C'est la même chose.
Parfois, je me demande vraiment comment ils ont fais pour devenir des meilleurs amis. Non seulement, ils ne cessent de se disputer, et en plus ? Quand on compare leur personnalité, ils sont opposés l'un à l'autre.
Ted est toujours enjoué et taquin, tandis que Tyler est râleur et radin. Peut-être est-ce le fait qu'ils soient tous les deux grognons, tout en restant adorables, qui fait, qu'eux et leurs disputent incessantes sont adorés de tous le quartier ?
Sûrement.
En tout cas, moi ?
Ils m'amusent vachement.
« Et bien... » Ils s'arrêtent de parler, en m'entendant bruyamment mâcher mes chips croquantes.
« TOI ! » Mon patron me pointe du doigt. « Je ne te paie pas pour manger des chips ! »
« Mais j'ai payé ces chips ! » Râlai-je, en faisant la moue. « Et puis, ta dit que je pouvais prendre ma pause quand je vou.... »
« Chut ! Tais-toi ! Tais-toi ! » Ordonne-t-il, en sautillant sur lui-même pour essayer de récupérer sa claquette. « Allez ! » Il fait claquer sa chaussure sévèrement contre le comptoir. « Au travail ! » Je lève innocemment mes mains en l'air.
« D'accord, d'accord ! » Je pose mon paquet de chips près d'un calendrier. « J'y vais. » Je mords violemment l'intérieur de ma joue pour ne pas éclater de rire.
« JE SAIS QUE TU TE MOQUES DE MOI, SALE PETIT CON VA ! » Je suis pris par un nouveau fou rire, au moment où sa claquette claque mon crâne.
Oh non !
Au secours !
Que le seigneur vient en aide à ce vieux fou !
Intéressant ce nouvel environnement, n'est-ce pas ?
Mais qu'en est-il de sa ville natale alors ?
Deux ans sont déjà passés.
Pensez-vous que Luke a pu faire la paix avec ces démons ?
Je vous invite à poursuivre pour découvrir tout ça...
**
19 décembre.
Lieu de destination : Australie ; Sydney.
18h08.
- à l'écoute - Joe Brooks - Where the heart is.
« Kiwi ne t'éloigne pas trop ! » Avertis-je mon chiot, quand je le détache de la laisse.
Woaf ! Woaf !
Ce dernier émet deux aboiements, avant de courir plus loin le long du trottoir, pour faire ces besoins au pied d'un arbre. Je secoue avec amusement la tête, glissant mes mains dans les poches de mon manteau. Une fois que mon chiot a terminé, je le suis aveuglément. Il semble adorer vagabonder de partout et profiter de sa liberté.
Il faut dire que maman lui détache que très rarement sa laisse, bien trop effrayée qu'il ne s'enfuit et ne revienne jamais. Souhaitant tuer sa solitude, elle a décidée de s'offrir quatre mois après mon départ à la fac un welsh corgi pembroke. Un race de chien originaire du Pays de Galles et dont la hauteur ne dépasse pas au moins trente centimètres.
Sans quitter la boule de poil noir et blanc, je suis attiré par l'énorme camion de déménagement blanc, stationné à cheval sur le trottoir. Je fronce les sourcils et prends le temps de contempler le quartier, que je reconnais parfaitement bien. Même si ça fait plus d'un an que je n'ai pas mis les pieds dans ce coin-là, je n'oublie pas.
C'est le quartier où habite Tara.
Ou devrais-je plutôt dire Tamara Finnigan.
« Attention, gamin ! » J'évite de justesse un carton, suite à l'alerte d'un déménageur.
« Pardon. » M'excusai-je aussitôt.
Je suis des yeux, l'homme vêtu entièrement d'une combinaison gris foncé. Ce dernier se dirige vers la maison dont je redoute le plus et que je n'ai pas vu depuis x temps. Curieux, je m'approche jusqu'aux barrières. Je ne sens pas Kiwi me tirer le jean, bien trop concentré à fixer bêtement les déménageurs entraient et sortir de la villa.
« C'est une très belle maison, n'est-ce pas ? » Commente une voix familière masculine.
J'eus un hoquet de surprise et me tourne instinctivement pour affronter cet homme, dont il est impossible d'oublier la voix. J'écarquille à plusieurs reprises mes paupières et me met bêtement à le fixer.
Woah.
Quel classe !
L'homme à ma tranche d'âge est vêtu d'un pantalon à pince et porte aux pieds des chaussures en cuir à pointe. Son grand manteau large lui arrive au niveau des genoux et au vu de sa tenue sophistiqué, je devine qu'il doit porter en dessous une chemise et une veste à costard. Ses cheveux bruns sont parfaitement discipliné en piquet, tandis que son eau de cologne est en train de remplir agréablement mes poumons.
Non, je ne rêve pas.
Il s'agit bien là de Calum Hood.
« 'Ça' pour une surprise. » Marmonnai-je sous ma barbe.
« Ça fait longtemps, hein ? » Il sourit. « Hemmo. »
Oh non.
Il a fallut qu'il prononce ce satané surnom, pour que tous mes mauvais souvenirs passés aux côtés de Michael, Ashton et lui, resurgissent comme des électrochocs dans mon esprit. Son sourire se supprime instantanément, quand il remarque que mon visage s'est décomposé. Il a aussitôt remplacé avec une expression compatissante.
« Je sais que nous n'avons jamais eu l'occasion de se reparler de-depuis... » Il bégaye, cherchant ces mots. « Tu sais ? » Je secoue la tête.
« Non, je ne sais pas. » Mentis-je.
Je veux qu'il le dise à voix haute.
Allez dis-le, Hood !
Je sais que tu as les couilles de le dire.
« Ton humiliation. » Lâcha-t-il finalement.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, je peux entendre le regret au son de sa voix. Je ne sais pas ce qui s'est passé dans sa vie pour qu'il ai ce déclic, mais je ne remercierai jamais assez le seigneur, d'avoir rendu cet énergumène - à l'époque sans coeur - plus humain aujourd'hui. Reste à espérer maintenant, que ces confrères ont suivi son exemple.
« Alors ? » Pouffai-je amèrement, en lui envoyant un regard noir. « C'était si compliqué que ça à dire ? »
« Non. » Admit-il.
Je rêve ou... ?
Il parait sincèrement coupable.
« Cette maison... » Je laisse volontairement ma phrase en suspend.
« Elle appartenait à ta rouquine. » Termine-t-il, mes paupières s'entrouvrent. « Ouais, je sais. »
« Pourq... »
« Mes parents ont décidés de l'acheter. » Il répond avant même que je ne lui pose la question. « Son père n'a plus les moyens de l'entretenir, il a donc décidé de la vendre. »
« Oh. »
J'eus un pincement au coeur, quand mes pensés ce sont déviés vers Tara. Ça m'arrive à chaque fois que je pense à elle. Je n'ai jamais su ce qu'elle est devenue. Pas depuis qu'elle m'a annoncée qu'elle s'est rapidement trouvée un copain, après m'avoir 'pourchassée' un peu plus d'un mois. Parfois, oui, j'avoue, je me demande ce qu'elle pourrait bien faire maintenant.
Est-elle à la fac ?
Si oui, quel cursus a-t-elle choisie de poursuivre ?
Et si non, dans quoi peut-elle travailler ?
Tant de question qui reste sans réponse.
En fait, cette 'histoire inachevée' ou 'naissante' - peu importe l'étiquette attribuée à cette dernière - m'a toujours perturbé. J'ai toujours eu l'impression, qu'on aurait pu avancer plus qu'on a fait, en réalité.
Mais ça ? Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même. Si je n'avais pas été aussi têtu, peut-être qu'on serait ensemble actuellement ? Je lève les yeux vers Calum, qu'est en train d'admirer sa nouvelle maison.
« Tu as changé. » Soufflai-je faiblement, sur un ton à peine audible. « Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? »
« Huh ? » Je le désigne d'un mouvement de la main.
« Ton style vestimentaire, ta gentillesse qui apparait magiquement de la surface, comme si tu l'as toujours été, alors que nous savons parfaitement bien que ce n'est pas le cas. » Énumérai-je.
« Ah, 'ça' ? » Il rit. « On appelle ça entrer dans la vie active et gagner en maturité. » Conclut-il.
« Dans la vie active ? » Il fronce le bout de son nez.
« Ouais, tu sais ? Le monde 'sauvage' du travail. » Explique-t-il.
Pour une raison que j'ignore,
Ma curiosité me pousse à savoir ce que ces autres amis et lui sont devenus.
« Et que sont devenus les 'autres' ? Tu sais ? Ashton, Michael et Kyle... ? » Il lève la tête, assez surpris par ma question.
« La dernière fois que je leur ai parlé : Michael retape sa première année de fac de sport et Ashton suit une formation d'infirmière. » Question qu'il répond sans hésitation. « Et quant à Kyle... »
« Ne me dit pas qu'il est... ? » Il secoue négativement la tête.
« Quoi ? Oh non ! » Il rit doucement. « Il s'est réveillé de son coma il y a trois mois. D'ailleurs, il s'excu... » Il se racle la gorge, corrigeant sa phrase. « Ou plutôt, on s'excuse pour toute cette humiliation. » Je baisse la tête, mordant ma joue.
« Tu as vraiment changé alors. » Répétai-je dans un murmure.
« Quoi ? »
« Non, rien. Tu as toujours été mature. » Je secoue la tête. « J'ai même toujours su que tu étais le plus intelligent des trois. » Lui confiai-je sincèrement.
« Et bien, merci ! » Il s'exclame de surprise.
« Et toi ? » J'entreprends de changer de sujet, ne souhaitant plus ressasser le passé. « Je suppose qu'au vu de ton accoutrement, tu as décidé de travailler à l'accueil ou quelque chose du genre ? » Dis-je sarcastiquement.
« Oh. » Il me scrute de la tête au pied. « On dirait que notre 'Hemmo' a appris comment manipuler avec humour l'art du sarcasme. » S'étonna-t-il. « Et à s'habiller aussi. » Il désigne ma tenue d'un mouvement de la tête. « Et non ! Je ne travaille pas à l'accueil, mais à la banque. Enfin, j'étudie pour devenir banquier. »
« Un travail malhonnête, pour un homme malhonnête, forcément ! Ça va de pair. » Commentai-je.
Contre toute attente,
Calum éclate bruyamment de rire.
- à l'écoute - Elle King - I told you I was mean.
« Bon sang ! » Il m'envoie gentiment une tape contre l'épaule. « Pourquoi je ne t'ai pas connu comme ça au lycée ? » J'agite mon épaule pour le repousser, son sourire colgate s'agrandit. « On se serait entendu à merveille. »
« Je ne crois pas, non. » Répondis-je sèchement.
« Et pourquoi pas ? »
« Parce que contrairement à vous, j'ai peut-être changé, oui ! Mais moi au moins j'ai conservé mes principes. »
En réalité,
Calum n'a pas changé.
Il a juste appris à endosser un nouveau rôle qui lui va d'ailleurs comme un gant.
Naïf que je suis.
**
22h07.
- à l'écoute - R5 - Lay your head down.
« ... J'arrive pas à croire que ce crétin d'Hood veut devenir banquier ! » Grogna Killian, en passant la porte d'un restaurant. « En tout cas, ça ne sera pas à lui que je confierai mon pognon ! »
« Et pourtant ? Il étudie pour en devenir un. » Je passe à mon tour la porte.
On lève nos mains à l'unisson en direction de notre amie en commun : Selena, la petite amie de Killian. Nous nous dirigeons jusqu'à cette dernière, qui nous gratifie sans même prendre le temps de nous saluer, gentiment une tape contre le torse. On camoufle nos éclats de rires en pinçant nos lèvres.
« Vous êtes TOUJOURS en retard, c'est fou ça ! » On finit par lui rire au nez. « C'est ça ! Continuez à rire bêtement, bande d'idiots. » Elle roule des yeux.
« Il faut que j'aille pissé, bébé. » Lui informe avec 'grâce' Killian, quand elle s'apprête à l'embrasser.
« Décidément ! » Ronchonne-t-elle.
« Moi aussi, je t'aime. » Ricane-t-il. « Prends-moi comme d'habitude, un hamburger au bacon. » Il lui embrasse la tempe, avant de disparaître.
Selena secoue avec amusement la tête et me fait signe de m'installer sur le siège qu'est situé face à elle. Je m'assois après m'être calmé, contemplant avec curiosité les décorations de Noël que les employés ont installés. Mes iris océans s'attardent longuement sur le sapin vert, qu'est situé près de l'entrée des doubles porte de la cuisine.
À chaque fois que Killian et moi revenons à Sydney, c'est le premier endroit que nous choisissons toujours de revenir. Pourquoi ? Car cet endroit est un lieu qui déborde de souvenirs. Tout d'abord, parce que c'est ici que j'ai étudié avec lui, mais aussi ? C'est ici, qu'il a rencontré sa petite-amie Selena.
Je ne sais pas comment s'est arrivé.
Mais je sais que la première fois, où il a posé son regard sur elle, la première chose à laquelle il a pensé ? C'est de l'embêter. Et aussi parce qu'il trouvait ces boucles d'oreilles en forme d'hiboux 'rigolo'. Je ne sais pas quel drogue il a prit ce jour-là, ou bien le serveur a dû lui servir accidentellement un verre de whisky/coca, mais c'est bien la première chose qu'il lui a traversé l'esprit.
Étrange, n'est-ce pas ?
En tout cas, c'est ce qu'il m'a dit.
Que voulez-vous ?
C'est du Killian McCord tout craché !
« Alors ? Comment avance tes études sur l'exportation et importation ? » Selena engage la conversation.
« Ça va. » Répondis-je simplement.
J'admire les guirlandes de lumière changeaient toutes les cinq secondes de couleurs, remarquant instantanément les paquets de cadeaux qui se trouvent sous le sapin. Un cri féminin attire mon attention, vers une bataille 'complexe' d'un enfant et sa mère, qui essaie de le dissuader de ne pas les ouvrir.
Je souris comme un idiot face à cette scène.
« Et toi ? » J'oriente mon regard vers la brune. « Tu arrives à étudier convenablement avec tes petites soeurs ? »
« Si tu savais ! Ces pestes sont un cauchemar et surtout à cette âge-là ! » Elle grogne désespérément. « Vivement qu'elles grandissent ! » Je pouffe.
Ayant raté son diplôme par manque d'attention, Selena a dû se retaper sa dernière année de lycée. Ces petites soeurs - qui plus est - sont des jumelles de quatre ans, font tous qu'elles peuvent pour lui rendre la vie impossible.
Entre destruction de maquillages, de vêtements, de bijoux, de manuels scolaires et volent de desserts. Il est vrai qu'il est assez difficile de se mettre à sa place, lorsqu'on entend ce genre de broutille où on a qu'une envie ?
C'est d'éclater de rire.
« Mais en attendant... » Elle me gratifie d'une moue de chien battu. « Pourrais-tu...»
« Ahhh non, non, non, non ! » Répondis-je précipitamment en secouant la tête. « Tu te débrouilles ! »
Je sais ce qu'elle veut me demander.
Et surtout avec CETTE tête.
Elle veut que je garde ces petites soeurs.
« MAIS ELLES T'ADORE ! » Elle jette ces mains en l'air.
« Bien sûr ! » Ironisai-je en roulant des yeux. « Elles 'm'adorent' tellement qu'elles m'ont enfermés dans le garage TOUTE UNE PUTAIN DE NUIT ! » Grondai-je mécontent, elle plaque sa main contre sa bouche pour camoufler un fou rire. « Bah, voyons ! » Je fais valser ma main en l'air. « Vas-y ! Ne te gêne pas pour ri... »
Son rire attira l'attention de tous les clients présents dans la salle. Rouge de honte, je m'enfonce discrètement dans ma chaise. Je me cache dans un raclement de gorge, à l'aide de ma main droite et de mon menu, une partie de mon visage.
« Bonsoir, madame et monsieur. Que puis-je vous servir ? » Je toussote, baladant mon index sur la liste du menu. « Je prendrais un hot dog. » Je sors de ma 'cachette', une fois que Selena s'est calmée.
« Avec quel sauce ? » Je foudroie d'un regard faussement assassin à cette dernière, qui essaie de ne pas rire au nez de la serveuse.
« Moutarde. » Cette enfant s'amuse à faire des vagues avec ces sourcils.
« Et pour moi, ça sera deux hamburgers/frites au bacon, s'il-vous-plait. » Poursuit joyeusement mon amie.
« C'est noté. » Nous renseigna-t-elle. « Je vais reprendre vos cartes de menu. »
Je ferme le menu et le lève en direction de la serveuse. Je tourne ensuite ma tête pour lui faire face, entrouvrant soudainement mes paupières en deux grosses soucoupes, choqué, lorsque mes yeux croisent ses orbes familiers.
- à l'écoute - Amy Stroup - Just you.
Oui, j'avoue.
J'eus du mal à lâcher le menu après ça.
Bien au contraire, mes doigts ont serrés leur étreinte sur cette dernière. Mes paupières ce sont écarquillés, pour mieux la dévisager et surtout pour être sûr que je ne suis pas en train de la confondre.
Comment ai-je pu passer à côté de sa voix ?
Tout sa c'est de la faute de Selena !
Je reconnaîtrais ces traits faciaux entre milles. C'est elle. Je le sens, je le sais. C'est fou comme elle a pu physiquement changé. Elle, qui avaient de jolies et longues ondulations blondes vénitiennes, elles les as lissés, coupé au carré et teinte en blonde platine.
Même son maquillage a changé.
Il est devenu plus chargé et moins 'naturel'.
En effet, elle a choisie d'assombrir ces paupières, avec des couleurs froid, en l'accentuant avec un fard noir matte, qui je l'admets, fait ressortir instantanément la couleur de ces beaux iris. Elle, qui à l'époque, privilégier uniquement le maquillage d'une belle bouche pulpeuse rouge, a aujourd'hui opté pour un rose poudré.
Tamara Finnigan,
Que t'est-il donc arrivée ?
'Gagner en maturité...'
Soudainement la voix de Calum retentit dans mon esprit.
Et tout deviens plus clair.
« Tamara ? » L'interpellai-je soudainement sous le coup de l'émotion.
La serveuse sursaute, comme si on l'avait pris en flagrant délit d'un crime. Tara m'arrache le menu des mains et disparait précipitamment dans les cuisines. Je ne sais même pas pourquoi je suis devenu aussi émotif. Peut-être que c'est ma rencontre avec Calum, suivi de près par celle de Tara, qui m'a rendu plus fragile ?
Oui, ça doit être eux.
Puisqu'ils représentent deux personnes de mon passé humiliant.
BREAK TIME.
Vous avez les yeux qui fatiguent ?
Courage !
Nous arrivons bientôt à la fin !
On inspire profondément, avant d'expirer.
Puis, on se laisse doucement bercer par cette merveille.
- à l'écoute -
The Heydaze - New religion.
00h30.
- à l'écoute - Liam Gallagher - Chinatown.
« Arrête de te prendre la tête. » Me susurre Killian. « Je suis sûr que tu dois faire erreur ! La Finnigan qu'on connait est rousse. Et elle ? Elle est blonde ! »
« Hummrf. »
Tara ne pas m'a pas adressé un mot de la soirée.
Non.
Elle s'est juste contentée de faire son travail, soit : débarrasser la table, la nettoyer, pour ensuite nous fournir la carte des desserts. Honnêtement, je suis triste qu'on soit arrivé à ce point-là. Pour tout vous avouer, je ne pensais pas même qu'elle m'ignorerait le jour où on se recroisera. Un peu plus d'an s'est tout de même écoulé.
Je ne comprends pas.
Si Calum a pu mûrir grâce au travail...
Alors, pourquoi pas elle ?
« Je vais payer pour eux. » Annonçai-je, pendant que Tara observe avec hésitation le couple en train de se bécoter.
Je sors mon porte-monnaie de ma poche, puis ma carte bleue. La blonde hoche lentement la tête et place devant moi un terminal à carte bancaire. Je profite qu'elle ne regarde plus vers nous, pour gratifier d'un coup de pied le couple, pour qu'ils comprennent qu'ils doivent calmer leur ardeur. Bien sûr, ils m'ont gratifiés de leur majeur pour seule réponse.
« Hé ! Soyez content que je vous paie le resto. » Les réprimandai-je.
« Tu veux un câlin, bébé Luke ? » Me provoque innocemment Killian, je grimace de dégoût.
« Sans façon, vieux porc ! » Il s'esclaffe.
Après avoir placé quelques pièces sur la table comme pourboire, je glisse mes cartes importants dans la poche de mon pantalon. Je cache discrètement mon porte-monnaie dans un coin de ma banquette, puis me lève en même temps que mes amis de ma chaise.
Mon porte-monnaie me servira d'excuse pour revenir dans cet établissement. Même si Killian ne pense pas qu'il s'agit de Tara, moi je suis sûr du contraire. J'ai même un minime espoir qu'elle me parlera, si je me retrouve seul avec elle.
J'enfile mon manteau et suis le couple jusqu'à la sortie. Toujours dans mon état songeur, je ne fais pas attention à ce qui se passe devant moi et heurte brutalement l'épaule de Selena, qui s'est arrêtée en plein milieu des doubles portes.
« Hé ! » Je passe vivement mes doigts sur mon visage. « Pourquoi vous vous êtes arrêtés ? »
« Il pleut... » Commence Killian.
« Des grêles. » Termine sa petite-amie.
Je me met sur la pointe des pieds, poussant la tête de Killian sur le côté qui me cache la vue. Une grimace se forme à mon minois, en voyant la grêle frappait brutalement le goudron. Killian, qui adore, tout autant que moi sa voiture d'occasion, doit certainement faire mentalement un arrêt cardiaque.
« Heureusement que j'ai toujours un parapluie sur moi ! » Lança Selena, qui se met à fouiller dans son sac à main.
Mais avant qu'elle puisse complètement le sortir, je le lui arrache des mains.
« Hé ! M-mais... »
« Vous êtes garés juste en face ! » Me défendis-je, en pointant la voiture blanche de mon meilleur ami en face du resto, garé en bataille. « Je vous rappel que je suis garé à l'autre bout de la rue. » Je pousse Selena dans les bras de Killian, qui l'expédie à l'extérieur du restaurant. « Je viens de me rendre compte que j'ai oublié mon porte-feuille, j'y vais ! À plus tard les amoureux ! »
« ESPÈCE DE SALE PETIT... »
Je reviens sur mes pas et récupère comme prévu mon porte-feuille, caché entre les plis du dossier de la banquette. Lorsque je me redresse de mon emplacement, j'observe mes alentours. Je remarque que la plupart des serveurs, basculent les clients restant dans un coin de la salle, pour pouvoir nettoyer plus efficacement la salle.
« Excusez-moi ? » Demandai-je à un serveur qu'est en train de nettoyer des verres.
« Oui ? En quoi puis-je vous aidez, monsieur ? » Je cale mes coudes au bord du comptoir.
« Savez-vous si la serveuse blonde à la coupe carrée travaille tou... »
« Vous voulez parler de Finni... Enfin, Tara. » Se corrigea-t-il aussitôt. « C'est bien ça ? » J'acquiesce.
Alors, j'ai vu juste ?
La blonde est bel et bien Tamara Finnigan.
« Et vous êtes... »
« Un ami ! » Jetai-je brusquement.
« C'est bizarre, parce qu'elle ne m'a jamais... »
« C'est probablement parce que je ne vis plus à Sydney depuis deux ans. » Le coupai-je.
« Oh. » Il pointe la seconde entrée du restaurant, côté terrasse. « Elle est là-bas sous le store terrasse. »
« Merci. »
Je marche précipitamment jusqu'à la seconde entrée du restaurant, évitant de justesse, une serveuse qu'a les bras chargés de plateaux. Je me tiens dorénavant à l'encadrement de la porte. Tara est au téléphone, dos à moi. La discussion qu'elle entreprends avec son interlocuteur ou interlocutrice ne semble pas joyeux.
« ... Je t'aie dit de ne pas boire comme un trou ! Qui va venir me chercher maintenant ? » Bien au contraire, elle semble se disputer avec. « Ouais, c'est ça. » Grogna-t-elle. « Je vais appeler Ruby. » Elle éloigne son téléphone de son oreille, hurlant contre le combinais. « Allez ciao, sale con ! » Elle pivote sur elle même, me faisant volte face. « Quel cré... » Elle se tut, plongeant ses iris droit dans les miens.
« Tout va bien ? » M'assurai-je de son état, même si j'ai déjà deviné qu'il n'était pas euphorique.
Je ne sais pas ce qui me pousse à devenir soudainement plus agréable avec elle et moins fuyant, comme je l'ai longtemps été. Mais aujourd'hui ? Après - surtout - avoir cicatrisé de toutes ces humiliations.
Je veux essayer d'avoir cette fameuse discussion, que nous avons laissés au point mort, il y a un deux ans de cela. Si j'ai pu affronter Calum, il n'y a aucune raison que je ne puisse pas le faire avec Tamara.
« E-et b-bien... »
« Finnigan ! » Le garçon de tout à l'heure la coupe dans son élan. « N'oublie pas de rentrer le store de terrasse, on ferme dans cinq minutes. » L'informe-t-il, elle acquiesce, forçant un sourire.
« Tu ne vas pas bien, n'est-ce pas ? » Son sourire se décompose, au moment, où le jeune serveur disparait de sa vue.
« Pourquoi ça t'intéresse ? On ne s'est plus revu de-depuis... »
« Depuis que la mère de Ryan t'a renvoyée, parce que t'a emmenée ton copain chez elle. » Grinçai-je entre mes dents. « Ouais, je sais tout. Ma mère et la sienne sont plutôt proches. »
« Oh. » J'inspire profondément, avant de lentement expirer.
« Qu'est-ce qu'il t'est arrivée ? » Soupirai-je mélancoliquement, elle hausse ses épaules.
« La vie. » Le ton de sa voix a baissée de plusieurs décibels. « Honnêtement, je ne pensais pas que tu m'adresserai de nouveau la parole. » Elle rit nerveusement. « Comment c'est la fac ? J'ai entendue par hasard que tu as été admis à Port Hedland. »
Le fait qu'elle bascule brusquement sur un autre sujet, me fait réaliser qu'elle ne souhaite pas discuter de ces 'malheurs' pour le moment. Le problème, c'est que j'ignore si un jour je la reverrai ou compte la revoir.
Cette brève discussion me prouve à quel point Tara a changée. J'ai l'impression qu'elle est passée dans le côté obscure. Non seulement, sa vie semble être un parfait chaos, elle se braque, se renferme sur elle-même et elle semble également avoir perdue son charme innocent.
Vous savez ?
Celui qui me faisait autrefois craquer.
« Par qui ? » Je n'insiste pas plus et respecte son choix de ne rien me confier. « Nous n'avons aucun ami en commun. »
« Par vous. Je vous ai entendu discuter de vos projets respectifs quand je vous ai servi vos repas. » Admit-elle.
« Je vois. »
« Écou... AHH ! » Elle pousse un cri de surprise.
Je remarque que le store de terrasse a volontairement été rétracté, de sorte à ce que la grêle lui tombe dessus. Quant à moi ? J'ouvre par pur réflexe le parapluie, avant que le store ne disparaisse complètement. Tara accourt jusqu'à la porte, pour s'abriter au niveau du maigre espace de l'encadrement de la porte.
« Je t'avais prévenu qu'on ferme dans cinq minutes. » Lança le serveur de tout à l'heure.
Il jette son sac à main et sa veste à ces pieds, fermant brutalement les doubles portes derrière elle. La blonde sursaute, ramassant précipitamment sa veste qu'elle enfile. J'entends dans la seconde qui suit, des barrières de métaux descendre derrière les portes de chaque entrée.
« Vous avez vu sa tête ?! » Je reconnais la voix du serveur, qui vient de sortir par l'entrée réservés aux salariés.
Il est suivi des autres employés. Leurs éclats de rires, m'indique qu'ils sont en train de se moquer de Tara. Mes prunelles bleues valsent vers mon interlocutrice, qu'a baissée la tête, honteuse, par la scène dont j'ai participé et où je suis resté involontairement muet, étant en partie dans l'incompréhension totale.
« C'est mon ex. » Avoue-t-elle dans une petite voix.
« J-je... Je crois que je commence à comprendre. » Lui confiai-je, la mâchoire contractée.
Cette scène m'horripile au plus haut point.
Lorsque je m'apprête à marcher jusqu'à elle pour l'abriter sous mon parapluie, Tara s'enfonce contre le mur, comme si elle ne souhaite pas que je m'approche. Je stoppe mes pas, respectant son choix.
Sans vraiment le réaliser, je sens mes doigts lentement former un poing. Mes orbes glacés mitraillent, d'ailleurs, au loin, ce serveur désagréable, qui au départ, je pensais qu'il protégeait Tara.
Mais non, même pas.
Je sais que la violence ne résout rien.
Je suis même le premier à le dire à Killian, à chaque fois qu'il s'apprête à étriper un des étudiants de confrérie à cause de leur vacarme. Mais là ? Trop, c'est trop ! J'ai déjà été dans la même situation que Tara.
Je suis donc le mieux placé pour comprendre ce qu'elle peut ressentir. Elle a mal, intérieurement. Elle se sent laide, se demande chaque jour et chaque nuit, ce qu'elle a bien pu faire dans sa vie, pour qu'on la traite avec tant de méchanceté.
« Je vais bien. » Intervient cette dernière.
« T-tu... »
« Je vais vraiment bien. » Insista-t-elle, sur un ton que je ne trouve pas du tout rassurant. « Donc, quelque soit le projet que tu t'apprêtes à réaliser, ne le fait pas. » Sa voix est presque suppliante. « Je vais bientôt partir de toute manière... »
« Où donc ? » M'enquis-je, un sourcil arqué.
« Au Kansas, ma ville natale, aux... »
« États-Unis ? » La coupai-je, elle hoche positivement la tête.
« D'accord. » Je soupire, longuement. « Admettons que tu ailles bien dans ce cas. » Je fronce le bout de mon nez. « J'aimerais qu-qu'on... »
Je tente une nouvelle approche, guettant du coin de l'oeil, si elle compte agir de la même manière que précédemment. Tara ne dit rien et m'écoute parler avec attention. Cette fois, elle se laisse approcher. Maintenant proche d'elle, je constate qu'elle est trempée jusqu'aux os, en particulier ces cheveux qu'ont complètement frisé.
« Qu'on fasse la paix ? » Arrivé au niveau de sa hauteur, je lui tend le parapluie. « Prends-le, tu en as plus besoin que moi. »
« M-mais... »
« Je suis garé tout près d'ici. » Je lui indique une rue au hasard.
Mensonge.
Mais ça elle n'a pas à le savoir.
Je n'ai pas osé lui proposer de l'accompagner.
Cette situation est déjà assez gênante comme ça.
« Merci. »
J'observe ses doigts délicats frôlaient un court instant les miens, avant qu'elle ne prenne possession du parapluie. Autrefois, j'aurais été dans tous mes états. Mon souffle se serait coupé, mon coeur battrait à cent à l'heure et ma bouche formerait des phrases incompréhensibles.
Aujourd'hui,
Je ne ressens rien de tous ça.
C'est comme si ces sentiments ce sont volatilisés.
Uniquement la pensée de créer un lien amical avec elle me traverse l'esprit.
Je réalise tout simplement avec ça, que ma conscience a souhaitée que je mette les points sur les 'i' avec mon passé, de sorte à être en paix avec moi-même. Tara me gratifie sincèrement d'un sourire chaleureux pour me remercier, que je lui retourne immédiatement. J'ai vraiment l'impression qu'on vient de m'enlever un poids de mes épaules.
Je me sens bien,
Apaisé.
« Sans rancune ? » Je lui tend fermement et avec assurance ma main.
« Sans rancune. » Confirme-t-elle en la serrant.
- à l'écoute - Crucial Star & Lovey - Flat shoes.
« Luke ? » Elle me retient par le bras, avant que je ne lui tourne le dos. « C'est fou, comme tu as encore changé. » Me fit-elle remarquer. « Ton évolution est exemplaire. » Ses yeux brillent, comme si elle s'apprête à verser un flot de larme.
À cet instant ?
J'ai su que c'était notre façon à nous de nous dire au revoir.
« Merci. » Mon pouce essuie une perle de larme qu'a finalement coulé de son oeil droit.
De nous dire convenablement au revoir.
Allons-nous un jour nous recroiser ?
Seul l'avenir nous le dira.
Si par le plus grand des hasards, vous vous êtes identifiés à moi et que donc, vous aussi, vous êtes à la recherche de qui vous êtes réellement.
Et bien ?
Sachez que le plus important à retenir durant votre parcours, c'est d'accepter le changement, oui, mais il est aussi important de conserver vos principes.
Le physique c'est beau, mais ça ne fait pas tous.
La personnalité rend le monde curieux, mais à trop faire l'indifférent, l'éloigne de vous.
Faite-moi une faveur...
Faite en sorte de trouver le juste-milieu.
Votre juste-milieu.
Oui, c'est toujours à vous que je parle !
VOUS, la génération future.
Ne l'oubliez jamais.
Ne m'oubliez jamais.
Moi et mon histoire.
Cordialement,
Lucas Robert Hemmings.
FIN.
- à l'écoute -
5 seconds of summer - Story of another us.
'I got a long term plan with short term fixes.
And a wasted heart that just eclipses.
And I push my luck from trust to dust enough.
That's the story of another us.
One last stitch and new beginnings.
So take this heart, put yourself in it.
The surprise ending I'm depending on.
Could be the story of another us.'
Selon vous ?
L'histoire est-il un perpétuel recommencement ?
Vous avez quatre heures.
___________
Pas d'amour à vous en écoeuré, non ! Mais juste un peu d'humour, la découverte du nouveau monde de Luke et de véritables discussions qui le permettra d'avancer et d'être en paix avec lui-même !
De toute façon ?
Je ne voyais pas cette histoire finir avec Luke sortant avec Tara et blablabla, ça ferait tellement cliché oh mon dieu.
J'espère que le titre a suffit, pour vous que vous comprenez qu'à la dernière partie vous avez - vraiment - une leçon à retenir derrière. Cette histoire n'est pas une romance, mais conte plutôt celui d'un 'paria' de la société à la recherche de soi.
En générale, ce genre d'histoire met souvent en avant une femme. Pourquoi une femme ? Ça veut dire quoi ? Que les hommes, eux, ne sont JAMAIS victime de la même chose ? Et bien sachez que c'est faux !
Eux aussi, peuvent être exclu de la société.
TOUS LE MONDE PEUT L'ÊTRE !
C'est un secret pour personne que l'adolescence est un âge difficile pour tous et pour toutes. Les garçons tout autant que les filles sont hypocrites et malsains entre eux. Il faut dire ce qui est, il y en a pas un pour rattraper l'autre.
C'est comme ça.
C'est ce qui fait de nous des êtres humains.
Et il est important d'apprendre à mutuellement nous connaître pour pouvoir coexister.
N'ignorer pas tel ou tel personne parce qu'il/elle est moche, n'a pas les mêmes goûts vestimentaires, de films que vous et j'en passe, non ! Apprenez à communiquer, à créer des liens solides et non superficielle comme on en voit, malheureusement, absolument de partout de nos jours.
Les amis ?
On en a pas 9898767565, non, c'est pas vrai ça !
Les amis, les vrai(e)s ?
Dans la réalité, on les comptes dans une seule main.
Retenez bien ça !
Je tiens à m'excuser encore pour ma longue absence. Je sais, j'ai déconnée, mais comme promis, je suis revenue pour de bon et je ne compte pas repartir d'aussitôt !
En espérant que l'épilogue vous a plus !
Je sais que vous vous attendez à ce que je glisse d'autres points de vues ou alors un point de vue externe, mais non. C'est l'histoire de Luke ici, donc c'était pour moi important qu'on finisse qu'avec lui !
Je vous remercie sincèrement d'avoir lu, commenter et voter cette histoire et vous retrouve ailleurs, si jamais mes autres fictions vous intéresse !
Je vous embrasses fort et attend avec impatience vos retours.
Alexia. ♥
Autres fictions :
Louis Tomlinson & Candice Accola : It's pure, it's you
Michael Clifford & Danielle Campbell : Michael's assistant
Harry Styles : Kids again
Réseaux sociaux :
Twitter : strawberyspliff
Snapchat : itsrainingtoday
Instagram : ilovepurplegum
Casting :
5 Seconds of Summer - Themselves
Tamara Finnigan - Holland Roden
Musiques de l'épilogue :
One Direction - Night changes
CNBLUE - Calling you
The All-American Rejects - Sweat
Joe Brooks - Where the heart is
Elle King - I told you I was mean
R5 - Lay your head down
Amy Stroup - Just you
The Heydaze - New religion
Liam Gallagher - Chinatown
Crucial Star & Lovey - Flat shoes
5 seconds of summer - Story of another us
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