20. Méditation au clair de lune
PDV AVINA :
Je dis à Shoto de m'attendre dans la chambre et je sors dans le jardin pour observer le ciel. Ce jour même, ça va faire 5 ans. Cinq ans qu'elle n'est plus avec nous... Je regarde donc l'étendue bleuté au dessus de moi, et une légère larme coule sur ma joue. Je l'essuie puis m'allonge dans l'herbe, les yeux toujours rivés sur les étoiles illuminant les cieux. Et dire que si j'avais été un peu plus à l'écoute et sur les gardes j'aurais pu éviter ce drame... Dire que j'étais une cause indirecte de cet harcèlement... Dire... dire que c'est de ma faute tout court si elle n'est plus avec nous. Je suis un monstre. Je ne cherche que le pouvoir, l'argent, et je ne fais même pas attention à mes amis.
Moi : "Si seulement j'avais été moins aveugle. J'aurais peut-être... nan j'aurais clairement pû te sauver ! J'aurais pû faire en sorte de limiter ces affronts. Je suis terriblement navrée Annie..."
Je me relève et me pose en tailleurs, attendant quelque chose qui pourrait me redonner espoir. Mais rien... Seul la lune et les étoiles qui me supporte dans mon idée d'impuissance. Je me relève et ravale mes larmes avant de retourner dans ma chambre, où Shoto m'attends toujours. Lorsque j'arrive dans la maison, je le vois en plein discussion avec mes parents, qui rigolent tranquillement. Pour ne pas les déranger, je remonte dans ma chambre et me mets sous ma couette, de la musique triste dans mes écouteurs, et du sombre dans mes pensées.
Une main chaude vient glisser contre mon dos, me faisant ouvrir les yeux et relever la tête. Ma mère est assise sur mes draps, une assiette à ses côtés.
Emilie : "Mange. Tu dois prendre des forces."
Moi : "J'ai pas faim, merci..."
Emilie : "Todoroki à appeler."
Moi : "Enji ?"
Emilie : "Lui même, en effet. J'étais surprise. Bref. Il a appelé, et nous a informé que lui et sa femme partent en voyage d'affaire au U.S.A pour une durée indéterminée. Tu dois avoir terminé la playlist avant son retour."
Moi : "Je me débrouillerais."
Emilie : "Je dois juste te tenir au courant d'une chose."
Moi : "Je t'écoute."
Emilie : "Shoto. Il doit rester ici."
Moi : "Pardon ??!! Pourquoi ?"
Emilie : "Todoroki à demander à ce que quelqu'un veille sur son fils. Je t'assure que je ne m'y attendais pas. Mais il doit rester avec nous, nous n'avons pas le choix."
Moi : "D'accord... Si c'est ce que je veux Enji."
Je ne dis rien, et ma mère n'argumente pas plus non plus. Aucunes de nous ne prend la parole, et elle sort de ma chambre en me laissant le plat. Je me mets en tailleur, augmente ma musique, et chantonne les paroles tout en écrivant quelques mots dans une des lettres que je pars déposer sur la tombe d'Annie.
"Ton absence me fait toujours autant souffrir. Tu ne peux pas imaginer à quel point je culpabilise quand je vais voir ta tombe où que je repasse devant l'endroit de ta mort... C'est très douloureux, et je cherche continuellement une solution pour me racheter, ou te rejoindre. Tu sais comme moi que la vie est différente maintenant. Mais j'ai été stupide... Il faut dire aussi que ce n'est pas toujours simple, et que la FAC n'est plus totalement la même sans ta bonne humeur constante. Cinq ans que tu nous a quitté, cinq ans que je ne revois plus ton beau sourire orné ton visage encadré par tes longs cheveux blonds. Que serais tu devenue, aujourd'hui ? Je n'en sais rien, et je ne veux pas l'imaginer par peur de faire une bêtise qui pourrait faire souffrir tant de monde. Comme j'ai souffert en te voyant. Annie, tu ne liras probablement pas ces mots, mais saches que ta présence est toujours gravée dans mon cœur, et que tu resteras à jamais la sœur que je n'ai jamais eu.
Je t'aime, Avina"
Je plie la lettre et regarde en face de moi, sentant une présence.
PDV SHOTO :
Lorsque je rentre dans sa chambre, je vois Avina assise sur son lit en train d'écrire quelque chose. Intrigué, je m'approche et remarque qu'elle vient tout juste de signer. Elle relève la tête puis me vois, et je remarque immédiatement les larmes au coins de ses yeux. Je m'assois à sa droite et la regarde intensément, comme si elle pourrait s'envoler à n'importe quel moment. Elle me sourit, mais faussement, ce qui me brise un peu le cœur. Je la prends doucement dans mes bras, et lui caresse le dos.
PDV EXTERNE :
Les yeux grands ouverts par ce geste, elle laisse sa tête tomber sur l'épaule du bicolore. Au fond, la jeune fille est détruite par les éléments du passé, qu'elle ne fait que ressasser à la surface du présent. Rien n'est simple, elle le sait suffisamment et ses avant-bras peuvent le prouver.
Il y a de ça trois ans, la jeune femme à voulu en finir avec toute cette culpabilité. Elle a alors trouvé un moyen d'évacuer sa colère et sa tristesse, bien que ce ne soit pas la meilleure méthode. Le rouge. Cette sombre couleur signifiant pourtant l'amour également, à plus le rôle d'effigie de la violence. Cette même violence avec laquelle elle faisait couler du rouge le long de sa peau blanchâtre, que cela soit sous le douche ou dans sa chambre plongée dans le noir. Cette méthode qu'elle s'infligeait la soulageait, et personne ne savait rien. Même aujourd'hui, c'est un secret qu'elle tente de cacher. Son excuse : je suis tombée dans des ronces/mon chat m'a griffée/je n'avais même pas remarqué. Toutes plus farfelues les unes que les autres, son entourage y croyait fortement, et n'a jamais percé son secret à jour. Le rouge qui se répandait sur ses draps était fréquent, à cette période noire de sa vie. Cette période qui menace de revenir à tout moment. Cette période qui lui montre sa détresse et son refus de l'aide. Cette période qui lui témoigne sa colère et sa tristesse.
Préférant l'oublier, elle tire ses manches sur les cicatrices encrées dans sa peau et son cœur, pourtant à vif. Avina sert le T-shirt de Shoto entre ses mains, et laisse échapper les larmes qui partent s'écraser sur le tissus du lit. En silence, elle évacue toute cette tristesse qui l'a prend ce jour, toute la tristesse qui revient douloureusement.
Les deux jeunes restent une dizaine de minutes comme ça, dans un silence complet. Le bicolore se décale et regarde son amie dans les yeux avant de poser son front contre le sien. Elle ferme les yeux, et profite simplement de ce contact qu'elle a avec l'homme en face d'elle.
Leur échange est interpellé par Aaron, le père Yoshida qui toque à la porte. La voix encore toute tremblante, Avina répond :
Avina : "Entre, papa."
L'homme aux cheveux argentés entre dans la pièce, et voit les deux jeunes sur le lit.
Aaron : "Avina, ce soir nous allons manger quelque part. Tu dois te changer les idées."
Avina : "Comment je le pourrais ? Mais allons y, si vous y tenez tant."
Aaron : "Shoto, nous devons aussi aller prendre tes affaires chez toi. Nous avons une chambre d'ami, tu iras là-bas le temps que tes parents sont aux U.S.A."
Les deux jeunes se lèvent, et la jeune femme part dans son dressing pour se changer.
Les deux jeunes hommes partent ensuite en direction de la demeure Todoroki, et prennent les affaires du bicolore. Il se change, puis repartent vers Avina qui attend sagement l'arrivée des deux.
Tout deux rouges à la vue de l'autre, ils tournent la tête et s'installent dans la voiture, sans pour autant se coller l'un à l'autre. Des écouteurs dans les oreilles, Avina n'entend pas la conversation lancée par ses parents.
https://youtu.be/w9x0hUsGH4s
PDV SHOTO :
Je regarde la jeune femme à côté de moi, et lui prends un écouteur pour voir ce qu'elle écoute. Elle s'en rend compte, mais ne dis rien, et continuer de chantonner les paroles. Plusieurs musiques s'enchaînent, et nous chantons tranquillement. Ses parents nous regardent par moment, mais rien de bien méchant ou autre. Nous parlons jusqu'à arriver chez moi.
Emilie : "Merde ! Les jeunes, on doit vous laisser ici, désolée ! Le patron d'un partenariat nous attend pour une réunion de dernière minute."
Avina : "D'accord, on appellera un taxi. A toute ! Par contre j'ai pas mes clés."
Son père lui passe par la fenêtre, et j'entre chez moi. Nous nous dirigeons directement dans ma chambre, et je fais mes valises en m'aidant d'Avina par moment. Comme à son habitude, elle met de la musique et s'ambiance sur les paroles.
https://youtu.be/WM9yaCI5iOA
Avina : "Always had a dream, now i'm blowing up."
Je la regarde faire, et profite tranquillement de cet instant de calme chez moi. Je finis de faire mes valises, et la jeune femme appelle un taxi en m'aidant à les descendre. Une fois devant la porte, je lui prends le poignet. Surprise, elle se retourne et me regarde.
Avina : "Oui ?"
Merde, pourquoi j'ai fait ça ?!
Moi : "P-pardon. J'ai pas fait exprès, j'ai trébucher."
Plus cramé que moi tu meurs. C'est quoi cette excuse de merde ? "J'ai trébuché" gnia gnia gnia. Je suis trop con, c'est pas possible autrement.
Avina : "Oh, d'accord..."
Je la lâche à contre-cœur, voulant de nouveau sentir son contact contre ma peau. Elle semble aussi déçue, mais continue ce qu'elle fait. La jeune femme ferme une autre valise, qu'elle sort pour mettre dehors. Mais en la suivant, j'entends ce qu'elle semble dire dans un appel téléphonique.
Avina (en appel) : "Oui, tu vas bien ? [...] Ah, super alors. Ouais, moi je vais bien. Enfin, je sais pas trop. [...] Je t'expliquerais en détail plus tard. [...] Maintenant ? Tu vas te faire chier, non ? [...] Dit-elle alors que tu ne sais pas passé plus de 10 minutes sans regarder ton portable en réu. [...] Si tu insistes. [...] Bon. Alors Enji Todoroki et sa femme son partie en voyage. Et évidemment Shoto est à la maison. [...] Génial ? On a pas la même définition alors. [...] Si tu le dis... Je verrais bien. Bref, donc il est à la maison, et j'ai encore le devoir de philo à faire. En plus le prof m'a envoyé un mess sur Pronote pour me dire que nous avons des cours de soutiens. [...] Selon lui, on arrive pas à mettre notre rivalité de côté. Mais- [...] Non, laisse. Je te raconterais à la FAC. [...] Bien sûr que je te dirais tout. Allez, à plus Wendy. [...]"
Elle souffle un coup, et je la vois se poser sur la valise avant de prendre sa tête entre ses mains. Elle marmonne un peu, mais je ne comprends pas ce qu'elle raconte. Elle prend son portable, et regarde l'heure avant de se relever et d'appeler un autre numéro.
Avina (en appel) : "Allo Ajane ? [...] Oui, ça va ? Dis moi, tu pourrais venir me chercher ? Je suis chez les Todoroki. [...] Oui, je dois rentrer chez moi avec leur fils. [...] Oui. Tu peux nous prendre, s'il te plait ? [...] Oh, on doit en avoir 4 tout au plus. [...] 15 minutes ? Pas de soucis, merci ! [...] Ouais, à toute !"
Elle revient vers l'entrée, et je remonte dans ma chambre prendre les deux autres valises que j'avais remplies. Elle me sourit avant de prendre la quatrième et nous attendons son amie. Elle arrive au volant d'une voiture un quart d'heure plus tard, et nous aide à charger les valises.
Elle monte à l'arrière, à côté de moi, et la chauffeuse nous emmène chez elle. Tout en roulant, les deux filles discutent tranquillement.
PDV EXTERNE :
Ajane : "Et donc tu es à quelle FAC ?"
Avina : "Celle de Kyoto. Je sais pas si tu vois c'est laquelle."
Ajane : "Heureusement que je vois c'est laquelle ! Mon frère y est."
Avina : "Ah bon ? C'est qui ?"
Ajane : "Oh, je pense que tu dois le connaître ! Attends, je te laisse deviner avec des indices !"
Avina : "Si tu veux." ricane-t-elle.
Ajane : "Alors. Déjà il a ton âge, il est en classe de commerce je crois, il me ressemble. Il parle jamais de moi par contre le bougre !"
Avina : "Ah c'est pas cool pour toi."
Ajane : "Je m'en fiche, j'ai pas autant de notoriété que lui après tout. Nos parents sont fiers de lui, ils l'emmènent dans des bals par moment. D'ailleurs je pense qu'il est déjà venu à un de ceux des Todoroki."
Avina : "Je ne vois toujours pas.. Ah ! Arès ne te ressembles pas, ce n'est pas lui. Aramis peut-être ?"
Ajane : "Non ! Je ne connais aucun Aramis."
Avina : "Attend, je te montre."
Elle prend son portable et montre une photo à la conductrice qui y jette un rapide coup d'œil. Du côté du jeune homme, il ne tente pas de savoir l'identité du frère d'Ajane, car ça ne l'intéresse en aucun cas.
Ajane : "Nan, je ne le connais pas. Mais il est beau !"
Avina : "On est d'accord. Il m'avait fait des avances, il y a environ trois ans."
Ajane : "Tu as refusé ?"
Avina : "Oui, il ne m'intéressait pas plus que ça."
Elles discutent un peu, et la jeune brune donne de nouveau indices sur ce mystérieux frère. Grand, assez musclé, écoute beaucoup de musique, sympathique, peu bavard avec les inconnus, mais qui aime se faire des amis. C'est tout ce que la blanche à pour trouver qui il est. Au hasard, elle tente :
Avina : "Je ne sais pas... Logan ?"
Ajane : "Dans le mille, chérie. Mon frère est bien Logan."
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top