La jeune fille retourne chez elle, les larmes aux yeux, et rentre dans sa chambre, ses écouteurs encore dans les oreilles. Avant de se poser sur son lit, elle relit la lettre de sa meilleure amie qu'elle n'a pas pu sauver. Elle regrette tellement d'avoir été autant aveugle pendant tant d'années... Elle s'allonge sur son lit, et ferme le yeux, ses pensées plongées dans la musique diffusée par son téléphone. Elle s'endort assez rapidement, trop fatiguée par cette journée et les souvenirs qui lui sont remontés.

PDV EMILIE (mère d'Avina) :

Aaron et moi rentrons à la maison sur les coups de 20h. Nous sommes surpris quand nous voyons que tout est éteint, et qu'Avina n'est pas en bas. De plus, il n'y a aucun bruit. Mais en voyant les baskets de la jeune, je sais qu'elle est là. Je monte dans sa chambre et la trouve sur son lit, en train de dormir. Dans sa main, il y a un morceau de papier. En m'approchant, je devine facilement qu'il s'agit de la lettre qu'a laissé Annie avant de sauter. Elle se sent coupable, et c'est assez compréhensible. Même après 4 ans, son deuil n'est pas totalement fait. Je reprends la lettre et la pose sur son bureau avant de la mettre correctement sous les draps, et de rester un peu avec elle, lui caressant la joue. Je sens qu'elle se réveille, et elle me regarde, les yeux pleins de larmes.

Avina (la voix pleurante) : "Maman... Qu'est-ce que j'ai fait ? Pourquoi je gâche toujours tout ? Je suis trop conne..."

Moi : "Non ma chérie, tu n'y peux rien."

Avina : "Si... C'est par ce que c'était mon amie... J'aurais pu l'aider."

Moi : "Tu n'aurais rien su Avina, ce n'est pas de ta faute."

Avina : "J'aurais pu les détruire de mes propres mains, si je l'avais découvert."

Moi : "Avina, tu sais comme moi qu'ils l'ont fait exprès. Ce n'est pas de ta faute."

Elle se lève et vient me faire un câlin. Je lui rends son étreinte et lui caresse les cheveux. Sachant qu'elle n'allait pas se rendormir de si tôt, je passe ses jambes autour de mes hanches et la prends comme quand elle était enfant. Je l'emmène ensuite vers son père, et elle part pour se mettre vers lui et pleurer contre lui aussi.

Elle s'endort contre lui, mais la sonnerie retentit, nous faisant peur. Heureusement, Avina ne s'est pas réveillée. Je pars ouvrir et tombe sur... Enji et Shoto Todoroki.

Moi : "Que venez vous faire ici ?"

Enji : "Votre fille doit participer à un de mes projets. Je viens régler des papiers avec elle."

Moi : "MA fille ? Participer à un de VOS projets ?"

Enji : "Tout à fait. Elle doit s'occuper de la musique à une soirée organisée par l'équipe de Shoto."

Shoto : "Bonjour madame."

Moi : "Bonjour mon grand. Bon... Entrez."

Les deux garçons entrent, et je les emmènes dans la cuisine.

PDV SHOTO :

On entre chez les Yoshida avec mon père, et je remarque tout de suite qu'Avina est blottie dans les bras de son père, et qu'elle semble endormie. Je suis mon géniteur dans la cuisine, et les deux adultes commencent à parler entre eux. Sans même demander à mon père, je me lève pour aller vers la jeune fille et son père. Je m'assois sur le canapé, et caresse la tête de la jeune endormie.

Moi : "Elle semble avoir pleuré."

Aaron : "Comment as-tu remarquer, mon garçon ?"

Moi : "En la regardant à longueur de journée, je sais quand elle pleure. Et en m'en allant tout à l'heure elle n'avait pas l'air très bien aussi."

Aaron : "Tu as raison. Il y a bien des larmes qui ont roulées sur ses joues. C'est à cause d'un souvenir douloureux pour elle."

J'hoche la tête, et son père me dit :

Aaron : "Elle te le diras mon garçon. Quand elle sera prête. Pour le moment, c'est encore... compliqué."

Moi : "Je comprends. J'attendrais."

Aaron : "Mon garçon... Sache qu'Emilie et moi ne sommes pas contre le fait que vous avez une relation les deux. Ce qui n'est pas le cas de tes parents."

Moi : "Je ne sais même pas ce que je ressens. Et je ne sais pas ce qu'elle ressens. C'est confus."

Je regarde la jeune, puis son père. Il me sourit tendrement, et je le lui rends. La jeune dans les bras de son père commence à bouger, et elle se réveille. En me voyant, elle regarde dans la cuisine et vois mon père. Je me doute bien qu'elle parait triste, mais elle décide de se lever après avoir embrassé son père. Elle s'approche ensuite de moi, et me dit :

Avina : "Je suis désolée de t'avoir mal parlé tout à l'heure."

Sans me laisser le temps de répondre, elle remonte dans sa chambre, avant de sortir peu de temps après, en short et pull. Elle sort de la maison, et son père me retient le bras quand je veux aller la voir.

Aaron : "Je pense qu'il faut que tu la laisses pour le moment. En plus ton père est là, ne va pas créer des conflits."

PDV AVINA :

Une fois que je suis sortie, j'allume une clope et m'adosse à un mur.

Je ne rentre chez moi qu'une demi heure après, et je remonte directement dans ma chambre. Je me change, puis m'allonge dans mon lit avant de m'endormir rapidement. 

Le lendemain matin, le réveil est un peu compliqué, mais je fais quand même avec. Je me change avec une tenue assez simple, mais parfaite pour les répétitions de théâtre prévues aujourd'hui.

Je monte dans la voiture noire, et regarde par la fenêtre. En chemin, je vois Logan marcher sur le bord de la route.

Moi : "Attendez, vous pouvez laisser monter ce jeune homme ? C'est mon ami. S'il vous plait."

Chauffeur : "Appelez le. Qu'il vienne."

Moi : "Merci. Logan !"

Le brun tourne la tête et me vois. Un beau sourire vient s'afficher sur son visage, et je lui dis :

Moi : "Au lieu de marcher jusqu'à la FAC comme un clochard, viens ! On t'emmène."

Il vient vers la voiture et ouvre la portière avant d'entrer. Sur le chemin, on parle d'un peu de tout, et il me complimente sur ma tenue. On arrive à l'établissement assez rapidement, le trafic ayant favorisé la vitesse aux embouteillages. Je remercie le chauffeur, et nous allons dans l'amphithéâtre, mais je vois Mia arrivée au bras de Shoto. Ce dernier semble blasé, alors d'humeur taquine, je lance à la brune qui se plaint.

Mia : "Shoto~ ? Tu veux bien me porter, j'ai mal au jambes."

Moi : "Oh pauvre chaton. Je pense qu'il t'aurait volontiers porté sur ton dos, mais c'est dommage pour toi il n'a pas le permis poids lourds."

Mia : "Comment tu me parles ? Redescends sur terre, Yoshida. Tu ne m'arrives pas à la cheville."

Moi : "Normal, bitch. T'as toujours les jambes en l'air."

Mia : "QUOI ?! Mais t'es une connasse !"

Moi : "Quelqu'un peut me dire depuis quand les animaux savent parler, s'il vous plaît ? Et fait gaffe, tu vas le louper."

Mia : "De quoi ?"

Moi : "L'ascenseur, par ce que t'es toujours pas à mon niveau."

Mia : "Ta robe te donne une allure de vampire. Alors n'essaie pas de me ressembler en te faisant féminine."

Moi : "Jamais je ne tenterais de te ressembler.  Mon but est de ressembler à une reine, pas une merde."

Mia : "Tu n'es qu'une pute !"

Moi : "Moins que toi. Mes jambes ne s'ouvrent pas plus vite qu'une page Google, comparé à d'autre. En tout cas Shoto je voulais te dire un truc."

Shoto : "Je t'écoute."

Moi : "Elle est jolie ta Juliette, c'est quelle race de chienne ?"

Je sais bien qu'il se retient de rire, mais que Mia voit rouge. Je m'éloigne d'eux, et j'entends Mia crier :

Mia : "Tu ne paye rien pour attendre, Yoshida !"

Moi : "C'est sûr que je ne payerais pas une pute comme toi !"

Je ricane et entre dans le bâtiment, laissant la jeune sur cette dernière parole. Je me mets à ma place, et discute avec Logan le temps que le prof arrive. Du coin de l'oeil, je vois Shoto se mettre à côté de moi. Il est sur son tel, mais comme pour une raison que j'ignore encore je suis enjouée et taquine, je le fixe avant de dériver mon regard sur son téléphone. Intriguée par la cicatrice qu'il a depuis que je le connais, je prends doucement sa tête que je tourne vers la mienne, afin d'examiner sa brûlure. Mais je n'ai pas pu faire plus, car le prof arrive.

PDV EXTERNE :

Lorsque midi sonna, Avina se dirigea avec Shoto vers l'amphi pour répéter la pièce. Elle avait, malgré sa grande déception, réussit à apprécier le fait de jouer quand même un rôle. Une fois arrivée, elle décida de se changer afin d'entrer dans la peau de son personnage et attendit dans les coulisses de faire son entrée sur les planches.

Lorsque Mia entra à son tour dans les coulisses, un sourire forcé s'était peint sur son visage et de petites perles de sueur s'étaient formées au coin de ses tempes. Avina jaugea la jeune fille du regard et remarqua que Mia était vraiment très rigide, très droite et qu'elle se malmenait les mains de façon très étrange. Les sourcils de la jeune observatrice se froncèrent d'avantage lorsqu'elle remarqua la pâleur extrême de sa rivale. Le réalisateur s'installa sur sa chaise réservée avant de prendre son porte-voix et de lancer la pièce en action. Lorsque Mia s'avança sur les planches, elle était tellement stressée qu'elle ne put prononcer mot. Son corps tremblait et elle s'effondra sur le parquet ciré qui avait été posé là juste pour la pièce. Shoto fut le premier à s'en préoccuper, ravivant une belle jalousie dans la poitrine d'Avina. Quand sa rivale reprit conscience, elle éclata en sanglots, entrecoupés de mots à peine audibles. De longues minutes passèrent, le temps à la jeune fille de se calmer et d'expliquer clairement son problème. 

Mia : "Je...je...je ne peux pas jouer Juliette. Je stresse beaucoup trop pour ce rôle, je n'arrive plus à apprendre son texte, je...je n'arrive pas à jouer devant un public."

La stupéfaction se peignit sur les traits d'Avina, qui n'en croyait pas ses oreilles. Comment Mia, la grande gueule de service, celle qui se moquait des gens qui paniquaient, était angoissée par le public ? Elle était donc blemmophobe ? Le regard des autres lui faisait peur ? La jeune fille tomba de haut. Cette révélation l'avait légèrement abasourdie. Elle n'arrivait pas à s'en remettre, si bien qu'elle n'entendit pas le réalisateur l'appeler.

Réalisateur : "Dis Avina, tu m'écoutes ? Apparemment non. Je disais donc que si Mia ne pouvait pas jouer le rôle de Juliette, tu pourrais le prendre. Tu étais arrivée deuxième aux auditions. Je pense que tu pourras le faire."

La concernée ouvrit de grands yeux. On lui proposait le rôle de Juliette ? A la place de Mia en plus ? Bien sûr qu'elle allait accepter. Hors de question de laisser la chance passer une seconde fois. Sa réponse immédiate et positive ramena le sourire dans la petite troupe, soulagée d'avoir une remplaçante malgré le regard assassin de Mia, jalouse de son succès et de sa prestance, ainsi que de son aisance sur les planches.

Réalisateur : "Bon, alors Mia tu prends le rôle d'Avina. Changez vous."

Avina : "Monsieur ? Ma robe ne fait elle pas un peut plus... Juliette ?"

L'homme la regarda, et affirma sa requête.

Réalisateur : "On recommence, du coup. Et... Action !"

La scène se passe sans accro, et la jeune est très heureuse de pouvoir interpréter le rôle principal. Pendant l'entracte entre la scène du balcon et la scène de leur mort, Shoto part voir Avina en coulisse.

Shoto : "Avina ?"

Avina : "Oui ?"

Shoto : "La scène suivante c'est... celle du mariage."

Avina : "Je sais. D'ailleurs faut que je me change."

Shoto : "Mais à un mariage... on va s'embrasser Avina !"

Comprenant la réflexion du jeune, elle semble dans ses pensées, puis rigole en disant :

Avina : "Comme si ça allait être la première fois !"

Shoto : "C'est juste que... nos parents vont être là. Pendant la représentation."

Son visage s'assombrit, et elle hoche la tête.

Avina : "Ils comprendront. Ce n'est qu'une scène fictive."

Le jeune homme est un peu blessé par ces paroles, mais il ne peut pas vraiment y faire quelque chose. Après tout, elle a raison. C'est du fictif. Une scène qui ne peut se produire. Même si il veut qu'elle ai réellement lieu un jour.

Réalisateur : "Cinq minutes avant la prochaine scène ! Yoshida et Todoroki dépêchez vous !"

La jeune vire Shoto de sa loge avant de se changer. Lui, fait la même chose de son côté. La scène du mariage va probablement énormément l'angoisser, mais il doit se rappeler que ce n'est qu'une pièce de théâtre, qu'il ne doit pas stresser pour si peu.

PDV SHOTO :

Je viens de finir de ma changer, et je me dirige vers la scène, où le rideau n'est pas encore levé.

Le rideau se lève, et je commence à réciter les premières paroles de mon texte. Le "prêtre" arrive, et appelle la jeune femme. Quand elle entre, je ne peux pas m'empêcher de rougir.

Elle est... Magnifique. Me rappelant ses paroles, je me reconcentre et dis mon texte. Je lui prends ensuite les mains, et attendant la suite.

Le prêtre : "Maintenant, procédons à la cérémonie."

Mia : "Je m'y oppose !"

Réalisateur : "STOP !"

Nous le regardons, et nous voyons bien qu'il est furieux.

Avina : "Mia, qu'est ce que tu fais ? Ce n'est pas écrit dans le texte !"

Mia : "Et alors ? On peut changer un peu ce qui est écrit."

Avina : "Mia... Sérieusement suit le script."

Mia : "T'es contente hein ? Tu m'as pris le rôle, et maintenant tu me prends Shoto !"

Avina : "Quoi ? Comment ça ?"

Mia : "Ne mens pas ! Tu sais comme quoi que tu es bien contente d'avoir le rôle de Juliette ! Et que le mariage avec Shoto, tu kiffes ça !"

Avina : "Mais t'es complétement folle ! C'est du fictif Mia ! Ce mariage n'est pas vrai !"

La brune se rapproche de ma partenaire, et elle commence à l'insulter. Yoshida ne répond même pas, mais d'un coup, Mia ne parle plus, et seul un bruit sourd retentit. Je regarde le deux, et me rends compte qu'Avina vient de mettre Mia à terre, et qu'elle est couchée sur le parquet.

Avina : "Mia, tu vas trop loin." fit elle avec la voix posée. "Tu es jalouse, on avait tous compris. Mais ce n'est pas une raison pour m'insulter ou gâcher la scène. Alors arrête avec tes airs de princesse, par ce que tu n'es même pas capable de jouer un rôle dont tu te vantais tant."

Son regard est froid et inexpressif. Mia, quant à elle, semble terrorisée par sa rivale. Elle lui tend la main et l'aide à se relever, avant de revenir en face de moi.

Réalisateur : "On reprends. Mia, si tu interromps une nouvelle fois la pièce, je te vire. Compris ?"

Mia : "Oui monsieur."

Réalisateur : "Le prêtre, on recommence à ta tirade."

Je me reconcentre sur ma partenaire et attendant la réplique du comédien. (NDA : je ne connais pas du tout les dialogues et la pièce, alors j'invente)

Prêtre : "Maintenant, procédons à la cérémonie. Roméo Montaigu, Juliette Capulet, ce mariage est un acte d'amour à l'encontre de vos famille. Etes vous sûrs de continuer ?"

Moi : "J'aime Juliette plus que tout, et ma famille ne m'empêchera pas d'épouser ma dulcinée."

Avina : "Roméo est l'homme que je cherchais depuis longtemps. Je ne laisserais pas un conflit familial détruire notre amour."

Prêtre : "Alors commençons. Roméo Montaigu, voulez vous prendre Juliette Capulet ici présente, comme femme, devant Dieu et la religion ?"

Moi : "Oui, je le veux."

Prêtre : "Juliette Capulet, voulez vous prendre Roméo Montaigu ici présent, comme mari, devant Dieu et la religion ?"

Avina : "Oui, je le veux."

Prêtre : "Je vous déclare donc mari et femme par les liens sacrés du mariage qui me sont conférés."

La scène que je redoute tant arrive. Je dois embrasser Avina. Même si ce n'est pas la première fois, je suis tout autant rouge. Mais je n'ai pas le temps de réagir qu'elle prend mon visage avec ses mains et m'embrasse.

Les rideaux se ferment, et elle se décale. Je pose ma main sur sa hanche et souris comme un gamin. Avina rigole, et nous allons nous changer pour la scène suivante.

La pièce se passe parfaitement bien, et une fois que c'est finie, je la vois foncer sur Logan avant de lui faire un câlin. Ils discutent tranquillement, et je m'approche du duo.

Avina : "T'aurais dû voir sa tête ! Incroyable !"

Logan : "J'imagine bien ! Elle a dut péter une pile."

Avina : "Elle a manger le parquet, surtout."

Ils rigolent, et je retourne en cours. Il ne nous restait qu'une heure, alors autant profiter.