Chapitre 10 : Discussion glacial
Nous roulons dans un silence pesant. Les bâtiments, les rues défile devant nos yeux.
Je pose ma main glacé sur la vitre laissant une trace de buer derrière moi. Dehors il neige de plus belle, nous sommes incapable de voir à plus de dix mètres. C'est à cause de cela, que Jules slalomait d'une main hésitante, à tel point que nous roulions aussi vite que si l'on était à vélo. Lui, comme moi savons que comme toujours, il faut faire vite avant de rameuter toutes les Affreux du quartier.
Dans ce silence de mort qui a enveloppé la ville, un bruit de moteur est presque un appel de phares dans les ténèbres.
Ennuyé, je commence à jouer avec la radio, sans n'y croire vraiment pas. Impossible qu'il existe encore une radio en fonctionnement. Je passe de fréquence en fréquence rapidement, mais l'un d'elle lâcha un bout de phrase étrange.
J'augmente aussitôt le son des haut-parleurs, il me regarde un instant étonner et il ralentit l'allure de la voiture.
À ce moment là, nous passons au-dessus de quelque chose. Mais trop éberlués par l'appel de la radio nous ne nous en rendons pas compte.
Ce que nous venons d'entendre vient de tout changer. Mais malgré les promesses de cette zone sécurisé, j'ai une mauvaise impression, on dirait un piège. Mais suis-je devenu trop paranoïaque pour ne plus faire confiance à qui que ce soit.
-Kat'...Il coupe le moteur de la voiture et se tourne vers moi. On devrait aller là-bas, on sera enfin à l'abri.
Je hausse mes épaules, cette nouvelle direction ne m'emballe pas. Peut-être que je n'ai tout simplement pas envie de perdre ma liberté. Même si je dois continuer à crever de faim.
-Et s'ils sont tous mort là-bas ? Et si c'est un piège ?
-Je me serais trompé alors. Répondit-il honnête. Mais on a enfin l'opportunité d'avoir un but, une chance de vivre en sécurité. Dit-il voulant me rassurer.
Mais moi, je n'ai pas envie de quitter ce monde qui m'a vu grandir. J'aime cette liberté qu'il m'a offert...
Devant ma mine inquiète, il tenta une dernière fois de me rassurer.
-On ne va pas foncer tête baissée là-bas, bien sûr. Mais au moins on peut se rapprocher. Essayer de se renseigner.
Il a gagné la bataille...Je n'ai malheureusement aucun autre argument à avancer. Et au fond il a raison...
-Direction le ski alors. Dit-il maladroitement, voulant détendre l'atmosphère.
Je ne réponds pas à son trait d'humour, je suis redevenu muette.
Nous reprenons la route, mais quelque chose à changer, la voiture perd peu à peu de la vitesse et les roues produise un affreux bruit.
Inquiet, il s'arrête et sort de la voiture et je fais de même.
Je constate tout comme lui, les pneus dégonflés.
-Merde, merde. MERDE !
J'accours vers lui et pose mes mains sur ses avants-bas, relevant légèrement la tête. Il me dépasse de quelque centimètres.
-Calme-toi !
Il déglutit difficilement, les yeux furieux.
-Tout ce que je fais...pour toi ça foire !
-Ce n'est pas que de ta faute. Dis-je avec une petite voix.
Il me regarde intensément, tout les deux nous n'avons jamais été aussi proche. Alors que la neige continuait de tomber, il décide de se confesser.
-Mes parents...Ils sont morts à cause des pillards sûrement des cannibales. Je m'en veux toujours aujourd'hui, chaque nuit je revois leur visage, j'entends leur voix et quand je me réveille. Je me rappelle que jamais je pourrais les revoir sauf dans la mort.
Quand ont étaient dans cette cuisine, j'ai cru que c'était terminer, que j'allais les rejoindre. Mais surtout je m'en voulais de ne pas avoir su te protéger d'eux. Je préférais mourir avant que tu ne meurs toi.
Ses paroles me touchent au plus profond de mon être, je sens des larmes me monter aux yeux et l'un d'elle couler sur ma joue. Il l'essuie tendrement.
Je suis né en France, et je n'ai presque pas connu mes parents. Ils sont mort dans un accident que j'étais à la maternelle. Tragique, c'est peut-être à cause de ça que j'ai aussi bien survécu.
Je n'avais pas d'attache, c'était bien plus simple.
Mais je me suis lié à quelqu'un, a lui et je crains de ne jamais pouvoir m'en défaire.
-Tu ne m'en veux pas ? Il rapproche sa tête de la mienne, elles ne sont maintenant plus que séparés par quelques minuscules centimètres. Tout comme nos deux corps.
-Je pourrais jamais t'en vouloir bien longtemps.
-Merci...Murmura-t-il
Nous nous observons, figé. Je me perds dans ses yeux et lui dans les miens. Il fait presque nuit, un léger filet de lumière vient éclairer la carrosserie de la voiture.
On se regarde durant de longue et interminable seconde. Puis dans un élan de courage, il déposa ses lèvres sur les miennes avec délicatesse comme s'il voulait ne pas me brusquer.
Je passe mes mains derrière son cou, l'attirant contre moi. D'un coup il prit plus d'assurance et nous nous embrassâmes avec plus de fougue, un désir ardent nous liait tous les deux.
Il passa ses mains au creux de mes reins provoquant des milliers de frissons en moi. Nous continuons avec de plus en plus d'ardeur.
Mais finalement nos lèvres se détachèrent avec regret.
-Ça fait trop longtemps que je voulais le faire...Avoua-t-il
-Alors continue. Répondis-je avec malice.
Il me poussa contre la voiture, moi me laissant faire. Il m'embrassa langoureusement à nouveau.
Deux amoureux au milieu du périphérique parisien coupés du monde grâce à quelques instants de bonheur du monde.
Voilà ce que nous étions à ce moment précis.
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