Chapitre 12: Froideur et chaleur.



Le lendemain, Anastasia ouvrit les yeux, les leva et regarda le ciel. Elle plissa ceux-ci et sourit en voyant le soleil taper sur la capitale, Séoul. Repensant au rêve qu'elle avait fait deux fois dans la même soirée, Anastasia ne savait pas ce que ça signifiait malgré le nombre de fois répétitive qu'elle avait ce mirage, elle repensa aux sensations qu'elle avait pu vivre à travers ces rêves qui la submergeait, son corps frissonna : la douleur, l'excitation de la découverte, de l'exploration, de l'inquiétude, le silence, la voix, le vent caressant ses cheveux roux, le bruit des vagues, la froideur de l'eau et la fraîcheur de la nuit caressant son visage pâle, parcourant son être. Ana soupira et au même moment, elle se sentit agripper et trébucha. Elle lâcha un cri de frayeur et se retourna pour voir les cheveux bruns de sa meilleure amie.

— Tu m'as fait peur Astride !! Déclara Ana.

— Quoi ? Pourquoi ? Demanda cette dernière, bien qu'elle eût une petite idée.

— Les garçons ne te l'ont pas dit ? Demanda Astride.

— Me dire quoi ? Demanda Ana, inquiète tout d'un coup.

— Oh... euh... non, en fait il n'y a rien. Dit As.

— Oh allez dis-moi, qu'est-ce qu'ils devaient me dire ? Tu as commencé tu finis. Dit Anastasia, suspicieuse.

— ...Ils... enfin, Valérian, il t'a porté dans ses bras... tu étais endormie... et il t'a sortie jusqu'à l'extérieur sous les yeux des autres élèves. Déclara Astride.

— Q-QUOI ??! S'exclama Anastasia en bégayant, rougissante par la nouvelle.

Anastasia n'en revenait pas. Alors c'était pour ça... c'était pour ça que les autres étudiants la regardaient étrangement et avec jalousie depuis ce matin. C'était pour ça que dès qu'elle passait dans la cour, elle entendait des chuchotements à son passage ? Elle essaya de s'imaginer la scène et elle sentit ses joues chauffées comme un coquelicot. Une chaleur non-identifiable s'intensifia, à nouveau puisque ce n'était pas la première fois, dans tout son être. Lorsqu'elle vit au loin les garçons elle bégaya et regarda Astride, nerveuse. À la fin, Anastasia s'enfuit sous les appels d'Astride.

Anastasia ne s'en préoccupa guère. Le plus important s'était de s'enfuir, de s'éloigner d'eux, c'était le meilleur moyen pour ne pas paraître gênée et stupide. Pourquoi Astride le lui avait dit maintenant ? Comment elle a pu l'oublier ? Comment elle pouvait regarder Valérian et les autres garçons à présent ? Comment ? Comment ? Elle sentait la gêne l'envahir, elle se sentait mal, Anastasia sentait, sans comprendre pourquoi, son cœur battre rapidement et se serrer dans sa poitrine. Sentant son souffle s'accélérer à un rythme irrégulier et ses oreilles bourdonner face à sa course. Elle s'arrêta de courir et essaya de reprendre une respiration régulière. La jeune fille mit une main sur ses clavicules et essaya de sentir son pouls accéléré.

Regardant autour d'elle et se sentant oppressée, Anastasia se sentit happé par l'univers, elle se sentit transporté et sa vue se troubla. Anastasia regarda ses mains trembler et elle entendit des chuchotements pondre à ses côtés. Que se passait-il donc ? Pourquoi ça lui arrivait ? Pourquoi ? Pourquoi ? Qu'avait-elle ? Qui était-elle ? Elle voulait retourner chez elle. Elle voulait revenir en France. Elle en avait marre. Elle voulait tout abandonner. Oui, tout. Depuis qu'elle était ici, rien n'était pareil, tout était différent, rien n'allait bien. Elle fit quelques pas en arrière et elle sentit sa respiration s'accélérer encore de plus belle. Son corps devenait incontrôlable.

Que devait-elle faire ? Elle avait besoin d'aide. Elle avait besoin de respirer. Elle reprit sa course acharnée avec difficulté et entra dans la salle de bain de l'université. Elle s'accouda au comptoir du lavabo et se regarda dans le miroir, Anastasia regarda ses yeux noisette, plongeant dans ses iris et elle y vit tout. De la chaleur, de la froideur, de l'inquiétude, du doute, de la bonté, de l'authenticité, de la colère, de la noirceur, de la lumière, ... La jeune fille vit toute forme d'émotion et des choses dont elle n'avait pas le nom pour l'identifier. Anastasia sera le lavabo de ses mains, rendant blanche ses phalanges, faisant ressortir quelques veines de sa peau et elle sentit des perles couler le long de ses joues et tomber sur sa main tandis qu'elle secouait la tête dans tous les sens. Anastasia se regarda. Elle sentit la froideur et la chaleur se mélanger dans son corps, sentit ses larmes pourtant chaudes, se glacer une fois qu'elle toucha ses mains et sentit ses yeux picoter. Pourquoi pleurait-elle ? Pourquoi ? Pourquoi elle pouvait ressentir toutes ses émotions étranges en même temps ? Parce qu'elle était humaine, mais elle savait qu'il y avait autre chose. La jeune femme à la chevelure flamboyante était différente. Elle le savait. Avec ces événements des deux derniers jours, Anastasia ne pouvait le nier. Son corps changeait. Son être se modifiait.

Sentant le froid envahir sa main, envahissant l'air autour d'elle tellement qu'un halo de fumée sortait de sa bouche, elle baissa les yeux et vit avec étonnement le lavabo se geler au fur et à mesure. Laissant le froid s'enivrer de sa main et s'échapper de ses doigts, elle sentit toute l'énergie se dégager de ses paumes avec surprise. Elle se regarda de nouveau dans la glace et leva le bras, mettant face à face sa main droite contre le miroir, des gouttes d'eau s'évapora de sa paume. La jeune femme regarda le spectacle avec peur, étonnement et émerveillement.

Ces sentiments contradictoires la perturbaient, Anastasia ne savait plus quoi faire. Comment ces choses étranges comme fabuleuse qui émanaient d'elle était arrivé ? Comment ? Comment pouvait-elle changer cela ? Comment ? Anastasia regarda les gouttes d'eau entre elle et le miroir, se déposer sur ce dernier, une chaleur intense s'en échappa. La jeune fille rousse eut peur d'avoir eu des marques sur son corps, mais lorsque la condensation entre le froid et le chaud s'évapora, Anastasia sourit avec soulagement, en ne voyant rien de grave qui était arrivé.

Elle eut, cependant, comme une peur soudaine en voyant le miroir se liquéfier tout en se gelant laissant des flocons d'eau et de glace se mélanger entre eux. De ses yeux, elle regarda le spectacle qui ne durera, malheureusement, pas assez longtemps pour ses yeux, Anastasia souffla et redescendit son bras, déposant ainsi sa main sur le comptoir du lavabo. La magie s'évapora.

Tout redevient comme auparavant. Le miroir redevient solide. Le gèle qui s'était déposé sur le lavabo, s'écoula en flaque d'eau sur le sol. La température qui s'était mélanger entre le froid et le chaud redevient modéré et agréable. La jeune femme se sentait toute chose. Anastasia ne se sentait plus oppressé, elle ne se sentait plus en manque d'air, elle ne se sentait plus étrange, elle ne sentait plus la peur et les autres sentiments contradictoires l'envahir.

Elle se regarda de nouveau dans le miroir et ferma les yeux. Anastasia se re-concentra en tendant la main vers le miroir, laissant l'autre sur le comptoir du lavabo. Anastasia contrôla sa respiration, la ralentissant, elle ralentissait la pulsation de son cœur dans sa poitrine, la jeune fille à la chevelure rousse sentit une immense chaleur l'envahir d'un coup, elle fit le vide dans son esprit, elle sentit son corps frissonner et se délecter de ce moment magique. Anastasia se sentit toute chose. La température s'abaissa et augmenta. Un mixte des deux se créa.

La jeune femme rousse sentit ses cheveux s'hérisser et lorsqu'elle ouvrit les yeux enfin, elle put voir des gouttes d'eau mélangé à de la glace flotter dans les airs au niveau de sa main droite, entre elle et le miroir. Comment était-ce possible ? Malgré tout, elle souriait et se recula. S'éloignant du miroir, elle tendit l'autre main et la même chose se produit en quelque secondes. Les deux bras horizontalement au-dessus du sol, Anastasia tournoya et les gouttes d'eau la suivirent. La jeune fille rousse resta intriguée au premier abord, la peur s'engouffrant dans ses entrailles et d'un coup, elle fit un mouvement de main. Les gouttes d'eau se gelèrent et une froideur remplit la salle de bain de l'université. Elle sursauta et tout dérapa.

Anastasia cria en voyant les gouttes d'eau se multiplier, tournoyer de plus en plus vite et la glace se liquéfier. Elle prit peur, elle ne contrôlait plus rien et tout lui revient à elle. Les gouttes d'eau, la glace l'encerclèrent et s'éparpillèrent en de fine poussière dans la salle. Anastasia s'était agenouillée, les mains sur ses tempes et les larmes se geler. Sa peau devint froide, chaude et insupportable. Elle ne savait pas quoi faire. Elle s'était émerveillée instant et l'instant d'après, elle avait pris peur. L'ombre l'emportant sur la lumière, tout avait dérapé. Elle ne contrôlait plus rien. Son cœur battait rapidement, l'étouffant presque. Anastasia avait mal à la tête, ses oreilles bourdonnaient et elle tremblait. Elle voulait qu'on la libère, que tout s'arrête et que quelqu'un l'aide. Quelqu'un... Elle n'arrivait plus à réfléchir. C'était trop !

— AIDEZ-MOI !! À L'AIDE! S'IL-VOUS-PLAIT QUELQU'UN !! Cria-t-elle en pleure.

Personne ne répondait. Anastasia tremblotait de rage et de peur. Pourquoi lui faisait-on ça ? Elle n'avait rien demandé. D'où venait cette étrange sensation ? Pourquoi avait-elle ça en elle ? Que devait-elle en faire ? Elle n'en avait pas besoin! Anastasia n'était pas venue en Corée du Sud pour ça. Non. Elle n'aurait pas dû participer à ce concours de photographie. Anastasia n'aurait pas dû écouter son meilleur ami. Non. Alors qu'elle se morfondait, elle n'entendit pas la porte de la salle de bain de l'université s'ouvrir et ni quelqu'un s'approcher et s'accroupir à ses côtés.

— Hey... Dit doucement la voix.

— ...

— Doucement. Calme-toi. Dit la voix.

Anastasia n'écoutait pas, ses larmes couvrant la totalité de la voix et son esprit. Elle sentit malgré tout quelqu'un l'entourer de ses bras et une deuxième chaleur émaner de son corps. Anastasia sentit quelqu'un lui administrer des caresses et lui souffler des mots doux. Anastasia souffla. Elle essaya d'écouter la voix. Ses larmes gelées s'arrêtèrent et elle ne sentit plus la peur. Anastasia ne sentit plus rien du tout. Tout redevient comme avant. Anastasia se concentra sur le nouveau venu et essaya de le regarder. Anastasia releva doucement les yeux vers l'inconnu et fit apparaître un petit sourire avant de s'évanouir dans les bras de son sauveur.

C'était Valérian. 

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