Anastasia soupira et sourit à sa meilleure amie qui l'observait, intriguée.

— Est-ce que tout va bien, Anastasia ?? Demanda Astride.

— Euh... oui. Très bien, As. Répond Anastasia.

Elle avait un pressentiment que ce soit un bon ou un mauvais, quelque chose tiraillait ses pensées la perturbant, lui nouant son estomac et sa gorge. Quelque chose allait se passer. Si c'est en bien ou en mal, elle ne le savait pas. Elle repensa à Valérian qu'elle avait croisé dans les couloirs. Maintenant qu'elle y repense, elle avait déjà croisé le chemin de ce beau jeune homme et ce n'était pas la première fois qu'elle avait ce genre de pensée. Plus Anastasia y repensait, plus elle rougissait, plus elle se posait des questions sur son identité et plus sa respiration se coupait face à l'aura que dégageait Valérian lorsqu'elle se sentait juste proche de lui ou loin comme présentement, elle pouvait sentir sa présence ici. C'était idiot de penser ainsi, elle le savait, mais c'était tellement étrange comme sensation qu'elle le ressentait de cette manière comme si... elle y était connecté, oui c'est ça, connecté à Valérian bien que ça paraissait insensé et bizarre, c'était le cas. Astride l'observait toujours avec inquiétude et s'est avec incompréhension qu'elle vit Anastasia sortir de la cafétéria en courant laissant son plateau repas presque vide devant elle. Astride se retourna vers sa meilleure amie, les deux plateaux repas posées devant elle la narguant et soupira d'exaspération. Astride regarda le plateau de sa meilleure amie, hocha les épaules de haut en bas et pris son plateau. As mélangea les deux plateaux et continua à manger avec gourmandise et résignation.

— Tant pis pour elle. Il ne faut pas gaspiller. Dit-elle.

Astride sourit d'elle-même et ne prêta plus attention à ce qui l'entourait, sauf à la délicieuse odeur de son plateau et à la saveur qui en dégageait de sa bouche.

— C'est succulent ce curry !! Déclara-t-elle.

Ana souffla d'exaspération et s'arrêta. Elle ne savait pas pourquoi elle était là. Elle ne savait pas pourquoi elle s'était enfui comme ça et elle ne savait pas comment elle faisait ces choses étranges hors du commun. Anastasia soupira. Comment faire ? Elle secoua la tête fébrile et nerveuse. L'étudiante ne voulait plus y penser car c'était hors de sa portée ce qu'il lui arrivait, aucun mot ne pouvait définir ce qu'elle éprouvait. Elle mit ses mains dans sa chevelure rousse et les ébouriffa. Anastasia regarda sa robe et rougit. Le visage de Valérian apparut dans son esprit. L'avait-il trouvé ravissante ? Anastasia venait tout juste de le rencontrer, mais ses pensées lui prouvaient bien que le jeune homme lui avait tapé dans l'œil, l'enfermant peut-être dans un beau cercle vicieux. Elle ne savait pas si elle devait être heureuse ou malheureuse mais le visage de Valérian lui avait fait rappeler quelqu'un d'autre qu'elle n'arrivait plus à voir son faciale clairement tellement que ses souvenirs de ce jour-là était flou bien qu'en y insistant plus lui prodiguant des difficultés extrêmes, un visage clair et net lui revint en tête. Ce n'était pas possible. Anastasia avait le souffle coupé et avait écarquillé les yeux de suprise.

C'était Valérian.

C'est Valérian qui l'avait sauvé hier ou avant-hier elle ne savait plus. Trop de chose se passait dans sa vie en ce moment qu'elle avait oublié ce détail, surtout que sa blessure à sa cheville était maintenant guérir après 2-3 jours. Anastasia soupira. Est-ce que Valérian se souvenait d'elle ? Sûrement. Sinon, il ne l'aurait pas regardé ce matin dès son arrivé avec ce regard étrange et si intense posé sur sa personne si inutile, mais pourquoi il n'aurait rien dit ? Pourquoi n'aurait-il pas pris la peine d'aller la voir ou même lui en parler ? Là, était la question.

Pourquoi ?

Elle soupira et sursauta lorsque la sonnerie de Yonsei retentit dans les couloirs. Plusieurs élèves passèrent à ses côtés sans rien dire, certains la bousculant et d'autres la regardaient avec un air étrange. Anastasia se redressa et elle alla dans sa troisième heure de cours : Marketing. Tandis qu'elle marchait lentement dans son troisième cours de la journée, Anastasia s'arrêta. Fronçant les sourcils et se retournant, Anastasia se tourna de tous les côtés. Elle transpirait, son cœur se serra, sa respiration s'accélérait, ses cheveux roux se dressèrent sur sa tête comme un frisson de peur la possédait et ses poils s'hérissèrent comme un hérisson. Anastasia était effrayée. Pourquoi ? Elle ne savait pas. Comment ? Que se passait-il ? Pourquoi cette peur soudaine la prenait d'un coup ? Elle ne savait pas non plus. Anastasia souffla. Reculant et essayant d'appeler quelqu'un à l'aide, mais sa voix se tarit dans l'air, bloquée. Elle écarquilla les yeux subitement et prise de panique porta immédiatement sa main à sa gorge. Elle vit sa main droite trembler, Anastasia sentit quelques larmes perlées le long de ses joues pâles et se glacer en tombant au sol. Ana regarda la glace se former sous ses pieds gelant le plancher scolaire et la température du couloir chuta, bientôt un halo de fumé sortit de sa bouche. Comme par magie, les couloirs étaient remplis de neige, de glace et d'eau qui n'était pas complètement gelée. Anastasia grelota, ses dents se claquèrent dans sa bouche et marcha précipitamment pour essayer de trouver un endroit chaud ses pas se craquèrent sur la neige. Anastasia regarda partout autour d'elle. Il n'y avait plus personne. Comme si le temps s'était arrêté pour tout le monde sauf avec elle.

— Il y a quelqu'un ?? Demanda-t-elle avec frayeur.

Personne ne lui répondait. Elle était seule, perdue dans l'établissement scolaire. Sa respiration s'accéléra encore plus. Elle ne vit plus rien, ses yeux lui picotèrent, la panique prenant le dessus plus rapidement qu'elle ne le pensait et qui lui faisait perdre les pédales une fois de plus. Elle souffla, Anastasia avait froid.

— Il y a quelqu'un ? Demanda Anastasia avec plus de voix, inquiétude et paniquée.

Elle ne voulait pas se retrouver seule, elle détestait ça et une certaine impuissance l'envahissait pendant que ses souvenirs anciens possédaient son esprit fragile. Sa voix s'évapora dans l'air. Anastasia fit encore quelques pas dans les couloirs de Yonsei. Est-ce qu'elle aurait imaginé un jour ce qui allait lui arriver après avoir gagné à ce concours de photographie ? Non. Si quelqu'un lui avait dit son avenir, elle lui aurait ri au nez. La magie n'existe pas. Non, ça n'existe pas. Anastasia ne pouvait pas faire ça. Seulement, une pensée lui vient. Si elle pouvait faire ça, était-ce par hérédité ou non ? Est-ce que ses parents biologiques auraient puent faire cela ? Serait-ce pour ça qu'ils l'ont abandonné ? Parce qu'elle était un monstre, une chose dont personne ne voulait s'occuper, un fardeau au lieu d'être un prodige, un bébé normal ? Anastasia ne voulait pas s'en faire la raison. Non. Si s'était ça, elle ne pouvait l'accepter. Anastasia souffla, un halo grisâtre sortit de sa bouche pour s'évaporer dans l'air et elle écarquilla les yeux. Une ombre était passé devant Anastasia si rapidement qu'elle pensait avoir rêver, mais si elle n'avait pas tourné les yeux, elle ne l'aurait pas vue. Elle sentit les frissons de son corps reprendre de plus bel en sachant qu'elle n'était pas seule et elle sentit son cœur se pincer. Ce n'était pas quelque chose de commun ce qu'elle venait d'apercevoir, ce n'était ni un étudiant ni une quelconque autre chose. Elle grimaça et sentit ses bras trembler de peur pendant que la panique amplifiait la nervosité en elle.

— Ce qui appartient à la mer, doit lui revenir. Déclara une voix sombre.

— Qui est là ? Demanda Anastasia.

— Ce qui appartient à la mer, doit lui revenir. Répéta la voix.

Effrayée, elle commença à courir dans les couloirs de Yonsei afin de fuir cet être inconnu qui racontait des propos étranges et ses chaussures claquèrent contre le sol enneigé retentissant dans les couloirs vides.

— Ce qui appartient à la mer, doit lui revenir...

— Arrêtez !!! Cria Anastasia.

— Ce qui appartient à la mer, doit lui revenir...

Cette phrase était répétée à l'infini, donnant un mal de tête à Anastasia et tandis qu'elle descendait les marches de l'escalier du deuxième étage elle sentit soudainement quelqu'un derrière elle. Elle se retourna vivement et écarquilla les yeux. Ana ne vit qu'un sourire machiavélique se montrer et une main la poussé des escaliers subitement. Anastasia émit un cri qui se répercuta dans tous l'établissement scolaire et son corps se mit à chuter dans le vide. Ses cheveux roux flottaient et virevoltaient dans l'air comme une valse. Ses yeux noisette parcouraient le plafond et son corps respiraient l'air.

Seulement, Anastasia ne sentit pas son dos heurter le sol en bas des escaliers et sentir son corps dégringoler les marches. Non. Anastasia ne sentit rien de tout cela. Elle vit juste une lumière vive traverser ses yeux et une douce chaleur la percuter tandis qu'un cri effroyable s'arracha de l'ombre faisant bourdonner ses oreilles. Et puis, Anastasia croisa le regard inquiet de beaux yeux noirs comme le plumage d'un corbeau. Les ténèbres l'emportèrent tandis qu'on l'appelait. Une phrase revient dans son esprit.

— Ce qui appartient à la mer, doit lui revenir. 

— Hey, est-ce que ça ? Hey, toi ?!

Anastasia ferma les yeux pendant que la douce voix de son sauveur inconnu l'emmenait inconsciemment chez Morphée et que l'inquiétude s'incrustait dans les yeux noirs du jeune homme.