Les deux jeunes filles entrèrent en classe précipitamment et Astride s'installa à sa place habituelle pendant qu'Ana regardait l'immense salle de cours qui se présentait devant elle. Une rangée de pupitre et de chaise en longueur s'offrait à elle. Il n'y avait pas de bureau ni de chaise seule. Il y avait trois énormes rangées devant le seul bureau de l'enseignant. Collé au mur, un majestueux tableau de crai vert faisait office de décoration et où le professeur pouvait noter son cours. Ne sachant pas où se mettre, la rousse attendit son heure, malheureusement, elle se fit bousqueler. Ana se frotta l'épaule et regarda la nouvelle venue.

— Hey, fait attention à ce que tu fais ! S'exclama-t-elle.

L'inconnue se tourna vers elle avec ses trois autres amies, elle l'observa de haut en bas et retient un rire mesquin.

— Qui es-tu pour me parler sur ce ton ? Ce n'est pas à moi de m'excuser et qui est resté planté là comme un poteau démuni devant l'entrée. Fiche-moi la paix et retourne là d'où tu viens.

Offusquée par les propos de la jeune étudiante, Ana baissa la tête et vit à la dernière seconde sa meilleure amie la rejoindre afin de la prendre dans ses bras pour la consoler.

— Ne fais pas attention à elle, Ana.

— Mais...

— Il n'y a pas de mais, on s'en fiche d'elle. Ce qui importe c'est notre avenir. Ne t'en préoccupe pas, nous allons passer une bonne journée, tu vas voir. Déclara Astride.

Anastasia sourit face aux propos encourageants de sa meilleure amie qui l'emmenait à sa place. Alors que les deux jeunes demoiselles se placèrent l'une à côté de l'autre, la porte s'ouvrit sur l'enseignant et ce dernier proclama le silence. Le brouhaha s'arrêta à regret pour certains élèves, quelques minutes plus tard, alors que le cours de littérature avait commencé, la porte s'ouvrit à nouveau et l'enseignant se retourna. Ce dernier soupira en voyant qui était arrivé interrompre son cours... la routine.

— Messieurs. Je vous prie de prendre place, je m'impatientais de votre arrivé. Dit l'enseignant en fixant sévèrement les cinq jeunes hommes que tout le monde regardait avec admiration.

— On est désolé, Mr. Notre entraînement à pris plus de temps qu'il nous fallait au départ. Nos coachs ne voulaient pas nous laisser partir si on n'arrivait pas à régler ce qui nous tracassait. S'excusa l'un d'eux, légèrement plus essoufflé que les autres.

— Je vois... prenez place. Je vous attendais pour expliquer une certaine situation qui accorderaient l'attention de tout le monde et qui requiert une certaine... comment dit-on déjà ? Ah oui, délicatesse. Dit l'enseignant.

— Tu vas être célèbre à partir de maintenant. Chuchota Astride à sa meilleure amie.

Celle-ci la regarda sans comprendre et elle se pencha comme son amie pour le lui demander.

— Comment ça ? Je ne comprends pas, explique-toi.

— Tu verras, tu vas comprendre. Ne dit qu'Astride en souriant et en se retenant de rire.

— Est-ce que je peux bien savoir à qui vous parliez Miss Leclerc pour que vous m'interrompiez et que vous riez en sourdine ? Demanda l'enseignant de littérature.

— Excusez mon impolitesse, Mr. Répond Astride en se levant et en se courbant vers l'avant afin de s'excuser.

Les autres élèves rirent de la maladresse de la brune et cette dernière se rassit contrariée.

— Tu es plutôt célèbre, toi. Fit remarquer Anastasia, amusée.

— Hum, pas plus que toi. Dit Astride en souriant et en retournant le sarcasme contre sa meilleure amie.

Astride lui fit un petit coup d'épaule et lui montra quelque chose à l'avant. Anastasia se redressa, relevant les yeux et suivit le bras d'Astride. Elles les écarquillèrent voyant un jeune homme à la chevelure brune l'observer intensément, certainement depuis quelques minutes, qui sait ?! Elle regarda aux alentours d'elle pour savoir si c'était vraiment elle que le jeune homme regardait et il s'avérait être exacte puisque remarquant qu'il était pris dans le sac, il ria légèrement avec gêne tout en se passant la main dans ses cheveux châtains. Un rire discret résonna jusqu'aux oreilles d'Ana, un rire qu'elle adorait déjà. Elle l'observa sans comprendre et le jeune homme repris sa contenance lorsqu'il se faisait reprendre par ses collègues avec des regards intriguées et amusées pour certains.

— Bien, je vais pouvoir reprendre mon cher cours qui a été malencontreusement interrompu par des retardataires. Dit l'enseignant tandis qu'un soupir exaspéré sortait de la bouche des élèves.

L'enseignant plongea la classe de ses yeux corbeaux avec un regard noir et se tourna vers Anastasia lorsqu'il croisa la nouvelle.

— Je vous prie, d'applaudir la venue d'une nouvelle élève au sein de notre école Yonsei. Anastasia, veuillez-vous présentez. Dit l'enseignant.

Alors que Anastasia sursautait face à cet évènement qui était vraiment inattendu de sa part, elle regarda sa meilleure amie qui lui souriait et sous un brouhaha d'applaudissement, Anastasia se leva avec contraint bien qu'elle savait que la présentation d'un nouvel élève dans un nouvel établissement scolaire était primordiale. À quoi pensait-elle pour avoir oublié ce détail ? Elle comprenait mieux les propos de sa meilleure amie, Ana se mordit les lèvres et se dirigea vers l'avant pour se présenter tandis que les cinq jeunes hommes passaient à côté d'elle, l'encourageant et s'installa à leur place au fond non loin d'où elle était avec Astride. Déglutissant, elle salua toute l'assemblée avec timidité et Anastasia sentait un regard, maintenant, lui percer dans le dos. Un regard très intense qui voulait tout dire, enfin pas tout à fait puisque la jeune fille ne s'y préoccupa guère. Uniquement, l'étudiante frissonna et sentit son cœur, tout à coup, battre rapidement dans sa poitrine, ses joues prirent une toute rouge et ouvrit la bouche afin de commencer sa présentation.

— Bonjour, je m'appelle Anastasia, j'ai 16 ans, je suis franco-coréenne et j'adore la photographie ce qui donne raison à ma présence ici. Se présenta-t-elle.

Elle rougit en voyant toujours le même jeune homme l'observer avec son regard intense et mystérieux, elle plongea un instant dans les beaux yeux marrons de ce dernier. Elle perdit tout contact avec l'extérieur, ne se préoccupant plus que de ce regard d'écorce et de cette étrange sensation qui commençait à l'interroger. La nouvelle se sentait perturber, bizarre et toute moite. Que se passait-il ? Sentant ses lèvres et sa gorge s'asséchés, elle essaya tant bien que mal de couper court à cet échange qui l'emmenait au-delà de ses espérances. Elle sursauta légèrement en entendant les élèves l'applaudirent pour sa belle présentation et Anastasia leur sourit. La jeune fille retourna à sa place bien au côté d'Astride et elle avait senti le temps de son retour pour se rassoir, ses jambes flageoler par sa gêne se rassit et sourit à l'enseignant.

— Merci beaucoup. Remercia l'enseignant en souriant.

Le cours repris bien qu'il n'eût jamais commencé et Anastasia essayait tant bien que mal de se concentrer, mais son esprit était resté connecté ailleurs, ne prêtant pas du tout attention au cours de littérature qui se passait autour d'elle. Qui était ce jeune homme ? Pourquoi il l'observait ? D'ailleurs, elle avait l'impression de l'avoir déjà vu quelque part, mais ne s'en souvenait plus et puis quoi, qui était-elle pour accompagner un beau jeune homme comme lui qui semblait plus que populaire auprès de ses camarades de classe ? Elle tripota ses doigts alors qu'un petit soupir d'exaspération sortit de ses lèvres et ce soupir retenti jusqu'aux oreilles du professeur.

— Si mon cours vous dérange à ce point Mademoiselle, vous pouvez sortir. Dit l'enseignant, vexé.

— Oh non, excusez-moi professeur ! C'est passé tout seul, votre cours est vraiment impressionnant. Déclara Anastasia toute rouge comme une tomate et essayant de se reprendre.

— Je vois, puisque vous saviez comment vous y prendre, venez au tableau répondre à ma question. Dit l'enseignant.

Anastasia regarda l'enseignant avec incompréhension et étonnement tandis que les autres élèves riaient de son erreur. L'étudiante en photographie se leva avec maladresse et se dirigea vers le tableau tout en regardant la classe entière. Comment pouvait-elle alors que les paroles du professeur ne lui était pas parvenu à ses oreilles et rentrée dans son esprit ?! Avec un soupir contrarié, Anastasia se dirigea vers le tableau et sursauta lorsque cloche continuait de retentir dans l'établissement. Sauver par le gong ! L'enseignant la regarda avec un regard sombre et elle baissa la tête.

— Vous avez de la chance mademoiselle, que je ne vous reprenne plus à rêvasser dans mon cours ! Ici c'est fait pour étudier, pas pour rêver ! Si vous êtes venu pour ça, vous pouvez retourner là d'où vous venez ! Déclara l'enseignant.

— Oui, messieurs. Je ferais attention la prochaine fois. Dit Anastasia en déglutissant nerveusement.

— Hum... vous pouvez tous sortir. Dit l'homme.

Les couloirs de l'université se font vite remplir par les élèves qui se dirigèrent vers leur casier afin de prendre leurs affaires pour se diriger vers leur prochain cours. En compagnie de sa meilleure amie, Anastasia s'inquiétait pour la suite des évènements pendant qu'Astride la consolait en souriant tout en taquinant Anastasia. Elles marchèrent jusqu'à leur prochain cours : Cours de langue.

— Ça ne sert à rien, je...

— Ne dis pas de bêtise, tu vas y arriver, tu as toujours été forte et déterminée peu importe la situation tu l'as terminé avec brio ! Ne te décourage pas pour ce que l'enseignant t'a dit. Il est comme ça avec tout les élèves. Déclara Astride.

— Hum...

Astride soupira décontenacé par le découragement de son amie qui ne savait plus ou se mettre depuis tout à l'heure. Anastasia se posait trop de question qui la sombrait un peu plus dans la perte de confiance en soi.

— Était-ce une bonne idée finalement, Logan ? Pourquoi t'ai-je écouté ? Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même ! Fichu concours ! Pensa Ana.

— Ana...Ana ? Appela Astride essayant de la sortir de ses pensées stupides.

Anastasia regarda de nouveau sa meilleure amie et lui sourit tristement.

— Attend-moi dans la classe, je vais à la salle de bain. Dit Anastasia.

— D'accord, ne traîne surtout pas ou tu vas encore t'attirer des ennuis ! Je n'ai pas envie qu'un autre enseignant soit dans ton dos dès le premier jour de ton échange étude. Dit Astride.

— Oui, je fais vite. Dit Anastasia.

En réalité, elle ne se sentait pas bien. Ça lui a pris d'un coup. Un vertige. Un serrement de cœur. Sa respiration qui se coupe. Ces frissons qui parcourraient son corps la rendant mal-à-l'aise. Anastasia secoua la tête tandis qu'elle ouvrait la porte des toilettes des filles. L'étudiante observa un instant l'endroit. C'était grand. Très grand, peut-être même 2 fois plus que son appartement. Sur tout un mur, des cabines de toilette étaient installés, devant, plusieurs lavabos étaient accrochés contre le mur et un grand miroir surplombait toute la surface du mur. Un miroir en hauteur était accroché également sur le mur en face de la porte. Elle se regarda et eut presque peur. Elle était tellement pâle !! Elle sentit d'un coup un frisson lui parcourir et sans s'en rendre compte, des larmes glissèrent le long de ses joues en même temps que de la sueur dégoulinait de son front. Anastasia tituba vers les lavabos et s'aspergea le visage.

Son corps tressauta, il était parcouru de frisson et transpirait comme si elle était malade. Ses cheveux roux se mouillèrent à cause de l'eau qu'elle s'aspergeait rapidement pour se calmer et elle se regarda dans le miroir. Elle sursauta en voyant une ombre derrière elle. Anastasia se retourna et fronça les sourcils en voyant que l'ombre avait disparue. Elle reporta son attention sur le miroir après avoir senti son cœur se serrer et que la salle se refroidissait. Anastasia soupira et posa sa main droite sur le miroir. Elle réfléchit quelques minutes à ce qui venait de se passer, mais son regard se reporta sur l'eau qui avait arrêté de couler un instant. Anastasia sursauta en voyant ce qu'elle voyait. Ana recula de plusieurs mètres.

L'eau avait gelé.