Quelques minutes plus tard, les deux demoiselles ressortirent du bureau directorial avec plusieurs papiers importants en main, c'est-à-dire : l'horaire, la carte étudiante, les lois de l'université, la liste scolaire, etc. Elles discutèrent jusqu'à ce qu'elles entendent des cris provenant du hall. Elles se regardèrent et se dirigèrent vers la cour extérieure en courant. Les élèves étaient regroupés tout le long des marches ne laissant aucun espace aux filles de voir ce qu'il se passait. Elles étaient contre les portes de l'université Yonsei et elles ne voyaient rien tellement qu'il y avait d'étudiants regroupés.

C'était frustrant pour Anastasia puisqu'elle était toujours avide de connaissance et d'excitation pour quelque chose... même si c'était un évènement moins fascinant. Elle soupira frustrée et essaya de se rapprocher mais elle se faisait reculer par les autres filles près d'elles. La rousse regarda Astride qui leva les bras en l'air en signe de négation et d'ennuie. Anastasia tapa du pied mécontente et résigné alors qu'une voix grave s'élevait de la foule lui faisant sursauter.

— S'il-vous-plait, laissez passer ! Laissez passer ! Je vous prie, merci ! Dit la voix mystérieuse.

Anastasia fronça les sourcils. Ce n'était pas une voix d'étudiante, ni une voix d'adolescente, c'était bien trop grave et trop mur. La rousse regardait sa meilleure amie et essayait de comprendre ce qu'il se passait exactement et sut en croisant le regard de la brune qu'elle avait trouvé ce que c'était ce chahut dès le bon matin. La jeune fille la voyait sourire et s'extasié de joie intérieurement. Elle lui tapa l'épaule afin d'avoir le mot sur son comportement étrange et celle-ci la regarda en fronçant les sourcils.

— Hey, qu'est-ce qui y'a ? Demanda Astride en se massant l'épaule afin d'atténuer la douleur qu'avait procuré le coup de sa camarade.

— Tu vas me dire ce qui se passe, Miss je-sais-tout ? Demanda Anastasia.

— Hey, ne m'appelle pas comme ça !! Je ne suis pas Hermione !! S'exclama Astride.

— Pourtant je te verrais bien dans ce rôle ! Tu es une bonne détective pour ton âge ! Dit Anastasia, rieuse.

— Oh tu te trompes ma chère Watson, je ne suis point meilleur que ce cher Sherlock Holmes ou encore ce cher Hercule Poirot. Dit Astride.

Elles se regardèrent amusées, les deux jeunes filles aimaient faire ce genre de rigolade, c'est toujours amusant et distrayant de s'identifier dans la peau de certains acteurs populaires. Personne ne comprenait leur jeu, car ils n'essayaient même pas de comprendre le but et c'était bien mieux comme ça, elles pouvaient rester dans leur délire bien que parfois ça dépassait les limites de l'imaginaire. Personne ne pouvait les juger et encore moins les insulter sur ce qui les passionnent.

— Oh je ne pense pas. Finalement, entre Hermione, Hercule et Sherlock je te verrais en... ni l'un ni l'autre. Dit Anastasia, confuse.

— Ah ouais ? Alors je ressemble à quels détectives parmi tant d'autre dans ce monde ? Demanda Astride, amusée.

— Attend deux minutes que je réfléchisse... Hum... je te verrais en... Verra. Répond Anastasia.

— Verra ? Celle de Scooby-Doo ? Interrogea Astride.

— Oui, je te verrais bien dans ce rôle ou tu préfères peut-être Hermione, oh non... je pencherais plutôt... oh non ça serait trop horrible. Dit Anastasia avec des gestes exagérés.

Anastasia se comporta comme si c'était la pire chose qui soit et Astride déglutit tandis que la peur au ventre lui nouait l'estomac, l'inquiétant. Elle ne voulait pas savoir ce que sa meilleure amie lui avait attitré comme meilleure personnage de film, mais en même temps, elle était avide de connaître ce mystérieux personnage qu'Ana lui avait dédié.

— Quoi ? Tu veux me dire quoi ? Demanda Astride, inquiète et amusée.

— Non, tu me détesterais... Dit Anastasia.

— Allez dis-moi ! Tu as commencé, tu finis !! S'écria Astride.

— Tu es sûr ? Demanda Anastasia.

— Mais oui ! Allez, dis-moi ! S'impatienta Astride.

— ...Ok, je te verrais en Rita Skeeter. Avoua Anastasia.

Ça y'est, Ana venait de l'avouer et cette dernière regardait Astride qui devenait rouge de colère face à cette comparaison sans scrupule et la rousse sourit machiavéliquement contente de son coup.

— Tu rigoles j'espère ?! Je ne suis pas Rita Skeeter !!! Anastasia, s'il-te-plait, dis-moi la vérité !! Tu ne me vois pas comme ça, au moins ? Demanda Astride, choquée et vexée d'être comparée à ce personnage insupportable de la saga « Harry Potter ».

— Soit heureuse pour ça, au moins je ne t'ai pas comparé à Dolores Ombrage.

— Beurk, elle est encore pire que Rita Skeeter.

Oubliant totalement ce qui les entouraient Anastasia se mit à rire. Un rire sur lequel on pouvait l'entendre depuis 3km et tout le monde se retourna pour voir ce qu'il se passait derrière. Ils soupirèrent en voyant les deux jeunes filles se chercher, Anastasia était pliée de rire tandis que sa meilleure amie lui faisait les pires souffrances qui soient : des chatouilles.

— Espèce de rigolote, toi !!! Comment as-tu pu penser à ça !! S'exclama Astride.

— Arrête, j'ai les larmes aux yeux !! S'exclama Anastasia.

— Eh bien tant mieux !! Espèce de folle !! Me comparer... à... à cette chose horrible !! Non merci !!! Tu as blessé mon image !! S'exclama Astride.

Anastasia se tortillait et rigolait par les chatouilles de sa camarade de classe.

— Hum, hum. Racla une voix près d'elles.

Les deux demoiselles s'arrêtèrent subitement et se relevèrent pour se regarder, gênée en voyant que tout le monde ait pu participer à leurs moments de complicité. Elles pouffèrent de rire malgré tout et le Monsieur devant elles les regardaient sévèrement les surplombant afin de les effrayer.

— Je vous prie de vous pousser mesdemoiselles. Vous gênez le passage. Dit la voix du Monsieur.

Anastasia le regarda hébétée par ces propos impolis et reconnu la voix qu'elle avait entendu parmi tous ce brouhaha qui les entouraient plus tôt. C'était bien la grosse voix mur et grave qu'elle avait retenu à travers les cris qui continuaient de chahuter. Elle l'observa et déglutit face à la corpulence de l'homme devant elle qui commençait à avancer vers elle avec sévérité. C'était une armoire à glace. Très grand, froid, musclé et intimidant. Anastasia se fit toute petite et avec Astride elles se poussèrent juste avant qu'il ne les pousse violement. Le géant les regarda et laissa passer cinq beaux jeunes hommes. Anastasia baissa la tête, trop intimidée par le géant qui était devant elle, lui cachant la vue et ne voyait pas alors l'identité des beaux apollons qui venaient de passer près d'elles tandis que les autres élèves les poussaient, les reculant derrière le troupeau, afin de pouvoir rentrer et suivre les cinq jeunes hommes aveuglément. L'armoire à glace, les laissa tomber et entra à la suite des jeunes hommes c'était un garde du corps. Les portes de l'université Yonsei se fermèrent dans un bruit sonore. La jeune fille releva la tête et regarda sa meilleure amie.

— Qu'est-ce qui vient de se passer ?? Demanda Anastasia.

— Oh rien de spéciale. Ça arrive de temps en temps ce genre de chose... Dit Astride.

— Bien que ce soit tous les matins. Pensa Astride en se mordant la lèvre inférieure.

— Mais ? Insista Anastasia en voyant la demi-vérité lancée par son amie.

— Mais je n'ai jamais été aussi proche d'un événement comme celui-ci. Dit Astride en rougissant.

— Pourquoi tu dis ça ? Demanda Anastasia, intriguée.

— Pour rien... bref, allons-y sinon on va rater la première heure de classe et je ne veux pas que tu rates tes cours à cause de moi. Dit Astride.

Anastasia lui sourit et s'est rempli d'excitation qu'elle suivit sa meilleure amie, résignée du silence de cette dernière qui lui donnait qu'une demi-réponse à sa question. La cloche retentit et elles durent aller en classe.