Chapitre 02: Défaillance.

Année 2017. Lundi, 12h30.

Anastasia soupira, elle détestait les hôpitaux et c'était une des raisons pour laquelle elle ne voulait pas y aller. Mais étant donné qu'elle était dans un sale état depuis ce matin pour sa cheville et pour l'accident de toute à l'heure, sa cheville la faisait beaucoup trop souffrir et elle ne voulait pas avoir de difficulté pour marcher. Ana s'était décidée alors à y aller et faire face à cette désagréable sensation pour faire son examen. Même si elle savait que les hôpitaux s'enrichissaient sous l'argent des patients, la deuxième raison de son choix de détesté les hôpitaux, c'était qu'elle devait faire une radiographie qui allait lui coûter la peau des fesses alors qu'elle ne roulait pas sur l'or... Elle ne venait que faire un voyage-étudiant entre la France et la Corée du Sud après tout. De plus, le voyage était payé, heureusement, par son établissement scolaire. Elle s'enregistra à la réception avec une infirmière de nationalité coréenne où son prénom était épinglé sur une plaque de métal en argent, où l'on pouvait y lire ; « Yoon Ma Ri » et attendit à la salle d'attente.

Anastasia repensa à son accident passé plus tôt au carrefour de Séoul et pensa, à nouveau, au jeune homme. La jeune fille rougit en y repensant surtout à leur position gênante qui n'avait pas embarrassé, pour autant, son sauveur comparé à elle et elle pensa, tout d'un coup, qu'il en avait l'habitude de sauver des jeunes filles en détresse afin de ne pas être aussi gêné dans ce genre de position. L'étudiante finit par se fâcher elle-même, intérieurement, et à se jurer de ne plus rencontrer cet imbécile alors qu'il y a à peine quelques minutes elle voulait le revoir. Son nom se fit alors entendre dans la salle d'attente après une cinquantaine de minute d'attente et elle se releva. Elle se dirigea vers le médecin en souriant timidement et ils se dirigèrent vers le centre de radiographie dans l'aile Est du centre hospitalier.

Le médecin lui demanda alors les raisons de sa venue et de son problème. Elle lui répondit alors qu'elle s'était blessée à la cheville et qu'elle avait fait une grosse chute pour qu'elle ait peur d'avoir une entorse qui pourrait lui bloquer la marche pour quelques jours. Le médecin l'écoutait et écrivit son rapport en même temps. Anastasia soupira, elle savait que faire un demi-mensonge n'était pas bien même pour sa santé, mais elle mentait de façon double, c'est-à-dire, qu'elle avait mentit sur la moitié et que l'autre moitié était vrai. Anastasia ne voulait pas avoir plus de complication dans sa vie et s'assit sur un tabouret pour que le médecin lui fasse son examen une fois entré dans le centre de radiographie. Cela dura au moins une heure et une fois fait, Anastasia remercia le docteur pour aller payer vite-fait son entretien à la réception pour pouvoir sortir rapidement de l'établissement.

Ana regarda son sac d'hôpital et souffla d'exaspération. Le médecin a dit qu'il n'y avait rien de grave bien qu'elle ait bel et bien une entorse, mais que pour guérir l'os brisé, elle devra prendre des médicaments. La troisième raison qu'elle détestait l'hôpital c'était les médocs et bien sûr, ça ne se fera pas sans douleur... Elle et les médicaments n'a pas toujours été une grande histoire d'amour.

D'ailleurs, on le lui reprochait beaucoup durant son enfance, dans ses familles d'accueil puisqu'elle recrachait les médicaments dans la poubelle après avoir fait semblant de l'avaler et ses mères adoptives la disputaient après les avoir trouvés le soir-même. Il n'y avait qu'une famille qui l'avait maltraité, mais elle s'en était vite remis.

Anastasia marchait dans la rue et s'arrêta lorsqu'elle entendit son prénom résonner dans l'atmosphère. La fille rousse regarda autour d'elle et plissa les yeux afin de savoir l'origine de cet appel. Elle sourit en voyant sa meilleure amie, Astride, arriver vers elle en courant. Elles se prirent dans les bras et se regardèrent, tellement heureuse de pouvoir se retrouver.

— Hey ! Cela fait longtemps Anastasia ! S'exclama Astride.

— Oui, que fais-tu depuis le temps ? Ça va bien ton déménagement avec tes parents ?

— Oh, oui. Ça fait maintenant 3 ans qu'on habite en Corée, tu sais. Et puis, je me promenais quand je t'ai vu. Dit Astride.

— Je vois... voudrais-tu manger avec moi, Astride pour se raconter le bon vieux temps ? Demanda Anastasia.

— Oh, malheureusement... tu dois m'excuser, mais j'ai déjà un rendez-vous de prévue pour ce midi... Répond Astride, tristement, mais on se reprendra une prochaine fois.

— Ah... je pensais que tu te promenais, me mentirais-tu ? Demanda Anastasia, amusée.

— Quoi ? Bien sûr que non, voyons ne dit pas de bêtise ! Répond Astride sur le même ton.

Elles partirent à rire et Anastasia accompagna sa meilleure amie vers son rendez-vous, bien que ce soit à l'opposé de sa sortie principale. Cela faisait du bien de voir sa meilleure amie qui lui avait tant manqué. Anastasia l'avait perdue de vue pendant un moment, laissant tout de côté et se concentrant uniquement sur elle-même tandis que sa meilleure amie avait déménagée en Corée du Sud avec sa famille en raison du transfert par le travail de ses parents. De plus, elles n'étaient pas les seules françaises à s'installer en Corée du Sud (bien que parallèlement, Anastasia s'était pour un voyage-étudiant), beaucoup de jeune français avait commencé a déménagé dans ce pays asiatique et surtout pour se faire représenter dans des maisons de disque reconnu en Corée de Sud. Bien que la vie d'Astride peut être le soleil, Anastasia peut être la lune, car elle vie tant de souffrance... cela ne s'est pas arrêté bien au contraire, mais elle ne l'avait jamais dit à personne qu'elle souffrait de sa dernière famille d'accueil. Ils avaient laissé des marques qui étaient indélébile, même son frère adoptif, Logan, ne pouvait rien y faire.

— Alors, pourquoi es-tu ici ? Demanda Astride.

— J'ai gagné à un concours de photographie dans mon établissement scolaire. J'y ai participer grâce à mon frère adoptif. Dit Anastasia.

— Un concours ? Raconte-moi ! Supplia Astride, excitée.

— Oui, oui... Eh bien, tu te souviens de notre programme de photographie ? Demanda Ana' tandis qu'elle vit sa meilleure amie acquiescer, c'est un concours de photographie auquel l'étudiant aurait le droit à un voyage parascolaire se faisant seul entre la France et la Corée du Sud. Expliqua-t-elle, c'est l'établissement qui a payé mes frais d'avion. Je ne serais pas ici, si Logan ne m'avait pas encouragé à y participer. Raconta Anastasia.

— D'ailleurs, comment il va, Logan ?

— Il va bien. Je ne sais pas ce que je ferais sans lui. Logan fait partie de ma vie maintenant, même si mes nouvelles parentes adoptives essayent du mieux qu'ils peuvent de m'intégrer complètement dans la famille. C'est avec peine que je n'arrive pas à me rappeler de mes parents biologiques.

Astride sourit tristement et regarda autour d'elle afin de se repérer. La jeune brune posa ses yeux sur Anastasia et lui pointa le restaurant typiquement japonais.

— Ah ! Ça y'est nous y sommes. Merci de m'avoir accompagné, j'ai été heureuse de te revoir, Anastasia. Dit Astride.

— Oh, euh de rien... moi aussi j'ai été contente de te croiser. Bon, il faut que je te laisse, je dois y aller moi aussi.

— Ah tu avais quelque chose de prévue, je t'ai retardé ?

— Non, ne t'en fait pas. Dit Anastasia.

— Je vois... Anastasia s'il y a quelque chose qui arrive, dis-le-moi. Dit Astride.

Anastasia regarda sa meilleure amie et sourit.

— Que veux-tu qu'il m'arrive ? Dit Anastasia.

— Je ne suis pas aveugle, que fais-tu avec un sac d'hôpital ? Demanda Astride.

— Oh... euh... c'est pour quelqu'un, il m'a demandé d'aller lui en chercher et je vais le lui donner. C'est pour ça que je dois y aller. Mentit Anastasia.

— Hum... je ne crois pas ce qu'on pense mais ce que je vois, Anastasia. Arrête de me mentir, ce n'est pas bien et tu en as payer les frais... ne me ment plus comme ça, je suis ta meilleure amie, tu devrais avoir plutôt, confiance en moi et tout me dire. Sinon, je ne vois pas l'importance d'être ta meilleure amie, si tu me mens tout le temps. Dit Astride, vexé et inquiète.

Anastasia repensa juste à la première phrase qu'elle a entendue de sa meilleure amie et ses pensées avaient divagués sur sa rencontre avec ce mystérieux jeune homme de ce matin.

— Non, je ne te mens pas, c'est la vérité. Arrête de dire des bêtises et va plutôt à ton rendez-vous. Il se fait tard. Dit Anastasia.

— Hum... à plus tard, alors. Fais attention. Dit Astride, pas très convaincue.

— À plus tard, Astride. Dit Anastasia.

Anastasia regarda Astride et lui sourit tout en lui faisant signe d'un au revoir.

— On se recontacte pour se donner un vrai week-end entre fille comme au bon vieux temps ?

— Carrément ! Je veux revivre ce qu'on a vécu !

Elle regarda Astride rentrer dans le restaurant japonais et se retourna pour pouvoir aller, à son tour, dans un magasin afin d'acheter de quoi faire son repas et sa semaine de nourriture. Après une heure de course, Anastasia entra chez elle et essoufflée. Elle laissa ses courses dans la cuisine et alla dans sa chambre pour se reposer un peu avant de se faire à manger.

Quelques minutes plus tard, Anastasia s'allongea dans son lit et souffla bruyamment. Anastasia regarda son plafond et repensa encore au jeune homme. La jeune fille avait l'impression de l'avoir déjà vu et plus elle y pensait, plus elle avait un mal de tête. La jeune femme rousse se retourna, regarda le mur à sa gauche et souffla. Elle finit par fermer les yeux et laisser doucement sa respiration baisser d'un ton. Morphée l'emporta, pendant que son ventre digérait le Kimchi qu'elle s'était faite.

Elle courrait, sa respiration devenait irrégulière lui asséchant la gorge, sa tête lui tournait, regardant toujours derrière son dos, la jeune fille pouvait remarquer que la lumière étrange la poursuivait toujours depuis une bonne heure. La forêt était dense lui coupant la vue, lui écorchant parfois la peau par les branches des arbres qui lui bloquaient la route, ses pieds nus se tachaient de boue et craquelait les feuilles par la force qu'elle procurait. Elle voyait à peine sur quoi elle marchait, elle finit par trébucher et s'étala de tout son long sur le sol boueux tâchant son corps de terre. Elle se releva avec la terre sur sa robe, normalement de couleur vive, qui est rendu toute noire.

Elle pleurait, elle criait et se remit à courir. Elle en avait marre de courir, la jeune fille se sentait épuisée au bord de l'évanouissement. Sa souffrance retentissait à travers les bois sinistres. Elle pensa à son homme qui devait l'attendre au chaud, elle repensa à sa seule et meilleure amie, elle regarda sa bonne amie la lune, l'implorant d'arrêter ce cirque tandis que ses longs cheveux roux flottaient derrière elle. La demoiselle avait mal aux jambes, aux pieds, à sa gorge et à son cœur qui lui serrait la poitrine comme lui nouant l'estomac. Ses larmes n'arrêtaient pas de couler et finit par arriver au bord d'une falaise.

Le vent fouettait avec agressivité et lui arrachait quelques gémissements de douleur, sa respiration presqu'irrégulière lui brûlait la gorge et sa vue se brouilla. Elle n'allait plus tenir longtemps et si elle abandonnait, on allait la tuer, elle ne pouvait pas, c'était son devoir de continuer afin de survivre dans ce monde maudit ! Son instinct de survie lui dictait de ne pas laisser tomber, de continuer d'avancer avec arracher pied, mais seulement, son esprit, son mal-être et son cœur lui disait tout le contraire. Son regard dériva derrière elle, se retournant par la même occasion, la lumière continuait toujours à la poursuivre bien qu'elle soit loin derrière. Elle recula et à cause de son poids, le bout de la falaise lui déroba sous ses pieds et elle finit par tomber. La rousse tomba lentement dans le vide, levant les bras en l'air, ses larmes coulaient vers le haut et sa souffrance sortie dans un cri de douleur avant que son corps ne s'entrechoque dans la barrière de l'océan. En haut de la falaise, on pouvait certainement entendre un « plouf » assourdissant et le cri de la jeune demoiselle. Les lumières s'estompèrent pendant un certain temps et le silence redevient maitre.

Ce qui appartenait à la mer est revenu à l'océan.

Anastasia se releva doucement en criant. Sa respiration était devenue saccadée et elle s'agitait beaucoup. La jeune fille pouvait sentir son corps moite et en sueur. Elle sortit du lit et alla à la cuisine se préparer un verre d'eau. Sa gorge était devenue soudainement sec. Elle but d'une traite son verre d'eau et s'en repris un autre, puis deux, puis trois jusqu'à ne plus sentir le bout de terre qu'elle ressentait à vue d'œil dans son gosier dès que la jeune fille s'était noyée et de malaise dans sa gorge. Qu'est-ce que c'était que ce rêve étrange ? Elle avait l'impression d'avoir tout ressenti, comme si la jeune fille vue dans son rêve avait été elle.

La jeune demoiselle regarda son verre d'eau et sa main droite qui tremblait. La jeune femme cogna son poing contre le lavabo, elle grimaça et déposa son verre dans le lavabo. Elle soupira et s'accota sur le comptoir essayant de réfléchir à cette chimère.

Anastasia avait mal à la tête même plus que sa cheville qu'elle ne ressentait plus rien au bout de trois jours après avoir pris ses médicaments administrés par son médecin et son cœur se pinça.

Anastasia tremblait afin de se calmer elle se dirigea vers la salle de bain en vitesse et ouvrit le petit placard contre le mur au-dessus du lavabo pour prendre quelques médicaments contre l'anxiété. Anastasia les avala d'un coup et souffla d'exaspération en se tenant le ventre, une main sur le lavabo de la salle de bain tout en se penchant vers l'avant sa tête se cognant parfois au robinet.

Cela faisait longtemps qu'elle n'en n'avait pas repris et ça la dérangeait d'en reprendre que maintenant alors que sa vie reprenait un sens logique et sans encombre. Elle recracha bien vite les médicaments dans le lavabo n'étant plus habituer au gout amer qui s'intensifiait dans sa bouche. À cause de ces maudits rêves qu'elle refaisait depuis peu, elle se voyait obliger d'en reprendre deux par jour et cela la dérangeait plus qu'autre chose. Ana en avait auparavant fait l'expérience quand son entourage lui disait qu'elle était folle. Par ses propos irréalistes elle avait dû aller voir un psychiatre dans son enfance afin de guérir ce « problème » qui n'était rien d'autre qu'une partie d'elle. Par moment, des choses mystérieuses se passaient autour d'elle sans qu'elle ne puisse faire quoi que ce soit, effrayant son entourage qui l'excluait par peur d'être ensorcelé.

Anastasia souffla encore pour reprendre une bonne respiration et soupira de soulagement une fois calmé. Sa respiration redevenait régulière et saine. Ana se regarda devant le miroir et prit peur face à ce qu'elle voyait. Comment sa meilleure amie et l'inconnu n'avaient pas vu son teint blanchâtre ? Elle posa un doigt sur le miroir en se touchant et baissa les yeux. Elle ne vit pas ni se rendit compte que le miroir se glaçait sous son toucher.

Tout d'un coup, elle repensa à l'inconnu et se sentit encore gênée. Retirant ses doigts du miroir, Anastasia souffla, elle s'était jurée de ne plus pensée à lui et qu'est-ce qu'elle fait ? Elle pense à lui comme une fille amoureuse. Elle sait qu'elle ne le reverrait plus jamais, alors à quoi bon ? Elle devrait le laisser tomber et se reconcentrer sur sa vie misérable. La demoiselle souffla d'exaspération. Ana ne voulait pas que ces étranges souvenirs lui pourrissent la vie. Non, elle ne le voulait pas. Pas encore. 

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