Prologue
— Allez pousse toi de mon chemin laideron !
Un jeune garçon poussa violemment une fille brune qui alla se cogner contre le mur avant de s'écraser au sol sous les moqueries de son assaillant et d'autres jeunes enfants qui avaient assisté à la scène sans broncher. La jeune fille se leva avec difficulté tenant son bras qui avait percuté le mur et qui lui faisait un peu mal. Elle traversa le couloir pour se rendre dans sa minuscule chambre qu'elle ne partageait avec personne, tout le monde ayant refusé d'être en sa compagnie. Elle prît place sur un petit banc devant sa coiffeuse et observa son reflet dans le miroir. Une longue chevelure brune, une fine bouche présentant des lèvres craquelées et sèches mais surtout des yeux nul autre pareil qui lui valaient de nombreuses insultes et railleries de la part de tous les autres enfants. L'un était de couleur noisette et l'autre était vert émeraude. Elle regarda son bras à travers le miroir et remarqua que celui-ci présentait un énorme bleu. Elle ne put ravaler ses larmes et les laissa se déverser sur ses joues.
Quatorze ans de son existence qu'elle se trouvait dans un orphelinat en Italie : Orfanotrofio di Giovani Angeli*. Elle ne s'y était jamais sentie à sa place, se faisant maltraiter par tout le monde. Tout ça parce qu'elle avait des yeux différents et qu'elle s'habillait uniquement en noir, ce qui lui avait valut le surnom de sorcière. Et tous les jours,elle subissait de nombreuses injustices, des insultes, des moqueries blessantes et même des coups de bâton de la part des Sœurs surveillantes croyant les autres enfants qui s'amusaient à raconter des histoires fausses à son sujet pour qu'on la frappe. Elle avait appris à rester neutre et à contenir ses larmes face à tout ça mais là, elle n'en pouvait plus. Elle essuya tout de même ses larmes et prît un air d'indifférence qu'elle s'était forgée au fil des années avant de sortir de sa chambre après la sonnerie qui annonçait l'heure du dîner.
Elle se dirigea vers la salle commune et s'assit sur une table vide faisant abstraction de tous les regards dégoûtés qu'on lui lançait depuis son entrée. Les Sœurs distribuaient des assiettes à tous les orphelins avant de sortir pour les laisser manger. La jeune fille regarda son bol de soupe qui avait une allure étrange puis mangea sans grand appétit. Une autre fille qui passait à côté de sa table, lui renversa sur la tête le verre d'eau qu'elle tenait entre ses mains déclenchant l'hilarité de tous les autres enfants. La jeune fille brune forma un poing qu'elle serra fortement pour essayer de calmer sa colère et d'ignorer son bourreau.
— Dégage de là Pirozzolo ! tonna une fille blonde qui s'était approchée de la table.
La dénommée Pirozzolo lança un dernier regard moqueur puis s'éloigna. La brune observa la seule personne qui daignait encore lui adresser la parole, s'asseoir en face d'elle. Elle la remercia d'un léger sourire avant de manger toutes les deux dans le silence. Elle était la seule personne de son âge qui ne la traitait pas comme les autres et qui prenait souvent sa défense. Elle l'appréciait bien et la considérait comme son amie même si elle ne lui parlait pas souvent. L'heure du dîner était terminé et tout le monde devait se rendre dans sa chambre pour se coucher. La blonde attribua une accolade à la jeune fille qui la lui rendit avant de s'en aller.
La brune se coucha sur son lit après avoir séché ses cheveux à l'aide d'une serviette. Elle commençait à s'endormir lorsqu'elle entendit la porte de sa chambre s'ouvrir laissant entrer Antonio, le jeune garçon de deux ans son aîné qui l'avait poussé dans le couloir.
— Qu'est-ce que tu fais dans ma chambre ? Sors immédiatement !
La jeune fille se redressa brusquement apeurée par le garçon qui s'approchait d'elle.
— Ferme là sorcière ! On va bien s'amuser tous les deux tu verras, termina t-il avec un ton enjôleur.
Il empoigna fermement ses jambes, la tirant vers le bas du lit pour qu'elle se couche et s'assit à califourchon sur elle. Il enfonça un mouchoir qu'il avait sorti de sa poche dans la bouche de la jeune fille qui ne comprenait pas ce qu'il lui voulait puis tint ses bras au dessus de sa tête, les poignets enfermés dans la main d'Antonio qui lui intimait d'arrêter de se débattre. Quand elle le vit baisser son pantalon et sortir son membre, elle comprit enfin ce qu'il voulait faire. Elle se débattit encore plus et lui supplia du regard d'arrêter mais il n'en fit rien resserrant sa prise sur ses poignets. Il souleva sa jupe, baissa sa culotte et la pénétra sans ménagements lâchant un râle de plaisir tandis que des larmes dévalaient sur les joues de la jeune fille qui avait atrocement mal dû aux coups de butoir de plus en plus forts du garçon. Elle finit par se laisser faire, impuissante et remarqua qu'elle n'avait plus vraiment mal. Il continua ainsi encore quelques minutes avant de se lever et de monter son pantalon.
— À demain saleté.
Il lui cracha au visage avec un sourire narquois puis sortit de sa chambre qu'il avait pris le soin de verrouiller en entrant. La jeune fille désemparée s'empara du mouchoir dans sa bouche, essuya la salive immonde sur son visage et se leva du lit observant la mare de sang qui avait envahit ses draps. Elle pleura avant de lâcher un cri perçant et de balancer du revers de la main tout ce qui se trouvait sur la coiffeuse brisant ainsi son miroir. Elle frappa du poing le mur envahie par la colère et le dégoût. Elle se changea hâtivement optant pour un ensemble jogging noir. Elle prit son sac et mit ses vêtements pris dans une armoire à l'intérieur. Elle en avait assez de cet orphelinat et des gens qui y étaient mais surtout elle détestait de tout son être Antonio qui en plus de l'humilier en permanence, n'avait pas eu de pitié à lui arracher la seule chose qui lui restait : sa virginité. Elle s'en alla d'une démarche ferme vers le dortoir des garçons et trouva Antonio qui changeait de pantalon torse nu. Elle remarqua avec soulagement que tous les autres étaient profondément endormis.
— Tu es revenue pour un autre tour ?
Elle ne prit pas la peine de lui répondre écœurée par le sourire malsain qu'il affichait.
Elle lui prit la main l'entraînant vers sa chambre avant de lui bander les yeux à l'aide du mouchoir qu'il avait enfoncé dans sa bouche. Il voulut protester mais elle s'efforça de caresser son membre à travers son pantalon pour le faire taire, ce qui marcha parfaitement au vue de ses gémissements.
— Je savais bien que tu étais une sale traînée, lâcha t-il dans un murmure.
Elle serra les dents face à ses paroles et prit un tesson de verre au sol qu'elle cacha dans son dos. Elle retira le mouchoir de ses yeux, le fixa hargneuse avant d'enfoncer le verre brisé dans son cou. Le sang gicla aussitôt. Antonio avait les yeux exorbités peinant à respirer. Il s'empressa de mettre sa main à son cou et tomba au sol. Elle n'en resta pas là et lui administra un autre coup mais au front cette fois ce qui l'acheva. Elle observa le corps inerte du garçon et afficha une mine satisfaite ne ressentant aucun remords face à son acte. Elle enfonça le verre dans la chair d'Antonio et inscrivit sur son abdomen le mot Stupratore* avant de laisser tomber le tesson de verre qui avait également coupé sa paume de main laissant couler un filet de sang. Elle ne s'en soucia pas malgré la douleur, s'empressa de porter son sac de vêtements et sortit de sa chambre. Elle se dirigea vers le bureau de la Sœur principale, prit la coiffe qui était dans ses cheveux et l'inséra dans la serrure de la porte. Elle ne doutait pas de cette technique qu'elle avait entrepris plusieurs fois. La porte s'ouvrit après quelques secondes. Elle ouvrit le tiroir où se trouvait les dossiers de tous les orphelins et prit le sien avec son nom inscrit dessus, le mettant dans son sac. Elle ne perdit pas de temps et partit à l'extérieur de l'orphelinat escaladant la barrière qui était cadenassée. Elle atterrît enfin de l'autre côté de la barrière, darda un dernier regard sur l'immense bâtisse qui ne lui avait apporté que souffrance,douleur et peine. Elle enfila la capuche de son haut sur sa tête avant de s'engouffrer dans les rues sombres, étroites et désertes de l'Italie se faisant la promesse d'éradiquer tous les pêcheurs qu'elle croisera.
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Orfanotrofio di Giovani Angeli* : Orphelinat des jeunes anges
Stupratore* : Violeur
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