— Alexandra... Alex!!!

Je suis dans la forêt. Les oiseaux m'appellent. Ils veulent peut être m'aider? À mes pieds, lapins et écureuils courent tous dans la même direction. Devrais-je les suivre? Aucune idée, mais j'ai l'impression d'être poursuivie... Peut être par un chasseur? J'ai l'impression d'être Blanche-Neige.
La beauté en moins...

Je suis les animaux, mais dans ma précipitation, ma pantoufle de verre tombe, et je me retrouve donc à moitié chaussée.
Qui est assez bête pour courir dans la forêt dans des talons en verre? Qui court avec des talons tout court?

Tout à coup, j'empiète sur mes longs cheveux dorés et tombent dans un puit qui semble sans fond. Avec un peu de chance, un chevalier en armure argentée viendra me sauver.
C'est pas comme si t'es une grande perte pour l'humanité non plus...

—     ALEX!!

Les oiseaux, je les entends encore! Ils chantent de plus en plus fort, mais... Non, ce n'est pas un chant, c'est... Un cri?

—    ALEX!

Je commence à apercevoir le fond... Rempli d'eau! Je vais...je vais me noyer!

SPLASH!

—    Mais bon sang elle est gelée!!

...

Je peux parler sous l'eau?

Doucement parce que j'ai peur de ce que je vais découvrir, j'ouvre un œil, puis l'autre...

—     Bon sang, t'as le sommeil très très profond!

Profond... Comme le puit.

Je regarde mon lit tout mouillé, puis le seau que Béa tient dans ses mains, et rapidement, je fais le rapprochement. Elle s'en rend compte, parce qu'elle hausse les épaules.

—     Au moins, plus besoin de prendre ta douche.

—     Très. Drôle. dis-je en riant autant qu'un bébé qui dort.

—     C'est pas tout, mais on n'a pas que ça à faire. J'ai prévu une journée magasinage!

Béa semble très excitée. Je le suis aussi, je vous jure. Autant qu'un bébé endormi.

—     Du magasinage? Mais comment tu as fait pour convaincre les gars?

Je ne crois pas que l'idée d'aller de magasins en magasins les séduise particulèrement. Ils risquent à coup sur de ne servir que de portes-sacoches.

—    Oh, mais je n'ai pas eu à les convaincre. Je leur ai juste dit qu'on allait essayer des bikinis, explique-t-elle nonchalamment.

Devant mon air bouche béé, elle éclate de rire.

—     Mais non, je blague. Bon, maintenant que tu es réveillée pour de bon, file prendre ta douche et après rendez-vous à cette adresse.

—     Vous ne m'attendez pas?

Elle me lance un regard épouvanté comme si l'idée ne lui avait même pas traversé l'esprit.

—    Tu rigoles j'espère? On allait pas attendre que tu te réveilles pour déjeuner. J'ai été assez gentille pour te donner l'adresse de l'endroit où on déjeune.

Elle griffonne quelque chose sur ma main avant de s'en aller. Ah, les amies, toujours là pour toi. En même temps, je les comprends. L'appel de la bouffe est plus fort que tout.

Je regarde la grosse tache d'eau sur mon lit. Tu parles d'un réveil brutal! Quoique rafraîchissant serait le bon terme.

...

Comment je vais faire pour les retrouver? Vu mon sens de l'orientation grandiose, je vais sans aucun doute me perdre.

Après avoir tourné en rond pendant trente minutes et demandé mon chemin à trois abrutis qui m'ont envoyée dans de mauvaises directions, je trouve enfin un bon samaritain que me donnent les directions exactes.

—     Alex! Ça fait presque une heure qu'on t'attend! S'écrie Béa, assise à une table sur la terrasse d'un café.

— C'est sûr que si vous m'aviez attendue avant de partir...

—     Je t'ai pris un chocolat chaud avec guimauve, ton préféré.

— Aaww, Ethan, t'es trop...

—     Mais je l'ai bu. Oh, pardon, je t'ai coupé la parole, tu disais? sourie-t-il innocemment.

—    Laisse faire, t'es pas gentil du tout, je rage en m'assoyant.

—     Ah non? Donc je peux manger le croissant que je t'ai gardé?

—     Oh mon dieu non! Donne le moi!!

Pour me narguer, il lève sa main dans les airs et se met debout. Comme le croissant est trop haut pour que je l'attrape, je me lève aussi et...

BAM.

—     Oh mon dieu! S'écrie Andréa.

Je profite de ce détournement de situation pour prendre le croissant des mains d'Ethan..

—    Chrest vachement chrop chon, dis-je avec classe la bouche pleine.

—    On est foutu...

Je me retourne pour voir ce qui a capté l'attention d'Ethan et voit une table au contenu renversé sur le sol. Oooh, donc c'était ça le BAM que j'ai entendu tout à l'heure!!

—     Alex, regarde ce que tu as fait!

Moi?! Comment ça moi?

—     En te levant, tu as renversé du café sur le pantalon d'Alex. Du café tellement brûlant qu'il a sursauté et fait tomber la table.

—    Donc en principe, c'est la faute d'Alex, pas la mienne!

Andréa me regarde sévèrement mais ce n'est rien comparé au regard du monsieur qui sort en trombe du café, sûrement le propriétaire.

Super, exactement la personne que je voulais voir. J'imagine que le bruit du choc l'a attiré. Quand il voit notre table, il devient tout rouge et commence à nous insulter en anglais. Le spectacle attire d'ailleurs l'attention des autres clients du café.

—     Heu... Sorry? je répond en regrettant de pas avoir mieux écouté pendant mes cours d'anglais.

—     We're really sorry... S'excuse Alex par dessus moi.

Tiens, c'est la première fois que je l'entend parler anglais.

—     Do you think your excuses will fix the tables?!?

—     Hum... You're right...

Alex parle avec le monsieur qui est toujours rouge de colère. Je ne sais pas trop ce qui se passe, mais je vois Alex lui tendre des billets d'argent.

—    C'est bon, on peut y aller... Mais faudrait qu'on ne remette plus jamais les pieds ici, dit Alex une fois la transaction effectuée.

On éclate de rire, avant de se faire entraîner dans un magasin par Béa. Ouh là, je sens qu'on va faire du shopping toute la journée.

Tu as l'air enthousiaste, dis donc.

Autant qu'un bébé endormi.

—    Okay, on va commencer par le relookage des garçon.

À voir leurs têtes, ils n'étaient pas au courant. J'imagine que Béa a oublié, ou plutôt à juger préférable de ne rien leur dire.

—     Le quoi?! Je croyais qu'on achetait des jeux vidéos? Renchérit Ethan.

—    Ooh, j'ai dit ça moi? C'est parce que je voulais vous faire une surprise, Minaude Béa en battant des cils innocemment.

Presque crédible, Béa, presque. Une actrice en devenir.

Les garçons grognent, mais Béa sait user de ses charmes pour arriver à ses fins. Traduction, elle leur a promis de les laisser partir dans une heure s'ils coopèrent et les a menacé de remplacer tous leurs vêtements par des robes s'ils refusaient. Et je vous jure qu'elle parlait très sérieusement. Pas que j'ai déjà été victime de ses coups tordus, non monsieur. Ça ne m'est jamais arrivé de me réveiller et voir que tout mes habits ont été remplacées par des foulards, non madame, absolument pas, je ne vois pas ce qui pourrait vous faire penser le contraire.

...

—    Hey! Regarde! Je m'écrie en pointant une robe bleue assez jolie, tout à fait mon genre.

—    C'est juste une robe, tu sais.

—     Oui mais elle mettrait mes yeux en valeur, tu trouves pas?

Ethan baye pour montrer à quel point il s'intéresse à ce que je dis.

—     En tout cas, elle m'irait mieux à moi qu'à toi.

—    Ah oui, tu veux le prouver?

Il hésite quelques secondes. Je croise les doigts pour que son ego soit plus fort que le reste, parce que ce serait vraiment drôle qu'il relève le défi. Faudrait pas que j'oublie de prendre une photo.

—    Quand tu veux.

Yeeesss!! Il me lance un regard suspect parce que j'ai l'air un peu trop enthousiaste. Je demande à un employé une cabine d'essayage et Ethan va essayer la robe. Ça m'étonnerait qu'il arrive même à rentrer dedans.

—    Alex... Andréa vient me retrouver, mais avant qu'elle ne puisse continuer sa phrase Alexandre apparaît.

—    Dis, vous n'auriez pas vu Ethan?

—    Il est dans la cabine, pourquoi?

Alexandre fronce les sourcils puis haussent les épaules.

—    Oh, rien, je vais attendre qu'il finisse alors.

—    Dis, tu caches quoi derrière ton dos?

Un sourire amusé apparaît sur son visage.

—    Si je te dis rien, tu me croirais?

—    Absolument pas.

—    Alors quelque chose. Dis lui de venir me voir quand il finit.

Avant que je ne puisse demander plus de détails, il va rejoindre Béa au rayon des lunettes.

—     Tu disais quoi avant qu'Alexandre ne te coupe?

Andréa écarquille les yeux, comme si je venais de la réveiller.

—   Oh, seulement que...

—     J'ai fini. Dis Ethan en sortant. Quoi? C'est si pire que ça?

Je suis trop bouche née pour parler alors Andrea le fait à ma place

—     Heu.. Non... Le contraire en fait.

Non seulement il a réussi à rentrer dedans, mais en plus, elle ne lui va pas si mal. Il se regarde dans le miroir d'un air satisfait.

—    Je t'avais dit qu'elle m'irait bien.

Je grogne. J'aurai du regarder la taille et prendre la plus petite. En plus, je la voulais pour moi, mais si je l'achète, il va se moquer de moi chaque fois que je vais la porter.

—     Vous êtes là! J'ai trouvé une peluche trop mignonne mais...

Elle s'arrête net de parler en voyant Ethan.

—     Je pars deux seconde et Ethan se travestie?

—     Le pire, c'est qu'avec une perruque et du maquillage, il pourrait vriament se faire passer pour une fille, rajoute Andréa.

—    J'ai une idée! S'esclame Béa. Elle a ce regard que je n'aime pas du tout. Le même qu'un bébé endormie qui se réveille soudainement. Bon, à quelques différences près.

Nous laissant en plan devant la cabine, elle va acheter une perruque et du maquillage, puis prend la photo d'Ethan une fois sa transformation terminée.

—     Heu, la photo, c'était nécessaire?

—     On sait jamais quand elle pourra servir, lui repond Béa avec un regard mystérieux.

D'un signe de mains, je lui dis de me l'envoyer et elle hoche la tête tout aussi discrètement.

Ethan grogne.

—    Je savais que j'aurai du rester couché.

—     Mais non, tu fais une belle fille, regarde le monsieur là-bas te mate, dit Alex pour se moquer de lui. Go, faut aller au magasin de jeu vidéo.

Comme j'avais supposé, le reste de la journée a été du magasinage. J'ai acheté des souvenirs pour ma mère. Avec l'avis d'Alex j'ai acheté quelque chose pour Ethan, mais je garde la surprise.

—     J'aurai jamais cru dire ça, mais c'était une belle journée magasinage.

Béa s'arrête brusquent en riant.

—     Une minute de silence, s'il vous plaît, il faut applaudir le positivisme d'Ethan Roy, rigole-t-elle, ce qui lui vaut une petite tape sur l'épisode de la part d'Ethan.

Le voyage touche à sa fin, et pourtant on dirait qu'on vient à peine d'arriver. Bon, c'est sûr que les formations de nuit m'épuisent, mais je ne regrette rien.

—     Regarde un peu où tu marches, tu vas te faire écraser, patate! Et puis, pourquoi tu souries bêtement?

Perdue dans mes pensées, j'entend distinctement la voix d'Ethan et me tourne vers lui.

—     Arrête de sourire, sérieux, tu fais limite peur!

Je ne l'écoute pas et sur la pointe des pieds, parce qu'il est un peu plus grand que moi, je l'embrasse.

PON PON PON

—    Tu aurais pu attendre de traverser la ruée avant!

—    Mais il n'y avait aucune voiture!

—     Bah maintenant il y en a! dit-il en me tirant sur le trottoir.

Malgré qu'il essaye d'avoir l'air en colère, il ne peut s'empêcher de sourire.

—     Allez les amoureux, il y en a qui voudraient souper, nous rappelle à l'ordre Alex.

Comment mieux finir sa journée qu'avec un ciné pizza?

On s'affale tous sur le sofa, moi dans les bras d'Ethan, et on regarde un film d'horreur triste à la fin. Dommage pour Ethan, la seule matière absorbante à mes côtés est son t-shirt. Il me serre plus fort dans ses bras et ronchonne quand même.

- Tellement un bébé.

- Je suis sûre qu'Alex me laisserait pleurer sans se plaindre, pas vrai Alex? dis-je en faisant mine de me déplacer.

- Heyy, reste ici!

Ethan me ramène illico dans ses bras.

Je lui donne un coup dans le ventre, mais pas trop fort.

...

- Au fait, Andie, qu'est ce que tu as essayé de me dire toute la journée, je lui demande quand on retourne dans la chambre, avant de me rendre compte qu'elle dort déjà.

J'espère juste que ce n'était rien d'important...
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*Désolee pour ce chapitre immensément long, je savais pas où couper*