IX. Quand les demi-dieux s'en mêlent et se convertissent à l'anarchisme
Après avoir coupé le robinet, je plongeai dans l'eau chaude du bain en soupirant de bien-être. Alors que je réussis enfin à éloigner mes pensée de ma discussion avec Nico, imaginant à la place des petites grenouilles organiser des bûchers pour les méchants crapauds, j'entendis trois coups à la porte. Je sursautai d'un coup, éclaboussant d'eau le sol de la salle de bain. Nous n'étions que deux dans la Grande Maison, Chiron étant parti toute la journée, ça ne pouvait qu'être Nico. Une boule de stresse se forma en moi en repensant à notre conversation de ce matin. C'était une blague, n'est-ce pas ? Il ne compte pas réellement me rejoindre. Bien que ça ne me dérangerait pas... Stop, Dio. Alors pourquoi il toque à cette porte ?! Vite, répond quelque chose, répond vite.
-Une envie de te détendre avec Tonton Dio ? La porte est ouverte.
Pourquoi j'ai dit ça ?! Respire, Dio, quand tu paniques, tu dis de la merde. La clinche de la porte bougea un peu, s'abaissant légèrement, ce qui fit monter le stress en moi. Je me surpris à avoir envie que cette foutue porte s'ouvre et que Nico entre. Tout se passait beaucoup trop lentement, ce qui ne faisait qu'augmenter ma panique. Puis finalement, quand la porte allait s'ouvrir.... Rien. Littéralement rien. La clinche remonta, laissant la porte close et j'entendis un bruit de pas s'éloigner. Ce demi-dieu voulait ma mort, c'est pas possible. Je terminai de me laver le plus rapidement possible afin de quitter cette salle de bain de malheur et m'enfermer dans ma chambre pour les prochaines années à venir. Même dans mes rares moments de détente, il réussit encore à m'emmerder ! Ou alors serait-ce ma frustration qu'il ne soit pas entrer me rejoindre qui parle. Argh, pense à autre chose, Dio, pense à autre chose. Tu crois qu'il pense quoi des bacchantes ? GRENOUILLES ! Pense à de mignonnes petites grenouilles. Des petites grenouilles qui-
-Bordel de merde, Dio, on a un problème ! Entendis-je crier en même temps que la porte de ma chambre qui s'ouvrit brusquement.
Je me retournai en sursaut pour tomber sur un Nico paniqué. Il resta à me fixer quelques secondes, sans rien dire, le visage devenu de plus en plus rouge. Alors que je me demandais si sa tête allait exploser, je compris. J'étais actuellement nu devant lui, je n'avais même pas encore enfilé de slip. Habitué à l'Antiquité, je ne me rends pas toujours compte quand je ne porte pas de vêtements. La gêne s'installant entre nous, je me dépêchai de mettre quelque chose devant moi.
-Et toquer à la porte, c'est une option ? Grommelai-je.
-Je- Tu- On a un problème plus important que le fait que j'ai vu ta partie.
-Chuis sûr que ça t'a pas tellement dérangé. Allez, quel est ce problème ?
-Bien-sûr que ça m'a dérangé ! Bref, changeons de sujet, les demi-dieux font une manif contre nous...
Une quoi ? Mais il ne faut pas un syndicat pour que ce soit légal de manifester ? Enfin c'était le cas dans le temps. Et puis contre quoi de toute manière ? Ça fait des années que je les maltraite, j'ai même installé un mur de lave et des monstres dans les bois et eux ils prennent ça pour un jeu, ces tarés ! Qu'est-ce que j'aurais pu faire de pire que ces tentatives de meurtres ?
-Une manif ? Ils n'ont même pas de syndicat !
-Regardez par votre fenêtre, et vous verrez pourquoi je panique !
Je voulus me retourner avant de réaliser que j'étais toujours nu.
-Tu permets que j'enfile d'abord quelque chose ? Et par là je te demande de te retourner bien que j'imagine que ma vue doit être un délice pour les yeux.
-Je-C'est pas vrai d'abord !
Son visage devint encore plus rouge ce qui m'arracha un sourire amusé.
-Arrête de concourir avec les tomates pour savoir qui est le plus rouge et retourne-toi !
Il se retourna donc enfin et je pus m'habiller en paix. Enfin jusqu'à ce qu'il lâche CETTE phrase :
-Maintenant que je n'ai pas à voir ta réaction, je peux dire que ce n'était pas si déplaisant.
Je stoppai tout mouvement à ces mots. Pardon ? J'avais bien entendu ? J'essayai tout de même de paraître détendu malgré ma gêne.
-Bah tu vois ?
-Ca m'a fait du mal de l'avouer...
-Ce sera pire quand tu la sentiras, Plaisantai-je.
-Dionysos, on a pas le temps pour les bacchantes !
-On a toujours le temps pour les bacchantes !
-Pas quand on a toute une colonie contre nous !
-Très juste. Ou alors ça pourrait les calmer, Proposai-je, imaginant une bacchante à la colonie.
-Allez vous faire voir, toi et tes solutions de merde...
-Qu'est-ce que tu proposes ? Après tout, c'est toi le directeur.
-On va les voir, on essaye de faire une trêve et, si ça ne fonctionne pas, on se réfugie dans la Grande Maison
-Très bon plan. Et après j'organise des bacchantes.
-Si tu veux, tu organiseras des bacchantes.
-Ça fait tellement longtemps ! Tu participerais ?
C'était une boutade mais il sembla évaluer sérieusement la question, ce qui fit naître un peu d'espoir en moi.
-On verra, peut-être que oui, on a plus important à faire qu'avoir mon avis sur ce genre de pratique sexuelle.
-Ton avis m'intéresse ! Mais allons d'abord voir ces demi-dieux.
Nico ouvrit donc la marche, me tournant le dos et restant silencieux tout le long du chemin vers la porte d'entrée de la Grande Maison. Ce qui n'était pas forcément pour me déplaire car je pouvais laisser vagabonder librement mes pensées perverses de le voir ainsi de dos, vous voyez très bien ce que je veux dire. Finalement, il ouvrit la porte et le chahut causé par une horde de demi-dieux dehors fit taire mes idées peu catholique.
-Qu'est-ce que vous voulez ? Le bureau des plaintes est fermé, Râla Nico.
-On a des réclamations à faire ! Qu'on apporte le Percy ! Hurla un DENI (Demi-dieu ennuyant non identifié).
Un gamin qui devait avoir 5 ou 10 ans, un autre DENI, ils se ressemblent tous à cet âge-là, courut chercher un ordinateur portable qu'il apporta à un demi-dieu plus âgé. Celui-ci l'alluma et Percy apparut sur l'écran en appel zoom. Comment ces demi-dieux se sont procurés cette technologie ?
-Pourquoi ça doit tomber quand je suis directeur, Se lamenta Nico.
-Justement ça tombe parce que tu es directeur, si j'ai bien compris.
-Salut les loulous ! Commença un Percy tout sourire. Ta chemise modèle directeur à chier est incroyable Nico. Harley, monte moi pour que je puisse voir leurs visages et que je puisse dire nos revendications.
-On t'écoute, Pieter...
-Bien, les campeurs m'ont dit que vous, Mr.D, faites beaucoup de favoritismismes à Nico comparé aux autres.
Je grimaçai à sa manière de parler qui est une torture pour les oreilles.
-Ouais, nous aussi on veut être directeur ! Hurlèrent les demi-dieux en chœur.
-Croyez-moi, personne ne veut être directeur, Intervins-je. Et puis si tout le monde l'est, c'est quoi ? L'anarchisme ?
-Vous avez quand même annulé un jeu pour Nico, Continua Percy.
-Johnsson, tu sais au moins pourquoi il a été annulé ? Demanda Nico.
-Nope, Dit-il en appuyant sur le "p".
-Parce que les campeurs ont été odieux et méchants, Marmonnai-je.
Percy prit un air offusqué qui me fit sourire, satisfait, avant qu'il ne fronce les sourcils et s'adresse maintenant aux autres campeurs, prenant un ton de "maman est pas contente, les enfants !".
-Les gars, vous auriez pas pu me dire ça ! Ça change beaucoup de choses... Mais, Mr.D., vous écopez quand même de la peine capitale pour mon dernier point.
-Pour votre pire acte ! Ajoutèrent les campeurs.
-Qu'est-ce que j'ai fait encore ? La liste est très longue et la plupart des trucs n'ont rien avoir avec la colo'.
-J'espère que votre liste comporte "fricotayer avec un demi-dieu".
Je fronçai les sourcils. Mais de quoi parlait-il ? Oui j'allais parfois un peu loin avec Nico mais c'était de l'humour, non ? Jamais un demi-dieu ne "fricoterait" avec moi de toute façon, surtout pas Nico.
-Pardon ? Les gars, c'est pas le cas ! S'offusqua le fils d'Hadès.
Vous voyez ? Ça n'a jamais rien signifié pour lui... Avant de sombrer dans de bien tristes pensées, je repris la parole.
-Déjà on dit "fricoter" ensuite je l'ai fait avec tellement de demi-dieux et mortels... J'ai perdu le compte, mais aucun ne vient de cette colo' si c'est ton inquiétude.
-Vous passez vos journées ensemble, Nico sourit en votre présence et vous prévoyez de prendre des bains ensemble d'après mes espions. Vous appelez ça ne pas fricoter ?
Il marquait un point. Mais de nouveau, ce n'est que de l'humour, rien de sérieux ! Même s'il a réellement toqué à la porte de la salle de bain... Mais il n'est pas entré !
-Les gars, vous êtes fous ? Mr.D est loin d'être mon type d'homme, il est impudique, pervers et... c'est et ce sera toujours qu'un ami.
Sa voix se brisa sur la fin. C'est comme si ça le tuait de l'admettre. Tout ça ne devait être que mon imagination. C'est impossible qu'il- Réalisant le blanc qui s'était formé suite à sa déclaration, je décidai de le briser.
-Exactement et puis de toute façon, en quoi ça vous regarde ?
-Ça nous regarde quand ça touche un campeur ! Dirent les demi-dieux.
-Bon, je crois qu'on a réglé les comptes, je dois aller manger, bye les amigos ! Déclara Percy avant de couper l'appel.
-Ce n'est pas fini, ils n'ont pas promis de faire des efforts ! Les gars, plan bélier ! Hurlèrent les demi-dieux que je supposais être les chefs de la bande.
-Plan bélier ? Demandai-je perplexe.
-À l'attaque !
Tous les demi-dieux crièrent en même temps tout en se ruant sur les portes de la Grande Maison. Prit de panique, Nico et moi nous réfugiâmes à l'intérieur.
-ON FERME LES PORTES ! Hurlai-je en le faisant moi-même et faisant apparaître des vignes pour les renforcer.
-Bordel, pourquoi ils sont comme ça ! Mettons la table devant la porte.
Il la poussait déjà en disant ça et je vins l'aider avant d'apporter d'autres meubles.
-Mettons Chiron aussi.
Bah quoi ? Par expérience, il bloque bien les portes !
-Il ne devrait pas être hyper content...
-Ouais mais il est lourd !
-Mets ton humour.
-Très drôle...
-En passant, je suis désolé pour ce que j'ai dit devant les demi-dieux, j'étais obligé.
Je me figeai à ces paroles. Jouait-il avec moi ? Un brin d'espoir naquit mais je ne pouvais pas y croire, il y avait forcément une explication. Il dit qu'il est désolé, pas qu'il ne pensait pas ses mots. Mais toutes ses blagues, tous ses sous-entendus me revinrent en mémoire et savoir qu'il n'en pensait pas un mot alors que moi je commençais à y croire fit naître de la colère en moi. C'est pourquoi mon ton était sec malgré moi lorsque je lui répondis.
-Tu ne le pensais donc pas ? Je croyais.
-Bien-sûr que non ! Je dois encore te faire une ronde de compliments pour me faire pardonner ?
-Nah, je pense c'est mieux pour tous les deux que tu ne le fasses pas.
Non car je pourrais espérer quelque chose que je n'ai pas le droit d'espérer.
-Je te trouve très gentil, attentionné, avec un humour lourd mais qui rend plus léger, ta perversion est horriblement géniale et-
S'il te plaît, tais-toi.
-Qu'est-ce que j'ai dit ?!
-J'aime contrarier les gens, Dit-il finalement, fier de lui.
Grande nouvelle... Mais l'heure de ma vengeance à sonner...
-J'ai remarqué. C'est un truc que j'aime bien chez toi.
-J'aime bien aussi tes vengeances.
J'oubliais que retourner la conversation contre lui pour le faire perdre à son propre jeu devenait de jour en jour de plus en plus difficile.
-Et bien, moi j'aime bien quand tu sors de ta zone de confort pour essayer de me gêner, oubliant que je suis plus malaisant que toi.
-J'aime bien quand tu me sors de ma zone de confort.
La discussion tournait en rond, aucun de nous n'abandonnerait. Il était donc préférable de l'arrêter ici avant que ça ne dérape.
-Bon, aide-moi à bloquer la porte au lieu de faire mes éloges.
-On a déjà mis un table, un fauteuil, votre humour, c'est suffisant, non ?
-Je vais ignorer la fin. Mais très juste, ça doit être bon.
-On fait quoi, monsieur je-suis-magnifique-en-léopard ?
Et voilà qu'il recommence... C'était tellement ennuyeux alors pourquoi mon cœur se mettait à battre plus vite ?
-Tu veux faire quoi, Monsieur-Je-Complimente-Le-Directeur-Sans-Raison-Apparente ?
-Me détendre de cette journée d'enfer...
J'eus un sourire en coin, j'avais exactement ce qu'il fallait.
-Cannabis ?
-De fou.
-Suis-moi dans mon antre secrète, bel homme.
Son visage prit une teinte rosée mais il ne se laissa pas abattre.
-Très bien, mon cher dieu, Dit-il en me tournant le dos et ouvrant la marche, de nouveau pour le plaisir de mes yeux.
-J'aime bien quand tu m'appelles comme ça.
-Mon cher dieu ? Je comprends, c'est assez flatteur.
-Et toi, tu as un surnom que tu aimes bien ?
-Rien.
Nous étions maintenant dans la salle secrète à café. Alors que je commençais à déplacer quelques paquets, le cannabis se trouvant derrière, je réfléchis à des surnoms que je pourrais lui donner.
-Mon cher directeur ? Mon ange des ténèbres ?
-Et puis quoi encore, mon étoile de minuit ?
-Tu voudrais, mon étoile de minuit ? Ricanai-je.
-Laisse-moi vomir, mon cher dieu.
-T'as pas intérêt à salir ma chemise.
-Elle l'est déjà assez... Bon, tu la trouves ou pas ?
-Attends deux minutes, c'est derrière le café, faut que je bouge tout. Sinon tu pourrais bouger tes jolies fesses pour m'aider.
-Mon culatus est bien là où il est ! Deux minutes, c'est assez long pour faire une déclaration clichée de gossip girls...
Il y avait-il un sous-entendu que je devais comprendre ? Non, Dio', arrête de te faire des films... Mais si...?
-Quelque chose à m'avouer ?
-Non. Et toi mon cher dieu qui doit se bouger le cul ?
-Yep. J'ai trouvé le cannabis.
-Oh, j'aurai cru que- Laisse tomber...
S'attendait-il à un autre type de déclaration ? C'est impossible, je- Il... Je pense que c'est mieux de changer le sujet.
-Tu as déjà fumé avant ?
-Une seule fois, il y a bien longtemps.
-Okay, je vais te montrer comment on fait, alors.
Je pris alors un peu de cannabis et de quoi le rouler puis ajoutai :
-Alors prêt à entrer dans le monde merveilleux que procure le cannabis ?
-Si c'est avec toi, oui.
J'essayai de calmer l'affolement des battements de mon cœur que sa remarque provoqua en prenant délicatement le joint que je venais de rouler et l'allumai avant de finalement le déposer dans un cendrier et poser à nouveau mes yeux sur lui. Je ne pus m'empêcher de penser qu'il était tellement beau avec cet air confiant mais ses yeux trahissant ses doutes. Arrête Dio, jamais il n'accepterait que tu le regardes comme ça. Avec un peu de chance, le cannabis te fera oublier tes pensées honteuses.
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