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J'étais toujours planqué sous le lit, un silence de mort pesait dans la chambre alors que mon sexe était compressé contre le sol froid de la chambre. Je n'en pouvais plus, je commençais à avoir mal au dos mais Jeongin s'était mis à chialer, je le devinais au bruit de ses reniflements.
- Qu'est-ce que tu racontes ? râla Chan.
- L'autre soir, quand tu es allé dîner avec la boss de Hyunjin, j'en ai profité pour passer un moment avec maman. Papa bossait et Taegwon était avec Nanhui.
- Ok super et alors ?
Chan tentait de se faire calme mais le ton de sa voix le dénonçait. Il était terrorisé.
- Maman m'a tout raconté. Bon, elle a mis du temps avant d'avouer mais elle a fini par me le dire, elle a estimé que j'étais assez grand.
- Arrête Jeongin, j'ai aucune envie d'en parler. Encore moins avec toi.
- Mais putain ! s'énerva mon meilleur ami. Putain Chan ! Tu m'as menti ! Vous m'avez menti ! Toute ma vie ! Et papa aussi !
- Tu ne sais rien, tu ne comprends rien, tu ne sers à rien, avait répondu Chan d'un ton si froid qu'il me fit frissonner d'angoisse. Maintenant dégage.
- Putain- Chan ! Merde ! avait-il crié. T'es mon frère, tu le seras toujours et- merde quoi, je t'aime ! On est une équipe tous les trois, avec Tae', on est là pour toi !
Mon amant avait laissé planer un autre long silence trop gênant. Bordel de merde.
- Jeongin. Sa voix était trop calme. C'était presque terrifiant. Comprends ça. Tu n'es pas mon frère. Je ne ressens que de l'ennui quand je te vois.
Jeongin n'avait pas su quoi répondre à ça. Il avait le cœur brisé. Moi aussi. Pourquoi Chan était-il soudainement si méchant ? En plus il mentait. Bien sûr qu'il aimait ses frères, plus que tout même. Il était sûrement apeuré alors il se cachait sous sa haine, comme il savait si bien faire.
- Va dormir, conclu-t-il.
- Chan... La voix brisée de Jeongin détruisit mon coeur. Dis pas ça... Arrête... T'es mon grand frère...
- Dégage.
- Putain mais merde ! hurla-t-il. J'ai passé mon existence à espérer que tu me considères un tant soit peu, jamais t'as essayé de me protéger ! Tu t'es barré quatre ans tout ça pour me fuir ?! C'est ça ?! Tu me détestes à ce point ?!
- Mais non... Souffla mon ami. Je ne te déteste pas. Je n'ai rien contre toi mais tu ne représentes rien à mes yeux. Tu comprends ?
Jeongin renifla très fort, un peu degueu mais là c'était nécessaire. Je l'entendis sangloter. Bordel je rêvais de sortir de ma planque pour le prendre dans mes bras.
- C'est quoi ce bordel, surgit une nouvelle voix.
Meeeeerde, maintenant c'était la maman.
Putain putain putain.
À force de serrer les fesses je finirais presque par m'arracher les poils de cul.
L'angoisse me faisait penser n'importe quoi.
Les trois s'étaient mis à s'embrouiller, je n'arrivais pas à bien comprendre. Chan parlait de son père, biologique je pense, Jeongin disait qu'ils l'avaient trahi, leur mère s'énervait en disant que ce n'était pas le moment.
Puis soudainement, ça s'était calmé. Chacun était retourné dans sa chambre en prenant soin de claquer la porte derrière soi.
Chan avait fait les cent pas tandis que je sortais (ENFIN) de ma cachette. J'avais immédiatement enfilé un caleçon puis je m'étais assis sur le lit.
Bordel c'était gênant.
Je venais d'assister malgré moi à une dispute familiale extrêmement personnelle.
- Ça va ? j'avais tenté.
- À ton avis.
Wow son ton sec et froid était toujours aussi méchant. Il était énervé, non, fou de rage.
- Tu veux en parler ?
- Non, Hyunjin, je ne veux pas en parler. Encore moins avec toi.
- Quoi ?
- Écoute, tu devrais retourner avec Jeongin. Il doit avoir besoin de toi.
- Mais Chan-
- Casse-toi putain !
Bon, ok. Je m'étais rhabillé vite fait puis j'avais fermé la porte derrière moi avant de souffler bien fort. Maintenant, il fallait que je dise à Jeongin que j'étais dehors, bon au moins le sol était si froid que mon corps était presque congelé, ça ferait l'affaire. J'avais attendu un peu puis j'étais retourné dans la chambre de mon meilleur ami.
Sa télé était allumée mais il ne la regardait pas. Bras croisés, adossé au mur alors que sa couette était remontée jusqu'à ses hanches, il était totalement perdu dans ses pensées, il ignorait les larmes qui coulaient une à une de ses yeux jusqu'à s'échouer sur ses bras ou sur ses lèvres.
- Hey... j'avais tenté avec un léger sourire. Ça va ? Pourquoi tu ne dors pas ?
- T'étais où ?
- Euh... J'avais super chaud et j'avais la tête pleine de boulot alors je suis allé marcher quelques temps. Qu'est-ce qui a ?
Je m'étais allongé à ses côtés, Jeongin n'avait pas attendu une seconde de plus pour venir dans mes bras, maintenant il pleurait fort sur mon épaule, ses bras me serraient aussi forts que possible. Immédiatement, je l'avais enlacé tout aussi fort, qu'il comprenne que j'étais là, pour lui, toujours.
- Hey hey, je repris d'une voix douce. Qu'est-ce qui a ?
Je me sentais mal de répéter ça alors que je savais parfaitement ça qui s'était passé mais je pense que Jeongin n'avait nullement besoin de savoir que je couchais avec son frère.
- Je ne sais même pas pourquoi je chiale, renifla-t-il. Il ne m'a jamais calculé, je n'ai jamais compté pour lui...
- De qui tu parles ?
Putain j'étais horrible à lui mentir ainsi alors qu'il n'avait pas attendu une seconde pour tout me dire. Je détestais mentir de la sorte, encore plus à Jeongin mais je n'avais pas d'autre choix.
- De Chan... Il se décolla pour nettoyer ses joues. Ma mère m'a tout dit...
- Quoi ?
- Chan... C'est mon demi-frère...
J'avais feint la surprise du mieux que j'avais pu.
- Ouais, moi aussi ça m'a choqué... Ma mère a eu Chan avec son ex sauf qu'apparemment, ça s'est super mal passé alors elle s'est barrée avec Chan et elle a rencontré mon père.
- Wow mais- Putain... C'est fou...
Il acquiesça doucement avant de renifler à nouveau.
- Il m'a dit qu'il s'en fichait, que pour lui je n'étais rien... Putain je m'en fous qu'on ait pas le même père, c'est mon frère merde ! C'est mon grand frère, je l'admire tellement et lui, il me chie sans arrêt à la gueule !
- Mais non... Il a dû être boulversé... Il a gardé ce secret depuis ta naissance, alors que tu viennes lui en parler vingt ans après ça a dû le choquer... Tu le connais, il déteste montrer ses failles.
- Mais entre frères on peut, non ?! C'est à ça que sert la famille !
J'avais acquiescé puis je l'avais repris dans mes bras pour le câliner. Un silence apaisant plana dans l'air, je voulais qu'il respire un peu, qu'il se calme.
- Ça va aller Jeong', j'avais murmuré. Je suis là. Je serais toujours là.
- Moi aussi... Je suis tellement heureux que tu sois dans ma vie, au moins avec toi, je suis sûr que tu ne me cacheras pas de secret, il avait reniflé.
Merde.
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merci pour vos votes, commentaires, ça me fait trop plaisir
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