18

En sortant du travail, après une longue journée bien fatigante et lourde comme j'avais l'habitude depuis quelques jours, j'avais trouvé Chan assis sur le capot de ma voiture, le nez plongé sur son téléphone.

- Tu comptes me voler ? j'avais ricané en ouvrant ma portière.

Je l'avais sourire doucement tandis qu'il venait s'assoir à côté de moi.

- Il fait un froid de canard. Je peux ? m'avait-il demandé en me montrant le bouton de chauffage.

- Vas-y, j'avais répondu en bouclant ma ceinture. Qu'est-ce que tu fais là ?

- Je m'étais dit qu'on pouvait passer un moment tous les deux.

- Tu veux aller chez moi ? Très sexy tout ça.

- Non je veux dire... Dîner. Tous les deux.

Oh. Je l'avais regardé dans le blanc des yeux, il était gêné mais terriblement mignon.

- Si tu n'as pas envie... tenta à nouveau Chan voyant que je mettais du temps à répondre.

- Si si, avec plaisir !

Il s'était détendu, puis sans que je ne comprenne, il avait posé ses mains sur mes joues pour m'embrasser tendrement.

C'était adorable mais j'étais à côté de mon lieu de travail, il fallait être un peu plus discret.

- Comment on va faire pour ta famille ? J'avais repris en me décalant.

- Je leur ai dit qu'on allait dîner avec ta patronne... Pour discuter de mon mois de travail et voir ce qu'on pourrait faire ensuite...

- Génial, t'es trop fort !

- Merci chaton.

- Euh oh wow, j'avais laissé s'échapper, surpris.

Chan s'était mordu la lèvre inférieure avant de secouer légèrement sa tête.

- Excuse-moi, c'était un peu inapproprié et carrément ridicule, désolé...

- Non non... C'est... C'est mignon... J'aime bien.

- C'est vrai ? me demanda-t-il avec une petite grimace peu certaine.

- Oui... Je me sens spécial...

- Mais tu es spécial, sourit Chan. Vraiment. En tout cas pour moi, je te trouve très... Enfin tu me...

J'avais pouffé puis j'avais pris sa main pour entrelacer nos doigts.

- Tu me plais, j'avais conclu avant de démarrer parce que je sentais mes joues brûler sous la gêne.

Notre soirée avait été magique.

Chan m'avait parlé de tout et de rien, il était si beau, si gentil, j'adorais quand il me parlait de ses expériences en Australie ou de sa vie de tous les jours. J'adorais l'écouter, il avait la plus belle voix du monde.

Mais je ne pouvais pas m'empêcher de repenser à ce que Jeongin m'avait dit l'autre soir. Chan était distant avec tout le monde, même quand il paraissait proche il ne l'était pas. Il s'approchait doucement, pas à pas, se donnait l'illusion que nous étions proches mais rien de sérieux n'était évoqué entre nous.

Il ne me parlait que de choses futiles, amusantes et belles, mais rien d'important.

En réalité, j'aimerais qu'il me dise ce qu'il avait pour être aussi discret. C'était certain qu'il y avait eu un truc, mais rien à l'école et rien personnel. Alors quoi ?

Après notre beau dîner qui avait fini bien tard, nous étions rentré chez lui mais avant d'aller nous faufiler dans sa chambre, nous étions allés nous assoir sur le banc au fond du jardin.

Il avait vissé un écouteur dans une oreille et l'autre dans la mienne. Il avait lancé une musique douce et agréable, un peu comme lui et nous étions restés silencieux pendant de longues minutes malgré le froid.

Bon il faisait quand même super froid alors, main dans la main, nous étions retournés dans la maison. J'avais fait un saut dans la chambre de Jeongin, il était déjà endormi, comme toute la maison d'ailleurs. Tant mieux, je rêvais d'une bonne partie de jambes en l'air avec mon homme.

Bien calés sous les draps, nous étions nus, l'un sur l'autre, à ricaner tout en essayant de rester discret. Grâce à la petite lampe de chevet, je pouvais admirer chaque parcelle de son corps.

- Comment ça se fait que tu sois si musclé ?

- J'aime bien aller à la salle de muscu de temps en temps.

- Faudrait que j'y aille aussi...

- Pourquoi ? Moi je te trouve parfait... sourit-il en venant plonger mon cou pour venir l'embrasser de partout. Ça m'avait fait rire.

- Alors ça me va, j'avais conclu en prenant son visage entre mes mains pour l'embrasser.

Ce doux baiser se transforma en une grosse pelle, c'était excitant. Était-il prêt pour un second tour ? Car moi, oui.

- T'es chaud ? murmura Chan en descendant dangereusement vers mon sexe.

- Toujours... j'avais soupiré avant de mordre violemment ma lèvre inférieure quand il le prit dans sa bouche.

Bordel que c'était bon.

Chan était incroyable dans ce domaine. Il était patient, doux, il communiquait, faisait attention à tout et rien qu'à moi. J'espérais qu'il aimait autant être avec moi que moi avec lui.

Aux alentours de quatre heures du matin, j'avais quitté la chambre (habillé bien sûr) pour descendre chercher un verre d'eau.

J'avais passé quelques secondes à passer de l'eau sur mon visage puis je m'étais servi, épuisé et totalement déshydraté.

- Ça va ? résonna une voix derrière moi.

Je m'étais retourné et tombé nez à nez avec Taegwon, son casque posé autour du cou.

- Euh ouais... Qu'est-ce que tu fais là ? Tu ne dors pas ?

- Les grincements de lit ça m'empêche de dormir.

Mes yeux s'étaient écarquillés alors qu'il s'était mis à ricaner en prenant aussi un verre d'eau.
J'étais resté bouche bée, presque tremblant, priant pour qu'il ne comprenne pas que c'était son frère et moi au dessus de sa tête.

- C'est... Enfin ce n'est pas... Tu-

- T'inquiètes pas, reprit Taegwon en me tapotant l'épaule. J'avais bien compris ce qu'il se passait entre vous.

Putain.

Putain de merde.

J'avais l'impression que le monde entier s'était mis à tourner si vite autour de moi que j'étais à deux doigts de tomber dans les pommes.

- Ne dis rien, j'avais supplié d'une voix tremblante. S'il te plaît... Ça serait...

- T'en fais pas, vraiment je m'en fous ! Puis Chan a l'air bien dès que t'es là. Et les petites douches que vous faites quand personne n'est là, c'est franchement pas très discret, pouffa-t-il.

J'avais posé ma main sur ma bouche pour m'empêcher de pousser un cri d'horreur.

- Et je vous ai vu vous embrasser. Quand tu passes devant lui, il te met la main au cul. Alors en entendant couiner et le lit grincer, j'ai vite fait le lien.

- Je suis désolé... On ne voulait pas faire comme ça, c'était-

- Détends-toi 'Jin. Bon ok, ça m'avait fait bizarre au début mais franchement c'est cool. On n'est plus au treizième siècle. Vous vous kiffez ?

- Euh oui...

- Eh bah parfait. Kiffez-vous.

- Kiffons-nous.

- Juste, parfois tu essaies de ne pas crier mais du coup ça fait un bruit chelou que j'entends même avec mon casque sur les oreilles. T'as de la chance que tous les autres ont un sommeil de plomb hein ! La prochaine fois, essaie de ne pas te retenir mais de lâcher plusieurs soupires lourds et longs, ça marche bien.

- Comment tu sais ça, toi ?

- Nanhui n'est pas vraiment une silencieuse non plus, et comme elle vit aussi avec ses parents, on a trouvé des astuces.

J'avais levé les yeux au ciel mais au fond, j'étais terriblement soulagé. Taegwon n'était pas énervé. Il n'allait pas nous dénoncer. Je me sentis revenir doucement sur Terre.

- T'es pas un peu jeune pour avoir une vie sexuelle ?

- Bah j'ai l'âge, je me protège, on se kiffe. Et toi t'es pas un peu vieux pour cacher ta relation ?

- C'est plus compliqué.

- Compliqué ? T'es gay, il est gay, voilà basta. Baisez et aimez-vous.

Nouveau roulement des yeux. Je reconnaissais bien là le frère de Jeongin.

- Bon, je vais essayer d'aller dormir. Vous avez fini ?

- Oui oui...

- Cool. Bonne nuit mec.

- Bonne nuit... Mec.

En remontant dans la chambre, j'avais tout raconté à Chan qui, bien qu'horrifié, avait fini par exploser de rire. Bon, un rire qui tentait de rester silencieux.

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