Chapitre 5
La fin de journée se déroula rapidement ; je dus remplacer une infirmière malade aux urgences, qui étaient d'ailleurs débordées d'enfants toussant et reniflant. Je finis par renoncer à tout aérer, certaine que le mal était déjà fait. Je n'eus pas tort puisque le soir même, ma gorge me démangeait déjà... fichues épidémies !
J'étais en train de nettoyer toutes mes affaires lorsqu'un raclement de gorge se fit entendre derrière moi. Je me tournai et quelle ne fut pas ma surprise lorsque je reconnus Mischa qui m'attendait, son sac dans la main, l'air légèrement embarrassé face à cette ribambelle d'enfants.
— Vous ne m'avez pas l'air très à l'aise, plaisantai-je devant sa mine contrite.
— Je ne l'ai jamais été en présence d'enfants et le fait qu'ils soient tous malades n'arrange rien...
J'explosai de rire face au malaise que son visage exprimait et décidai de le sortir de là.
— J'ai bientôt terminé, vous n'avez qu'à m'attendre sur le parking. Ça ira pour marcher ?
— Je ne suis pas en sucre ! se plaignit-il, mais la grimace de douleur qui barra son visage le démenti.
Je le priai de faire attention et terminai mon rangement. Lorsque tout fut terminé, j'annonçai mon départ et retrouvai Mischa appuyé sur un poteau du parking, l'air nonchalant. Son expression changea immédiatement lorsque je m'approchai et il afficha un grand sourire.
— Vous n'avez pas besoin de faire semblant vous savez, je serais probablement en train de me tordre de douleur à votre place...
— Tout va bien ! m'affirma-t-il, plus pour se convaincre lui-même.
Je lui indiquai ma Fiat d'un doigt et observai sa réaction. À ma grande surprise, il ne montra pas le moindre dédain pour mon petit bijou et s'engouffra à l'intérieur sans demander son reste.
— Je suis en congé demain, nous pourrions peut-être faire un tour en ville pour vous acheter quelques vêtements ? proposai-je, sachant que son sac ne contenait pas grand-chose.
— Il est hors de question que vous m'avanciez quoi que ce soit !
— Vous en avez besoin ! Mais voyez cela comme un prêt si vous souhaitez, vous me rembourserez lorsque vous pourrez.
— Je vous rembourserai dès que je pourrais.
Je lui souris, fière d'avoir enfin eu le dernier mot face à cet homme imposant.
Le reste du trajet se fit dans le silence le plus complet. Ce ne fut que lorsqu'on atteignit le pas de ma porte que je brisai le silence, devenu pesant.
— J'espère que vous aimez les chats parce que Croquette est très affectueux.
Je le sentis se crisper à côté de moi, mais il ne pipa pas mot et je dus me retenir de rire face à sa mine déterminée. J'ouvris ensuite ma porte et, sans surprise, ma boule de poils grise se colla contre mes jambes, toisant l'inconnu. Je fis les présentations en bonne et due forme puis partie dans le salon poser mes affaires.
Lorsque je revins, Mischa n'avait pas bougé et Croquette se roulait à ses pieds, réclamant des caresses. Le pauvre semblait totalement dépassé par cette demande d'affection et je ne pus réprimer un sourire compatissant. Je devais bien avouer qu'il était adorable sans son masque d'indifférence.
— Vous trouvez vraiment que je suis adorable ? me questionna-t-il d'une voix délibérément lente, un mince sourire éclairant son visage.
Oh... Non ! Je ne venais tout de même pas de formuler cette phrase à intelligible voix ? Je sentis la peau de mes joues virer au rose bonbon et ma bouche s'assécher.
— Je parlais du chat, tentai-je de me rattraper.
Il me lança un regard explicite dans lequel il m'assurait ne pas être stupide et avoir compris mon petit manège mais je ne relevai pas. Je tentai plutôt de détourner la conversation en lui montrant mon canapé.
— Vous dormirez ici, j'espère que ça vous ira. J'essayerai de vous faire un peu de place dans l'armoire de ma chambre et dans la salle de bain mais je ne vous promets rien.
— Ce sera parfait, merci beaucoup.
— Vous me remerciez beaucoup en ce moment, fais-je remarquer.
— Et vous me vouvoyez toujours, répliqua-t-il.
— Vous aussi !
— Par simple politesse. J'arrêterai lorsque vous arrêterez.
Il insista sur le "vous", me faisant comprendre que les cartes étaient de mon côté, et que j'étais libre d'en faire ce qu'il me plaisait.
— Je vais faire à manger, tu veux aller prendre une douche pendant ce temps ?
Je ne manquai pas de remarquer son immense sourire à l'entente de mon tutoiement. Je finis par lui indiquer la salle de bain et l'emplacement des serviettes tout en me mettant aux fourneaux.
Je n'avais aucune idée de ce qu'il aimait alors je me décidai pour quelque chose de simple, des croc monsieur. Qui n'aimait pas ça honnêtement ? Certainement pas Croquette qui salivait déjà sur ma préparation depuis son perchoir.
— Ce n'est pas pour toi ! le réprimandai-je.
— Alors comme ça, je suis arrivé dans l'appartement de folle qui parle aux chats...
Je me retournai, prête à le rembarrer lorsque mes mots restèrent coincés dans ma gorge. Mon cerveau avait dû mettre les voiles puisque je bégayai des paroles incompréhensibles avant de réussir à me faire taire. J'allais devoir imposer des règles. Il était torse nu, en train de se sécher le crâne, ses cheveux noirs gouttant sur ses épaules carrés. Je remarquai pour la première fois un petit tatouage niché à l'intérieur de son bras, au niveau de son biceps. Un prénom en fines lettres noires y était gravé gravées : Enrica. Ma curiosité piquée à vif, je parvins tout de même à me retenir de l'interroger sur ce nom.
— La vue te plaît ?
Je devais vraiment imposer des règles.
— J'ai vu mieux, mentis-je tout en sentant à nouveau mes joues se teinter de rose.
Cette colocation risquait d'être longue et plus compliquée que prévu si je réagissais au quart de tour...
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