Chapitre 21

Rin avait pleuré durant deux jours et deux nuits, ne s'arrêtant que très rarement avant de repartir dans une abominable crise de larmes et de cris déchirants. Elle n'avait souhaité voir personne, et les rares autorisés à venir lui rendre visite s'étaient aussitôt fait renvoyer.

Mais pas aujourd'hui.

La jeune femme fut réveillée en sursaut par un groupe d'infirmiers et de médecins, alors qu'elle était tombée de fatigue suite à ses pleurs incessants. Le chirurgien chargé d'elle contrôla ses fonctions vitales d'un rapide coup d'œil jeté aux écrans des machines, avant de se pencher vers elle et de lui annoncer d'une voix grave :

- Mademoiselle Uchiyama, nous allons vous emmener au bloc où vous allez être opérée.

Elle tourna aussitôt la tête vers l'homme, la panique se lisant sur les traits de son visage.

- Je... je ne veux pas... je... je ne suis pas prête... je ne peux pas... vous ne pouvez pas... s'il vous plaît... ne me faîtes pas ça... je vous en prie !

Les sanglots écorchèrent ses paroles et elle s'agrippa à ses draps, ses doigts se renfermant sur le tissu dans un tremblement incontrôlable. Ils ne pouvaient pas l'obliger à subir une telle épreuve. Ils n'avaient pas le droit de le lui enlever ça.

- Mademoiselle, si l'on ne vous opère pas dans les heures qui suivent, vous risquez de mourir, continua l'homme en faisant un signe de tête à ses collègues qui se placèrent de part et d'autre du lit afin de le déplacer.

Terrorisée, Rin nia de la tête et chercha à les faire lâcher prise par tous les moyens dont elle disposait. Malheureusement, elle avait perdu beaucoup de forces depuis quelques jours, notamment en refusant toute nourriture qu'on lui proposait. Ses mouvements affolés furent donc vains et elle abandonna sa misérable tentative.

Le souffle court et la respiration saccadée, elle chercha encore une fois à faire changer d'avis le chirurgien à ses côtés.

- Ne m'empêchez pas d'être une mère... je vous en supplie...

- Mon rôle est de vous empêcher de mourir et c'est ce que je fais en vous emmenant au bloc, répliqua le docteur en la réprimandant, arrêtez d'y réfléchir, nous n'allons pas tarder à vous endormir.

Ils l'emmenèrent dans une chambre afin de la préparer pour l'opération, là le chirurgien donna de nombreuses directives aux infirmiers avant de s'éclipser dans le couloir avec son équipe. Rin suivit son ombre du regard avant de faire volte-face vers une femme qui commençait à la déshabiller.

- Ne faites pas une telle chose, lui dit-elle, des trémolos dans la voix, vous ne pouvez pas... empêchez-les de m'opérer, je vous en supplie !

- Je vais vous déshabiller, Mademoiselle... lui répondit seulement l'aide-soignante, d'une voix se voulant douce et rassurante.

- Ne me touchez pas ! hurla soudainement Rin dans un effort surhumain, je ne veux pas ! Laissez-moi donc mourir ! Ne me touchez pas !

Ses yeux affolés parcoururent la pièce à la recherche d'une quelconque sortie de secours. Elle voulait s'échapper. Elle ne souhaitait pas rester ici. Qu'on la fasse sortir de ce cauchemar sans fin. Qu'on la réveille enfin, elle en avait assez de cette vie, elle ne le tolérait plus.

Une goutte de sueur perla sur sa tempe et glissa jusque dans son cou dénudé. Un long frisson courut dans son dos et la réalité la rattrapa de plein fouet : ils savaient. C'était obligé. Ils avaient dû découvrir le dragon qui se mouvait sous sa peau pâle. Qu'elle meure maintenant ou après l'opération n'avait plus d'importance. En revanche, elle irait à la rencontre de la mort en tant que femme, pas autrement...

Rin avisa un instrument coupant laissé là par inadvertance et s'en saisit d'un mouvement rapide du bras. L'aide-soignante prit peur et fit un léger bond en arrière, les mains tendues vers la japonaise.

- Mademoiselle, reposez-donc cela. Nous ne vous ferons aucun mal. S'il vous plaît, laissez ceci.

A la place, la blessée se saisit de la pince à écharde à deux mains et la retourna vers sa poitrine, les deux bouts pointus vers elle. Là, elle tendit ses bras, banda ses muscles et s'apprêta à enfoncer l'engin dans sa cage thoracique sous les cris hystériques de la pauvre aide-soignante, quand la porte s'ouvrit dans un fracas abominable.

- Uchiyama ! hurla une voix masculine avant que Rin ne soit plaquée à son lit d'une poigne forte.

Elle hoqueta sous la puissance de l'homme et en lâcha la pince qui alla tinter sur le sol, au pied du lit. Un peu sonnée, elle eut du mal à distinguer le visage de celui qui venait de l'empêcher de mourir. Quand elle eut enfin identifié les traits défigurés par l'inquiétude de Jong Suk, sa bouche se tordit de douleur et les larmes recommencèrent à couler d'elles-mêmes alors qu'elle empoignait tant bien que mal à la chemise du soldat, froissant le vêtement sous ses doigts crispés.

- Ils... ils vont... je vais tout perdre... hoqueta-t-elle en s'accrochant à lui comme à une bouée de sauvetage.

- Chut... chut, la rassura-t-il en passant une main dans ses cheveux, ça va aller... ils vont te sauver... tu ne vas pas mourir...

- A... à quoi ça sert toute cette mascarade ? sanglota-t-elle, de toute façon, vous allez me tuer... vous savez tout... à quoi ça sert, hein ? A quoi ça sert tout ça, Kang !

Rin ne cessait de changer d'humeur, passant par toutes sortes d'émotions contradictoires. Elle se débattit violemment, s'évertuant à tenter de se soustraire à l'emprise du soldat qui se contenta de resserrer ses bras autour de son corps frêle et affaibli. Il lui chuchota des mots réconfortants à l'oreille pour qu'elle se calme et qu'elle redevienne normale.

- Sortez, ordonna-t-il d'une voix forte à l'aide-soignante impuissante qui ne contredit pas son ordre et qui s'empressa de quitter la pièce en s'excusant.

La respiration de la japonaise s'apaisa peu à peu et Jong Suk s'assit à côté d'elle, la gardant serré contre son torse. Il n'arrêta pas de lui caresser les cheveux, comme il l'aurait fait pour une jeune enfant apeurée.

- Ils t'ont ordonné de me tuer, hein ? lui demanda Rin, toujours dans ses bras et la tête posée contre son épaule, c'est toi qui a toujours le sale boulot... personne ne va m'opérer et je vais mourir ici. Ils n'auront qu'à dire que je suis décédée suite à la balle qui se trouvait dans mon corps... rien de plus simple...

- Si j'avais voulu te tuer, sache que j'ai déjà eu des milliards d'opportunités, je ne suis pas non plus sans cœur au point de souhaiter te faire disparaître alors que tu es parfaitement consciente.

- Pourtant... c'est quelque chose de tellement plus jouissif... regarder l'autre mourir de sa main... ses yeux qui se vident... son souffle qui se fait rare... et son corps qui se raidit... tellement jouissif...

Rin avait dit ça sans émotions, juste comme elle aurait énoncé une vérité connue de tous, juste comme si elle constatait quelque chose de simple. Le soldat l'écarta un moment de lui et la découvrit le regard perdu dans la vague et les lèvres entrouvertes. Elle semblait comme égarée et coupée du monde. Elle perdait la tête.

- Tu ne mourras pas ici, je te le promets.

Un léger rire s'échappa de la gorge de la japonaise et elle planta ses yeux d'ombres dans ceux de l'homme en face d'elle. Que de belles promesses vaines... elle était lucide et elle était soldat. Dans des moments comme ceux-ci, elle connaissait la procédure pour l'avoir elle-même appliquée plus d'une fois.

- Tu le sais maintenant... tu connais mon secret et tu n'es plus le seul... crois-tu réellement pouvoir m'empêcher de mourir alors que tout le monde sait ce que je suis ? souffla-t-elle du bout des lèvres, crois-tu être capable d'une telle chose ?

Un sourire en coin naquit aux commissures des lèvres de Jong Suk et il caressa lentement la joue de Rin qui ne décrocha pas ses yeux de lui.

- Aucun ne sait... je suis le seul à connaître ton secret... et je le serais toujours... lui confia-t-il d'une voix mystérieuse.

La japonaise écarquilla les yeux. Comment était-ce possible ? Les médecins avaient dû la déshabiller, ils avaient forcément dû se rendre compte que son dos n'était pas vierge. Ils n'étaient pas aveugles et, selon les ordres, ils étaient obligés d'en informer les hauts-placés du Quartier Général.

- Kang... ne me mens pas, ne me fais pas ça.

- Uchiyama, je n'ai jamais été aussi sincère de ma vie. Ils n'en savent rien et même s'ils en avaient vent, ils ne pourraient jamais découvrir la vérité derrière ton tatouage... pour savoir, il faut réellement connaître ce milieu...

Les dernières paroles de Jong Suk laissèrent un coup amer dans la bouche de Rin qui s'apprêtait à l'interroger sur ça avant que la porte ne s'ouvre de nouveau sur le chirurgien attitré de la jeune femme qui s'inclina respectueusement devant le soldat, avant de s'adresser à la japonaise :

- Mademoiselle, nous y allons.

Paniquée, Rin lança un appel silencieux à Jong Suk qui se contenta de se lever du lit et de lui offrir un léger sourire.

- Tout ira bien, tu t'en sortiras.

Elle nia de la tête plusieurs fois alors que plusieurs infirmiers l'emmenaient vers le bloc opératoire. Dans un dernier espoir, elle tendit sa main vers le soldat Kang et l'appela désespérément :

- Ne me laisse pas ! Ne pars pas ! Je ne veux pas ! Sauve-moi ! Sauve-moi !

Il se posta au milieu du couloir, les mains dans les poches de son pantalon d'uniforme et l'observa disparaître derrière les portes coulissantes en verre. Quand le lit roulant fut sorti de son champ de vision, il poussa un énorme soupir et baissa la tête.

- Reviens-moi vivante... Rin.

Environ cinq heures plus tard, le chirurgien réapparut dans le couloir, quelque peu épuisé. Jong Suk se leva précipitamment de sa chaise afin d'aller le trouver, espérant obtenir des nouvelles de la japonaise.

- Alors ?

- Elle est maintenant en salle de réveil, une fois complètement éveillée et après un examen sommaire, nous la renverrons dans sa chambre, lui annonça l'homme en enlevant son masque.

Jong Suk hocha la tête, quelque peu soulagé par cette nouvelle. Cela voulait donc dire qu'elle s'en était sortie... Malgré cela, une inquiétude tournait toujours dans sa tête et il se risqua à la poser au chirurgien :

- Avez-vous réussi à...

- Nous avons pu enlever la balle, en revanche, ses organes reproducteurs étaient plus touchés que ce que nous avions observé à l'échographie, ce qui a compliqué l'opération... nous ne savons pas encore si elle pourra avoir des enfants...

Le soldat ferma ses paupières et se mordit la lèvre inférieure. C'était bien ce qu'il craignait... Il soupira et remercia l'homme en inclinant légèrement la nuque. Il avait fait tout son possible et il ne le remercierait jamais assez pour ça.

- Reposez-vous aussi Soldat Kang, vous avez bien assez veillé comme ça, lui conseilla le chirurgien en posant une main bienveillante sur son épaule, vous ne lui serez d'aucune utilité si vous ne pouvez même pas tenir debout.

- Je vais bien, Docteur, lui assura-t-il, je vais juste attendre ici. Dites aux infirmiers de me prévenir dès qu'elle ouvrira les yeux, je veux être présent à son réveil.

Le chirurgien nia de la tête, désapprouvant les paroles du soldat. S'il le fallait, il le ferait enchaîner à un lit pour l'obliger à se reposer. Ce n'était vraiment pas bon pour lui, et encore moins pour son corps. Il devait prendre du repos, sinon, il n'arriverait jamais à endurer l'état physique et mental de la japonaise.

- Allez dormir, Soldat. C'est un ordre que je peux faire passer par votre Général, vous avez intérêt à m'obéir car je ne suis pas sûr que votre supérieur soit aussi obligeant que moi. Je vais vous faire installer un lit dans la chambre de Mademoiselle Uchiyama, vous serez averti quand elle sera transférée. Cela ne sert à rien d'attendre ou d'harceler le personnel, ils ne vous diront rien.

Jong Suk capitula. Peu de temps après, une infirmière avec un grand sourire vint lui servir de guide pour le conduire jusqu'à sa chambre. Une fois arrivés, il la remercia poliment et elle le laissa seul dans la pièce aseptisée.

Lentement, il se dirigea vers un des deux lits et passa sa main sur le drap immaculé avant de s'y asseoir. Il n'aimait pas l'admettre mais le médecin avait raison, il était épuisé. Quitte à attendre, autant dépenser son temps de façon intelligente et de penser à reprendre des forces.

L'homme ne mit pas longtemps à sombrer dans les brumes du sommeil.

Quand il ouvrit de nouveau les yeux, la nuit était tombée depuis bien longtemps et la chambre était plongée dans une pénombre opaque. Seules les lumières des machines brillaient dans le noir.

Les yeux encore embrumés, il jeta un coup d'œil à l'écran de son portable : deux heures du matin. Rin aurait dû revenir depuis longtemps. Pourquoi n'était-elle pas là ? Que lui était-il arrivé ? Y avait-il eu des complications ? Pourquoi personne n'était venu le prévenir ?

Beaucoup trop de questions se bousculaient à l'intérieur de sa tête, il fallait qu'il agisse avant d'être submergé par l'inquiétude. Il sentait déjà l'angoisse qui montait à travers son plexus solaire. D'un mouvement soudain, il se leva du lit et se précipita vers la porte.

Au moment où il posa sa main sur la poignée, la porte s'ouvrit et laissa apparaître Rin, allongée sur un brancard poussé par deux infirmières. Elles lui demandèrent de s'écarter du passage afin de les laisser faire leur travail.

- Avez-vous besoin d'aide ? leur demanda Jong Suk, souhaitant se rendre le plus utile possible.

Une des femmes lui répondit plutôt sèchement en installant correctement la poche de la perfusion :

- Nous savons ce que nous faisons, merci. Je vous prierai de sortir, nous avons besoin de déshabiller la patiente. Vous pouvez aller faire un tour en attendant, cela risque de prendre un certain temps. Profitez-en pour prendre une douche, cela vous détendra.

Un sourire ironique apparut sur les lèvres du soldat. Non mais pour qui se prenait-elle ? Il était resté ici pour accueillir Rin, pas pour qu'on lui parle de cette façon !

- Ecoutez, je...

- Prenez aussi quelque chose pour vous calmer, vous semblez tendu. Vous pouvez demander à un aide-soignant, il y en a plusieurs à l'accueil.

Le regard noir que lui envoya l'infirmière fut sans appel. Furieux, Jong Suk sortit de la chambre en claquant violemment la porte. Sérieusement, comment osait-elle ? C'était la plus grosse blague de sa vie ! Quelle sale langue de vipère ! S'il la recroisait, il ne se retiendrait pas pour lui balancer ses quatre vérités en pleine face !

Alors qu'il marchait dans pas agressif dans le couloir de l'hôpital de service, il croisa son Capitaine qui l'arrêta d'une voix forte :

- Jong Suk ! Jong Suk !

- Quoi encore ! grogna celui-ci en faisant volte-face, énervé au plus haut point.

Soo Hyun hocha un sourcil. Tiens donc, voilà bien longtemps que son meilleur ami ne s'était pas échauffé contre lui. L'homme se pinça l'arête du nez et, d'un signe de tête, invita Jong Suk à le suivre. Ce dernier rechigna mais lui emboita tout de même le pas en trainant les pieds.

Ils arrivèrent dans la cafétéria de l'hôpital où le Capitaine prit une chaise. Le soldat, lui, choisit de rester debout, les bras croisés.

- Je peux savoir ce qui te prend ? Je croyais que tu t'étais calmé, mais je vois que rien ne s'est amélioré, lui dit remarquer Soo Hyun.

Jong Suk leva les yeux au ciel dans une mimique exaspérée. Alors ça, c'était la meilleure ! Il était comme d'habitude, rien n'avait changé. Seulement aujourd'hui, il était plus que tendu à cause de l'opération de la japonaise, et son renvoi brutal de sa chambre lui provoquait encore une sensation amère au niveau de la gorge.

- Rien. Juste une infirmière désagréable, grinça-t-il, nul besoin de vous préoccuper de moi, Capitaine.

L'homme assis en face de lui se contenta de marmonner, peu convaincu.

- C'est bizarre... mais le fait que tu m'appelles « Capitaine » laisse sous-entendre que tu n'es pas très à l'aise en ce moment.

Vaincu, Jong Suk laissa exploser sa colère, levant les bras vers le ciel.

- Evidemment ! J'ai tout donné pour cette fille ! Absolument tout ! Et je ne peux même pas être à côté d'elle quand elle va mal ! C'est moi qui l'aie sauvée, c'est moi qui l'aie ramenée, c'est moi qui lui aie procuré les premiers soins et c'est encore moi qui aie veillé pendant des jours entiers à son chevet ! Et comment me remercie-t-on ? On m'envoie balader comme un malpropre parce que ces dames doivent la déshabiller ! Comme si je n'avais pas déjà vu un bout de peau ! Non mais je rêve !

Soo Hyun resta un moment sans rien dire face au soudain emportement de son ami. Il ne savait pas s'il devait s'esclaffer devant l'attachement évident que montrait le soldat pour la japonaise, ou alors l'envoyer illico se reposer et se calmer un peu pour éviter de détruire la totalité du service médical, sans parler du Quartier Général !

- Jong Suk... ça te dirait de venir te défouler avec moi ? Je crois bien que tu en as grand besoin.

Après quelques secondes de réflexion, il nia de la tête.

- Je ne peux pas, Rin ne va pas tarder à ouvrir les yeux et je dois absolument être présent à ses côtés. Elle...

- Tais-toi donc, le coupa son supérieur, elle est sous somnifère en ce moment. A peine ouvrira-t-elle les yeux que des infirmières et des médecins vont être là pour l'assaillir d'un millier de questions sur son état, elle n'a pas besoin d'un mec en plus dans sa chambre, qui ne lui sera d'aucune utilité. Alors respire un peu et viens taper sur des sacs de sable, ça va te détendre !

Les paroles de Soo Hyun semblèrent le faire réfléchir puisqu'un sourire sincère vint éclairer son visage.

- Je te jure que si elle se réveille dans ce laps de temps, je t'explose la mâchoire ! ricana Jong Suk en passant son bras autour des épaules de son ami.

______________________________________________________________________________

Voici donc le chapitre 21 de Secret ! En espérant qu'il vous plaise comme les précédents !

J'espère que vous allez bien depuis le temps ! A la prochaine sur un nouveau chapitre !

Sur ce, je vous fais de gros bisous mes tigrous en sucre <3

Sweety ~


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top