Chapitre 3
Et voilà le week-end qui pointe le bout de son nez, plutôt que prévu. Malgré ce beau soleil rayonnant dans le ciel, je sens que ma journée sera très longue. Ça fait plus de deux mois que je n'ai revue aucuns membres de ma famille, non pas que je les évitais, c'est juste que je voulais un peu souffler dans mon coin, et maintenant que je m'apprête à les revoir, j'appréhende un peu. Le bon côté de toute cette affaire, c'est que je vais passer du temps avec mes neveux, peut-être ce sont les seuls à qui j'ai le plus manquer, si on cherche à le savoir.
Je fais vite de ranger mon appartement, j'apprête un petit sac pour le week-end, puis je me mets en route, direction le manoir des Thompson.
Ma famille a toujours eu de l'argent et elle ne s'en est jamais cachée. Au contraire, tout comme le faisaient mes grands-parents, mes parents passent la plupart du temps à faire des dons dans des orphelinats, des hôpitaux, des centres de jeunes, etc., raison pour laquelle nous sommes très populaires à Los Angeles. J'adore tout ce qu'ils font mais je n'aime pas trop que l'on m'associe seulement à mon nom de famille pour parler de moi. C'est l'une des raisons pour laquelle j'ai voulu m'éloigner d'elle le plus possible, pour faire profil bas.
À peine je franchis la grille d'entrée qu'un nœud se forme dans mon estomac. Pourvu que tout se passe bien, comme l'a dit Jenny et tout ce que je souhaite c'est que l'on n'en vient pas durant tout ce week-end à parler de ma vie sentimentale.
Je me gare dans le garage de mon père, puis passe directement par la porte qui relie ce garage à la cuisine. Je retrouve ainsi Joséphina, mon ancienne nounou et actuellement gouvernante de la résidence et Théodore, le chef cuisinier en train de s'activer pour les préparatifs du dîner de ce soir. Tous deux sont tellement concentrés à leurs petites affaires qu'ils ne m'ont même pas entendu arriver.
— Euh... Salut vous deux. Lance-je, un grand sourire accroché aux lèvres.
Le son de ma voix leur fait arrêter tout ce qu'ils font et de manière synchronique, les deux cinquantenaires portent leurs regards sur moi. Mon sourire ne m'a toujours pas quitté, je suis très contente de les revoir et je sais que c'est réciproque. Ils me sourient également avant de venir m'enlacer.
— Ma petite Térésa, comme je suis contente de te revoir par ici, tu m'as tellement manqué. Dit mon ancienne nounou, tout en me serrant contre elle.
— Que ça fait du bien de vous revoir ma petite, cette maison manque vraiment de joie de vivre sans vous dans les parages. Renchérit Théodore.
— Je suis également contente de vous revoir. Comment allez-vous ?
— Oh, ça va. Répondent-ils en chœur.
— Très bien. Mes parents sont là ?
— Votre mère oui. Elle est dans son bureau depuis ce matin, vous savez que c'est une vraie amoureuse de son travail. Réplique Joséphina.
Je souris à sa remarque, car elle a entièrement raison. Ma mère adore son travail, c'est l'une des rares personnes que je connaisse qui prend du plaisir rien qu'en travaillant. Même pendant les vacances, elle ramène son travail avec elle.
— Et mon père ?
— Il est allé faire un tour avec les jumeaux, ils ne vont plus tarder à revenir. Intervient Théodore.
— Tu as des valises ou un sac ? Tu veux que je t'aide à les monter ? Demande Joséphina très enthousiaste.
— Non ce n'est pas la peine, je n'ai que ce petit sac. Dis-je en montrant le sac que j'ai posé devant la porte. En plus, je ne suis là que pour le week-end.
Je vois un petit air triste dans les yeux de mes deux acolytes mais celui-ci disparaît aussi tôt qu'il est apparu. Je fais un bisou à mon ancienne nounou, récupère mon sac, puis je vais dans ma chambre. Une fois que je franchis la porte de celle-ci, je constate que rien a changé. Tout est comme je l'avais laissé à mon départ et je soupçonne même Joséphina d'y faire le ménage de temps en temps pour que mes affaires n'attrapent pas la poussière.
Une fois mes affaires rangées, je m'aventure dans le manoir à la recherche du nouveau bureau de mes parents. Ce manoir est tellement immense que l'on peut se perdre si on ne fait pas attention. Certaines choses ont changé depuis mon départ et j'ai l'impression de le redécouvrir.
Mes parents ont relocalisé leur bureau dans une plus grande pièce du manoir, pour transformer l'ancienne en salle de jeux pour les jumeaux. Ils sont tellement gaga avec eux depuis qu'ils y passent maintenant plus de temps. Je repasse dans les coins où j'avais l'habitude de jouer toute petite et mes souvenirs remontent à la surface. Je nous revois, Sophia et moi nous cacher dans l'une des pièces secrètes se trouvant aux pieds des escaliers pendant que Miles nous cherche comme un fou dans tout le manoir. C'était vraiment la belle époque.
Petits, nous étions tellement proches tous les trois que l'on nous appelait même les trois mousquetaires. Au fil des années, on a commencé à s'éloigner, peut-être à cause de nos différents centres d'intérêts, je ne sais pas trop, mais ce qui est sûr c'est que malgré cette distance, nous sommes toujours là les uns pour les autres en cas de problème.
Je finis par trouver le bureau de mes parents avec l'aide de Sarah, l'une des femmes de ménage. J'entre dans celle-ci sans m'annoncer au préalable et je retrouve ma mère derrière son bureau, en pleine discussion téléphonique. Celle-ci est tellement surprise de me revoir qu'elle s'empresse de couper court à sa conversation pour me porter toute son attention.
— Bonjour maman. Dis-je, un sourire timide accroché aux lèvres.
Elle se lève, vient vers moi, puis me prend dans ses bras. Elle y met tout son amour dans ce câlin et je le ressens. Ça m'avait manqué d'être dans ses bras de cette manière, je ressens son cœur battre tout contre moi et c'est tellement apaisant.
— Comme je suis contente de te revoir ma petite chérie. Susurre-t-elle à mon oreille sans pour autant me lâcher.
Je resserre ma prise sur elle pour lui faire comprendre qu'elle aussi m'a beaucoup manqué, puis on se relâche. Un sourire accroché aux lèvres, elle me scrute minutieusement du regard, on dirait qu'elle cherche quelque chose de spéciale sur moi, mais je ne sais pas quoi. C'est vrai que j'ai une nouvelle coiffure, mais je ne crois pas que cela a pu changer mon visage à ce point.
— Tu vas bien ?
— Oui maman, je vais très bien. Réponds-je avec un sourire. Et toi ?
— Bien mieux maintenant. Souffle-t-elle. Pourquoi tu as mis autant de temps sans nous donner de tes nouvelles ?
Je me rapproche des grandes vitres de son bureau, prends une profonde inspiration avant de lui faire face.
— J'étais très occupée maman et tu sais, je voulais aussi prendre un peu de temps pour moi, loin de tout.
— Je comprends ma chérie mais tu nous as tellement manqué. Tu aurais pu nous téléphoner ne serait-ce qu'une fois pour donner de tes nouvelles ou nous répondre quand on l'a fait.
— Oui je sais...
Un petit silence gênant s'installe entre nous, je souris à ma mère pour lui faire comprendre que je suis désolée et sans parler, elle le comprend.
— Je suis désolée maman.
— Je sais chérie, et je te comprends tu sais, mais la prochaine fois qu'il te vienne à l'esprit l'idée de disparaître pour une durée indéterminée, tâche au moins de me donner de tes nouvelles de temps en temps, question que je ne m'inquiète pas trop.
Je regarde ma mère, très émue par ses paroles. Cette femme d'affaires au caractère bien forgé n'a jamais su contenir ses émotions face à ses enfants. Ça se voit que mon absence l'a fait souffrir et sur le coup, je regrette de ne pas avoir décroché ses appels. Je lui fais la promesse de ne plus recommencer et elle me reprend dans ses bras. Je réussis à me libérer de son emprise quelques minutes plus tard.
— Et sinon, comment vont les affaires ? Commence-je pour changer de sujet.
— Tu veux vraiment me faire croire que ça t'intéresse ? Demande-t-elle, très intriguée.
Je m'avance jusqu'à son bureau et m'adosse sur celui-ci.
— Euh... Oui, ça m'intéresse. Réplique-je peu convaincante.
Elle se rapproche de moi, un sourire espiègle accroché sur les lèvres et les mains croisées sous la poitrine.
— D'accord, on parlera des affaires lorsque tu m'aurais dit comment vont tes amours. Tranche-t-elle, très fière d'elle.
— Euh... c'est bon, je crois qu'on va s'arrêter là. Rigole-je.
Je ne m'attendais pas du tout à ça de ça part, elle rigole de plus belle lorsqu'elle comprend que je n'entrerai pas dans son petit jeu. Ça c'est un coup typique de la femme d'affaires qu'elle est, j'aurais dû anticiper. Elle est toujours prête à tout pour me tirer les vers du nez concernant ma vie sentimentale, mais malheureusement pour elle, je suis autant rusée qu'elle....
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