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Deux ans plus-tôt

Une simple soirée entre amis, voilà plusieurs mois que je le suppliais et ce soir il avait accepté. Devrais-je m'en méfier ? Sans aucun doute. Mais j'étais tellement heureuse de sortir de ma prison dorée. Retrouver mes amis, mes connaissances, avoir une vie sociable que j'avais perdu ces derniers temps.

Mon excitation grandissait et j'aurais dû réfléchir avant de sauter au plafond. Nathanel ne faisait rien au hasard. Lorsque d'une main il donnait, de l'autre, il récupérait le double.

Cette soirée s'annonçait sous les meilleurs auspices. J'allais retrouver mes soi-disant amis, qui manifestement ne s'inquiétaient absolument pas de mon sort et du pourquoi je ne participais plus à nos sorties ou nos repas organisés. Ces moments étaient si rares que je voulais malgré tout en profiter au maximum.

Dans l'appartement de Veronica je me baladais discutant avec les uns ou les autres. Je ne prêtais pas attention à qui je parlais en particulier, un homme ... une femme.... Peu m'importait, je ne désirais qu'une seule chose sortir de ma solitude.

Ma première erreur est de ne pas avoir fait attention à Nathanael. J'aurais pu, peut-être détecter son changement d'humeur, sa posture différente que lorsque nous sommes rentrées, son sourire qui n'était plus sincère.

Depuis qu'on était entrée je n'avais pensé qu'à moi sans imaginer les conséquences, je voulais simplement m'amuser. Des doigts s'enroulèrent autour de mon coude et me compressèrent, je compris que la soirée était terminée. Son sourire était toujours aussi charmant pour quelqu'un d'extérieur mais moi je savais lire dans ces yeux et je savais qu'en rentrant ce serait ma fête. Mais pas la même ambiance qu'il y avait en ce lieu.

Pas la fête que j'aimerais tant. Une fin de soirée entre amoureux, non, je savais que j'allais recevoir. Pourquoi ? Je ne sais pas encore mais il trouvera bien lui la raison. Ce soir je n'ai fait que parler mais pour que la soirée soit écourtée c'est que j'ai dû faire quelque chose de mal. Quelque chose qui méritera une correction.

Mon cerveau à beau tourner à mille à l'heure, je ne trouve rien. Pas d'actes répréhensibles ni à me blâmer. Mais ma logique n'est pas la même que Nathanaël et j'aurais beau tenter de réfléchir et de trouver des solutions je n'aurais pas le dernier mot. C'est toujours lui qui l'aura.

Je commence à avoir mal aux bras, un premier bleu me réveillera demain matin en espérant que la pression cesse sinon je serais encore bonne pour les urgences.

             -   Je vais aller dire au revoir et chercher nos manteaux, ça te va ?

Un simple hochement de tête pour toute réponse. Je gagne un peu de temps, je salue les personnes que j'ai croisé le plus rapidement possible. Je ne veux pas le mettre plus en colère qu'il ne l'est déjà. J'ai toujours bonne espoir que ma rapidité le fera se calmer.

Des fines gouttes de sueurs descendent dans mon dos et je sais que je dois me dépêcher. Je dois récupérer nos affaires au plus vite. J'entre dans la chambre ou je sais que nos effets sont entreposés. Comble de mon malheur une pile entière m'attend sur le lit. Je comprends rapidement que je n'irais pas assez vite. Je vais mettre un temps fou pour retrouver toutes nos affaires. Mes mains deviennent moites mais je ne prends pas le temps de réfléchir, je dois faire vite.

Une porte s'ouvre violemment, je n'ai pas besoin de me retourner, je sais que c'est lui.

           -   Tu fou quoi ?

Son regard est noir même son faux sourire à disparu pour être remplacé par un rictus ressemblant plus à une grimace hideuse. Ces poings sont tellement serrés que j'entrevois les jointures blanchir.

          -   Non... je t'en supplie, ne fait pas ça.

          -    Mon chéri, je suis désolé, je fais au plus vite mais toutes nos affaires sont mélangées.... J'essaye de tous récupérer au plus vite...  As-tu fini de dire au revoir à nos amis ? Je te promets que je n'en ai pas pour longtemps.

          -   C'est ça... dis-moi la vérité, espèce de putain. Tu es plus-tôt en train de chercher la veste de Martin pour y fourrer ton numéro.

Quoi ? Je n'ai pas le temps d'analyser ni de trouver comment me défendre qu'il me ré empoigne par mon coude déjà martyrisé il y a quelques minutes.

          -   S'il te plait... arrête... je te promets je cherchais juste nos affaires.

Il me secoue comme une poupée de chiffon. Une larme solitaire roule sur ma joue. Je prie intérieurement qu'il ne s'en aperçoive pas mais comme toujours c'est mal le connaître. Dès qu'il l'aperçoit tout cesse et face à son rictus je suis paralysée par la peur. Voilà ma deuxième erreur Nathanael ne supporte pas les larmes. Je ne vois pas sa main arriver mais la brûlure de sa gifle me cloue au sol.

          -   Tu as cinq minutes, pas une de plus. On réglera le problème à la maison, ce n'est que le début... sale traînée.

Il ne me laisse pas répondre, il est déjà parti. J'aimerais rester allongée, reprendre mes esprits mais je sais que mon temps est compté. Plus je perdrais du temps et plus sa colère sera forte.

Ou son mes amis ? Pourquoi n'ont-elles pas été là à ce moment ? Elles auraient découvert que l'homme si parfait qu'elle vénère et qu'elles me jalousent n'est en faîte qu'un monstre. Aucune d'elles n'aimeraient être à ma place. Quand elles verront ma joue enflée, elles détourneront les yeux comme si de rien était.

Personne ne peut m'aider, j'ai fini pas le comprendre. Je retrouve nos affaires en quatre minutes, je m'habille à la hâte et accélère le pas en tordant le cou pour le retrouver. Quand je l'aperçois, il a les yeux rivés sur sa montre, le salaud, je suis sure qu'il est déçu que j'ai mis moins de temps que prévue. A quoi bon, j'aurais beau avoir respecter son timing cela ne changera rien à sa colère. Ce n'était que les préliminaires, son échauffement. Je prie pour réussir à trouver les mots pour le calmer dans la voiture. Un monstre reste un monstre et en mon for intérieur je sais que tous mes espoirs seront vains.

Dans la voiture, c'est le calme plat, j'essaye en vain de garder une respiration calme. Finalement je ne parle pas en espérant vivement ne pas le contrarier plus ou en priant que sa colère retombe comme un soufflé.

La tête baissée je me tords les mains dans tous les sens pour masquer mes tremblements. Mes paumes sont moites alors que mes doigts sont glacés. Une contradiction tout à fait appropriée, compte tenue de ce que j'éprouve en ce moment. Je suis nerveuse... impatiente... terrifiée. Mes émotions mises bout à bout n'ont aucun sens.

J'entrevois notre appartement et je ne sais même pas si je ressens du soulagement ou de l'inquiétude. Comme à chaque fois, je suis perdue, je ne sais pas ce qu'il va m'advenir dans les prochaines minutes.

A peine garée, il sort précipitamment de sa voiture et il ne me laisse aucune chance de réagir.

Ma porte s'ouvre brusquement, j'ai à peine le temps de me détacher qu'il m'attrape par les cheveux et me sort violemment.

Je comprends que sa colère est loin d'être passée. Un cri de surprise traverse mes lèvres et je sais que je viens de commettre m troisième erreur. Pour lui je viens de commettre un acte de rébellion. Il me plaque contre sa voiture me posant sa main sur ma bouche.

Comme si l'envie de crier me viendrait à l'idée à ce moment. Je ne suis pas suicidaire. Son regard est démoniaque, la raison la quittée, je suis foutue.

Il retire sa main de ma bouche et me gifla si fort que je vis des étoiles. Je tombai au sol à nouveau face à la violence de son geste.

          -   Tu n'es qu'une salope... une putain d'égoïste. C'est comme ça que tu me remercie ? Il me crache dessus tout en continuant de me hurler dessus. C'est comme ça que tu me remercie ? Je te permets de ne pas travailler, tu vis gracieusement dans un appartement que JE paye avec MA nourriture.

Je n'ai pas le temps de réagir ni d'assimiler ces paroles qu'il m'a déjà rattrapé par les cheveux et me traîne jusqu'aux portes de l'ascenseur. Il ne ce souci pas si je suis encore à genou entrain de ramper derrière lui, luttant pour réussir à me mettre debout.

          -   On va rentrer maintenant et comme une bonne petite catin, tu vas me montrer comment tu t'excuses. Il ouvre brusquement mon manteau. S'il le faut on y passera la nuit.

Arrivé dans l'ascenseur, il déchire le chemisier que j'avais mis spécialement pour cette soirée. Je ne l'écoute plus, je rentre dans ma bulle. Je ne suis plus actrice mais spectatrice. Je regarde les boutons volés un à un et retombé, comme des plumes, sur le sol ne faisant eux aucuns bruits dans leur chute. Il s'attaque à nouveau à mon cuir chevelu, le tirant en arrière brutalement, pour que je le regarde dans les yeux.

          -   Tu as beaucoup de choses à te faire pardonner. Tu vas bien prendre soin de moi.

Ce n'est pas une question... mais une affirmation. Le bip de notre étage retentit et je sursaute oubliant de peu ou nous étions. Il me pousse vers la sortie sans ménagement et je manque de peu de finir dans le mur du couloir.

J'avais gardé la face durant ces préliminaires, tenu pendant le premier acte qui était, enfin, terminé. Survivrais-je au dernier acte qui allait commencer ?


Avant de connaître le courage, il faut d'abord connaître la peur car le courage vient de la force du cœur. 


---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Me voila de retour après de longs mois d'absence (du moins dans l'écriture). 

J'étais aussi en plein doute avec cette histoire mais comme j'aime aller au bout des choses, je vais continuer. Nous verrons bien ou cela me portera. 

J'espère que ce retour dans le passé vous à plu et que vous comprendrez un peu plus ce qu'à pu vivre Pandora. 

A très vite....

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