chapitre 80 : disparus
SHAYNE
Shayne se frotta les yeux tant il ne pouvait pas croire ce qu'il voyait, c'était l'horreur absolue. Les traceurs étaient restés actifs sur la même place depuis deux jours, alors Laïthan avait ordonné à une équipe, dirigé par lui-même, de venir voir de quoi il s'agissait. Le colonel était aussi choqué que le reste de son équipe et restait debout, devant la scène qui fumait de tout les côtés. Dans les lumières de l'aube Nigérian, le désarroi de la route principale d'Abuja se faisait sentir comme une écharde dans la peau, le goudron lui-même avait été explosé et les côtés de la route étaient pourvus de nombreux cratères qui dissimulaient les mines. Certains Hummers étaient encore intacts et les jours de sécheresse n'avaient pas éteints certaines fumées des carcasses. Des cadavres jonchaient le sol, écrasés sous les blindées renversées et les voitures passantes devaient contourner la route dans la terre asséchée, mais passaient devant la scène comme s'il ne s'agissait que d'un pneu crevé. Laïthan se tourna vers Shayne et ordonna en sortant son arme du holster de sa ceinture.
- Arrête les voitures, je m'en fous que ça provoque des bouchons, on ferme la scène.
Shayne hocha la tête et fit un signe aux troupes de couper la route.
Le second officier en charge du Régiment faisait dérouler un bandeau blanc où était marqué « no trepassing - military zone » quand un Nigérian sortir de son véhicule, un 4x4 de Nissan nouvelle génération, avec une expression colérique.
- Qu'est ce qui se passe ici ? Laissez-nous passer !
2 hommes qui suivaient le commandement d'infanterie tentèrent de l'empêcher de passer mais il continua à agiter le bras vers le reste de la troupe qui commençait à évacuer les corps de leur camarades. Shayne fronça les sourcils d'irritation, laissa le bandeau à l'un de ses hommes et demanda au monsieur qui avait des lunettes de soleil coincé dans le V de sa chemise bleu jean, repliée sur ses coudes.
- Monsieur, veuillez attendre dans votre véhicule s'il vous plaît, on est occupés ici.
- Occupés ? Mais je m'en fous ! j'ai des affaires urgentes !
l'un des sergents-majors d'infanterie aux côtés de Shayne ouvrit la bouche pour protester mais il l'arrêta d'une main.
- Veuillez juste patienter, vous voyez bien qu'il se passe quelque chose ici ?
- C'est scandaleux !
- Je trouve aussi...
Gronda le natif d'Amarillo en portant une main sur son fusil d'assaut accroché à son cou ce qui fit blêmir l'homme qui tourna les talons et retourna à sa voiture. Shayne soupira et se tourna vers la scène de crime, il ne voulait pas y mettre un pied, il ne voulait pas voir les yeux vides de ses camarades et encore moins... Non, ils étaient vivants, il le sentait. Shayne rejoignit Laïthan qui aidait un petit groupe à soulever l'une des voitures renversées pour faire sortir un cadavre et demanda lorsqu'il vit quelque chose de suspect.
- Où sont leur plaques ?
Jordan accourra vers eux et hors de souffle indiqua quelque chose à l'autre bout de la scène.
- Vous devriez venir voir ça !
Laïthan ordonna à une femme brune de prendre sa place et lui et Shayne vinrent à l'endroit indiqué par Jordan. Leur sang se glaça dans leur veines lorsqu'ils virent sur un capot de toit 5 dogs tags alignés les uns à côté des autres avec des petites plaques couvertes de mouches à cause du sang coagulé. Il y avait ceux de toute son unité et la seule famille qui lui restait. Shayne prit dans sa main les dogs tags de son frère cadet et se tourna vers son supérieur qui se frotta les yeux de fatigue.
- Je vais retourner toute la Terre pour retrouver le fils de pute qui nous a fait ça...
- Et je t'en empêcherai pas.
Une capitaine pourvu d'un patch de génie de blindées s'avança, l'arme à la main et gronda, la voix profondément colérique.
- certains ont survécus, beaucoup même, mais on les a tous exécuté. Tous sauf vos tireurs.
Shayne serra les plaques dans sa main et sentit une immense colère empreindre son corps, ce qui le fit légèrement trembler. La frustration n'avait jamais été aussi grande qu'à ce moment.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top