chapitre 79 : code morse

Personne ne sut vraiment si des jours avaient passés ou ce n'était que les heures qui passaient comme des jours, mais c'était l'équivalent d'environ 3 levers de plaque devant leur barrière et à chaque fois il y avait des repas pour eux tous devant la porte. Il y avait des miches de pain rassis, de la viande froide et c'était à peu près tout, mais à en jugeant les cris que poussaient leur estomacs, c'était un repas par jour alors cela faisait donc 3 jours qu'ils étaient enfermés. Il y avait une toilette en métal dans le coin de leur cellules, mais cette perspective était terriblement gênante avec le monde qu'il y avait autour de soi, plus l'effet malsain de la caméra qui continuait à les observer. Nala leva les yeux au ciel, cette détention était stupide, même les terroristes expliquaient toujours ce qu'on attendait d'eux mais là... Ce n'était qu'une question de torture, on les maintenait enfermés pour le plaisir de la souffrance. Colt avait toujours pour habitude de se dresser sur le chemin des autres pour prouver qu'il valait quelque chose. La plupart du temps c'était Jordan qui s'occupait de le ramener au sol et de le calmer, mais cette fois ci enfermés dans cette cellule crasseuse, il était très difficile de rester calme face à l'oppression et l'insécurité. C'était un homme d'action et il n'était pas
du tout fait pour être enfermé, cela avait été prouvé de nombreuses fois lors des exercices de torture qu'ils avaient dû passer au début de leur entraînement au Nigéria. Nala le regarda faire des allers retours anxieux dans la cellule mais au moment où elle allait dire quelque chose, Maxsim prit les devants en lui criant dessus.

- Tu comptes creuser un tunnel jusqu'à chez nous ? Parce que si ce n'est pas ça, je te suggère très vite d'arrêter...

- Comment tu peux juste rester assis là à t'observer les ongles ? J'ai besoin de sortir putain, j'ai besoin de savoir où on est, quelle heure il est et si le soleil a décidé de se faire la belle !

Nala et les autres commençaient à sentir qu'il paniquait alors Jay se leva du sol avec difficultés et s'appuya contre les barrières.

- Bon, Colt, écoutes moi bien. Je vais te demander de sauter, tu sais comme les exercices qu'on fait le matin, les bras en l'air, voilà, comme ça.

Colt obéit après une certaine hésitation et Nala vit que le conseil du capitaine marchait parfaitement, le fait de faire du sport, régulait sa respiration et faisait détourner la peur de sa concentration. Bashille soupira de soulagement quand il fut calmé et qu'il vint s'asseoir entre Maxsim et Nala, mais la jeune femme vit qu'il n'allait pas très bien, ses yeux paraissaient comme injectées, comme si ils allaient sortir de ses orbites, il a du se prendre un sérieux choc sur la tête et elle n'était pas la seule à l'avoir remarquée, Maxsim lui-même s'était radouci, et il ne l'était pas souvent.

Bien plus tard, Nala jouait avec l'un de ses lacets par ennui et lorsqu'elle releva la tête, elle s'aperçut que tout le monde s'était endormi dans leur coin, tout le monde sauf elle et Jay. Le capitaine était assis près des barrières, les mains croisés autour de ses genoux repliés, le regard dirigé vers la caméra de surveillance. Il avait l'air terriblement apeuré, comme si pour la première fois de sa vie, le contrôle lui échappait et pour un officier en charge de son unité, il n'y avait rien de plus terrible. Il se grattait nerveusement la main d'où l'on pouvait clairement distinguer une marque de sa montre militaire qu'on lui avait enlevé, qu'on leur avait enlevés à tous, d'ailleurs. Nala jeta un petit coup d'il furtif à Colt, Maxsim et Bashille qui étaient profondément endormis et se glissa silencieusement vers lui, malgré la fatigue où s'engouffraient peu à peu ses membres.

- Capitaine, je peux vous poser une question ?

Murmura la jeune femme ce qui le fit doucement tourner la tête vers elle.

- Je t'en prie, mais je pense pas avoir la réponse.

- Vous croyez qu'on va mourir ici ?

Il sembla d'abord en colère mais il finit par baisser la tête vers ses mains scarifiés.

- Honnêtement, j'en sais vraiment rien, mais y'a de grandes chances. Je ne comprends pas comment nous tous on a réussi à survivre mais pas les autres. J'espère que les derniers véhicules du convoi ont réussis à s'en sortir et à fuir.

- Connaissant la fierté de notre pays...

- C'est ce que j'ai pensé aussi. Putain...

Nala vit que son doigt tressautait dans un rythme précis et elle comprit qu'il essayait de lui dire quelque chose en code morse, de manière à ce que la caméra ne puisse pas beaucoup voir ce qu'il essayait d'impliquer et ce que l'officier tenta de lui dire était l'équivalent de boire de l'eau après trois jours, un soulagement qui lui donna envie de sauter sur ses pieds et de faire un doigt d'honneur à la caméra, mais elle se retint, et n'esquissa même pas un sourire. Il tourna la tête vers elle et lui sourit avec tendresse, mais alors, si il avait trouvé la solution pour sortir d'ici... Pourquoi était-il si triste et apeuré ? Des risques étaient bien évidemment en jeu, de plus ils étaient dépourvus de leur armes et de toute autre protection... Nala regarda la rougeur normale de ses coudes, dues à des années de tir et demanda en continuant à chuchoter.

- C'est quoi qui nous différencie d'un hitman exactement ? on fait le même boulot, on tue des gens, on désactive une menace avant qu'elle n'ait eu le temps de se réaliser...

- Y'a une énorme différence.

- Ah oui laquelle ? Que quelqu'un nous ai donné l'autorisation ? C'est comme dire que les corsaires étaient différents des pirates...

- D'accord, je vais te montrer, tends ton bras dominant au maximum vers moi.

La jeune femme obéit et glissa son bras droit à travers les barrières et Jay lui prit doucement la main et continua son explication en lui indiquant un petit creux qu'elle n'avait jamais remarqué entre son pouce et son index.

- Les doigts dont tu te sers pour tirer... Tu vois ce creux ? Et ben ça t'indiques à quel point tu hésites avant de tirer, ça veut dire que tu as une conscience et que malgré ton devoir et le fait que la personne en face de toi est un fils de pute de première...tu sais que tu enlèves une vie humaine. C'est ça qui te différencie d'une personne qui tue pour l'argent, parce qu'elle n'a aucun scrupule, il n'y a plus que l'argent qui compte.

Nala sourit et hocha la tête.

- Merci, ça me rassure.

Jay lui caressa la main un instant avant de la lâcher avec douceur et la jeune femme sentit un petit éclair d'adrénaline lui redonner de l'énergie, il allait les sortir de là, c'était une certitude.

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