chapitre 57 : adieu, virilité adorée

Nala et Neil se ruèrent dans les rues, se faufilant à travers les ennemis pour rejoindre les autres troupes, dans le nord de la ville de Katsina. Ils étaient trop nombreux alors s'en prendre à eux n'était pas la meilleure des solutions, aussi tentant que ça pouvait l'être. La jeune femme remarque très vite que son talkie avait été détruit par le tireur du toit, celui qu'elle avait tué, alors elle ne savait pas comment allaient les siens. Vers la fin de l'après-midi, lorsque le soleil luisait à travers les différents bâtiments de la ville, ils avaient enfin retrouvés les troupes de Neil, mais ils n'étaient pas dans la plus grande de leur forme, certains d'entre eux étaient gravement blessé, il y avait même une jeune femme blonde d'à peine l'âge de Nala qui avait le bras complètement brûlé à cause d'une explosion de rocket. Les Boko's, les Djabu's et maintenant les Américains à leur trousses, personne allait repartir sans avoir un petit souvenir qui sera gravé à vie dans la peau.

Neil rassembla toute sa troupe et Nala dans une ruelle où, à leur passage, les hommes des familles fermaient leur fenêtres pour ne pas se mêler des problèmes entre les différents groupes. Le lieutenant posa ses mains sur ses genoux et après un dernier regard à la rue principale expliqua d'une voix plus apaisé que la situation ne pouvait l'attendre.

- Bien, vous devez m'écouter attentivement si vous voulez avoir un diner chaud sur une assiette ce soir. Nos copains sont de l'autre côté de la ville et croyez moi ces feignants ne se bougeront pas d'un poil pour venir nous chercher ! pour les rejoindre il va falloir qu'on rentre en plein dans les lignes ennemis, traverser le centre de la ville et on a pas d'autre moyen que de marcher à découvert. C'est une mission presque impossible et je compte sur vos capacités à tous, on doit rester soudés et forts, si l'un d'entre nous flanche... Il n'y a pas de chemin de retour, autant prier maintenant pour votre salut. Est-ce que je me suis fait bien comprendre ?

- Oui, lieutenant !

Nala réprima un petit sourire et vit à quel point c'était beau de voir l'entraide dans les équipes d'infanterie, cela lui rappelait sa vie en Afghanistan, où elle-même faisait encore partie de ces unités, avant de se spécialiser dans le tir de précision. Ils se remirent donc en route, tous bien en ligne en pointant leur faisceaux laser sur n'importe quoi qui pouvait bouger contre leur volonté, et ils n'avaient aucun problème jusqu'au centre de ville, exactement là où Neil était persuadé que les choses allaient se corser. Le lieutenant les arrêta d'une main et fit signe à Nala de s'avancer vers lui

- Tu vois ce fils de pute là-bas ?

La jeune femme plissa les yeux avant de tirer une moue dégoutée, elle vit Cooper Lopez, ce connard qui avait essayé de la violer dans le jardin des merveilles, à Niamey, quelques mois plus tôt. Dans le centre de la ville, lui et sa petite troupe d'élite était en train de s'en prendre aux innocents habitants de Katsina, il rassemblait plusieurs familles sur la grande place et les mit à genoux, en leur expliquant à quel point ils avaient intérêt de se tenir à carreau et qu'ils avaient intérêt à adhérer à ce que les terroristes demandaient d'eux.

- Et comment...

- Bien, je veux que tu montes tout en haut de la maison, juste là-bas, sans te faire voire et que tu le neutralises.

- Neutralises ?

Il se tourna vers elle et l'attrapa par le col.

- Je veux que tu fasses tout ce que tu peux pour que ce connard ne fasse plus jamais de mal à qui que ce soit, peu importe comment tu te débrouilles, je couvrirai pour toi.

- Lieutenant, vous me demandez de...

- Je te demandes rien, je t'ordonnes de le neutraliser.

Elle hésita un instant, mais après un court instant elle finit par hocher la tête et se glissa silencieusement le long de la ruelle, cachée, en direction d'une maison délabrée qui avait un balcon en vue sur l'horrifiant centre.

Nala réussit à persuader à la famille qui habitait dans la maison de pouvoir utiliser leur balcon comme ligne de mire, non pas sans la menace en lui indiquant le patch du Régiment de Halley cousu sur son bras. Elle grimpa aussi vite qu'elle put et installa son fusil de précision Mckay sur la scène. La jeune femme ne sentait plus le bout de ses doigts et très franchement la seule chose dont elle avait envie c'était bien de s'enfuir le plus rapidement possible de cet enfer vivant. Elle hésita, envahie d'humanisme, elle ne pouvait pas juste tirer sur quelqu'un comme ça, mais ce brin d'humanisme s'enfuit rapidement lorsque Cooper frappa avec la crosse de son fusil d'assaut à la tête d'un père qui essayait de défendre ses enfants. Elle repointa le bout de son fusil de précision sur lui, et visa d'abord sa tête, mais avec un petit sourire elle abaissa le canon légèrement vers son entre jambes et avant de tirer murmura.

- Tu vas plus en avoir besoin...

Il s'apprêta à frapper une femme qui tenta de s'enfuir mais au moment où il alla le faire, elle appuya sur la détente.

Cooper s'écroula sur le sol, les mains entre ses jambes qui laissaient une violente tâche de sang pourpre sur le sol poussiéreux.

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