chapitre 50 : un drapeau à 49 croix

Nala suivit les traces de sa troupe à travers les fourrées, ils devaient marcher l'un à la suite de l'autre pour ne pas trop se perdre de vue et de s'éloigner du chemin tracé par les terroristes qui fuyaient. Shayne était en tête et la capitaine Powell, une femme âgée et imposante d'origine asiatique, fermait la marche. Nala était justement derrière Shayne et Colt la suivait de près en pointant le faisceau de son laser dans les ombres des fourrées, alors elle s'attarda légèrement pour venir à sa hauteur et demanda en chuchotant

- Colt, est ce que tu sens ce que je sens ?

Le natif de Midland replaça l'une de ses mèches noires sous son casque pour éviter qu'il transpire trop du front et renifla

- Ça sent le brûlé...

- Pas que le brûlé, ça sent...

- Le cadavre...

Colt et Nala se fixèrent avec la même expression horrifiée et Shayne les arrêta d'une main en l'air

- Putain, mais c'est quoi ce bordel...

La petite troupe était enfin arrivé tout en haut de la colline à un point de vue sur la grande capitale, mais aussi belle que la vue aurait été, ce moment fut saccagé par une toute autre vision, quelque chose de bien plus épouvantable. Devant eux s'étendait un champ de massacre, des tentes étaient brûlés, leur toiles de couleurs étaient éparpillés au sol, couvertes de petites flammes. C'était un campement de boko haram's, dont 7 cadavres sans têtes jonchaient le sol, leur machettes à la main et leurs armes dépourvus de munitions. Leur têtes en questions étaient plantés sur 7 pics respectifs et il y avait aussi un huitième pic, le plus horrifiant, qui glaça le sang de toute la troupe. Un drapeau, à 49 croix gammées voletait doucement avec la brise de l'après-midi, le drapeau de Nickson. Shayne se rapprocha de l'une des têtes pendant que tout le reste inspectait la clairière, sur le bout des pieds, tous aussi horrifié par autant de cruauté que les autres.

- Nala, tu peux venir, s'il te plaît ?

La San Antonine laissa tomber un morceau de bois brisé recouvert de sang et se rapprocha du lieutenant-colonel

- Oui ?

- Tu sais qui il est lui ?

- Non, je devrai ?

Shayne soupira en se mordillant la lèvre supérieure et indiqua les orbites dépourvus de yeux de la tête du terroriste

- Je te présente Ahmed Boukaké, ce fils de pute est l'un des dirigeants du réseau, il a tenté d'instaurer la Charia dans plus de 6 pays dans tout l'Afrique de l'Ouest, partout où il est passé il y avait les plus grands massacres...

Il marqua une petite pause et tout en baissant la tête, murmura, une pointe de douleur brisait sa voix

- Y compris le Gabon.

- Je croyais que le Gabon avait été un franc succès.

- C'est parce que mes troupes et moi avions réussi à repousser ce fils de pute au-delà des frontières.

Nala fixa son supérieur d'un air surprise et demanda en posant une main sur son bras

- Vous vous blâmez d'avoir fait ça ? Le Gabon est loin d'ici ! Vous ne devriez pas, vous l'avez affaibli comme ça, regardez le maintenant !

Elle indiqua la tête sur le pic recouverts de mouches et demanda

- D'ailleurs où sont ses yeux ?

Jordan les héla tous et Shayne fit un dernier sourire à Nala

- Les Américains de Nickson nous ont envahis et ça gène absolument personne ? Pourquoi ils ont tués les terroristes ? Je croyais qu'ils avaient une alliance avec eux !

La Capitaine Powell s'avança vers la scène, regardant les cadavres avec un petit air dégoûté et expliqua, les mains sur la taille.

- Non, ces connards essayent juste de nous faire comprendre que il ne faut pas qu'on oublie qui est notre véritable ennemi. Sans oublier les yeux arrachés du leader des attaques terroristes d'Abuja, ce qui veut dire que les Boko ont essayés de devancer les américains sur une affaire, ça ne les a pas plu. Cette scène d'horreur... C'est une mise en garde pour tout le monde, que ce soit nous où les terroristes qui doivent se coller à leur partie d'un quelconque plan diabolique.

Tout le monde se tut, le regard rivé sur les cadavres et les pics. C'est Maxsim qui brisa le silence en s'avançant vers le pic qui contenait le drapeau, il l'arracha vivement d'un coup de colère et le jeta au sol

- C'est des conneries, vous n'avez pas remarqué à quel point ils font des coups de lâche ? La seule fois qu'on les a vraiment affrontés c'est parce qu'on a du mentir sur nos positions et qu'on les a surpris, ils se cachent derrière leur secret pour s'en prendre à quelque chose de facile, des innocents ou encore leur alliés ! s'ils veulent vraiment quelque chose, qu'ils viennent nous chercher en face ! je les attends-moi !

- Du calme cowboy, tu vois bien ce qui se passe ?

Gronda Shayne en emboîtant un corps, le nez plissé de dégoût, après tout l'odeur était complètement écurante.

- Non, je ne comprendrai jamais ces enculés.

- Ils ne nous ont pas encore envahis comme dit Jordan, ils sont là, mais ils attendent.

- Ils attendent quoi ?

Nala écarquilla les yeux et murmura, soudainement consciente des intentions ennemies.

- Ils attendent qu'ils soient assez nombreux...

Shayne indiqua la jeune femme du doigt et hocha la tête

- Exactement, c'est exactement ça, ils ne sont pas encore assez nombreux pour qu'ils puissent faire une attaque complète, il n'y a pas assez d'éléments pour eux pour attaquer, ils s'infiltrent un à un dans nos lignes pour nous menacer avec ce genre d'horreurs, ils nous préviennent qu'ils sont là, mais ce n'est qu'un stade primaire.

- C'est stupide !

Railla Maxsim en replaçant son fusil de précision sur son dos car il avait tendance à glisser, mais Jordan lui frappa doucement dans le bras

- Pas tant que ça, il faut bien admettre, c'est plutôt intelligent...

- Malheureusement, tout est calculé pour eux... Bon, Nala, rappelle Jay et le reste, on peut pas rester ici plus longtemps.

- A vos ordres, lieutenant-colonel.

Nala se tourna pour mieux se concentrer et appela Bashille à la radio

- Tango 3, ici Delta 8, est ce que tu me reçois ?

Aucune réponse à part des grésillements. Nala fronça les sourcils et retenta

- Tango 3, ici Delta 8, tu me reçois ?

Nala se tourna vers Shayne et il lui arracha le talkie des mains pour essayer à son tour

- Tango 3, ici Delta 8, arrêtez de déconner !

Toujours que le grésillement en guise de réponse, ce qui poussa le lieutenant-colonel à se tourner vers l'équipe et ordonna, justement au moment où la Capitaine Powell avait finit de poser une mine en dessous d'une tente délabrée.

- On se bouge, ils ont des problèmes.

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