chapitre 18 : se remettre debout
Nala ouvrit les yeux et sentit que son cœur était plus léger, comme si on l'avait libéré d'un grand poids de sa conscience. C'était le petit matin mais un vent désagréable soufflait dehors et rapidement, la jeune femme frissonna. Betty était allongé dans la position du sphinx et gardait son lit avec ses oreilles pointus couchées, Nala baissa la main et la doberman se leva pour venir la lécher.
- déjà debout ?
Sarah entra avec le nez plongé dans un dossier et la tireuse d'élite hocha la tête. La douleur était partie et elle n'avait plus de peine à bouger, physiquement elle était aguerri et mentalement... Ça allait mieux. La docteur s'approcha et lui releva son t-shirt pour tatter son bas abdomen.
- ça fait mal ici ? Non ? Et là ? Très bien.
Nala regarda la docteur avec hésitation et demanda avec un pincement au cœur.
- je peux te demander quelque chose ?
La concernée releva la tête, visiblement surprise en entendant sa voix et dit avec un sourire.
- je t'écoutes...
- le fait que j'ai perdu mon premier bébé... Est ce que ça peut avoir une influence sur...
- pas forcément.
Sarah s'approcha et s'assit sur un tabouret en soupirant
- il y a seulement 40 % de chances que tu deviennes stérile.
- c'est beaucoup...
- c'est moins que la moitié. Hey, regarde moi.
Nala releva la tête et la docteur continua
- écoute moi bien. Il y a des maladies transmissibles à l'enfant qui ont une côte bien plus élevée que ça, c'est terrible ce que tu as du vivre, je n'imagine même pas le choc mais l'essentiel c'est que tu vas bien. Tu n'as plus rien maintenant, tout va bien si tu veux je te signe en export et tu rentres au Texas avec le prochain convoi de Lagos.
- je ne veux pas rentrer. Je veux continuer.
- tu es sûre ?
- oui.
La tireuse d'élite hocha la tête et refoula ses émotions au sein de la plus profonde cavité de son âme.
- d'accord, je vais signaler les faits dans ton dossier parce que je suis obligée mais je vais faire en sorte de repousser aux prochains congés ton renvoi.
- merci Sarah.
- c'est absolument inutile. Tu te sens prête à te relever ?
- ouais.
Plus tard dans la journée, Nala sortit de la tente médicale, sous l'œil attentif de Sarah et au moment qu'elle quitta la tente, elle tomba nez à nez avec toute l'unité, assis avec désespoir par terre.
- bah merde, quelqu'un est mort ?
Maxsim se releva en premier, manquant de peu de déboîter la mâchoire de Bashille.
- Nala ! Tu es sortie ?
- bah j'ai encore mes jambes et un cerveau pour les contrôler non ? Euh... Max, tu fous quoi là ?
Les bras du natif de Houston entouraient la jeune femme avec force, la soulevant presque du sol.
- je suis content que t'ai rien.
- pose moi tout de suite !
Les autres se levèrent à leur tour et bientôt la jeune femme fut oppressée par 4 hommes inquiets.
- je vous déteste.
- nous aussi on t'aime
Murmura Jordan dans le creux de son cou. Nala sourit doucement et sentit son cœur se réchauffer, elle se sentait soutenue, aimée, elle savait que retourner au Texas serait une erreur parce que sa famille était dans ce camp, à quelques dizaines de kilomètres d'Abuja.
Sorti de l'infirmerie, Nala aida les autres à continuer leur tâches, reprendre le service lui faisait du bien dans un sens malgré un reste de douleur. Jay était occupé à régler les mitraillettes sur l'un des Hummers quand une Toyota débarqua laissant derrière elle des traînées de boues, éclaboussant Colt qui chargeait des vivres.
- pauvre Colt...
Se moqua Maxsim en se tenant le ventre tant il riait mais fut rapidement calmé par celui ci qui lui lança de la boue en plein visage. Nala se tourna vers Bashille qui se retroussait les manches et dit avec sarcasme
- ce serait quand même énorme que ce soit le Général Carter, qu'il débarque ici et nous dise "eh, vous pouvez me donner des bonnes infos, j'arrive pas à vous trahir comme il le faut !"
Le natif de Dallas rit doucement et tout les regards se posèrent sur la voiture aux fenêtres teintées jusqu'à ce que l'une des portes s'ouvrit et que ce n'était que le silence qui régnait, un silence de choc.
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