|Chapitre 9|
Après cette petite discussion qui m'avait bien déprimé, j'ai fini de manger puis j'ai repris ma sieste. Mais au moment où j'allais m'endormir, j'ai été dérangé par trois personnes que je ne voulais pas spécialement voir aujourdhui.
Oikawa : Akane, on peut te parler ?
Oikawa-san, Iwaizumi-san et Yuna-san se trouvaient devant la porte de ma salle. J'ai levé la tête pour les regarder avant de tourner la tête vers la fenêtre.
Moi : J'ai rien à vous dire.
Je savais qu'Oikawa-san ne se laisserai pas abattre. Je le voyais dans le reflet de la fenêtre. Il s'est approché de ma table avant de prendre la chaise de la table de devant et de s'assoir face à moi.
Oikawa : Yuna nous a dit ce qu'il s'est passé hier.
Moi : Dans ce cas, j'ai encore moins de chose à dire. Je ne compte pas me justifier.
Oikawa : Je ne te demande pas de te justifier. Je veux juste comprendre. Tu aimes le volley, tu n'es pas du genre à tout arrêter à cause d'une fille.
Moi : J'ai pu la foi de me battre avec elle. C'est tout.
Yuna : J'ai bien compris que vous vous entendiez mal, tu me l'as dit. Mais j'ai la sensation que tu ne m'as pas tout raconté sur le pourquoi du comment de votre haine mutuelle.
Iwaizumi : Tu sais Akane, on est là pour t'aider.
Je savais qu'ils n'allaient pas me laisser tranquille. Et au fond de moi, je me disais que ça me ferait peut-être du bien de parler de tout ce qu'il s'est passé au collège. Mais je n'avais pas envie d'en parler ici, des gens de ma classe pourraient arriver et si certaines filles me voient avec Oikawa-san on va encore plus me faire chier.
Moi : C'est bon, je vais tout vous dire. Mais allons dehors, j'ai besoin de prendre l'air.
Je me suis levée et ils m'ont suivi. Pour être tranquille, je me suis rendu sur le toit du bâtiment. Là-haut, il y avait une barrière vers le bord, ce qui donnait une belle vue sur tout l'établissement. Je me suis posée sur la barrière alors que mes trois ainés étaient derrière moi. J'ai poussé un petit soupir avant de commencer mon monologue.
Moi : Au début, pendant la première année de collège, tout se passait assez bien. J'étais titulaire alors que j'étais en première année, Iwaizumi-san m'aidait à m'entrainer et me donnait beaucoup de conseils. Et même si je ne t'apprécie pas, j'ai beaucoup appris de toi aussi, Oikawa-san. Mais tout a basculé en deuxième année. Lia est passée passeuse titulaire et elle a commencé à lécher les bottes de tout le monde pour devenir aimé de tous. À croire qu'elle était en manque d'attention. Moi, je ne faisais pas attention à elle, tant que je pouvais jouer je m'en foutais. Mais pour une raison que j'ignore, elle a commencé à me faire des passes compliquées pour que je me rate. Je lui ai demandé de s'appliquer parce que c'était difficile à frapper et c'est ce jour-là qu'elle a commencé à se montrer méprisante avec moi. J'ignore ce que je lui ai fait pour qu'elle me déteste autant dès le début mais ça a été le début de l'enfer. Aux entrainements, elle sabotait mon jeu et en cours elle faisait en sorte que les autres élèves me détestent en les montant contre moi. Elle a une facilité impressionnante à s'attirer la sympathie des autres. Avec l'aide d'autres, elle a commencé à se moquer de moi de temps en temps et à me faire des crasses, du style des croches pieds dans les escaliers, verser une bouteille d'eau sur la tête en plein couloir devant tout le monde ce genre de conneries. Mais je n'osais rien dire.
Mes ainés m'écoutaient simplement sans rien dire. Mais la partie la plus délicate arrive. J'ai soupiré à nouveau avant de lever les yeux au ciel.
Moi : J'ai réussi à faire comme si de rien était devant tout le monde. Puis vers la fin de l'année, je me suis mise en couple.
J'ai esquissé un petit sourire triste et j'ai tourné la tête dans leur direction, je voulais voir leurs réactions.
Moi : Avec Kunimi.
Oikawa-san m'a regardé avec de grands yeux. Et Iwaizumi-san avait l'air tout aussi surpris.
Oikawa : Ça, je ne m'y attendait pas. Je n'en avais jamais entendu parler.
Iwaizumi : Moi non plus.
Yuna : C'est qui ?
Oikawa : Un première année dans notre équipe.
Iwaizumi : Continue Akane.
J'ai de nouveau tourné mon regard vers le ciel.
Moi : Au début, ça allait plutôt bien, fin je crois. Kunimi n'est pas très expressif alors j'avais parfois un peu de mal à savoir ce qu'il pensait. Mais moi, je l'aimais, alors j'étais heureuse. Mais quand ça a commencé à se savoir, c'est devenu un enfer. Lia a commencé à coller Kunimi à longueur de journée juste pour faire me chier. Et quand je dis coller, c'est pas une blague, elle était souvent accrochée à son bras comme une sangsue. Mais je ne disais rien. On est entré en troisième année peu de temps après. Et c'était affreux. Lia était de plus en plus proche de Kunimi et plus il passait du temps ensemble et plus j'avais l'impression qu'il me détestait. J'ai commencé à devenir beaucoup plus froide, énervée du comportement de Lia mais aussi contre Kunimi qui ne lui disait rien. À peu près dans le même temps, Lia a commencé à me faire appeler « la reine du terrain » parce que soi-disant je lui donnais des ordres sur le terrain et que je me pensais meilleure que tout le monde. Tout comme frère, d'après ses dires. Je me suis renfermée sur moi-même, je ne me reconnaissais même plus. Et quelques temps après, Kunimi est venu me voir pour rompre.
J'ai fermé les yeux, me rappelant ce jour. « Toi et moi, c'est fini ». Ces mots ont raisonné dans ma tête pendant plusieurs jours. Le ton de sa voix était si froid que j'en ai été choqué.
Moi : Il m'avait dit que je ressemblais trop à mon frère et comme il en avait marre de mon frère, il commençait à en avoir marre de moi aussi. Il m'avait même dit qu'accepter de sortir avec moi, était l'une des plus grosses erreurs qu'il ait faites. Ça m'a vraiment brisé le coeur. C'est vrai que je ne le montrais pas forcément, mais je l'aimais vraiment. Mais plutôt que de lui dire ce qu'il se passait avec Lia, j'ai tout gardé pour moi, je me suis renfermée et j'ai fini par le perdre. Dans la foulée, la coach a commencé à me laisser sur le banc pour les matchs parce que « je jouais mal ». J'ai plusieurs fois pensé à arrêter le volley lors de ma deuxième et troisième année, pour arrêter de souffrir. Mais mon grand-père, qui nous a tout appris avec Tobio, m'a demandé de continuer. Il croyait en moi et il voulait vraiment me voir réussir. J'ai continué de me battre pour lui, pour qu'il soit fière de moi.
Cette fois-ci, je sentais les larmes monter.
Moi : Mais pendant notre troisième année, peu après que Kunimi m'est largué, mon grand-père est mort d'une maladie. Il était absolument tout pour moi. Mes parents ne sont pas très présents, ils sont toujours en déplacements avec leur travail alors je ne les vois jamais. Mon grand-père est celui qui nous a vraiment élevé pour moi. Alors le perdre a été très dur. Surtout après avoir perdu Kunimi. Je ne sais même pas comment j'ai fait pour tenir toute l'année dernière sans craquer.
J'ai fait une petite pause pour me calmer un peu.
Moi : En arrivant ici et à la seconde où j'ai vu que Lia était ici, je savais que je n'allais pas avoir la force de me battre contre elle encore une année de plus. Sans mon grand-père pour me soutenir, je n'en ai pas la force. C'est pour ça qu'après nos deux matchs amicaux catastrophiques j'ai pris ma décision et je ne reviendrais pas dessus. Je n'ai réellement plus la force de m'opposer à elle, je préfère m'avouer vaincue.
J'ai pris une petite inspiration et je me suis retournée vers mes ainés. Yuna-san baissait la tête.
Yuna : Je m'en veux de t'avoir demandé de faire un effort alors que c'était déjà ce que tu faisais depuis un moment. Je n'ai pas essayé de te comprendre un peu mieux. Excuse moi Akane.
Moi : Ce n'est rien. Je ne t'en veux pas spécialement.
Iwaizumi : Je me pose juste une question.
On l'a tous regardé.
Iwaizumi : Tu sais très bien que la plupart des membres de Kitagawa Daiichi viennent à Seijo. C'est d'ailleurs pour ça que Kageyama n'est pas venu ici. Alors pourquoi t'es pas allée à Karasuno avec lui ?
Yuna : Tiens, c'est vrai ça !
J'ai baissé les yeux. La vraie raison de ma venue ici... Elle est ridicule.
Moi : À la base, Tobio et moi, on voulait aller à Shiratorizawa. Mais Tobio a échoué à l'examen d'entrée.
Oikawa : Étonnant.
On l'a tous regardé, épuisé de lui. J'ai soupiré.
Moi : Je ne voulais pas aller à Shiratorizawa toute seule alors même si j'ai été prise, j'ai refusé. Le deuxième choix de Tobio était Karasuno parce qu'il avait entendu dire que le coach Ukai était de retour, même si finalement, ce n'est pas le cas. Moi, je ne voyais pas l'intérêt d'aller à Karasuno, leur équipe féminine ne vaut pas grand-chose alors ça ne m'aurait servi à rien. Dès le départ, mon deuxième choix a toujours été Aoba Josai.
Oikawa : Même en sachant pertinemment que Kunimi et Kindaichi viendraient ici et qu'il y avait de grande chance que cette Lia aussi ?
Moi : Pour être totalement honnête, je suis venue justement parce que je savais que Kunimi venait ici... J'espérais juste que Lia ne vienne pas.
Iwaizumi-san et Yuna-san semblaient étonnés mais pas Oikawa-san. Il m'a regardé en me souriant de manière bienveillante, c'était assez rare de voir ça.
Oikawa : Laisse moi deviner. Tu l'aimes toujours et tu espères qu'il te laissera une deuxième chance, pas vrai ?
J'ai baissé les yeux, un peu honteuse.
Moi : Ouais... C'est ridicule je sais, parce qu'il n'y a aucune chance qu'il me laisse une seconde chance et je me fais juste du mal.
Oikawa : Il n'y a rien de ridicule là-dedans. Tu l'aimes, c'est normal que tu gardes espoir. Mais tu sais, si tu veux réussir à convaincre Kunimi que tu n'es pas celle que tout le monde prétend que tu es, il faudrait déjà que tu réussisses à te défaire de ce que tu as vécu au collège.
Moi : Comment ça ?
Oikawa : Ce que je veux dire, c'est qu'il faut que tu montres à Kunimi la vraie Akane. Celle que nous on a rencontré lors de ta première année de collège. La Akane souriante, passionnée par ce qu'elle fait, sûre d'elle et en même temps un peu timide. La Akane que tu as enterré pour la protéger des mots de cette fille.
J'ai été très étonné par ses paroles. Je ne pensais pas qu'Oikawa-san me connaissait tant que ça. Pourtant, ce qu'il venait de dire était vrai. Je ne suis plus celle que j'étais parce que j'ai enfermé cette partie de moi sous une carapace pour la protéger. Mais si je la libère, je vais souffrir encore plus. Cette Akane là, est plus sensible et plus facilement blessée par les mots des autres. Tout à coup, j'ai senti une main sur mon épaule. C'était celle d'Oikawa-san.
Oikawa : Bien sûr, ça ne sera pas facile. Mais on t'y aidera, parce qu'on ne peut rien accomplir seul, sans l'aide des autres. Alors accepte la nôtre.
Après toutes les vacheries que je lui ai toujours dit, il est prêt à m'aider. Je ne le comprendrais jamais. Mais je dois avouer que j'était très touchée par ses paroles. Soudainement, j'ai senti une nouvelle main sur mon autre épaule et une sur ma tête.
Yuna : Il a raison. On est là pour toi nous. Tu n'es pas seule.
Iwaizumi : Tu pourras toujours compter sur nous.
Une larme s'échappa de mes yeux et un sourire apparut sur mes lèvres.
Moi : Merci beaucoup.
Ils m'ont tous les trois rendu mon sourire. Je me suis calmée et je suis restée avec eux jusqu'à la fin de la pause de midi.
J'ai de la chance d'avoir des ainés comme eux.
----------------------------------------
C'est la fin de ce chapitre. On en apprend un peu plus sur le passé d'Akane. Et maintenant, elle sait qu'elle peut compter sur ses aînés.
Dites moi ce que vous en avez pensé !
:)
2073 mots.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top