|Chapitre 8|
Le lendemain, c'était dimanche. Et honnêtement, j'avais envie de rien faire. J'étais complètement abattue. Je n'ai réussi à bouger de mon lit qu'en début d'après midi. Tobio était sorti, sûrement pour aller s'entraîner. Je me suis levée et j'ai mangé un peu, je n'avais rien avalé depuis hier midi alors j'avais quand même un peu faim.
Pour ce qui est du reste de la journée, je l'ai passé affalé sur le canapé à regarder des émissions nulles qui passaient à la télé. Le seul moment où j'ai bougé, c'est pour prendre une douche puis pour aller préparer le dîner pour nous deux. Tobio est rentré dans la soirée comme toujours. Il a pris une douche puis on a mangé. On ne s'est quasiment pas parlé du repas. La dernière fois que c'est arrivé, c'était après sa défaite à la finale de qualification de l'intercollege. Pourtant, je sentais qu'il voulait me parler, il semblait inquiet, mais il ne devait pas réussir à trouver les mots.
Après le repas, j'ai rangé un peu et Tobio s'est porté volontaire pour faire la vaisselle. Alors j'en ai profité pour retourner dans ma chambre. En y entrant, j'ai pris ma balle de volley qui trainait et j'ai commencé à jouer un peu avec. Ça me détendait. Puis finalement, je me suis allongée sur mon lit avec ma balle dans la bras, comme si c'était une peluche. Peu de temps après, Tobio a frappé à ma porte. Je lui ai dit qu'il pouvait entrer. Je me suis redressée, j'ai posé mon dos contre le mur, et j'ai remonté mes genoux vers ma poitrine en serrant toujours ma balle dans mes bras. Il s'est assis face à moi, sur ma chaise de bureau.
Tobio : Écoute Akane, je vois bien que ça va pas. Je suis peut-être pas le meilleur pour réconforter les autres mais si tu veux en parler, je veux bien t'écouter.
Moi : Y'a pas grand chose à dire.
Tobio : Ça s'est encore mal passé hier ?
Moi : Ouais... À la base, la coach m'a mise titulaire c'était cool. Sauf qu'elle a mis Lia passeuse titulaire aussi. Alors elle a passé le match à me faire des passes impossibles. Et bien sûr elle faisait croire que ses passes étaient très bien mais que c'était moi qui était nulle. À cause de ça, on a perdu le premier set. Et alors qu'on perdait le deuxième set, je me suis énervée contre Lia et la coach m'a fait sortir parce que "je nuis à l'ambiance de l'équipe".
Je sentais les larmes couler le long de mes joues.
Moi : Je ne peux rien faire pour lutter. Tout le monde la croit, et plus je m'énerve contre elle, plus elle me fait passer pour la reine tyrannique que tout le monde croit que je suis...
Tobio : Comme au collège du coup.
Moi : Oui... Absolument rien n'a changé... Mais je n'ai plus la foi de me battre Tobio...
Tobio : Comment ça ?
Moi : Je n'en peux plus de devoir prendre sur moi à cause d'elle. Je n'en peux plus d'angoisser à chaque entraînement parce que je ne sais pas ce qu'elle va me dire où ce qu'elle va dire aux autres. Ça fait déjà un moment que j'y pense mais cette fois-ci, j'ai pris ma décision...
J'ai serré mon ballon de toutes mes forces.
Moi : J'arrête le volley...
Tobio : Hein ? Mais tu aimes tellement ça.
Moi : Je sais. Ça me fait mal de dire ça mais je n'en peux vraiment plus.
Tobio : Pourquoi t'essayes pas plutôt de changer de lycée ? L'équipe féminine de Karasuno vaut pas grand chose je crois mais au moins tu ne seras plus avec cette fille.
Moi : Je ne sais pas. Je ne penses pas que ça changera grand chose. Ma réputation continuera de me suivre.
Tobio : Peut-être mais regarde moi, mes coéquipiers ont beau connaître ma réputation, ils m'ont quand même accepté.
Moi : C'est vrai que toi, t'as l'air d'aller mieux ces dernier temps.
Tobio : Toi aussi tu peux aller mieux Akane. J'en suis sûr.
Moi : Je ne sais pas.
Mon regard a dévié sur une photo qui traînait sur ma table de nuit. Le regard de Tobio a suivit le mien et il a aussi regardé la photo.
Moi : Au collège aussi, j'avais voulu arrêter.
Il a reporté son regard sur moi, étonné.
Moi : Mais papy m'en avait empêché. Il m'avait dit que c'était la solution de facilité. Il m'avait dit que ça irait mieux avec le temps que je finirais par prouver ma valeur à tout le monde. J'ai continué pour lui, pour le rendre fière un jour...
Cette fois-ci, mon frère a baissé les yeux.
Moi : Mais maintenant qu'il n'est plus là, je n'ai plus la force de continuer. Je n'ai plus la force de me battre.
Tobio : Je peux comprendre ce que tu ressens mais tu es sûr que tu ne le regretteras pas ?
Moi : Je ne suis sûre de rien ces derniers temps, je te l'ai déjà dit. Mais pour le moment, je ne vois que ça pour essayer de m'en sortir.
Tobio : Comme tu veux. Après tout, si ça te fait tant de mal que ça, je ne vais pas te dire de continuer quand même. Je ne veux pas que tu souffres.
Moi : Merci. Je vais réfléchir à si je reste à Seijo ou si je viens à Karasuno.
Tobio : Ok. Dit moi quand t'auras pris une décision.
Moi : Oui.
Il s'est levé et il a commencé à partir.
Tobio : Ah.
Moi : Quoi ?
Tobio : J'ai oublié de te dire, cette semaine je serai pas à la maison. On a un camp d'entraînement avec l'équipe.
Moi : Tu me laisses toute seule toute la semaine ?
Tobio : Ouais désolé. Mais dans 5 jours je joue un match amical contre une équipe de Tokyo. Tu pourras venir voir si tu veux.
Moi : Ça peut-être intéressant. Je verrai.
Tobio : Ok.
Et cette fois-ci, il est vraiment sorti. Je vais être seule toute la semaine. D'un côté, je m'en fous un peu mais d'un autre je sais que je vais me sentir seule. Au pire j'irai voir Miwa. Elle vient pas souvent nous voir ces derniers temps.
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Le lendemain, j'ai dû retourner au lycée. J'avais tellement pas envie. Je voulais vraiment pas voir Lia. Ni personne d'autre d'ailleurs. J'étais arrivée un peu tôt, alors je me suis installée à ma table et je me suis allongée dessus. J'ai pas très bien dormi ce weekend, je suis un peu fatiguée. Mais une voix de bécasse m'a réveillé.
Lia : J'étais persuadée que t'oserai même pas venir aujourd'hui.
J'ai soupiré et j'ai levé la tête dans sa direction.
Moi : Tu veux pas me laisser tranquille ? T'as eu ce que tu voulais non ?
Lia : Oui mais c'est pas encore assez.
Elle s'est penchée pour que je sois la seule à l'entendre.
Lia : Maintenant que je t'ai poussé à quitter l'équipe, je vais te pousser à quitter le lycée. Comme ça je ne t'aurais plus dans mes pattes.
Je l'ai regardé dans les yeux avec un regard des plus vides.
Moi : C'est bon t'as fini ?
Lia : Ça ne fait que commencer Akane.
Puis elle est partie en riant tel un antagoniste. Eh bah, ça annonce une belle journée de merde.
J'avais dormi pendant une bonne partie des cours de ce matin. J'étais vraiment fatiguée. Je m'étais fait reprendre par quelques profs mais d'autres s'en foutaient. Et là c'était la pause de midi. Il faisait beau alors quasiment tout le monde était sorti pour manger avec leurs amis. Moi, j'ai pas d'amis, alors je suis restée dans la salle. J'étais seule, enfin presque. Kunimi dormait sur sa table. Il fait souvent ça. Il est tellement mignon comme ça. Si seulement Lia n'avait pas pas là, je suis sûre qu'on aurait pu arranger les choses. Je l'ai regardé un peu avant de pousser un petit soupir de tristesse. J'ai finalement tourné la tête vers la fenêtre.
Il s'est réveillé quelques minutes après, il s'est étiré avant de se rendre compte qu'il n'y avait plus personne. Sauf moi. Je l'ai d'ailleurs vu, dans le reflet de la vitre, me regarder. Et je pensais qu'il allait partir juste après. Mais non.
Kunimi : Alors comme ça, t'es devenu une lâche maintenant ?
J'ai poussé un énorme soupir.
Moi : Les nouvelles vont si vite que ça ?
Kunimi : Ça te ressemble pas. Fin, je dis ça mais c'est pas comme si je te connaissais vraiment dans le fond.
Moi : Quoi que je dise de toute façon, tu ne me croiras pas.
Kunimi : Tout ça à cause d'une rivalité stupide. Je te croyais plus intelligente que ça.
Il venait de se lever et il commençait à partir.
Moi : Il n'y a aucune rivalité. Elle s'acharne juste sur moi.
Kunimi : C'est toujours plus facile de se faire passer pour la victime que de reconnaître ses faiblesses.
Moi : Un jour, je te prouverait que je ne te mens pas.
Kunimi : Ouais ouais.
Puis il est sorti. Ça me fait tellement mal de me dire qu'il me voit comme une personne horrible juste parce que Lia a réussi à lui faire croire que c'était le cas. J'aimerai tellement qu'il me laisse une chance de lui montrer que je ne suis pas une mauvaise personne. Je n'ai pas eu l'occasion de lui montrer quand on était ensemble, et je sais que c'est aussi de ma faute si il m'a quitté. Mais mes sentiments pour lui sont bien réels. Au final, je crois que...
Je l'aime autant qu'il me déteste.
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C'est la fin de ce chapitre. Encore un chapitre assez triste mais promis ça sera plus joyeux après.
Dites moi ce que vous en avez pensé !
:)
1580 mots.
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