|Chapitre 22|
Pendant la pause, je suis sortie pour prendre l'air. J'ai beau essayé de ne pas y penser, ça me prend la tête. Je vois en boucle le grand sourire de Kunimi après son point, et en même temps j'entends la voix de Lia qui me répète en boucle que je ne le mérite pas. Et plus j'y pense, plus je me dis qu'elle a raison. Et ça m'énerve. Pourquoi quand je vais mieux, il faut toujours qu'il y est quelque chose qui vienne à nouveau me saper le moral ?
Je venais de pousser un énorme soupire quand j'ai entendu des pas venir vers moi. Bizarrement, je savais déjà qui c'était.
Oikawa : Ça fait 10 minutes que je te cherche. C'est bientôt à nous.
Moi : J'arrive.
Je pensais qu'il allait partir mais c'est mal le connaitre.
Oikawa : Ça va ?
C'est pas le moment de l'embêter avec ça.
Moi : Oui t'inquiètes.
Oikawa : Tu te sens mal à cause de ton frère ?
Oh, bien joué.
Moi : Ouais, c'est pour ça. Il avait l'air tellement abattu.
Oikawa : Bah, t'en fait pas pour lui. Il va s'en remettre.
Moi : T'as vraiment aucune empathie.
Oikawa : Si, juste pas trop avec lui.
J'ai de nouveau poussé un soupir mais au moins, il m'a arraché un sourire.
Moi : Le coach doit nous attendre.
Je me suis levée et on est retourné à l'intérieur du gymnase pour notre prochain match. Quand je suis arrivée, j'ai repris mon carnet de note et j'ai regardé ce que j'avais noté sur nos adversaires actuels. J'étais assise sur le banc pendant que les garçons finissaient l'échauffement. Et après avoir fini de s'échauffer, ils sont venus vers le banc pour boire un peu avant le début du match.
Kunimi : Akane.
Je ne l'avais même pas vu arriver. J'ai levé la tête et je lui ai souris.
Moi : Oui ?
Kunimi : T'es sûre que tout va bien ? Tu t'es absentée longtemps tout à l'heure.
J'étais assez étonnée de voir qu'il s'inquiétait pour moi mais il était bien la dernière personne à qui je pouvais parler ce qui me tracassait.
Moi : Oui, oui t'inquiètes pas. J'avais juste besoin de prendre l'air un peu. Même si j'ai pas joué, ce match m'a bien stressé j'avais besoin de me détendre.
Kunimi : Ok, si tu le dis.
Il semblait sceptique mais il n'a pas cherché plus loin. Il est parti se préparer pour le match.
Pour ces quarts de final, nous avons affronté le lycée Senseki. Et ça s'est bien mieux passé que contre Karasuno. On avait remporté le match 2 set à 0, et ce même avec la fatigue du match précédent. Alors nous pouvions tranquillement nous diriger vers les demi-finales sans trop de soucis.
Après nos deux matchs éreintants, on a pu rentrer au lycée pour le debrief de nos deux matchs d'aujourd'hui. On en a profité pour parler de nos adversaires de demi-finale, qui sera le lycée Johzenji. Je ne les connais pas trop mais je les ai vu jouer tout à l'heure, ils ont de bonnes qualités. Je vais regarder ça ce soir avant de dormir.
Puis, une fois le débrief fini, on a pu se disperser. Personnellement, je ne voulais pas rentrer tout de suite. Déjà, j'aimerai éviter de croiser mon frère ce soir, je sais qu'il va avoir besoin d'être un peu seul. Alors je lui ai envoyé un message pour lui dire de ne pas m'attendre ce soir. J'avais besoin de me changer les idées alors j'ai demandé au coach de me laisser les clés du gymnase et je suis allée faire quelques services pour essayer de penser à autre. Et au moment je me suis dirigée vers le gymnase, j'ai croisé Kindaichi et Kunimi qui sortaient des vestiaires.
Kindaichi : On rentre, tu viens avec nous ?
Moi : Non, rentrez sans moi. Je vais aller me défouler un peu, vous voir jouer me donne envie de jouer.
Kindaichi : Comme tu veux. Alors à demain.
Kunimi : Pense à te reposer un peu.
Moi : Oui promis. À demain les gars !
Et je suis allée dans le gymnase, j'ai récupéré quelques ballons et j'ai commencé à faire quelques services. Je les ai enchainés, encore et encore, pendant un temps interminable. Mais ma frustration était toujours là. Je pensais que faire un peu de volley m'aiderai mais en fait c'est pire. Dès que je frappais dans la balle, j'entendais la voix de Lia. Toutes ses insultes depuis le collège, tous ses reproches, absolument tout. Et surtout ce qu'elle m'a dit ce matin. Je n'arrivais pas à me calmer et ça m'énervait, alors après un énième service qui a fini dans le mur d'en face, je me suis laissée tomber sur le sol. Je tremblais à la fois de frustration et de colère. Je pense qu'il y avait aussi un peu de tristesse mais je ne voulais pas la laisser sortir. Je me suis assise sur le sol et j'ai remonté mes genoux à ma poitrine. Je déteste être comme ça. Et ce que je déteste encore plus, c'est d'être dérangé dans ces moments-là. Moi qui pensais que tout le monde était parti.
Oikawa : Je pensais que t'allais jamais t'arrêter.
Moi : T'es là depuis combien de temps ?
Oikawa : Le début. Mais t'avais l'air d'avoir besoin de te défouler tranquille alors je ne suis pas intervenu.
Moi : Bien vu. Tu peux partir du coup ?
Oikawa : Non parce que là par contre, tu sembles avoir besoin d'aide. J'ai bien vu que ça n'allait pas depuis notre match contre Karasuno. Et ce n'est pas qu'à cause de Tobio, je me trompe ?
Moi : Non.
Oikawa : Alors qu'est-ce qui t'arrives ?
Au début, j'ai hésité. Je n'aime pas parler de ce qui me fait mal. Mais je sais qu'il ne va pas me lâcher tant que je ne lui aurais pas expliqué. J'ai soupiré mais j'ai fini par parler.
Moi : Ce matin je suis arrivée plus tôt. Alors je suis venue ici pour faire quelques services, ça m'aide à me détendre. Mais... Lia est arrivée. Je ne sais pas ce qu'elle faisait là, mais elle est venue me provoquer encore une fois.
Oikawa : Et qu'est-ce qu'elle t'as dit pour te mettre dans des états pareils ?
Moi : Rien de spécial, mais avant de partir elle m'a dit « tu ne mérites l'attention de Kunimi. Tu n'as jamais su le rendre heureux, alors que moi, oui. » Sur le coup, je m'en fichais. Elle m'a déjà dit des choses pires alors ça, ça va. Mais pendant le match de Karasuno, sur la fin du troisième set, quand j'ai vu Kunimi sourire à pleine dents après avoir mis un point, j'ai réalisé que je ne l'avais jamais vu sourire comme ça. C'est à peine si je l'ai déjà vu sourire. Et depuis, sa phrase résonne dans ma tête, j'arrête pas de me dire qu'elle a raison et ça me fait mal.
Il y a eu un blanc, pendant lequel Oikawa-san est venu s'assoir en face de moi.
Moi : Je ne comprends pas comment tu fais pour rassembler les gens autour de toi comme ça.
Oikawa : Oh, tu sais c'est naturel ça. J'ai un charme fou.
Il a vite vu à mon visage que j'étais pas du tout d'humeur à plaisanter.
Oikawa : Mais au-delà de ça, il ne faut pas que tu laisses ses mots t'atteindre comme ça. Elle n'est personne pour décider si tu mérites Kunimi ou pas.
Moi : Je crois que tu ne te rends pas compte. Je suis sortie avec lui pendant plusieurs mois mais je ne l'ai jamais vu sourire. Non, elle a raison, je n'ai jamais su le rendre heureux.
Oikawa : Kunimi est difficile à cerner et c'est pas facile de faire en sorte qu'il s'ouvre. Sur le terrain, j'y arrive parce que je connais ses qualités, que je l'aide à les mettre en avant et que je lui offre tout ce qu'il n'avait pas à Kitagawa Daiichi quand il jouait avec ton frère. On en a déjà discuté Akane, quand vous étiez ensemble, il n'était pas le seul à ne pas être heureux, tu ne l'étais pas non plus. Je suis sûr que si tu lui demandes, il ne t'a jamais vu sourire quand vous étiez ensemble. Mais maintenant, vous apprenez à vous connaitre réellement, donc c'est totalement différent.
Moi : Tu crois ?
Oikawa : J'en suis sûr. Quand je t'ai revu au début de l'année, je t'ai trouvé différente de celle que tu étais quand on s'était rencontré. Je te trouvais plus froide mais c'est ce que tu as vécu qui t'as rendu comme ça. Mais depuis quelques temps, je retrouve la Akane de début de collège. Tu vas mieux alors ne laisse pas cette fille te gâcher la vie.
Une petite larme s'est échappée de mes yeux mais je l'ai vite balayé du revers de ma main.
Moi : Profites-en, je te dirais pas ça souvent. Merci.
Oikawa : C'est normal tu sais. T'es importante pour l'équipe, tu nous l'as prouvé contre Karasuno alors si tu vas mal tu ne pourras pas être en pleine possession de tes moyens. Et demain, on a une demi-finale et une finale à gagner alors on va avoir de toi.
Moi : Tu as raison. Mais on a aussi besoin de toi, alors tu devrais aller te reposer un peu.
Oikawa : Je vais t'aider à ranger. On va rentrer ensemble !
Moi : T'es vraiment pas obligé...
Oikawa : Mais si !
J'ai esquissé un petit sourire. Je ne comprends toujours pas pourquoi il en fait autant pour moi mais à ce rythme-là, je vais lui devoir beaucoup. Je ne lui dirais surement jamais mais je lui suis très reconnaissante pour tout ce qu'il fait pour j'aille mieux. On a donc ranger toutes les balles et le filet, puis on a fermé le gymnase avant de prendre le chemin. On n'habite pas dans le même quartier mais on a quand même un bout de chemin en commun et durant l'entièreté du trajet, il n'a pas arrêté de faire des blagues débiles pour me faire sourire. Il me fatigue mais ça m'a fait du bien de penser totalement à autre chose. Et quand on a fini par se séparer, je me suis rendue compte que je me sentais mieux.
Quand je suis rentrée à la maison, Tobio était déjà dans sa chambre. C'est mieux ainsi, je ne veux pas qu'en me voyant ça lui rappelle encore plus sa défaite d'aujourd'hui. J'ai donc mangé toute seule avant d'aller moi aussi dans ma chambre. J'ai fait quelques recherches sur nos adversaires de demain mais la fatigue a vite eu raison de moi.
Kunimi a raison, il faut que je me repose.
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C
'est la fin de ce chapitre. Les qualifications pour l'interlycee continue. Et même si Akane ne le dira pas, heureusement qu'Oikawa est là pour elle.
Dites moi ce que vous en avez pensé !
:)
1762 mots.
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