Pendant la matinée de cours, il ne s'était rien passé de spécial mais le midi, c'était différent. J'étais tranquille dans ma salle, et comme toujours, il n'y avait personne d'autre. Tout le monde mangeait dehors pour profiter du beau temps. J'étais avec mes écouteurs et je trainais sur mon téléphone. Alors que je venais de finir mon repas, j'ai entendu du bruit vers la porte de la salle. Et j'ai été très déçu de croiser le regard de Lia. Elle était seule, c'était vachement rare. J'ai enlevé un écouteur parce que je savais qu'elle allait me provoquer. Elle m'a regardé avec son air hautain tout en s'approchant de ma table.

Lia : Je suis franchement déçue. J'étais persuadée de ne pas te voir cette semaine.

Moi : Je suis en permanence déçue puisque j'espère chaque jour ne plus te voir.

Lia : Très drôle. Tu ne veux toujours pas changer de lycée alors ?

Moi : Je ne sais pas.

Lia : Tu devrais. C'est le seul moyen pour que je te laisse tranquille et tu le sais.

Moi : Tu peux aussi juste me laisser vivre ma vie. J'ai du mal à comprendre pourquoi t'es autant obsédée par moi.

Lia : Je ne suis pas obsédée par toi ! Je veux simplement ne plus jamais te voir.

Moi : Ferme les yeux, tu me verras plus.

Je me trouvais assez drôle mais il faut croire qu'elle n'aimait pas mon humour. Elle m'a attrapé par le col. Je ne l'ai jamais vu comme ça.

Lia : Ne joue pas au plus maligne avec moi ! Si il faut que je te pousse totalement à bout pour ne plus jamais t'avoir dans mes pattes alors je le ferais !

Là, j'avoue, j'ai paniqué un peu. Elle s'est rarement énervée autant contre moi comme ça. Je n'arrivais même plus à la regarder dans les yeux. J'ai donc dirigé mon regard vers la porte de la salle et... Kindaichi ? Qu'est-ce qu'il fout là ? Il a croisé mon regard et là, j'ai su ce qu'il fallait que je fasse. Si je réussi à le convaincre, alors il pourra convaincre Kunimi. À moi de jouer maintenant.

Moi : Il en faudra plus pour que tu me pousses à bout.

Lia : Ah ouais ? Pourtant tu n'as plus rien Akane.

Moi : Tu te trompes. J'ai encore Oikawa-san et Iwaizumi-san. Eux, ils croient en moi.

Lia : J'ai encore du mal à comprendre pourquoi Oikawa-san t'aide autant. Mais je trouverais un moyen pour qu'il te déteste aussi.

Moi : Tu veux dire, comme t'as fait avec Kunimi et Kindaichi ?

Du coin de l'œil, je vérifiais qu'il était toujours là, et heureusement c'était le cas. Il semblait étonné et il a été encore plus étonné de la suite.

Lia : Exactement. Si j'ai réussi à les convaincre alors je réussirais aussi avec Oikawa-san. Et dès qu'Oikawa-san t'auras tourné le dos, Iwaizumi-san te tournera le dos aussi.

Moi : Alors c'est comme ça que tu t'y es pris. Tu as fait en sorte que Kunimi me déteste et après tu as fait en sorte que Kindaichi suive Kunimi dans sa décision.

Lia : Eh oui. Et ça n'a pas été très dur de les convaincre. Ils détestaient tellement ton frère que j'ai juste eu à manipuler leur haine pour faire en sorte qu'ils te détestent autant que lui.

Moi : Et tu comptes t'y pendre comment avec Oikawa-san ?

Lia : C'est simple. Il parait qu'il a une petite-amie ces derniers temps, je vais lui faire croire que tu as menacé sa copine et que tu fais tout pour qu'elle le quitte par jalousie. Et si ça ne le convainc pas, j'irai voir sa copine pour qu'elle m'aide. Je suis sûre qu'elle sera heureuse de se débarrasser de toi, surtout quand on sait tout le temps que tu passes avec Oikawa-san. Sa copine doit être folle de jalousie, ça sera pas compliqué d'en faire une alliée.

Moi : T'as déjà tout prévu sale garce.

Puis d'un coup, elle m'a giflé. Elle se croit vraiment tout permis sérieux.

Lia : Surveille ton langage.

Moi : De toute façon, tu n'y arriveras pas.

Lia : Pourquoi pas ?

Moi : Ça fait plus de trois ans que je fais tout pour qu'Oikawa-san me déteste et pourtant il serait prêt à tout pour m'aider. Ce mec est un cas désespéré.

Lia : Ne t'en fait pas. Je parviens toujours à mes fins. Je te jure que dans quelques semaines, tu auras changé de lycée petite peste.

Moi : De nous deux, c'est toi la peste, pas moi.

Elle m'a rechoper le col et elle m'a projeté en arrière. Ma tête s'est cognée contre le bord de la fenêtre et ça fait archi mal.

Lia : Prépare-toi, l'enfer t'attend.

Et elle est partie. Kindaichi n'était plus là, je ne sais pas si il est resté jusqu'au bout mais j'espère au moins que ça va suffire pour qu'il me croit. J'ai poussé un immense soupir, parler avec elle me fatigue beaucoup trop à mon goût. Puis, j'ai passé ma main derrière ma tête, je sens que je vais avoir une bosse, j'ai mal. Mais en ramenant ma main devant moi...

Moi : Ah... Je saigne.

Je comprends mieux pourquoi j'ai mal. J'ai remis ma main à l'arrière de ma tête pour empêcher le sang de couler dans mon cou et j'ai essayé de chercher un mouchoir dans mes poches. J'en avais pas. De toute façon, j'ai jamais de mouchoirs quand j'en ai besoin. Mais d'un coup, une main me tendant un mouchoir est apparue dans mon champs de vision. J'ai levé la tête pour voir qui c'était et... Je m'attendais à absolument tout le monde sauf à lui.

Moi : Kunimi ?

Kunimi : Tiens.

Moi : Euh, oui merci.

J'ai pris le mouchoir qu'il me tendait, je me suis essuyée la main puis je l'ai mis à l'arrière de ma tête. Comme quoi, faut toujours se méfier des bords de fenêtre. J'ai ensuite relevé la tête vers Kunimi. Son regard n'était pas empli de mépris comme ces derniers jours, là, il me regardait avec son regard naturel, un regard ennuyé et fatigué. Puis, d'un coup, il s'est retourné, il va de nouveau me laisser seul.

Kunimi : Tu viens ?

Hein ?

Moi : Où ça ?

Kunimi : Bah à l'infirmerie. Tu saignes je te signale.

Si c'est un rêve que personne ne me réveille. J'ai esquissé un petit sourire puis je lai suivi. On est arrivé à l'infirmerie et il est entré avant moi. L'infirmière s'est tournée vers nous et nous a souri.

Infirmière : Que puis-je faire pour vous jeunes gens ?

Kunimi : Elle s'est cognée contre la fenêtre de la salle.

Elle a porté son regard vers moi et m'a invité à la suivre. Elle m'a aidé à arrêter le saignement et elle a désinfecté ma plaie. Pendant qu'elle faisait ça elle m'a demandé comment j'avais pu me cogner contre la fenêtre. Je ne voulais pas dire la vérité alors j'ai improvisé un truc.

Moi : Je me balançais sur ma chaise et j'ai glissé.

Infirmière : Voilà pourquoi on vous dit toujours de ne pas vous balancer sur vos chaises. C'est dangereux.

Moi : Je ferais plus attention la prochaine fois.

Après quelques minutes, elle avait fini. Bon, j'avais toujours mal et j'avais une bosse mais au moins, je ne saignais plus. Kunimi n'était plus dans la petite salle d'attente alors je pensais qu'il était vraiment parti cette fois-ci, mais quand je suis sortie, il était contre le mur, les mains dans les poches. J'allais dire un truc mais il ne m'a pas laissé le temps.

Kunimi : Viens avec moi.

Moi : Où cette fois-ci ?

Kunimi : Viens juste.

Il est bizarre aujourd'hui. Mais bon, je l'ai suivi et il m'a emmené sur le toit du bâtiment. J'ai été étonné de voir qu'il n'y avait personne.

Moi : Pourquoi tu m'as emmené ici ?

Kunimi : On a entendu ta conversation avec Nohara.

C'est le moment de vérité alors.

Moi : J'avais vu Kindaichi mais je ne savais pas que t'étais là aussi.

Kunimi : J'avais oublié un truc dans la salle, c'est pour ça qu'on était là.

Moi : Et donc ? Si t'as tout entendu j'ai rien de plus à rajouter.

Kunimi : J'ai un peu dû mal à croire ce que j'ai entendu. Kindaichi a préféré aller en parler à Oikawa-san, surtout pour lui dire ce que Nohara compte faire. Mais moi, je préfère voir ça avec toi directement.

Moi : Je n'ai rien de plus à dire. Si tu ne me crois toujours pas après ce que t'as entendu alors je ne peux plus rien faire.

Kunimi : Je veux bien accepter le fait que Nohara nous a un peu manipulé pour qu'on te déteste. Je le reconnais, c'est possible. Mais reconnait que ton comportement au collège ne t'as pas aidé.

J'ai baissé les yeux.

Moi : Évidemment que je le reconnais. Je sais que je ne me suis pas comportée comme il le fallait avec toi. Te voir être avec Lia en sachant pertinemment pourquoi elle trainait avec toi me faisait mal. J'étais jalouse et du coup je me suis comportement froidement. Je le sais. Je n'ai jamais dit que ce n'était pas de ma faute si on était plus ensemble, mais toi aussi, reconnait que tu n'as rien fait pour l'empêcher de tout gâcher.

Kunimi : Ouais, je le reconnais.

Moi : Écoute Kunimi, je sais que j'ai été froide avec toi, que je ne te montrais pas la meilleure image de moi-même mais il y a une chose sur laquelle j'ai toujours été sincère, c'est mes sentiments pour toi. Je t'aimais vraiment et c'est même toujours le cas. Et je suis prête à tout pour que tu me laisses une seconde chance.

Kunimi : Tu sais, je n'ai jamais douté de tes sentiments. Après que je tai largué, Kindaichi m'a dit que de toute façon, t'avais pas l'air de tenir à moi. Mais, je sais pas pourquoi, mais je savais qu'il avait tort. Au fond, je pense que c'est moi qui ne t'aimais pas vraiment. Nohara y est peut-être pour quelque chose dans le fond, elle a tout fait pour que je te déteste et elle a réussi. Mais, malgré tout, je ne peux pas modifier ce que je ressens du jour au lendemain.

J'ai pris une grande inspiration et j'ai rassemblé le peu de courage qu'il me restait.

Moi : Dans ce cas, laisse-moi essayer de changer tes sentiments.

Il m'a regardé, intrigué par ma phrase.

Moi : Au collège, je nai pas su te montrer la « vrai moi ». Alors, si tu me laisses une chance, je ferais en sorte que t'apprennes à me connaitre réellement et alors peut-être que je pourrais faire en sorte que tu m'aimes.

Kunimi : Tu crois vraiment que c'est aussi simple que ça ?

Moi : Pourquoi pas ? Je n'ai plus à rien à perdre de toute façon.

Kunimi : Fait comme tu veux.

Moi : Tu verras, je vais y arriver.

Il a haussé les épaules de manière indifférente. Il y a déjà une avancée, il me croit au moins maintenant. Et à présent, le meilleur moyen pour moi de réussir, c'est de passer du temps avec lui. Et pour ça, il faut que je retourne voir Oikawa-san.

Je vais devenir la manager de leur équipe.

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C'est la fin de ce chapitre. Enfin quelque chose d'intéressant qui se passe. L'histoire va enfin pour avancer.

Dites moi ce que vous en avez pensé !

:)

1853 mots.