Chapitre 2
Alt
L'eau n'est pas particulièrement froide. Elle serait même considérée comme franchement bonne par tous les touristes des plages les plus proches ouvertes au public, à San Diego. Dans cette partie de la Californie, le Pacifique présente tous les atouts que les vacanciers recherchent, après tout : le ciel bleu une bonne partie de l'année, du soleil, des grandes plages de sable fin, la frontière mexicaine à quelques kilomètres à peine.
Pourtant, nous ne profitons de rien. Allongés sur le dos depuis des heures, de l'eau jusqu'au menton maintenant que la marée nous a presque rattrapés, nous ne pouvons respirer que grâce à notre capacité à nous redresser, à chaque vague. C'est là que certains se félicitent d'avoir des abdos en béton, tandis que d'autres se maudissent de ne pas les avoir fait travailler un peu plus.
Aux bruits à moitié étranglés sur ma gauche, je sais que certains des hommes couchés à côté de moi n'en ont plus pour longtemps : les vagues, de plus en plus hautes, recouvrent le visage de ceux incapables de contracter leurs muscles suffisamment pour extraire la tête au-dessus de la surface.
Au-dessus de nous, le ciel s'est obscurci : la nuit ne va pas tarder à tomber. Personnellement, ça ne me dérange pas. J'aime le calme du soir et la beauté des étoiles dans l'étendue sombre. C'est relaxant. Mais je sais aussi que pour certains, au contraire, c'est synonyme de stress. L'obscurité apporte un caractère oppressant à l'exercice, surtout pour ceux qui commencent à paniquer sévèrement de manquer de se noyer à chaque passage d'une vague.
Je ne sais pas quelle heure il peut être, mais je devine que tout ce cirque ne durera plus des plombes. On y est depuis le début de l'après-midi et la situation devient critique pour certains.
Un glouglou assez préoccupant survient un peu plus loin, tandis que des toux violentes retentissent dans le silence, jusque-là entrecoupé du seul bruit des flots qui s'échouent sur le sable et du clapotis de l'écume.
Ici, pas de maillots de bain, pas de bouées, de lunettes protectrices ou de crème solaire : c'est en treillis, rangers aux pieds, que nous pataugeons.
D'un coup, un cri effrayé s'élève puis une silhouette se redresse ; le type fait trois pas, tombe à quatre pattes dans les grains de silice et vomit ses tripes. Un savant mélange de la merde servie à la cantine à midi et des litres d'eau de mer qu'il a absorbée par tous les orifices. C'est violent mais je m'en désintéresse. Je n'irai pas vérifier s'il va bien.
D'une, ce n'est pas mon rôle. Je ne suis pas leur nounou. Ici, personne n'en a : c'est marche ou crève. De deux, un des types chargés de veiller sur les recrues est déjà penché sur lui. Oh, pas pour le materner non plus, mais pour noter son nom et son matricule.
Rien de glorieux pour mon gars : il est le premier à avoir flanché. Pas bon pour son dossier, pas bon du tout.
Devenir un SEAL est difficile, compliqué, presque impossible : 80 à 90% des mecs qui sont allongés dans l'eau avec moi, ou en train de passer d'autres épreuves avec les gars de mon groupe comme superviseurs vont échouer. Et quelque part, c'est juste normal : être un SEAL, ça se mérite. C'est un honneur, une sorte de petit miracle pour les bienheureux qui réussiront les tests.
Tirer, se déplacer, communiquer, devenir un spécialiste, voilà ce qu'on attend d'un membre de ce commando d'élite. Chacun des gars qui sera retenu fera partie de l'élite, ni plus ni moins.
La formation de 6 mois, le BUD, n'a qu'à peine commencé, mais ce soir, certains seront déjà sur le départ. Comme celui-ci, qui se relève avec difficulté après avoir rendu son estomac tout entier.
Les autres s'accrochent, mais au fur et à mesure des minutes qui suivent, je les sens décrocher, comme si le mec avait signé le top départ pour renoncer. Un à un, ils se redressent, comme si l'abandon était une possibilité. Et d'un coup, la colère éclate dans mon esprit.
— Le prochain qui ose se relever aura affaire à moi ! hurlé-je, en postillonnant de rage. Si vous êtes ici, c'est pour devenir un SEAL, putain ! Vous postulez pour être l'élite ! Les meilleurs des meilleurs au monde !
J'ai mal au abdos à force de les contracter ; bien qu'elle soit plutôt chaude dans cette partie du monde, l'eau du Pacifique engourdit mes membres, que la position statique rend ankylosés. Nos fringues détrempés n'aident pas non plus à garder notre température interne au beau fixe. Je serre les dents, avale quelques goulées, mais contracte les muscles, encore et encore.
En situation réelle, abandonner signifie accepter de mourir. Et ça, c'est hors de question. Sauf que un à un, les gars finissent par renoncer et qu'il ne reste plus qu'un seul gars dans l'eau, à environ deux mètres de moi. Il fait désormais nuit noire et le vent qui vient de se lever ne fait que renforcer la sensation de froid qui s'insinue dans mes cheveux et sur mon visage.
— Exercice terminé ! gueulé-je. Andrews ! Epreuve remportée, bravo.
Le type se redresse avec lenteur, les yeux rivés vers moi, comme s'il n'y croyait pas. Pourtant, je l'imite et me remets sur mes jambes, bien que je les sente à peine. Le jeune pousse un soupir, se retourne à quatre pattes et dans un soubresaut, rend à son tour des litres d'eau salée.
Devant nous, tous les autres, assis dans le sable, les fringues trempées, tremblants de froid dans le vent, baissent la tête. Ce soir, aucun n'osera se moquer de lui. Ils ont tous flanché, là où il a tenu jusqu'au bout.
Il n'est pas plus grand, plus musclé ou plus en forme que certains autres. Non, il a surtout décidé d'y arriver. Le mental, ça fait souvent toute la différence, entre ces types qui ont tous une condition physique exceptionnelle. Sélectionnés parmi les meilleurs des soldats de l'armée américaine, ils viennent de tous les corps : navy, terre, air force. Ne deviendront SEAL que les plus aptes.
Je balaie des yeux les quinze gars qu'on m'a refilés ce matin et pousse un soupir las. Putain, y en pas des masses à récupérer, parmi eux. Mon regard tombe sur Botticelli, un de mes coéquipiers, qui se tient, debout, en bord de plage, les bras croisés, l'air hagard et la mine fermée.
Lorsqu'il me rejoint et baisse la tête vers mon groupe, aucun sentiment ne transparaît, mais je sais qu'il a la même idée que moi : ils sont nuls.
— Alors ? Quelque chose à en tirer ?
J'arque un sourcil désabusé, avant de tous les regarder un par un.
— Un seul, murmuré-je. Andrews a tenu le coup.
Botticelli le dévisage, hoche la tête d'un air entendu, puis revient vers moi, en attente de la suite. Honnêtement, j'en ai ras le cul de ces mecs et la seule envie que j'ai, à cet instant, c'est d'aller prendre une douche chaude et me changer.
— Tous aux douches ! hurlé-je.
Ce que je ne leur avoue pas, c'est que c'est loin d'être terminé, pour eux. S'ils croient pouvoir dormir cette nuit, ils se fourrent le doigt dans l'œil. Botticelli va prendre le relais et les emmener en pleine mer, vers trois heures du matin. Nager sans lumière et rejoindre un bateau à près de deux kilomètres, équipement sur le dos, voilà qui devrait entériner quelques décisions de quitter la formation.
Les gars se mettent à courir en file indienne et mon regard les suit jusqu'à ce qu'ils disparaissent au coin du premier baraquement.
— Putain, grogné-je quand ils sont hors de vue. Ils m'épuisent, ces jeunes cons. J'suis trop vieux, pour tout ça.
Botticelli se marre et me balance un sourire entendu.
— Dis pas de conneries, s'amuse-t-il. T'es le meilleur d'entre nous, Alt.
— Plus pour longtemps, grincé-je. Si ma vue baisse, faudra vous trouver une autre sniper pour l'équipe.
Mon camarade éclate de rire, me faisant lever les yeux au ciel. Pourtant, j'ai raison : je suis le plus vieux membre de la SEAL Team 9, la plus connue et la plus douée des équipes depuis leur création, dans les années soixante-dix. La plus secrète aussi.
J'ai trente-neuf ans et j'exerce dans le groupe depuis près de dix ans. Un record et je sais que j'atteins la limite d'âge. Tout ce que j'espère, c'est que mon remplaçant n'est pas dans l'équipe de bras cassés qu'on nous a filés pour ces prochains six mois ou la défense nationale a de sérieux soucis à se faire.
— Tout est une question de mental, me contredit Botticelli.
— Dis ça à mes rétines, grogné-je. Si je tire à côté de la cible, ça risque d'être mal vu par la hiérarchie.
— Personne ne tire aussi bien que toi, et tu le sais parfaitement.
— Pour l'instant.
Il n'ajoute rien, conscient que j'ai raison. Mes yeux s'évadent vers l'océan, plongé désormais dans le noir, puis dévient vers les lumières de la base militaire de Coronado. Je n'ai qu'une seule envie, à cet instant : m'en barrer, rentrer chez moi et pioncer. C'est définitivement le signe que je vieillis.
— J'vais prendre une douche et je me casse, annoncé-je à mon collègue.
— Barnes veut nous voir, avant qu'on rentre.
Notre chef a bien choisi son moment, tiens, pour vouloir rassembler tout le monde ! Je souffle d'exaspération, mais ne pipe mot. C'est lui qui donne les ordres et nous sommes là pour obéir.
— Tu sais ce qu'il nous veut ?
— Non. On revient de mission, ça m'étonnerait qu'on y retourne de suite. Ça doit être autre chose.
J'acquiesce et sans chercher plus avant, me rend jusqu'aux douches des officiers. Le temps de me déshabiller, de me glisser sous l'eau chaude, d'enfiler des habits propres, et je sors en moins d'un quart d'heure.
Le bâtiment qui regroupe nos activités, au nord de la base, est vite rejoint et c'est le dernier que j'entre dans la salle de réunion. Les autres sont tous déjà là, mais beaucoup ne travaillaient pas, aujourd'hui. J'étais le seul avec les postulants, je crois.
Barnes, lui, me regarde entrer avec le regard vide d'un poisson mort ; on s'est déjà pris le chou hier et je sens que la pilule n'est pas encore passée. Encore un signe que je me fais vieux : je supporte de moins en moins les ordres.
— Ah, Alt ! Alors, ces recrues ?
J'amorce une grimace, qui arrache un rire à chacun de mes onze camarades. La fine fleur de l'armée américaine se trouve dans la même pièce : snipers, nageurs, démineurs, scientifiques, artificiers... chacun de nous a sa spécificité, bien que nous excellions dans chacune des catégories. Nous sommes polyvalents. Une nécessité.
— Juste bons pour de la chair à canon, maugréé-je entre les dents.
Les autres se marrent, mais on en reparlera demain, quand ils les auront entre les mains. Ils riront moins.
— Bien, débute Barnes d'une voix forte. J'ai une mission pour l'un d'entre vous.
Le mot fait réagir les gars : leurs yeux s'allument, leurs corps se redressent et leurs cœurs loupent sans doute un battement, comme le mien. L'envie fait irruption dans leurs iris, avides d'adrénaline. C'est notre raison de vivre, notre carburant. Et à cet instant, chacun d'entre nous ne vit plus que pour la promesse d'une mission à réaliser.
Nos iris suivent chaque geste de Barnes, et quand il se penche sur son bureau, se retourne et brandit douze cure-dents dans sa main droite, je fronce les sourcils. Et je ne suis pas le seul : tous mes camarades m'imitent.
— Je n'avais pas envie de choisir, ou que vous vous battiez pour ce boulot, annonce-t-il. Alors je me suis dit que vous alliez tirer à la courte paille.
La méthode me fait tiquer. Les autres se dandinent, décontenancés également. Mais aucun de nous ne dira rien. Nous obéissons, toujours, même si ma propension à contredire les ordres a tendance à augmenter, ces temps-ci.
Tous en même temps, nous choisissons un bâtonnet, puis, comme un seul homme, tendons la main pour dévoiler notre choix. Des énervements fusent, des cris d'indignation s'élèvent, mais moi, je jubile : j'ai le plus petit.
— Alt, hein ? se marre soudain Barnes. Merde, si j'avais voulu le faire exprès, je n'aurais pas pu faire mieux. Le hasard peut être un bâtard, hein, parfois ?
Je hausse un sourcil, soudain soucieux : que veut-il dire par là ? Son sourire idiot me donne envie de le frapper mais je me tais, dans l'attente de la suite.
— Félicitations, Alt ! Tu vas être notre nouvel agent de liaison !
— Liaison ? Avec qui ?
Le silence se fait et les gars sont sans doute comme moi, en train de se demander dans quel pays je vais être envoyé, et surtout avec qui je vais devoir prendre contact. Mille destinations me viennent aussitôt en tête, des plus exotiques aux plus arides, des plus chaudes au plus glaciales. Je suis capable d'évoluer partout, de toute façon, sous n'importe quels latitudes, températures ou reliefs. Peu importe : j'ai gagné le gros lot. Un voyage seul, même si c'est assez inhabituel. Ce doit être un truc simple et sans danger, mais dont la discrétion doit être impérative. Un boulot pour un SEAL, quoi.
— Avec des gamins.
Le bourdonnement de vol d'une mouche emplit la pièce, comme si elle n'était pas pleine de treize types grands comme des armoires à glace. Je cligne des yeux, pas certain d'avoir bien entendu. Ils semblerait qu'il n'y ait pas que ma vue qui baisse, à l'aube de mes quarante ans.
— Pardon ?
Ma question le fait redoubler d'euphorie, tandis qu'il pose ses fesses contre son bureau.
— Le ministère des armées lance une grande campagne de publicité pour l'armée ! La cible ? Les écoles. Alt, tu vas donc être notre agent de propagande auprès des mômes.
Je n'ai toujours pas bougé, même si j'entends des rires étouffés autour de moi.
— C'est une blague ?
— Absolument pas. Messieurs, je vous remercie, vous pouvez y aller. Je vais m'entretenir seul à seul avec Alt, pour lui expliquer sa mission. A lundi.
Les gars quittent la pièce et je n'ai qu'une envie, c'est de les suivre.
Sauf que quand je me retrouve seul avec Barnes, je comprends que ça n'a vraiment rien d'une plaisanterie.
— C'est quoi, ces conneries ? grincé-je.
— Je n'y peux rien, Alt, proteste-t-il. C'est une demande qui vient d'en haut. Tiens, voici ton ordre de mission.
Mes yeux se baissent sur le document, qui a tout d'officiel, comme une vraie mission. Sauf que bordel, ça n'en est pas une !
— Tout est noté, reprend-il en me désignant le dossier.
— C'est n'importe quoi ! Qu'ils prennent des gars de l'armée de terre ou de l'air ou...
— C'est le cas ! me coupe-t-il. Tous les corps sont concernés.
— Mais on est censés rester secrets ! Je ne peux pas me présenter au public !
Barnes sourit, et ça ne me dit rien qui vaille.
— C'est vrai, j'ai soulevé le point à l'Etat Major. Ils ont rétorqué que tu pouvais faire ça cagoulé. Que ça apporterait un peu plus de mystère à l'aura déjà exceptionnelle des SEAL.
Bordel de merde, mais ils sont tarés, au Pentagone ?
— C'est n'importe quoi, répété-je. Et qu'est-ce que je suis censé faire ?
— Une correspondance avec des gosses de...
Il cesse sa phrase, pour fouiller dans ses papiers, avant d'en brandir une feuille.
— ...du Vermont. Un bled paumé du nom de... Sweetbridge. Tu connais ?
Qui connaît ce trou à l'autre bout du pays, sérieux ? Je n'ai jamais mis les pieds dans cet Etat ! Je lève les yeux au ciel, en me demandant qu'est-ce que j'ai bien pu faire de mal pour écoper d'une merdouille pareille.
— Tu veux que j'écrive à des gamins de quoi ? dix ans ?
— Sept, me corrige-t-il. Pas seulement écrire, mais aussi quelques visios, des vidéos... Bref, tout ce que tu jugeras nécessaire pour montrer les SEAL sous leur meilleur jour.
Je souffle, excédé.
— Pourquoi ? grogné-je. Pourquoi ils veulent faire ça ?
— Susciter des vocations ? Redorer le blason après le scandale de Guantanamo ? Qu'est-ce que j'en sais ? Tu te doutes bien que j'ai essayé de parlementer, en sortant les mêmes arguments que toi. Mais rien à faire. Si ça peut te rassurer, ils font ça sur tout le territoire, avec plusieurs centaines de classes.
Ça me fait une belle jambe, tiens !
— On peut peut-être...
— Rien du tout, me coupe mon supérieur. C'est acté, signé, et tu es désormais engagé. Et maintenant, tu m'excuseras, mais je vais rentrer chez moi. C'est le week-end, Alt, fais pareil.
Et il me plante là, sans un regard en arrière.
Eh merde. Je déteste quand nous sommes à la base. Je hais ces semaines à la maison. Je ne vis que lorsque nous sommes déployés, aux quatre coins du monde. Ces mois qui séparent deux missions, je les hais, parce que j'ai l'impression de ne servir à rien.
J'ai trente-neuf ans, dont vingt au service de ma nation. Dix ans que je suis un SEAL. Quand j'ai été engagé dans la Team 9, c'est un rêve de gosse que je réalisais. Je vis SEAL, je dors SEAL, je respire SEAL. Et c'est pareil pour chacun d'entre nous.
Qu'est-ce que je vais faire, pendant les prochaines semaines ? M'occuper des recrues, OK, ça, ça occupera mes journées. Mais quand le boulot se termine, bordel, les soirées sont longues, et je n'aime pas ça.
La télé me fait chier, je n'ai aucun hobby en dehors de l'armée. Même pour mon jardin, j'ai embauché quelqu'un. Tondre la pelouse me laisse indifférent.
C'est con, sachant qu'avec mon joli salaire, je me suis payé une belle villa en dehors de la ville. Une maison bien trop grande pour un célibataire, je m'en rends compte.
Je souffle un coup, attrape mes clés dans la poche de ma veste, et rejoins ma voiture sur le parking du personnel. Un joli modèle sport, atrocement cher, que j'ai adoré choisir en concession, et qui finalement ne me sert que peu.
A peine le contact mis que je sors de la base, sous le regard envieux des gars de planton devant la grille. Je pourrais m'en trouver fier, mais en fin de compte, je m'en fous, finalement. Bordel, est-ce que je suis en train de faire une dépression, ou quoi ?
Non, la vérité, c'est que j'ai besoin de bouger. Juste ça. Une jolie mission pleine d'adrénaline, un déploiement, un exercice en pleine jungle, voilà ce qu'il me faut. A la place ? Me voilà en train de longer la plage, sur une avenue blindée de voitures de luxe aussi ridicules que la mienne.
Sauf que quand je parviens chez moi, la réalité me prend de plein fouet. Maison plongée dans le noir, pièces vides et même pas un animal pour m'accueillir. Putain !
Aller en boîte ? Merde, j'ai même pas envie.
Alors je commande chinois, m'installe sur mon canapé, et enchaîne les saisons d'une série Netflix dont je ne connais même pas le nom, en essayant d'oublier que lundi, je retrouverai mes aspirants SEAL complètement nuls.
Et surtout, je m'interdis de penser à ces gosses à qui je suis censé causer... Avec un peu de chance, si personne ne revient sur le sujet, le chef oubliera ?
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