🏵️ chapitre 29

Le moment était venu pour Chan de repartir à Santa Cruz afin de se rapprocher de l'aéroport. Debout face au miroir de la salle de bain, il scrutait son reflet avec une attention toute particulière. Le soleil avait fait son œuvre, donnant à sa peau une jolie teinte hâlée mouchetée de taches plus sombres. Ses cheveux ondulaient davantage lorsqu'ils étaient en contact avec l'air salé du bord de mer, et ils avaient poussé à une vitesse folle. Ses parents lui diraient sans doute de les couper à peine aurait-il posé le pied sur le sol coréen. Il esquissa un mince sourire dénué de bonheur. Il n'avait aucune hâte de monter dans l'avion pour faire le chemin inverse. Il avait envie de rester là, dans cette maison si rassurante, où il se sentait accepté tel qu'il était.

Le départ était imminent et pourtant, il n'arrivait pas à quitter cette pièce pour affronter la réalité. Il ferma les yeux et prit une grande inspiration. Ses affaires étaient prêtes, Minho les avait déjà apportées dans le van et il était allé faire le plein pour pouvoir reprendre la route. Il tenait à accompagner Chan jusqu'au bout. Enfin, presque. Il lui avait dit être incapable de l'accompagner à l'aéroport, c'était au-dessus de ses forces. Mais il comptait au moins passer encore un peu de temps avec lui. Chan avait eu Felix au téléphone, puis son oncle, et ce dernier lui avait proposé de passer la soirée avec Minho chez eux. Tout le monde avait envie de rencontrer celui pour qui Chan était parti durant ces quelques jours.

Des petits coups contre la porte retentirent, il sursauta.

— T'es prêt ?

La voix de Minho était basse et empreinte d'une certaine tristesse. Chan rouvrit les yeux et se regarda une dernière fois dans le miroir.

— Oui, j'arrive.

Son cœur se serra à l'idée de quitter cet endroit si reposant qu'il considérait presque comme un refuge. Il s'était senti si bien ici, chez les parents de Minho, des gens peut-être un peu étranges parfois, mais tellement gentils et abordables. Il se mordit la lèvre inférieure pour ne pas pleurer, mais les larmes qui perlaient aux coins de ses yeux se faisaient de plus en plus menaçantes. Il les essuya d'un revers de la main et renifla. Il prit une dernière inspiration et s'efforça de dissimuler l'émotion qui l'envahissait. Il ne pouvait pas craquer maintenant. Il sortit de la salle de bain, Minho l'attendait près de la porte, les clés du van à la main. Leurs regards se croisèrent et une étincelle complice passa entre eux. Ils avaient tissé des liens forts en si peu de temps, une connexion qui allait bien au-delà des mots.

— On y va ? demanda Chan.

Minho acquiesça en silence, un mélange de souffrance et d'affection se lisant sur son visage. Ils descendirent ensemble les escaliers et, dans le hall, les parents de Minho les attendaient. Madame Lee s'empressa de serrer Chan dans ses bras. Il fut pris de court par ce geste, mais se laissa rapidement aller pour la serrer à son tour. Cette femme avait été adorable avec lui, elle lui avait longuement parlé, toujours d'une voix empreinte de douceur et de bienveillance. Elle n'était pas avare de compliments et de conseils, avait toujours un mot gentil à son égard. Et puis, elle lui avait maintes fois répété qu'elle était heureuse que Minho l'ait trouvé. C'était comme si elle savait que Chan avait sauvé son fils, et elle lui en était reconnaissante.

— Tu vas nous manquer, dit-elle en lui caressant le dos.

— Vous allez tous me manquer aussi.

Elle finit par le lâcher, un sourire radieux étirant ses lèvres, mais les yeux embués de larmes. Elle les estompa comme elle put, mais elles ne cessaient de couler.

— J'avais promis à Minho de ne pas pleurer, râla-t-elle. Désolée mon grand.

Elle attrapa la main de son fils et leva le regard dans sa direction. Le père de Minho tendit une main à Chan, il la lui saisit pour la serrer avec entrain.

— Merci beaucoup de m'avoir accueilli chez vous. Je… je suis vraiment content d'avoir pu faire votre connaissance.

— Merci de nous avoir ramené notre fils.

Chan afficha un petit sourire timide et s'inclina légèrement. Ils savaient, et ça lui brisait encore plus le cœur. Ils avaient tant dû souffrir de son absence. Ils avaient dû avoir peur, chaque jour qui passait, chaque mois, chaque année de plus sans voir Minho revenir. Il aurait aimé rester plus longtemps pour voir cette famille unie, mais il ne pouvait pas.

— On devrait vraiment prendre la route, intervint Minho.

Chan hocha la tête et après d'autres au revoir larmoyants, ils sortirent de la maison et se dirigèrent vers le van garé dans l'allée. Chan observa une dernière fois la bâtisse, puis salua les parents de Minho d'un signe de la main. Ils montèrent dans le véhicule, le cœur et l'esprit lourds de souvenirs heureux. Ils auraient aimé que cette aventure se prolonge indéfiniment, que le temps s'arrête et qu'il puisse rester là. Le destin leur avait permis de se rencontrer, mais il avait aussi le pouvoir de les séparer. Ce trajet était le dernier qu'ils allaient passer ensemble, l'un à côté de l'autre. Et Chan voulait profiter de chaque seconde qui leur restait. Il pouvait contempler le paysage qui défilait s'il en avait envie, mais il préférait observer son petit ami afin de graver chacun de ses traits dans sa mémoire. Il voulait ne jamais oublier ce jeune homme qu'il aimait tant.

Le trajet sembla moins long qu'ils ne l'avaient imaginé. Le silence avait rapidement cédé sa place à des discussions animées et des rires. Minho et Chan s'étaient remémoré quelques souvenirs agréables, leur rencontre, leur première nuit dans le van, leur première nuit d'amour — même s'ils ignoraient à cet instant que leur histoire prendrait cette tournure. Ils s'étaient échangés des regards amoureux, des mots tendres qui les faisaient rougir. La nuit tomba lorsqu'ils arrivèrent aux abords de Santa Cruz. Le cœur battant à tout rompre, Chan indiqua quelle direction prendre pour arriver chez son oncle, Minho avait déjà oublié dans quelle rue sa famille et lui vivaient. Il voyageait tant qu'il lui était impossible de se souvenir de tout. Ils arrivèrent à proximité du bâtiment, Minho se gara et ils se lancèrent un regard entendu avant de sortir du véhicule.

Chan claqua la portière derrière lui et déglutit. Il était de retour après des jours de voyage, des jours intenses qu'il n'était pas prêt d'oublier. Il récupéra son sac à l'arrière du van et d'un pas décidé, ils se dirigèrent vers le petit restaurant de raviolis au rez-de-chaussée. Par la baie vitrée, Chan remarqua sa tante s'affairer en salle pour servir les quelques clients, puis Felix un peu plus loin. Les yeux de ce dernier s'écarquillèrent et un immense sourire fleurit sur son visage. Il se précipita entre les tables et sortit du restaurant pour se jeter dans les bras de son cousin. Chan l'enlaça de toutes ses forces, sans pouvoir se retenir de rire tant il était heureux de le revoir.

— Putain, tu m'as trop manqué ! s'exclama Felix.

Ils se détachèrent l'un de l'autre et Felix porta son attention vers Minho. Il lui déclara un sourire solaire.

— Merci de me l'avoir ramené en un seul morceau.

— Hm, je t'avais dit que je m'en occuperais correctement.

Felix se retourna vers son cousin et le scruta des pieds à la tête, des étoiles pleins les yeux.

— T'es canon, dit-il. Ça te réussi d'être gay.

Chan éclata de rire et poussa légèrement Felix.

— Arrête de dire des conneries ! Puis aux dernières nouvelles, tu fricotais avec ton bel italien. C'est quoi son prénom déjà…

— Dario. Et on fricote plus.

— Oh…

Chan grimaça, le nez retroussé et une moue déformant ses lèvres. Il n'avait pas l'intention d'étaler son bonheur face à son cousin si ce dernier avait vécu une déception sentimentale. Felix soupira et pinça ses lèvres entre elles avant de relever la tête, la mine resplendissante et les pommettes rouges. Chan fronça les sourcils.

— On est ensemble, avoua-t-il.

Minho pouffa de rire tandis que son petit ami se réjouissait pour son cousin.

— C'était sûr qu'il y avait anguille sous roche, dit-il. Je l'ai vu tout de suite.

— Et tu as vu quoi ? demanda Chan.

— Que Dario voulait se le faire.

Felix avala bruyamment sa salive et reprit un air plus sérieux, sans doute ne voulait-il pas montrer que tout ceci l'embarrassait un peu.

— Bon, on va pas rester plantés là, si on allait dans le resto ? Maman à préparé tellement de mandus pour ce soir, je pense qu'on va avoir besoin d'aide pour les finir. Et vous devez avoir la dalle.

Chan acquiesça et ils entrèrent dans la grande salle. Ils furent accueillis par sa tante et elle leur proposa de s'installer dans un coin tranquille. Felix alla leur chercher de quoi manger et boire, et ils purent reprendre des forces après le long trajet qu'ils venaient de faire. Ils étaient affamés mais épuisés également. Cependant, ils n'avaient pas hâte d'aller se coucher. Cela signifiait que lorsqu'ils se réveilleraient, ils devraient se quitter. Et ils voulaient repousser ce moment. Chan voulait braver cette fatigue qui venait l'assaillir pour passer le temps qu'il lui restait en Californie avec Minho.

Son oncle et ses cousines se joignirent finalement à eux. Les clients partirent, Felix et sa mère vinrent eux aussi s'asseoir à leur table. Ils passèrent la soirée à rire, à se raconter des anecdotes et à savourer les délicieux mandus préparés par la tante de Chan. La chaleur familiale qui régnait dans ce petit restaurant les enveloppait et leur donna un sentiment agréable de sécurité et de réconfort. Chan était reconnaissant envers sa famille d'avoir ouvert leur porte à Minho et d'avoir accepté leur relation sans jugement.

Alors que la nuit avançait, les bâillements se faisaient de plus en plus fréquents et la fatigue commençait à prendre le dessus. Mais personne ne voulait se séparer. Ils savaient que le moment de dire au revoir approchait à grands pas. Chan allait partir demain, quitter Santa Cruz, sa famille, son petit ami. Et c'était encore difficile à encaisser. Jaehwan regarda sa montre et soupira.

— Je crois qu'il est temps pour nous d'aller nous coucher, déclara-t-il. On a tous besoin de repos.

Chan acquiesça, mais son regard se tourna vers Minho avec une lueur d'appréhension.

— Je peux rester avec toi ? demanda-t-il timidement. Je veux qu'on passe encore un peu de temps ensemble. Et puis, on pourrait dormir dans ton van ?

— Ton cousin est d'accord ?

Chan se tourna vers Felix, comme pour lui demander l'autorisation, et ce dernier acquiesça. Jamais il n'aurait refusé, il le savait, mais il voulait s'en assurer. Minho sourit tendrement et posa la main sur celle de Chan.

— J'imagine qu'on peut rester un peu plus longtemps ensemble alors.

— Prenez votre temps, dit Felix.

Ils échangèrent des salutations chaleureuses avec Felix et sa famille, puis quittèrent le restaurant main dans la main. La brise nocturne caressait doucement leurs visages alors qu'ils marchaient côte à côte dans les rues endormies de Santa Cruz. Ils finirent par atteindre la plage où le bruit apaisant des vagues se mêlait au clair de lune. Ils s'assirent sur le sable, leurs doigts entrelacés, et ils regardèrent les étoiles scintiller dans le ciel obscur. Chan posa la tête sur l'épaule de Minho et ferma les yeux. Il voulait profiter de cette proximité tant qu'il le pouvait. Les vagues s'échouaient doucement sur le rivage en une mélodie apaisante qui les enveloppait.

— J'veux pas partir, murmura Chan d'une voix empreinte de tristesse.

Minho resserra son étreinte autour de son compagnon pour le réconforter silencieusement. Chan laissa échapper un soupir, sentant les larmes monter.

— Je t'aime, Minho. Je ne veux pas te perdre.

Les paroles de Chan se perdirent dans le murmure du vent, mais Minho les entendit parfaitement. Il embrassa doucement le front de son petit ami.

— Je t'aime aussi, Chan. Et peu importe la distance qui nous sépare, on sait qu'on s'aimera. Et puis, on trouvera un moyen de rester en contact.

— Je pourrai jamais t'oublier.

— Évidemment que tu pourras jamais m'oublier ! lança Minho.

Ils rirent en chœur avant de se blottir l'un contre l'autre dans l'obscurité. Ils s'accrochèrent à chaque instant de bonheur qu'ils pouvaient partager.

— Moi non plus je pourrai jamais t'oublier. On oublie pas son premier amour comme ça.

Chan se redressa, les yeux ronds comme des billes. Il resta abasourdi quand il entendit Minho renifler et qu'il chercha à se lover davantage dans ses bras.

— Fais-moi un câlin au lieu de rester comme ça, dit-il. J'en ai besoin.

Chan sentait la fatigue le gagner, ses paupières devenaient lourdes, mais il étreignit Minho. Il souhaitait prolonger cette soirée autant que possible. Pourtant, le temps était impitoyable, et il était inévitable que la nuit finisse par laisser place au petit matin.

***

Le soleil se leva doucement, peignant le ciel d'une palette de couleurs éclatantes au-dessus de Santa Cruz. Chan ouvrit les yeux, encore ensommeillé, et se frotta les paupières. Alors qu'il prenait peu à peu conscience de son environnement, il sentit une présence chaleureuse près de lui. Il tourna légèrement la tête et un sourire éclaira son visage lorsqu'il vit Minho profondément endormi à ses côtés.

La nuit précédente avait été une explosion d'émotions et de passion. Les deux jeunes hommes s'étaient laissés emporter par leur désir, ils s'étaient abandonnés l'un à l'autre dans l'intimité du van. Maintenant, Chan se réveillait avec son petit ami dans les bras, les souvenirs de cette nuit ne cessaient d'assaillir son esprit. Il caressa doucement les cheveux de Minho, émerveillé par la beauté paisible qui émanait de lui. Mais il savait que le temps leur était compté. Il devait prendre l'avion dans quelques heures pour rentrer à Séoul, en Corée. L'idée de se séparer de celui qu'il aimait le plongeait dans une mer d'émotions contradictoires.

Le cœur lourd, il resserra son étreinte autour de Minho. Il ne voulait pas laisser la réalité l'envahir. Il voulait savourer chaque instant précieux avec lui avant que le destin ne les sépare. Ils restèrent ainsi, blottis l'un contre l'autre, profitant de ce moment d'intimité et de complicité. Finalement, Minho se réveilla, clignant des yeux pour s'adapter à la lumière du jour qui inondait le van. Son regard se posa sur son compagnon et un sourire timide se dessina sur ses lèvres. Il s'étira paresseusement et chercha à se blottir encore plus contre Chan.

— C'est déjà l'heure de partir ? demanda-t-il d'une petite voix.

En silence, Chan hocha la tête, le regard empli de tristesse et de désespoir. Il savait que ces mots marquaient le début de la fin, qu'ils devraient se séparer dans quelques minutes. Les bras de Minho l'entourèrent. Ils se serrèrent l'un contre l'autre, comme si cette étreinte pouvait suspendre le temps et empêcher cette séparation imminente. Les larmes commencèrent à perler aux coins des yeux de Chan, trahissant la douleur qu'il ressentait à l'idée de quitter son petit ami.

— J'veux pas partir… marmonna-t-il.

Minho caressa doucement ses cheveux et lui dit d'une voix emplie d'émotion :

— Je sais, Chan. Moi non plus, j'veux pas te laisser partir. Mais j'peux pas te retenir ici. Ta vie est à Séoul, et je ne peux pas te priver de ça.

Chan prit une profonde inspiration, tentant de réprimer les sanglots qui menaçaient de l'étrangler. Il n'avait pas besoin de beaucoup réfléchir pour en arriver à la conclusion que sa vie à Séoul ne valait rien à côté de celle qu'il pouvait avoir avec Minho.

— Je vais aller chercher mes affaires chez mon oncle, dit Chan en se levant avec réticence.

— Ok, je t'attends dehors.

Minho lui donna un doux baiser sur le front avant qu'il ne quitte le van. La fraîcheur de l'air matinal le saisit aussitôt qu'il fut à l'extérieur. Il aurait préféré rester dans les bras de son petit ami, et même la météo semblait ne pas vouloir les séparer. Il faisait si beau et chaud la veille mais là, le temps s'était assombri et présageait une averse ou un orage. La brise légère souleva ses cheveux ondulés alors qu'il marchait d'un pas lourd vers la maison de son oncle. Quand il sonna, Felix était déjà en train d'attendre sur le pas de la porte. En voyant l'expression sombre sur le visage de Chan, il sut immédiatement que quelque chose n'allait pas.

Ils montèrent au premier étage pour y retrouver le reste de la famille. Sa tante lui proposa un café qu'il accepta sans hésiter, mais toujours en pensant à Minho qui l'attendait en bas. Ses cousines restèrent un moment pour prendre leur petit déjeuner, mais elles repartirent dans le salon en attendant le départ de Chan. L'ambiance était lourde et oppressante.

— Tu as l'air ailleurs, fit remarquer Jaehwan en posant une main sur l'épaule de son neveu.

Chan soupira et reposa sa tasse. Il hésita un instant, mais il savait qu'il pouvait faire confiance à son oncle et à sa tante. Ils avaient accepté sa relation avec Minho, alors ils pouvaient parfaitement comprendre ce qu'il ressentait. Il décida de se confier.

— J'suis tiraillé. Je veux pas partir mais… est-ce que j'ai le choix ?

Felix prit place à côté de lui et fronça les sourcils, il comprenait sa peine.

— T'es vraiment tombé amoureux de lui ? demanda-t-il.

Chan esquissa un mince sourire tout en acquiesçant. Il ne pouvait pas nier l'évidence. Il était fou amoureux de Minho, et il ne savait pas comment ce jeune homme avait réussi à lui faire tourner la tête en si peu de temps. Il n'avait jamais ressenti une telle attirance pour une personne du même sexe, mais là c'était même au-delà d'un désir physique. Il l'aimait pour tout ce qui le composait. Il l'aimait d'un amour pur et sincère.

— Qu'est-ce que je dois faire ?

— C'est à toi et toi seul de décider, déclara Jaehwan.

— Mais mes parents…

Il marqua une pause et déglutit. Il savait pertinemment que s'il restait en Californie, ses parents seraient furieux. Ils perdraient leur petit trophée, celui dont ils aimaient vanter les réussites. Et s'ils savaient qu'il restait pour un jeune homme, ils feraient sans doute une syncope. Mais en même temps, il ne pouvait pas enterrer son propre bonheur pour le leur qui s'avérait uniquement basé sur les succès de leur enfant.

— Chan, c'est ta vie. C'est à toi d'en être maître.

— Et si je me trompe ?

— C'est pas grave de se tromper, c'est comme ça qu'on apprend, ça fait partie de la vie.

Il hocha la tête. Il ne savait même pas pourquoi il doutait d'un seul coup. Il était sûr de lui, sûr de Minho, il avait confiance en son petit ami. Ce n'était pas qu'une amourette de vacances, c'était bien plus que ça.

— Tu es heureux ici ?

— Oui. Je crois que j'ai jamais été aussi heureux.

Felix sourit et lui asséna une tape dans le dos.

— Alors t'attends quoi pour continuer à l'être ?

Chan sentit un nœud se former dans sa gorge. Ses yeux se remplirent de larmes. Il savait au plus profond de lui-même qu'il ne pourrait jamais oublier Minho et les moments qu'ils avaient partagés. Il leva les yeux, fixant son cousin avec gratitude. Felix et son oncle avaient raison. Il devait suivre son cœur, même si cela signifiait prendre un risque non négligeable. Mais au pire, sa famille était présente pour le soutenir. Cette horrible lutte qui faisait rage à l'intérieur de lui venait de prendre fin. Résolu et déterminé, il se leva et quitta la maison d'un pas pressé. Le cœur battant, Chan rejoignit Minho à l'extérieur, ce dernier se précipita vers lui.

— Mais t'es fou, tu vas être en retard !

Chan ne lui laissa pas le temps de parler davantage, il l'enlaça avec force. Il le serra contre lui, s'accrochant à son t-shirt comme s'il craignait de le voir s'évaporer entre ses bras. Il se détacha de lui, juste assez pour le fixer avant de venir l'embrasser sans retenue. Il se fichait de tout ce qui l'entourait, des passants et de leurs regards insistants. Il n'y avait plus que Minho et lui dans ce monde qui pouvait bien s'effondrer. Plus rien ne comptait à part leur amour.

— Chan… murmura Minho en le repoussant légèrement.

— Reste encore un peu comme ça.

Il chercha à l'enlacer de nouveau, mais Minho ne se laissa pas faire.

— Où est ton oncle ?

— Chez lui.

Paniqué, Minho leva les yeux vers le bâtiment où la famille de Chan résidait.

— Mais… tu vas pas arriver à l'heure ! Si tu traînes, tu risques de rater ton avion !

Il attrapa le visage de son petit ami entre ses mains afin de le calmer. Il le maintint face à lui, les yeux dans les yeux, et il afficha un petit sourire tandis que son regard se remplissait encore de larmes.

— Minho, je t'aime à la folie. Et si je prends cet avion, je risque de rater ma vie.

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Bonjour bonjour 🌞
Comment dire... ça y est, c'est la fin de Sea, sex & sun 🥹 J'espère qu'elle ne vous déçoit pas ! Ça me fait vraiment quelque chose. J'ai tellement aimé écrire cette histoire même si je l'ai mise en pause pendant un long moment, c'était un mal pour un bien au final. J'ai adoré travailler le personnage de Minho, construire son passé, sa personnalité... mais aussi sa relation avec Chan, sa manière d'évoluer.

J'espère sincèrement que grâce à SSS, j'aurai pu vous transporter dans ce petit monde, dans les moments les plus légers comme dans les plus sérieux, que vous aurez aimé l'histoire que j'ai racontée.

Merci de l'avoir suivie, d'avoir voté et commenté, d'avoir été présent.es à chaque update.

Si vous voulez toujours lire du minchan, je vous invite à venir sur Sunflower Serenade 🌻
Et je vous dis à très vite sur mes autres histoires ❤️

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