🏵️ chapitre 18
Maintenant lavé, Chan quitta la salle de bain pour revenir dans la chambre, une serviette nouée autour du bassin. Il eut un mouvement de recul lorsqu'il s'aperçut que Minho était complètement nu, allongé sur le ventre au-dessus de l'épais couvre-lit. Il prit un instant pour contempler son corps à la peau hâlée, son dos lisse et ses fesses rebondies qui lui donnaient envie de croquer dedans. Il aurait pu rire de son tatouage d'abeille, mais il était bien trop focalisé sur la délicieuse sensation qui lui embrasait les reins. Il se mordit la lèvre inférieure pour essayer de la réfréner, mais impossible. Minho le tentait, il éveillait en lui des désirs dont il n'avait même pas conscience avant. Mais surtout, il le rendait fébrile d'une tout autre manière. C'était au-delà du physique, c'était émotionnel, et cela exacerbait les sentiments que Chan ressentait lorsqu'ils se trouvaient l'un à côté de l'autre, lorsqu'ils s'embrassaient, lorsqu'ils couchaient ensemble. Même lorsqu'ils se touchaient à peine mais qu'ils plongeaient dans le regard de l'autre.
Chan lâcha un soupir et s'approcha du lit. Il y grimpa à genoux, Minho tourna la tête vers lui et esquissa un sourire, les yeux mi-clos.
— T'es là… dit-il d'une voix endormie.
Il tendit une main pour toucher la cuisse de Chan et la remonta lentement sous sa serviette.
— Hm, c'est moi qui m'occupe de toi ce soir.
Minho sourit encore plus largement.
— J'ai tellement hâte de sentir tes mains sur mon dos et…
Il soupira de manière équivoque, l'estomac de Chan se tordit d'impatience. Il ne perdit pas plus de temps et grimpa sur les fesses de son camarade, les genoux de part et d'autre de son bassin. Il posa les mains sur ses omoplates et commença à les faire glisser de bas en haut.
— J'ai pas d'huile ou quoi que ce soit, ça va quand même ?
— Oui, t'en fais pas. J'avais bien une idée mais ce serait vraiment indécent.
Chan se pencha vers l'avant, de manière à ce que sa bouche arrive à l'oreille de Minho.
— C'était quoi cette idée indécente ? susurra-t-il.
Son camarade lâcha un rire cristallin.
— T'aurais pu… non je peux pas dire ça !
Chan fronça les sourcils, surpris que Minho fasse autant de manières avec lui. D'habitude, il était du genre direct, il était honnête et n'avait pas peur de choquer les autres. Alors pourquoi, tout à coup, il semblait embarrassé par les pensées qui lui traversaient l'esprit ? Pourquoi ne pouvait-il simplement pas lui faire part de ses désirs sans aucun filtre, comme il l'avait toujours fait ?
— Allez, dis-moi tout.
Minho tenta de se redresser comme il put pour capter le regard de Chan.
— Tu vas pas me gicler dessus, on est d'accord ?
Un silence s'installa durant quelques secondes avant que Chan n'éclate de rire. Il était à mille lieues de s'attendre à ça et pourtant, il aurait dû se douter de quoi Minho était capable. Il imagina la scène et rit de plus belle, mais il se rendit compte que son partenaire ne semblait pas aussi amusé par la situation.
— Désolé, je…
— Non, t'inquiète ! l'interrompit Minho en se tournant comme il put pour atterrir sur le dos. C'était stupide de proposer un truc pareil !
Il tenta de repousser Chan avec de grands gestes, mais ce dernier lui attrapa l'avant-bras pour le calmer. Leurs regards s'ancrèrent l'un dans l'autre avec une intensité sans pareille.
— Minho, excuse-moi.
— C'est pas la peine de…
Chan ne lui laissa pas l'occasion de rétorquer. Il appuya sur son épaule pour qu'il s'allonge et il lui happa la bouche pour l'embrasser sans aucune retenue, imposant sans attendre sa langue entre ses lèvres. Il alla caresser celle de Minho, sans pudeur, avec avidité et passion. Il adorait le sentir fondre sous ses baisers, le sentir lâcher prise entre ses bras, sentir qu'il acceptait l'amour qu'il lui portait, bien qu'il s'agisse d'un sentiment que Minho semblait refuser. Oui, dans ces moments, Chan se croyait enfin important, spécial, et il se sentait plus fort que jamais. Il avait l'impression qu'il pouvait tout affronter, qu'il pouvait aider son compagnon de voyage à surmonter les épreuves, même s'il ignorait encore tout ce par quoi il était passé. Mais dans le fond, ce n'était pas ça qui comptait. Peu importe ce que Minho avait enduré, il était là, et il était prêt à lui venir en aider pour supporter le fardeau qui pesait sur ses épaules. Il se montrait fort, mais Chan était persuadé qu'il luttait si intensément depuis des années qu'il finirait par s'écrouler dans peu de temps. Minho disait n'avoir besoin de personne et c'était peut-être vrai, mais il avait besoin d'une chose : de recevoir de l'affectation.
— Je suis désolé, je voulais pas me moquer de toi, dit-il contre ses lèvres.
Minho déglutit bruyamment et Chan lui colla un autre baiser.
— C'était ridicule…
— Non, c'était pas ridicule. J'ai juste pas compris, et je dirais que c'était plutôt… surprenant.
Chan sourit pour tenter de rassurer son partenaire. Il n'avait jamais vu Minho aussi incertain, et ça lui faisait de la peine. Il n'arrivait pas à le cerner, quelque chose avait changé en lui depuis ce court séjour chez Héléna. Il n'était pas plus serein, mais sans aucun doute un peu plus fragile encore. Et cette fragilité, Chan la trouvait à la fois belle et inquiétante.
D'une main habile, Minho atteignit sa serviette pour la défaire. Il la tira et la balança par terre, un air malicieux vint métamorphoser son expression incertaine. Cette fois, Chan comprit qu'il était redevenu le jeune homme entreprenant et sans pudeur. Il le vit dans ses yeux, il le sentit dans les caresses qu'il entreprit sur son sexe, dans son sourire euphorique et dans la chaleur de son corps. Il se laissa aller sous les douces attentions qu'il lui procurait, appréciant son toucher expert. Il savait comment le satisfaire. Chan soupira de bien-être, transporté par les va-et-vient sur son membre de plus en plus tendu. Mais alors que le plaisir grimpait en lui, il réalisa qu'il n'avait pas donné à Minho ce qu'il désirait tant. Il l'arrêta dans un geste empreint de douceur et entrelaça leurs doigts avant de venir déposer un baiser sur son front.
— J'ai promis que je m'occuperai de toi, susurra-t-il.
— Oui, mais oublie. J'ai envie de te toucher.
Minho fit une nouvelle tentative pour saisir son sexe, mais Chan l'en empêcha.
— Laisse-moi m'occuper de toi.
— Chan, tu t'occupes déjà de moi.
Sa voix s'était mise à trembler de manière presque imperceptible.
— S'il te plaît, sembla l'implorer Minho. Je veux qu'on passe un bon moment ensemble et que tu me prennes vite.
— Et si je veux prendre mon temps ? Et si je veux que tu profites et que tu te détendes ? T'en as besoin.
Minho fronça les sourcils.
— Comment peux-tu savoir de quoi j'ai besoin ?
La main de Chan se glissa contre sa joue et il la lui caressa avec lenteur et bienveillance. Il observa Minho, un sourire empli d'une inquiétude qui ne passa pas inaperçue. Il lui avait maintes fois répété de ne pas le regarder de cette manière, mais c'était plus fort que lui.
— Je mérite pas ta pitié, Chan. Et j'en veux même pas.
— S'inquiéter c'est pas avoir pitié, tu devrais déjà commencer à faire la part des choses.
— Quelle différence ? Je connais ce regard, c'est celui que les gens posent sur toi quand ils ne savent pas comment agir face à ta peine. Quand ils n'imaginent même pas à quel point tu peux souffrir. Ils te regardent comme ça, parce qu'ils sont impuissants et à mille lieues de comprendre.
— Je ne demande qu'à comprendre.
Minho inspira et expira avant de tourner la tête. Il voulait fuir ce regard trop oppressant, ce regard qu'il détestait et qui, sans doute, lui rappelait ô combien il avait mal. Chan se résigna. Il ne pourrait pas soutenir davantage son camarade tant qu'il ne lui disait pas la vérité. Tout ce qu'il était en mesure de faire était d'être présent pour lui apporter un semblant de bonheur. Il se pencha pour lui embrasser la mâchoire, puis descendit dans son cou. Il y déposa de petits baisers humides et petit à petit, il sentit Minho se détendre. Il poussa quelques soupirs qui se transformèrent en gémissements lorsqu'il atteignit son sexe pour le masturber légèrement. Chan ne savait pas comment s'y prendre autrement pour le soulager du fardeau qu'il portait. Il essayait de lui parler, mais cela ne fonctionnait pas. Et il préférait encore qu'ils couchent ensemble plutôt que de voir Minho enchaîner les joints. C'était moins nocif, moins destructeur. Car c'était ça, Minho cherchait à se détruire, à annihiler qui il était.
— Chan…
Le concerné releva la tête.
— Baise-moi.
— J'y viens. Tu me laisses un peu de temps ?
— Hm, j'suis pressé.
— Je vais te prendre mais d'abord je veux te faire du bien, d'accord ?
Minho lâcha un petit rire et lui tapota le haut du crâne.
— T'es un mec bien.
— T'en doutais encore ? plaisanta Chan.
— Non, je l'ai su dès qu'on s'est rencontrés. Toi, t'es pas comme les autres. Tu prends des risques pour moi, t'as pas hésité à changer tes vacances pour me suivre alors que tu me connaissais même pas. T'as pas hésité à tabasser ce gars tout à l'heure, quitte à te prendre des coups. Tu te comportes comme on s'est jamais comporté avec moi, parce que même si tu me regardes parfois d'une manière que je déteste, j'ai l'impression de pas juste être un bout de viande ou un mec à plaindre.
— Non, t'es bien plus que ça.
Minho ferma les yeux un court moment avant de les rouvrir.
— Mais j'ai quand même très envie que tu me baises.
Chan acquiesça, le sourire aux lèvres. Il était touché par ce que son camarade venait de lui dire. Il avait la sensation d'accéder à une autre facette de lui, plus émotionnelle, plus spirituelle, et moins physique. Certes, il y avait toujours une tension indéniable entre eux, une tension sexuelle qui avait besoin d'être soulagée, mais Minho était tellement plus que ça… Et là, il avait ouvert son cœur, même s'il ne disait pas tout, qu'il ne donnait pas davantage d'explications, Chan sentait qu'il était en train de lui accorder sa confiance. Minho était un jeune homme spécial, qui était dur à comprendre et à atteindre sur le plan sentimental, mais il ne perdait pas espoir.
D'un commun accord, leurs souffles se mêlèrent pour ne faire plus qu'un et leurs lèvres se retrouvèrent. Elles se caressaient avec douceur et avidité, brûlantes d'un désir qui ne faisait qu'accroître. Chan fit glisser une de ses mains jusqu'aux fesses de Minho pour lui en empoigner une qu'il serra avec force. Il souleva son bassin pour l'amener à la rencontre du sien et ensemble, ils lâchèrent un gémissement de satisfaction qui se perdit dans le baiser qu'ils partageaient. Il recommença, leurs membres se heurtant à chaque mouvement, et ils furent obligés de mettre un terme à leur échange tant les plaintes de plaisir fusaient de leurs bouches. Chan posa le front contre celui de Minho tout en ondulant, et ce dernier écarta les jambes pour qu'il puisse aisément se glisser entre celles-ci. Il les remonta sur ses hanches et s'agrippa à ses biceps, le souffle déjà court.
— J'ai envie de toi.
— Et qu'est-ce que tu veux que je fasse ?
— Prends-moi Chan.
Son estomac se souleva et son cœur loupa un battement. Il était toujours aussi excité lorsque Minho lui parlait ainsi. Il aimait sa franchise, même si ses mots pouvaient parfois être crus. Il aimait qu'il soit lui-même.
— Tu veux rien d'autre ?
— Non, juste ta queue en moi.
Chan sourit et retourna l'embrasser avant de lui présenter ses doigts.
— On a pas pris la vaseline dans le van, dit-il.
Minho le regarda et, sans le lâcher des yeux, il attrapa son poignet et lui lécha avidement les doigts.
— T'inquiète pas, ça va facilement rentrer maintenant.
Son petit air provocateur excita Chan davantage. Il s'occupa de Minho avec le plus grand soin et s'étonna une fois de plus des gémissements qu'il poussait seulement avec deux doigts en lui. La tête basculée en arrière, les yeux mi-clos, le dos arqué, il semblait apprécier les attentions de son partenaire et il ne manquait pas de lui en demander toujours plus d'une voix brisée par le plaisir. Il attrapa le poignet de son amant et instaura la cadence de lui-même. Chan se sentait presque spectateur de la scène, déconcerté par l'appétit insatiable de Minho. Il le voyait se tordre d'envie sous lui, réclamant qu'il le comble d'une autre façon.
— Putain… Prend-moi, j'en peux plus…
Impossible de résister. Sa voix, son expression, son corps en demande… Chan avait terriblement envie, même besoin, de ne faire plus qu'un avec lui. Il ôta ses doigts et vint saisir son érection pour la positionner juste au bord de l'orifice de son partenaire. Il le fixa, cherchant l'autorisation tacite dans les yeux vitreux de Minho. Il hocha légèrement la tête alors, d'un léger coup de reins, il le pénétra. La sensation fut si intense qu'ils retinrent leur souffle jusqu'à ce que Chan entre jusqu'à la garde.
— T'es franchement… un bon coup… soupira Minho.
— Et toi alors…
Chan passa un bras sous l'un des genoux de son amant afin de lui soulever une jambe, puis il alla s'emparer de sa bouche. En un rien de temps, la chambre fut remplie des bruits de leurs peaux se heurtant avec force, de leurs effusions de bonheur et des mots qu'ils s'échangeaient pour s'encourager l'un l'autre. Minho ne cessait de dire à Chan ô combien il le trouvait bon au lit, ô combien il adorait le sentir en lui. Il voulait qu'il y aille plus fort, plus vite, qu'il lui fasse perdre la tête. Et Chan ne se fit pas prier pour lui donner ce qu'il désirait.
Les minutes s'écoulèrent, toutes plus intenses les unes que les autres. La température ne fit que grimper, encore et encore tandis que les deux corps sur le lit ne faisaient plus qu'un. Minho s'accrochait à Chan comme si sa vie en dépendait, et Chan le serrait de toutes ses forces alors qu'il tentait de garder un rythme soutenu. Ce fut de plus en plus compliqué. Il sentait son partenaire se crisper, ses doigts se contracter dans ses omoplates tandis que lui-même perdait pied. Une boule de chaleur grandissait dans son bas-ventre, prête à exploser.
— Chan, t'es… continue de me baiser…
Le concerné se mordit la lèvre et enfouit le visage dans le cou de son amant. D'une main, il saisit les draps à sa portée tout en se concentrant sur sa tâche. Il voulait faire plaisir à Minho, lui permettre d'atteindre la délivrance. Il voulait sentir son corps trembler sous lui, ravagé par l'orgasme, entendre sa voix fluette lui caresser les tympans. Il décida de se redresser et de lui saisir les jambes pour les basculer sur les épaules de Minho. Sans relâche, il continua ses coups de reins dans l'intimité de son amant tout en le contemplant. Il adorait le voir prendre du plaisir grâce à lui. Il adorait voir tout le bien qu'il lui procurait transformer son visage. D'un geste désespéré, Minho tendit le bras vers son amant pour lui saisir le poignet.
— Tu veux que j'arrête ? s'inquiéta Chan.
— Non, non, surtout pas… J'vais… j'vais jouir…
Chan inspira et expira bruyamment avant de reprendre ses mouvements avec bien plus d'intensité. En quelques secondes à peine, Minho fut libéré de la tension qui s'était accumulée en lui. Un cri puissant retentit dans la chambre et tout s'arrêta. Chan se retira et se laissa tomber sur son partenaire. Il déposa de petits baisers dans son cou et sur ses épaules.
— À toi maintenant, lança Minho, à bout de souffle.
Chan l'arrêta quand il sentit qu'il cherchait à se redresser.
— J'ai pas besoin.
— Mais…
— Vraiment, c'est pas important.
— J'ai pas l'habitude de laisser mes plans cul dormir sur la béquille.
Un rire amusé échappa à Chan.
— Hm, bizarre, j'aurais pensé le contraire… C'est pas toi qui t'es endormi avant même qu'on couche ensemble le premier soir ?
— Simple erreur de parcours. Alors permets-moi de te montrer à quel point j'adore te voir jouir.
— Ok, d'accord, capitula Chan. Mais d'abord reste un peu comme ça.
Minho émit un son de gorge et se laissa entraîner dans les bras de son amant. Ils demeurèrent ainsi un moment, sans parler, juste à profiter de leur présence. C'était tout ce dont ils avaient besoin avant de continuer.
•••
Bonjour 🌞
J'espère que tout le monde va bien par ici !
Après estimation de ce qu'il me reste à écrire, SSS devrait faire environ 26/27 chapitres ! J'ai commencé à écrire le 23... J'ai pas fini de jouer avec vos émotions 🥲 j'espère que vous serez bien accroché.es ahah
La semaine prochaine je posterai 2 fois, j'ai envie d'avancer et de pouvoir vous proposer une nouvelle summer fic.
À bientôt, prenez soin de vous 💜
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