🏵️ chapitre 15
Le soir arriva vite. La journée avait été bien remplie, Chan et Minho s'étaient tous les deux occupés de Jake pendant que Héléna était allée faire quelques courses. Le petit garçon était un vrai moulin à paroles, il racontait sa vie, ce qu'il faisait de ses journées à l'école, mais aussi les activités qu'il faisait avec sa mère. Ils avaient encore dessiné, puis joué au ballon dans le petit jardin et ensuite, Minho avait proposé de cuisiner des cookies. Chan était surpris de voir son compagnon de voyage dans un autre élément. Il paraissait différent, pas forcément plus serein, mais tout de même heureux. Il n'avait pas fumé et la tristesse qu'il cherchait à dissimuler sous ses sourires radieux semblait ne plus trop peser sur son esprit. Il était on ne peut plus complice avec Jake, et ce dernier l'adorait. Il lui offrait des étreintes tendres et naturelles, il avait l'air totalement à l'aise avec lui. Chan n'aurait jamais pu imaginer une telle situation.
Minho qui d'habitude faisait toujours preuve d'exubérance, était devenu doux comme un agneau, attentif et attentionné. Chaque geste, chaque mot, semblait d'un naturel déconcertant. Ce petit garçon le rendait bien différent et Chan avait beaucoup de questions concernant leur relation. Il ignorait s'il avait le droit de les poser, mais il en mourait d'envie.
Une fois le dîner terminé, Jake alla se coucher seul tandis que les adultes s'étaient installés dans le salon pour regarder un film. Tout était calme, paisible, et dans le canapé, Minho s'était rapproché de Chan pour poser la tête sur son épaule. Ça l'avait surpris qu'il se montre ainsi à son égard. Il n'y avait pas vraiment de moments comme ça, où ils profitaient simplement de la présence de l'autre sans penser au sexe, et en plus face à une tierce personne. Chan déglutit et observa la main de Minho qui, sans le vouloir, frôlait sa cuisse. Pouvait-il la saisir dans la sienne ? Lui permettrait-il de la serrer et même d'entrelacer leurs doigts ? Il ferma les yeux un court instant et les paroles de Yamada lui revinrent en tête. Était-ce une forme d'amour qu'il ressentait pour lui ou était-ce plutôt de l'admiration ? Après tout, il osait faire ce que lui ne serait jamais en mesure de faire. Partir et tout laisser derrière lui.
Il soupira lentement et dans un mouvement empli de doute, il atteignit la main de Minho pour la lui caresser avec délicatesse. Celui-ci se détacha de l'écran pour le regarder, une pointe d'étonnement dans les yeux. Mais il ne dit rien. Il se cala davantage contre Chan et prit l'initiative de serrer sa main dans la sienne. Chan sourit, satisfait de constater que son ami avait compris et ne l'avait pas repoussé. Ils restèrent ainsi durant tous les films et quand le générique arriva, Héléna éteignit la télévision tout en bâillant. Elle se leva et posa les yeux sur ses invités, et plus précisément sur leurs doigts enlacés. Elle ne dit rien et s'étira, les bras vers le plafond.
— Je vais me coucher, je suis crevée.
— On va y aller aussi, dit Minho en se redressant.
Il n'avait toujours pas lâché Chan, et ça étonnait ce dernier. Il le suivit et ils rejoignirent la chambre d'ami à l'étage. Héléna leur avait donné deux épais oreillers et Chan s'en réjouissait d'avance. Enfin il allait pouvoir dormir décemment.
— Si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous faites comme chez vous surtout. Minho, tu sais où tout se trouve.
Il acquiesça et leva le pouce en l'air, puis la jeune femme s'en alla, les laissant seuls dans leur chambre. Une fois la porte fermée, Minho lâcha un long et profond soupir. Chan arriva derrière lui et enroula les bras autour de sa taille pour poser le menton sur son épaule. Minho ne dit rien. Il se laissa faire, profitant simplement de cette étreinte qu'il lui offrait.
— On va dormir ?
— Hm, avant j'ai envie de fumer.
Chan inspira et expira, son souffle s'échoua dans le cou de son partenaire et lui provoqua un frisson.
— On peut juste aller se coucher ? demanda-t-il d'une petite voix.
— Chan, j'veux pas baiser ici.
— J'ai pas parlé de ça. Je veux juste qu'on aille se mettre dans le lit et qu'on…
Il ne jugea pas utile de terminer sa phrase et, à son tour, il lâcha un soupir. Il défit son emprise sur Minho pour tourner les talons et alla s'installer au bord du lit et retira son t-shirt, puis son bermuda avant de s'allonger. Il jeta un coup d'œil vers son camarade, il n'avait toujours pas bougé. Il restait immobile, face à la porte close.
— Laisse tomber, souffla Chan.
Il se tourna sur le côté, dos à Minho, et a peine quelques secondes après, il sentit le matelas s'affaisser, puis le jeune homme se coller tout contre lui. Aussitôt, tous ses muscles se décontractèrent et un sourire étira ses lèvres.
— Tu devais pas fumer ?
— Si, mais je suis trop fatigué.
Chan sentit une fragilité dans sa voix et il se retourna pour lui faire face.
— Je veux pas que tu me regardes comme ça, dit-il tout bas.
— Minho…
— Non, c'est trop difficile.
— Qu'est-ce qui est difficile ? Tu sais, tu peux me parler.
Minho secoua négativement la tête et Chan posa une main sur sa joue. Il la caressa de son pouce, dans des mouvements lents et circulaires.
— C'est pas important. Et j'ai pas envie d'en parler de toute façon.
Une fois de plus, il y avait un énorme contraste entre le comportement de Minho pendant la journée et celui qu'il affichait désormais. Tout au long de la journée, il l'avait vu sourire, être heureux et engagé avec Jake, ce qui rendait encore plus incompréhensible sa soudaine tristesse. Plutôt que d'insister, il déposa un baiser sur le front de Minho et décida de ne pas creuser davantage. Il n'était pas encore temps de découvrir ce qui se cachait derrière le bonheur apparent de son camarade. Il le serra contre lui, jouant avec ses cheveux et enroulant quelques mèches autour de son doigt.
— Il est trop mignon Jake, lança Chan.
— C'est un amour.
— En plus, il a l'air d'être beaucoup attaché à toi.
Minho émit un son de gorge et leva les yeux vers Chan. Ce dernier put comprendre à quel point lui aussi été attaché à Jake. Il ne l'expliqua pas, mais déceler cette vulnérabilité dans le regard de Minho lui provoqua un pincement au cœur. Il y avait encore tant de mystères qui l'entouraient, tant de choses qu'il s'efforçait de dissimuler.
— Je peux te poser une question ?
— Tu sais que j'suis pas fan des questions mais… vas-y.
Chan replaça une mèche de cheveux derrière l'oreille de son vis-à-vis.
— Il t'appelle tonton, c'est un surnom ?
Minho déglutit bruyamment et détourna le regard. Un silence s'installa, lourd et oppressant, et la réponse se fit attendre. Chan ne souhaitait pas se montrer insistant, il savait qu'il venait de mettre le doigt sur un point sensible. Qui était Minho pour Jake ? Qui était Minho pour Héléna ? Pourquoi y avait-il tant d'énigmes dans sa vie ?
— C'est juste un surnom, finit-il par souffler.
— Hm, d'accord.
— Autre chose ?
Le ton de Minho était redevenu acerbe, sans doute pour montrer que même si Chan avait d'autres questions, il n'y répondrait pas.
— Non, c'est bon.
— Du coup on peut dormir ?
— Oui, bien sûr.
Minho se détacha de lui pour retirer ses vêtements. Il garda ses bracelets, comme toujours, et ce détail frappa Chan pour la toute première fois. Il se rendait compte qu'il en avait vraiment beaucoup, ils recouvraient tout son poignet.
— Tu les enlèves jamais ? dit-il en pointant les bijoux.
Minho fronça les sourcils.
— Non ? T'imagines le temps que ça me prendrait ?
Chan émit un rire. S'il s'agissait de la véritable raison, il n'en serait même pas étonné. Et il préférait que ce soit ça plutôt que quelque chose de plus grave.
— Ça y est maintenant ou t'as prévu un interrogatoire en réalité ?
— Non, t'inquiète pas.
— J'aime mieux ça, soupira Minho en se laissant tomber dans le lit. Vraiment, vaudrait peut-être mieux qu'on baise parce que pendant ce temps-là au moins tu poses pas de questions.
Il vint se blottir contre Chan, la tête sur son torse et ses doigts se baladant sur son ventre. Il descendit jusqu'à l'élastique de son sous-vêtement pour jouer avec, puis il le leva avec délicatesse. Chan le stoppa.
— J'en ai terminé pour ce soir, t'as pas besoin de me divertir pour que j'arrête de te poser des questions.
— T'es sûr ? Tu veux pas que je m'occupe de ta queue un peu ?
— T'as dit que tu voulais pas baiser ici.
— Hm, t'as raison. En plus je suis fatigué et demain faut reprendre la route.
Il se redressa pour embrasser Chan et ce dernier attrapa son visage en coupe. Ils partagèrent un long et langoureux baiser avant d'enfin éteindre la lumière pour espérer s'endormir rapidement.
***
Le lendemain matin, Chan se réveilla sans la présence de Minho à ses côtés. Il cligna des yeux à plusieurs reprises avant de s'asseoir en tailleur sur le lit. Le radio-réveil indiquait qu'il était neuf heures. Il prit le temps de respirer lentement, de s'étirer, et surtout de penser au voyage qui l'attendait. Il n'était plus aussi impatient d'arriver à Half Moon Bay avec Minho. Quelque chose lui disait que cet endroit allait encore lui montrer une autre facette de son camarade, mais pas forcément une facette agréable et joviale. Il se demanda même si le comportement étrange de Minho n'avait pas un rapport avec cette destination.
Il secoua la tête et passa une main dans ses ondulations qui partaient dans tous les sens. Il devait cesser de se prendre la tête pour le moment. Peut-être qu'il obtiendrait toutes les réponses à ses questions en temps voulu. Il décida de quitter le lit pour rejoindre le rez-de-chaussée qui semblait bien animé. Il arriva dans le petit salon, Jake était déjà occupé avec ses feutres, assis devant la table basse. Dès qu'il remarqua Chan, il se leva pour se jeter sur lui et lui entoura les jambes de ses bras.
— Tonton Chan !
Il lui ébouriffa les cheveux en riant.
— Ça va p'tit bonhomme ? Tu nous a fait quoi de beau ?
Jake attrapa la main de Chan pour le guider jusqu'à la table et il lui exposa ses quelques dessins.
— Celui-là c'est encore papa avec maman, et celui-là c'est papa et tonton Minho. Là j'ai fait une maison avec nous tous.
Il observa les feuilles, toutes plus colorées les unes que les autres. Il s'arrêta sur le personnage qui représentait le père du petit garçon, et il se demanda où ce dernier pouvait bien être. Jake en parlait beaucoup, mais Chan n'avait pas d'informations le concernant. Il n'y avait aucune photo dans la maison, Héléna n'en parlait pas et à part ses dessins, le garçonnet ne le mentionnait jamais.
— Oh Chan ! Je t'avais pas entendu ! lança Héléna en arrivant dans le salon. J'ai fait du café et il y a aussi des brioches au miel.
— Merci, c'est super gentil.
Elle lui adressa un signe de la tête pour l'inciter à la suivre dans la cuisine où l'attendait une cafetière encore bien chaude et un vieux post qui diffusait des informations. Il s'installa à table et Héléna lui donna une tasse, puis posa un gros pot de confiture.
— Jake t'avais déjà embarqué, sourit-elle.
— Oui, il avait l'air super fier de ce qu'il a fait.
Elle lui servit du café et au même instant, Minho sortit de la salle de bain accolé à la cuisine. Il eut un mouvement de recul en découvrant que Chan était là. Il le salua brièvement et détourna le regard avant de prendre lui aussi du café. Son attitude était étrange, mais en y réfléchissant, pas tant que ça. La veille, dans la chambre, Minho s'était montré plutôt en demande. Mais pas sur le plan sexuel, plutôt affectif. Il s'était blotti contre Chan, dans ses bras, et lui avait réclamé des baisers à n'en plus finir. Sans rien faire de plus. Et ça, c'était plutôt une nouveauté.
— T'as bien dormi ? demanda Minho sans même le regarder.
— Hm, oui. Et toi ?
Il se racla la gorge et acquiesça sans dire un mot. Héléna s'éclipsa dans le salon après avoir été appelée par son fils. Ils restèrent tous les deux là, assis face à face dans un silence oppressant. Mais le soupir de Chan vint le briser.
— Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda-t-il.
Minho releva la tête et haussa les sourcils.
— Comment ça ?
— Pourquoi tu me regardes à peine ? J'ai l'impression que… tu me fuis.
Minho déglutit. Il plongea un morceau de sucre dans son café et le mélangea machinalement.
— Non, c'est… c'est pas ça.
— C'est à cause d'hier soir, avant de dormir ?
— Oublie ce qui s'est passé.
— Minho, souffla Chan en lui attrapant une main. C'est pas grave. On s'est juste embrassés et câlinés, je vois pas pourquoi tu en fais tout un plat.
— Parce que j'ai pas l'habitude de ça !
Il avait élevé la voix et Chan avait sursauté. Il ne comprenait pas ce qui pouvait autant perturber Minho. D'accord, pendant les quelques jours qu'ils avaient passés ensemble, le sexe avait primé sur le reste, leurs échanges étaient toujours très physiques depuis le départ. Mais Chan ne voyait pas de mal à vouloir un peu d'attention et d'affection, même si de la part de Minho, c'était plutôt inhabituel.
— C'était nul ?
— Chan… C'est pas la question, c'est simplement que c'est pas ce que j'attends d'une relation. Je veux pas m'engager.
— Je te demande pas de t'engager avec moi, ça a jamais été le cas d'ailleurs.
Il soupira à nouveau, mais ne rétorqua pas. Chan pouvait comprendre qu'il souhaitait garder des distances émotionnelles, il était comme ça, sans attache, sans barrière. Il ne voulait pas se mettre de limites et se sentir libre, et c'était bien pour cela qu'il vivait dans un van et qu'il voyageait constamment. Ce n'était sûrement pas contre lui.
— Ok, je comprends, capitula Chan. J'oublie ce qui s'est passé et c'est tout.
Il termina son café et se leva.
— Je vais aller chercher mes affaires et prendre une douche.
Il rejoignit la chambre et, une fois dans la pièce, il fixa le lit. Pourquoi Minho se montrait aussi sévère avec lui ? Ils ne s'étaient rien promis, Chan n'avait jamais espéré qu'ils se mettent en couple ou quoi que ce soit d'autre. Il savait bien que cette situation n'était que passagère, qu'elle ne durerait pas éternellement. Il avait juste eu envie de le suivre, de goûter à cette liberté qu'il représentait et de profiter de ces instants sans se soucier du reste. Et aujourd'hui, voilà qu'il était embarqué dans quelque chose qui semblait lui échapper. Il se reprit et extirpa des vêtements propres de son sac, puis il revint dans la cuisine où Héléna était elle aussi de retour. Minho restait avachi sur sa chaise, la tête basse.
— Je peux ? demanda-t-il en pointant la salle de bain.
— Oui vas-y, je t'en prie !
Il remercia la jeune femme et pénétra dans la pièce. Il allait en profiter pour reprendre une douche avant de quitter cette maison, même s'il s'était déjà lavé le soir d'avant. Il se déshabilla et se glissa sous l'eau qu'il venait d'enclencher. Elle était tiède, il se décontracta tout entier en la sentant couler de son crâne jusqu'à ses pieds. Il y resta quelques minutes sans bouger avant de se savonner, toujours aussi pensif et perturbé par l'attitude de Minho. Il semblait avoir apprécié ses attentions la veille, alors pourquoi rejetait-il tout en bloc maintenant ? Ça n'avait aucun sens. Ils pouvaient bien avoir des gestes plus tendres l'un envers l'autre sans pour autant vouloir une relation sérieuse et durable.
Il se rinça, essayant par tous les moyens de faire taire les questions qui tourbillonnaient dans sa tête. Il en avait tellement qu'il ne savait pas comment il allait faire pour être en mesure de ne pas les poser. Il allait devoir lutter, pour ne pas se mettre Minho à dos. Il serait capable de l'abandonner sur le bord de la route s'il osait dépasser les limites qu'il avait fixées.
Une fois rafraîchi et habillé, Chan sortit de la salle de bain. Il espérait voir Héléna et Minho dans la cuisine, mais ils n'étaient plus là. Par contre, leurs voix résonnaient depuis le salon. Minho avait l'air agacé. Il s'arrêta et tendit l'oreille. Il savait que ce n'était pas bien d'écouter leur conversation, mais il avait besoin d'intercepter la moindre information.
— Je comprends pas pourquoi tu lui as parlé comme ça, déplora Héléna. Chan a l'air vraiment gentil et sincère avec toi, ça fait aucun doute qu'il te plaît et que tu lui plais.
— Il est canon et sympa, c'est sûr, mais ça changera rien au fait que j'ai pas besoin d'un sauveur.
— T'as besoin de quelqu'un Minho. Pas d'un sauveur, mais d'une personne qui va te rendre heureux.
— Je peux pas m'engager dans un truc sans avenir. Et de toute façon j'ai aucune envie de traîner quelqu'un derrière moi. J'ai besoin de personne.
Héléna lâcha un lourd soupir, Chan fronça les sourcils. Il avait l'intime conviction qu'il allait en apprendre plus sur Minho. Même si ce qu'il faisait était indiscret, il avait besoin de découvrir qui il était et pourquoi il se comportait comme ça.
— Pourtant, tu devrais t'entourer. Dans ces moments là, on doit se serrer les coudes, compter les uns sur les autres. Toi, tu as juste fui.
— Parce que je devais réaliser tous les rêves qu'on avait lui et moi ! J'avais pas le choix que de l'emmener à tous les endroits qu'il aurait aimé voir ! Personne n'aurait eu le courage de le faire, de partir comme je l'ai fait !
Chan déglutit. La voix de Minho était forte, mais tremblante, comme s'il était sur le point de s'effondrer. Il ignorait à qui il faisait allusion, mais il s'imaginait qu'il s'agissait sans doute d'un ami, ou même d'un petit ami ? Il essaya de réfléchir à toute vitesse, à établir de possibles liens entre Héléna, Minho, et cette mystérieuse personne dont ils ne mentionnaient jamais le prénom.
— Et je t'en remercie, dit Héléna d'un ton paisible. Mais maintenant, tu peux rentrer, non ? Tu manques à tes parents. Depuis combien de temps tu n'es pas retourné les voir ?
La réponse se fit attendre, alors Héléna continua la conversation.
— Je sais que c'est difficile, on a tous soufferts dans cette histoire, mais il faut avancer Minho. Tu es bloqué dans le passé et ça te fait terriblement mal. Ça t'empêche de voir l'avenir.
— Héléna… quel avenir ?
— Celui qu'il aurait aimé que tu construises.
Un silence prit place, rapidement brisé par Jake qui revenait montrer un énième dessin. Chan décida qu'il était temps pour lui de cesser de se cacher. Il inspira et expira profondément et avança dans le salon, le sourire aux lèvres. Il feignit de n'avoir rien entendu, mais il garderait toutes ces bribes de conversation bien en tête.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top