🏵️ chapitre 12
Chan s'était allongé dans l'herbe, les bras repliés sous la tête. Il observait le ciel bleu, pas un nuage à l'horizon, tout en profitant du son du ukulélé à côté de lui. Minho avait emprunté l'instrument à un des jeunes hommes du groupe auquel ils s'étaient joints un peu plus tôt et il était assez doué avec ce dernier entre les mains. Il riait, chantait, l'ambiance était à la joie. Encore une fois, Minho avait considérablement changé d'humeur. Il était redevenu jovial et souriant, celui que Chan avait rencontré. Il n'avait pas fumé depuis qu'ils s'étaient installés autour du barbecue, il était trop occupé à discuter avec d'autres. Il racontait quelques anecdotes, se vantait de son van dont il était on ne peut plus fier. Il parlait des endroits qu'il avait visités, des bijoux qu'il fabriquait, et il avait même réussi à en vendre quelques-uns. Il était persuasif, très bon commercial dans l'âme, et les dollars qu'il venait de récolter pourraient toujours servir dans la suite de leur périple.
Le son du Ukulélé se stoppa net tandis que des voix fortes éclataient plus loin. Chan se redressa sur ses coudes et fronça les sourcils en direction du boucan. Tout le monde semblait s'y intéresser. Il jeta un regard à Minho, puis à Yamada, leur nouvelle connaissance.
— Il se passe quoi ?
Minho haussa les épaules d'un air détaché, mais il restait néanmoins sur ses gardes, prêt à se lever s'il fallait décamper en un rien de temps.
— J'en sais rien, lança Yamada, mais on dirait qu'il y a une bagarre ou un truc dans le genre.
Au même instant, une jeune femme accourut près d'eux. Elle s'arrêta, essoufflée, les mains posées sur ses genoux.
— Les rangers sont de sortie, ils veulent qu'on dégage de là, expliqua-t-elle.
Les autres personnes autour du barbecue s'indignèrent. Ils étaient là depuis plusieurs jours à faire la fête, et ils ne semblaient pas décidés à quitter les lieux. Elle ajouta que les esprits commençaient à s'échauffer et qu'elle craignait qu'il y ait des affrontements, les rangers avaient l'air prêts à en découdre pour les faire partir de force s'il le fallait. Minho se leva sans attendre et Chan l'observa, surpris qu'il se montre aussi réactif.
— On se taille, dit-il en reposant le ukulélé.
— Maintenant ? s'étonna Chan.
Minho hocha la tête et lui fit signe de se lever.
— Et toi aussi si tu veux toujours aller à Sacramento.
Yamada attrapa son gros sac à dos en toile et se mit debout en un temps record. Chan le suivit. Minho tourna les talons sans même remercier les autres pour avoir partagé leur repas et il se hâta en direction du van. Il ouvrit la portière arrière et indiqua à Yamada d'entrer, ce qu'il s'empressa de faire.
— Installe-toi sur le plumard, fais comme chez toi.
Chan pouffa de rire et grimpa du côté passager. Leur invité n'allait pas être déçu, les draps n'étaient plus très frais et avaient bien besoin de passer à la machine. Avec ce qu'ils avaient fait dedans deux jours auparavant, il risquait même de tomber sur des substances étranges.
— Tout le monde est prêt ? demanda Minho lorsqu'il mit le contact.
— Je pense que oui.
— Parfait, on y va alors.
Il démarra et klaxonna à tout-va pour que les gens s'écartent sur son passage. Chan l'observait du coin de l'œil, curieux. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi Minho tenait tant à partir aussi vite. Certes, des rangers étaient arrivés sur les lieux pour demander aux campeurs de partir, mais il n'y avait pas eu d'affrontement à proximité de leur groupe. Il attendit que Minho soit bien engagé sur la route, la radio allumée, pour lui demander la raison de leur départ précipité.
— Réfléchis deux secondes, lui lança-t-il.
Chan fronça les sourcils en fixant la route qui défilait devant lui.
— Je me balade avec de l'herbe, ça te dit rien comme détail ?
— Ah ! Ce détail…
— S'ils font intervenir les flics et qu'ils nous embarquent ou nous fouillent, j'ai pas envie de tout perdre.
Il n'avait même pas pensé à cette éventualité, mais sans doute était-ce parce qu'il n'avait pas l'habitude de cette vie. Pour Minho, c'était le quotidien, il avait dû apprendre à se débrouiller et à fuir quand il sentait le vent tourner. Il comprenait pourquoi il avait été si pressé de partir. Ils avaient de la drogue sur eux et il était hors de question de se faire prendre par les forces de l'ordre. Il se sentit un peu bête de ne pas y avoir pensé plus tôt.
Minho appuya sur la pédale d'accélération et Chan s'accrocha à sa ceinture, un peu surpris par la vitesse soudaine.
— Tu te prends pour un pilote de course ou quoi ? plaisanta Chan.
Son acolyte haussa les épaules.
— Disons que j'aime bien rouler vite parfois, ça m'excite.
Chan secoua la tête en souriant. Il appréciait l'insouciance de Minho, mais il se demandait quand même s'il avait son permis de conduire.
— Rassure-moi, t'as ton permis au moins ?
Il afficha un mince sourire.
— Tu déconnes ?
— Chan, bien sûr que j'ai mon permis, tu me prends pour qui. Regarde dans la boîte à gants si tu me crois pas.
Il eut un sérieux doute, mais il voulait faire confiance à Minho, alors il ne prit pas la peine de vérifier. Au pire, ce n'était pas lui qui risquait quoi que ce soit, mais son camarade. Lui, il n'était que passager, il n'était pas censé connaître tout de sa vie. Et d'ailleurs, il se rendait compte qu'il ne connaissait rien de lui à part son prénom, son âge, et ce qu'il faisait pour gagner un peu d'argent. Il ne demandait qu'à découvrir qui il était réellement, ce qu'il cachait derrière son exubérance et son insolence. Il avait envie de savoir qui était le véritable Minho, de briser le bouclier qui était censé le protéger. Mais le protéger de quoi ?
— On va direct à Sacramento alors ? demanda Yamada qui s'était installée dans le lit de fortune.
— Non, on va s'arrêter et passer la nuit quelque part. Et faut que je trouve une cabine téléphonique, j'ai quelqu'un à contacter avant d'arriver à destination. Ça te va ?
— Nickel ! De toute façon je suis pas pressé. Et c'est déjà bien gentil de me prendre dans votre caisse.
Minho jeta un œil dans le rétroviseur intérieur.
— Regarde si y'a pas une carte qui traîne dans le meuble en bois. Faut que je voie où on doit passer.
Yamada se leva tout en se tenant où il put. Avec la route cabossée, il rencontrait quelques difficultés à tenir debout. Il trifouilla dans le meuble quelques secondes avant de sortir ce que Minho recherchait. Il la tendit à Chan avant de se rallonger sur le lit.
— Regarde où on peut s'arrêter, lui demanda Minho.
— Je connais pas le coin, et je sais pas trop lire une carte.
Il soupira.
— Heureusement que tu baises bien.
Chan lâcha un petit rire tandis qu'une chaleur s'emparait de ses joues. Il appréciait de savoir que Minho aimait leurs petites aventures intimes, ça lui donnait un peu de confiance et ça flattait son ego. Il aurait pu trouver ça bizarre qu'il rapporte tout au sexe, mais il ne devait pas s'en étonner. Minho aimait ça, il aimait prendre du plaisir et faire plaisir, il n'y avait pas de mal à ça tant que ça ne tournait pas à l'obsession ou à l'addiction. Mais à bien y réfléchir, l'air béat de Chan s'effaça. Il se perdit à nouveau dans ses réflexions. Minho avait peut-être tendance à s'accrocher à des choses peu saines et à collectionner les dépendances. L'herbe, l'alcool, ou même le sexe à outrance… Il noyait peut-être son chagrin entre tout ça. Mais encore une fois, il n'avait pas le droit de lui poser de questions.
Finalement, ils roulèrent pendant un peu plus de deux heures avant d'arriver à une station-service. Minho en profita pour refaire l'appoint en carburant et alla garer le van un peu plus loin, à côté d'une aire de pique-nique mal entretenue. Chan descendit du véhicule, suivi de Yamada.
— Je vais pisser et passer un coup de fil, annonça Minho en s'éloignant.
— Tu veux qu'on aille chercher un truc à manger ? proposa Chan.
— Prenez pour vous, moi j'ai pas faim.
Ils se rendirent dans la petite supérette pendant que Minho rejoignait les sanitaires.
Chan ne put s'empêcher de remarquer que Minho avait l'air un peu fatigué. Ses yeux semblaient légèrement cernés et son sourire habituellement éclatant était un peu moins vif. Une inquiétude s'empara de lui, mais il savait qu'il ne devait pas s'immiscer dans les problèmes personnels de Minho. Il devait respecter les limites de leur relation et ne pas poser de questions indiscrètes.
Dans la supérette, Chan parcourut les rayons à la recherche de quelque chose de rapide et facile à manger. Il prit quelques sandwichs, des chips et des boissons fraîches tandis que Yamada choisit une bouteille de thé glacé et une barre chocolatée. Il ne pouvait s'empêcher de penser à Minho. Depuis combien de temps était-il aux prises avec ses dépendances ? Était-ce juste une période difficile ou quelque chose de plus profond ? Il se sentait partagé entre l'envie de l'aider et la peur de s'immiscer dans sa vie privée, au risque de se faire envoyer balader.
De retour à l'aire de pique-nique, ils s'installèrent sur l'herbe. Le soleil commençait à décliner lentement à l'horizon, offrant un spectacle magnifique sur la nature environnante. L'air était chargé d'une légère brise qui apportait avec elle le parfum des arbres voisins. Chan ne pouvait s'empêcher de se sentir heureux et libre, loin de la routine et des contraintes de la vie quotidienne. Mais il y avait toujours quelque chose qui le tracassait.
— Tu connais Minho depuis longtemps ? demanda Yamada après avoir bu une gorgée de son thé.
— Hm, quelques jours.
— Je peux encore te poser une question ou c'est trop ?
Chan laissa échapper un rire.
— Non, vas-y, ça me dérange pas.
— Ok, je voulais pas avoir l'air de te faire passer un interrogatoire. T'es venu ici pour faire quoi ? Passer des vacances ou…
— J'étais venu voir mon cousin à Santa Cruz, je viens de Séoul. Mais j'ai rencontré Minho à une soirée sur la plage et je sais pas, j'ai eu envie de l'accompagner dans son périple.
Pensif, Yamada acquiesça tout en observant le jeune homme plus loin qui sortait des sanitaires pour rejoindre la cabine téléphonique. À son tour, Chan posa les yeux sur lui. Il n'arrivait pas à lire sur ses lèvres, mais il distinguait ses sourcils se froncer, son visage se fermer.
— Il est spécial quand même, ajouta Yamada.
— Oh oui… soupira-t-il en se détournant de Minho.
Les minutes s'écoulèrent lentement pendant que Chan suivait les voitures qui passaient sur la route voisine. Il était profondément plongé dans ses réflexions lorsque Minho réapparut enfin, affichant un sourire un peu forcé.
— Désolé d'avoir mis autant de temps, dit-il en les rejoignant sur l'herbe. Vous avez pris quoi à bouffer ?
Chan lui tendit un sandwich et une boisson fraîche.
— J'ai pensé que tu finirais par avoir faim, dit-il doucement.
Minho le regarda pendant un instant, ses yeux se remplissant d'une reconnaissance silencieuse. Puis il prit le sandwich et l'ouvrit. Il commença à manger sans dire un mot et Chan lui sourit, espérant que ce geste simple lui apporterait un peu de réconfort.
— Demain matin on reprend la route. Il reste plus beaucoup de temps jusqu'à Sacramento, mais je devais prévenir quelqu'un de notre arrivée.
— Un pote ?
Minho secoua négativement la tête et croqua dans son sandwich. Il mâcha sa bouchée et déglutit pour ensuite boire quelques gorgées d'eau.
— Une connaissance.
— C'est vague.
Il soupira et leva les yeux au ciel, visiblement agacé par la réplique de Chan.
— Une meuf, voilà.
Yamada et Chan se jetèrent un rapide coup d'œil avant de reporter leur attention sur Minho qui sortait de quoi se rouler un nouveau joint.
— Pourquoi vous me regardez comme ça ? cracha-t-il. Et toi commence pas à me donner des leçons.
Il pointa Chan du doigt, les sourcils froncés et la mine rembrunie.
— J'ai rien dit !
Chan leva les mains en signe de reddition, une fois de plus surpris par la réaction soudaine de son camarade. Il sentit une pointe de frustration monter en lui, mais il se força à garder son calme. Il savait que Minho pouvait être sur la défensive lorsqu'il était confronté à ce sujet-là.
— J'ai juste envie de me détendre avant de reprendre la route demain matin.
— Je comprends, intervint Yamada. On a tous nos façons de nous détendre, et si c'est ce qui te permet de relâcher la pression, alors on va pas te juger.
Chan observa leur nouvel acolyte avec une pointe d'étonnement. Sa voix était si douce, si calme, qu'il pouvait apaiser n'importe qui. Il admirait avec quelle facilité il avait sorti ces quelques mots qui semblaient atteindre Minho d'une manière particulière. Il resta silencieux pendant un moment, ses épaules s'affaissant légèrement. Finalement, il soupira et écrasa son joint à peine entamé sur une canette vide. Chan ressentit une pointe d'amertume. Yamada avait fait ce que lui n'avait pas réussi à faire, et il en aurait presque était jaloux.
Cependant, il chassa rapidement cette pensée de son esprit. Ce n'était pas le moment de laisser ce sentiment étrange prendre le dessus. L'important était que Minho semblait enfin prêt à écouter au lieu de noyer son chagrin dans l'herbe. Chan prit une profonde inspiration et se rapprocha de lui pour poser une main réconfortante sur son épaule.
— On va passer une bonne soirée et demain on file vers Sacramento, d'accord ?
— T'as raison, on va plutôt prendre de l'alcool !
Il se leva d'une traite et s'arrêta quand il sentit le regard de Chan peser sur lui.
— Quoi ? C'est déjà mieux que de fumer des joints non ?
— C'est pas faux…
Il ne pouvait pas jouer les papas poules, Minho était censé être un adulte responsable. Il n'avait pas le droit de lui interdire quoi que ce soit. Il avait déjà fait un immense effort en abandonnant son joint, il devait bien faire une concession. Il relâcha doucement son étreinte sur l'épaule de Minho. Bien qu'il ne soit pas très rassuré par sa suggestion, il ne voulait pas paraître trop moralisateur. Et puis, lui aussi avait envie de profiter et de s'amuser. Il fit un léger sourire, cherchant à détendre l'atmosphère.
Ils retournèrent à la petite supérette de la station-service pour se procurer quelques bières. Yamada voulait en payer une partie, mais le caissier semblait plus obnubilé par sa minuscule télévision que par l'argent qu'il pouvait se faire. Sur l'écran, Chan reconnut le lieu où ils étaient quelques heures auparavant. L'homme derrière le comptoir soupira avant de tourner vers eux.
— Eh ben, les rangers ont eu du boulot avec ce ramassis de hippies ! s'exclama-t-il. Ils voulaient les faire déguerpir, mais pas moyen. Ça a fini en émeutes… Faut pas s'étonner avec ces sauvages.
Chan jeta un coup d'œil en direction de Minho, il restait de marbre, les billets tendus en direction du caissier. L'homme les saisit pour les compter, puis il lui rendit la monnaie.
— Allez pas là-bas, le périmètre risque d'être fermé.
— On en vient, lança Minho en prenant les canettes de bière. Des vrais sauvages, hein.
L'homme ne répondit pas, il se contenta de lever les yeux au ciel et les trois acolytes quittèrent le magasin sans plus tarder. Ils retrouvèrent la petite étendue de verdure et se délestèrent de leurs achats. Ils entamèrent une première bière chacun tout en se racontant des anecdotes, puis les autres s'enchaînèrent tout au long de la soirée. Yamada retourna même faire un petit ravitaillement express lorsqu'il remarqua qu'un autre caissier avait pris le relais, ayant peur de se faire juger par le précédent.
Ils continuèrent à boire, à rire, à discuter de choses et d'autres, mais l'air commençait à se rafraîchir. Ils décidèrent de jeter les canettes vides pour ensuite rejoindre le van. Minho se délesta de son t-shirt avant de se jeter au milieu du lit pour s'y allonger sur le dos, les bras en croix.
— Vous venez ?
Chan et Yamada échangèrent un regard complice avant de le rejoindre. Ils se positionnèrent de part et d'autre de Minho, qui les serra contre lui en éclatant de rire.
— Je vous aime les gars.
Chan pouffa et se blottit un peu plus contre lui. Malgré l'effet de l'alcool, il était parfaitement conscient de tout. Les paroles de Minho firent davantage rougir ses joues.
— Moi aussi je vous aime, déclara Yamada. Vous êtes grave sympas, je suis content de faire un bout de chemin avec vous.
— J'avoue que c'est plaisant, intervint Chan en glissant une main sur le ventre de son voisin.
Minho ne put réfréner un autre rire quand les doigts de son camarade vinrent le chatouiller doucement.
— Qu'est-ce que tu veux ?
Chan se redressa légèrement pour capter le regard de Minho. Il avait des petits yeux vitreux et les lèvres encore humides, alors il ne résista pas à l'envie de s'en emparer avec avidité. Il l'embrassa sans pudeur et imposa la langue dans sa bouche pour venir à la rencontre de la sienne. Minho gémit de surprise dans l'échange mais, de sa main libre, il alla saisir la nuque de son partenaire pour lui intimer de continuer jusqu'à ce qu'ils manquent d'air.
— Wouah, d'accord, souffla Yamada qui n'avait rien loupé du spectacle.
Minho afficha un mince sourire et Chan le lui rendit.
— Tu crois pas que tu fais un jaloux ?
Il tourna la tête et fixa les lèvres entrouvertes de leur nouvel ami.
— Quoi, moi ? s'étonna Yamada, sa voix vrillant dans les aigus.
— Oui toi, qui d'autre sinon ? T'as pas envie que Chan vienne te rouler des pelles ? C'est pas ton genre ? Ou alors t'aimes pas les hommes.
Il lâcha un petit rire tout en hochant vigoureusement la tête.
— Vous êtes fou, s'amusa-t-il. Mais ça me plaît.
Il se pencha en dessus de Minho pour s'emparer de la bouche de Chan sans plus attendre. Les deux jeunes hommes s'embrassèrent avec passion sans même se poser davantage de questions, sans même prendre le temps de se découvrir. Ils se fichaient bien du reste, ils avaient juste envie de passer un bon moment. Et pendant qu'ils échangeaient un baiser fougueux, Minho les observait, ses mains caressaient machinalement leur dos comme s'il cherchait à les encourager. Il se délectait de la vue, des bruits humides qui emplissaient le van et des soupirs qui jaillissaient parfois. Mais il râla lorsqu'il constata que la scène durait trop longtemps.
— Eh oh, j'existe moi aussi !
Chan et Yamada se détachèrent l'un de l'autre et une étincelle de malice naquit dans leur regard. Ils n'avaient pas besoin de se concerter, ils s'étaient compris. Ils se penchèrent vers Minho et déposèrent tous les deux un baiser aux coins de ses lèvres. Mais tout escalada plus vite qu'ils ne l'avaient imaginé. Ils se retrouvèrent à l'embrasser à tour de rôle, puis à laisser leurs langues se joindre à la sienne. Chan avait toujours une main sur le ventre de Minho, et il entreprit de la faire glisser jusqu'à son entrejambe. Il massa son sexe avec insistance par-dessus son bermuda, Minho mit un terme au baiser pour se redresser sur ses coudes.
— T'as faim on dirait, sourit-il.
— Hm, j'ai surtout très envie de toi, marmonna Chan.
Yamada se recula et s'assit sur le lit pour atteindre son sac à dos. Il en extirpa un paquet de cigarettes et un briquet.
— Ça vous dérange pas si je fume à l'intérieur ?
— Et toi, ça te dérange si on…
Minho laissa sa phrase en suspens, mais il haussa un sourcil, laissant leur nouveau camarade deviner à quoi il faisait allusion.
— Nous allez-y, faites vos affaires.
— Tout ça pour nous mater.
Yamada haussa les épaules et alluma sa cigarette avant d'à nouveau s'allonger.
— Sauf si tu veux participer.
— Non, je suis plus du style voyeur.
Chan et Minho échangèrent un sourire, emballés par l'idée de satisfaire leurs désirs devant une tierce personne. Leurs lèvres se rejoignirent à nouveau, cette fois dans une étreinte passionnée et vorace. Les mains de Chan se glissèrent sur le torse de son partenaire, il explora la moindre parcelle de sa peau avec une envie croissante. Yamada, quant à lui, savourait chaque bouffée de sa cigarette et observait avec fascination la scène qui se déroulait devant lui. Minho se laissa aller sous les caresses audacieuses de Chan.
— J'ai envie de te prendre…
Chan leva les yeux vers Minho pour étudier son visage, cherchant une autorisation tacite. Les battements de son cœur s'accélérèrent d'anticipation. Les yeux brillants d'excitation, Minho acquiesça. Un désir ardent se reflétait dans son regard alors qu'il offrait son consentement silencieux.
Les vêtements tombèrent un à un, révélant des corps sculptés par le désir. Les mains exploratrices, les soupirs étouffés et les sensations enivrantes créèrent une symphonie érotique dans le van. La soirée promettait d'être mémorable, les limites s'effaçaient, laissant place à une union charnelle où les corps se perdaient dans une fusion parfaite, sans retenue ni jugement.
•••
Hello ! J'essaye de reprendre le rythme, j'ai réussi à avoir deux autres chapitres d'avance donc ça me laisse le temps de finir autre chose en priorité 💪
J'espère que ce chapitre vous aura plu, ils ont l'air de bien s'entendre tous les trois 👀 À la semaine prochaine pour la suite 💜
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