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Seersha

priait

un dieu en lequel elle ne croyait pas.

En lequel elle n'avait jamais cru. Prétendre, prétendre. Rester agenouillée, les mains croisées devant elle, les yeux fermés, fermés. Dans sa tête, il n'y avait que le bruit des vagues. Ce qu'il fallait, c'était qu'ils croient en elle, qu'ils ne voient pas à travers son tissu de mensonges. Elle était précautionneuse, méticuleuse, talentueuse. Elle se servait de ce qu'ils voulaient voir pour le leur laisser suggérer. La femme simplette, celle qui suivait son mari

la femme

parfaite.

Mais c'était elle, le cerveau.

Dès qu'il avait terminé son office, son mari se retirait

loin des regards

dans la maison où ils logeaient pour le moment.

Il était malade, disaient les rumeurs. Très malade. L'humidité avait colonisé ses poumons,

intoxiqué

jusqu'à l'air qu'il respirait.

Ce qu'ils ne savaient pas, c'est qu'il était faux. Ou presque. Un pantin malléable à souhait, entre ses mains de marionnettiste habile. Elle était le cerveau ; il était le joli visage.

Et Seersha avait dupé tout le monde. Elle le savait. Elle l'avait vu dans le regard de cette file

sa naïveté aurait pu être touchante

si elle ne servait pas Seersha.

Elspeth

avait été présentée par un pêcheur

par son père

par un ennemi de Seersha

de son peuple.

Alors, Seersha avait choisi. Ce serait elle.

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