17

Elspeth

était

perdue. Ruinée. Une épave. Elle ne savait pas combien de temps il lui restait encore à vivre

si ce n'était peu.

Tout était fini pour elle.

Et cela avait commencé lorsque le mari de Seersha – si peu présent et actif dans la vie du village que presque tous avaient oublié qu'il était le maître de la mission – s'était enfermé chez lui, menacé par la maladie

et que c'était Elspeth qu'on avait accusé

que sa proximité avec Seersha avait contaminé son mari

qu'elle serait la prochaine

qu'une malédiction se trouvait dans l'air qu'Elspeth exhalait.

Seule, seule.

Elle n'avait plus personne. Ses parents avaient peur d'elle. Tout le village la haïssait

sauf Seersha.

En qui elle avait confiance. Avait eu confiance. Plus jamais, jamais.

Elle avait été naïve, de croire que ses intentions étaient pures. Elle aurait dû se méfier de cette danseuse sauvage mais elle été séduite par des promesses construites sur des illusions de sécurité d'amitié

de quelque chose de plus de pur de différent.

Elle avait fait confiance à la femme de foi,

lorsqu'elle avait demandé à voir la relique du saint protecteur du village. Un manteau datant d'un temps si ancien qu'aucune lignée ne se rappelait comment il était venu ici.

Elle avait parlé

argumenté en sa faveur, plaidant qu'il s'agissait d'un honneur

que les envoyés du continent s'intéressent à leur saint.

Et Seersha avait disparu

avec

le

manteau.

C'était la fin d'Elspeth. On l'avait jugée complice, voire peut-être même instigatrice. Son fiancé l'avait décrite comme pécheresse

comme séductrice

comme tentatrice

comme surnaturelle

et elle serait jugée en tant que telle.

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