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Seersha

entendait

les rumeurs qui couraient.

Comme quoi la fille du pêcheur – mais si, voyez-vous, la famille sur la colline, la fille n'est toujours pas mariée, on raconte qu'elle est différente, qu'elle parle à la lune, que les enfants qui mangent les poissons de son père tombent malades – se livrerait à des pratiques étranges

païennes

sorcières

bannies

dangereuses

surtout à l'heure où les guerres de religion faisaient rage.

Ne pas dévier, surtout

rester dans le rang

ne pas attirer l'attention

et espérer survivre aux purges sanglantes meurtrières à l'heure où le danger régnait partout aucun répit aucune échappatoire les soupçons dominaient dénoncer pour survivre une vie contre une vie.

Ça arrangeait Seersha. Elle apportait du soutien à la jeune fille. Une présence familière, sympathique

alors que toutes ses amies

les jeunes filles du village

les jeunes hommes

se détournaient d'elle

médisant sur son chemin.

Elle gagnait sa confiance

et c'est ce qu'elle se disait pour tenir.

Elle ne faisait que mener sa mission à bien. Il n'y avait pas d'autre raison. Pas d'affection particulière, de tendresse face à son enthousiasme

(on aurait dit un chiot, encore pataud)

d'admiration pour l'innocence dans son regard, pour la maturité qui surgissaient parfois, surprenante, désarçonnante, attirante

non

elle ne voulait pas se noyer dans ses yeux où pulsaient toutes les merveilles du monde

non.

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