3 : Étrangement déçue
Le lendemain matin, je me réveille, exténuée. Je n'ai tout simplement pas fermé l'œil plus d'une heure. Je n'ai eu cesse de ressasser le passé. J'avais arrêté cette mauvaise habitude depuis quelques années, mais cette altercation avec James a tout fait remonter.
De quel droit a-t-il pu oser sortir des horreurs pareilles ? Le pire, c'est qu'il savait qu'il allait m'amener à culpabiliser. Comment ai-je fait pour ne pas voir que notre relation ne rimait qu'avec mensonge depuis le début ?
J'ai cours, aujourd'hui. Alors déjà que la veille accapare toutes mes pensées, si en plus je dois supporter ces études rébarbatives, je ne vais pas tenir. Pour une fois, je pourrais me permettre de ne pas m'y rendre, non ?
— Lisa ? demande une voix que je connais si bien derrière ma porte qui est restée close.
Je soupire et daigne enfin aller lui ouvrir. À peine ma poignée s'est-elle abaissée que Laure me saute dans les bras. Je recule en tentant de retrouver mon équilibre.
— Tu m'as fichu une de ces trouilles ! Pourquoi tu ne m'as pas laissée entrer ? s'affole-t-elle.
— Je voulais être seule, marmonné-je.
— Tu es sûre que ça va ?
— À ton avis ?
Je me dirige vers mon matelas, sur lequel je me couche, dos à mon amie. J'enserre mon oreiller en restant silencieuse.
— Il faut que je te pose une question, déclare-t-elle en s'asseyant à côté de moi.
— Vas-y.
— Tu es mal à cause de ta rupture ou de ce qu'il t'a dit ?
— Je n'assisterai pas au cours aujourd'hui. Je peux tout t'expliquer si tu as le temps. Sinon, ce soir. Parce que, pour répondre à ton interrogation, il va me falloir plus de cinq minutes.
Je ne veux pas la forcer à rester, mais je ressens le besoin d'en parler. Maintenant.
Je ne me sens pas bien en raison des éléments qu'il a énoncés. Je me suis fiée à quelqu'un alors que tout n'était basé que sur un mensonge. Mon amie ne prend même pas le temps de réfléchir : elle s'allonge dans mon lit et me regarde, en attente de mes éclaircissements. J'inspire un bon coup puis lui explique tout, n'omettant aucun détail. Laure est l'unique véritable amie que je n'ai jamais eue. Elle a toujours été là pour moi. La preuve : elle n'a pas hésité une seule seconde pour s'absenter de la fac et rester avec moi. Je lui en serai éternellement reconnaissante.
* * *
— Les filles ? appelle une voix.
Laure et moi discutons sur mon lit depuis plusieurs heures. Je dois avouer que je me sens beaucoup mieux, même si un sentiment de culpabilité persiste et persistera toujours. Parler libère, et chaque fois que j'en ressens le besoin, je me tourne naturellement vers elle.
— On est là ! s'exclame Laure.
Greg et Matt entrent dans ma chambre.
— Pourquoi vous trouvez-vous encore en pyjama ? Savez-vous qu'il est midi et demi et qu'il y a cours aujourd'hui ? s'informe Greg, une expression confuse sur le visage.
— Lisa avait besoin de discuter, explique Laure.
— Dites plutôt que vous aviez la flemme de vous lever, raille Matt.
Greg se tourne vivement vers lui.
— Tu peux faire ce que tu veux. Il n'y a quasiment aucune règle ici. Mais, ne t'avise jamais de te moquer de Lisa lorsqu'elle est mal ou tu auras affaire à moi, le prévient-il, la mâchoire serrée.
Matt lève les mains, montrant qu'il lâche le morceau.
— OK, désolé, se défend-il.
— Ce n'est pas à moi que tu dois demander pardon, mais à elle.
— Que je m'excuse auprès d'elle ? Tu peux rêver ! s'exclame-t-il en sortant de ma chambre.
Mon ami soupire en passant une paume dans ses cheveux.
— C'est bon, Greg. Merci, dis-je.
Il s'avance vers nous, le front plissé par l'inquiétude.
— Est-ce que ça va mieux ? s'inquiète-t-il.
Je me redresse en position assise. Laure fait rapidement de même.
— Un peu, oui.
— Bien. Viens, on va manger. Je suppose que tu n'as rien avalé depuis hier soir, et il est hors de question que tu arrêtes de te nourrir.
Il me tend sa main que je saisis, et tous les trois, nous allons dans la cuisine où se trouve déjà Matt. Il baisse les yeux sur mes doigts liés à ceux de Greg. Le rouge me monte immédiatement aux joues. Mon ami doit se rendre compte de mon malaise puisqu'il me libère de sa poigne.
— Pourquoi êtes-vous rentrés déjeuner ? demande ma confidente.
— Parce que ce matin, je ne t'ai pas vue en cours, Laure. Je pensais que tu étais partie sans moi.
— Je suis allée à l'université une fois sans toi parce que tu étais vraiment trop en retard, se justifie ma meilleure amie.
— Et puis, j'ai envoyé un message à Matt qui m'a dit ne pas t'avoir vue non plus, ajoute Greg en faisant abstraction de sa remarque. Donc, nous sommes venus pour voir si tout allait bien.
Bien que le dernier venu n'ait que suivi le mouvement, j'ai réellement des amis en or.
Nous mangeons tranquillement. À mon plus grand bonheur, personne n'aborde le sujet d'hier soir. Le téléphone fixe sonne. Je me lève et vais répondre.
— Allô ?
— Lisa ! Comment vas-tu ? s'informe la voix de Lucas.
— Bien et toi ? je mens.
— Ne fabule pas.
Je soupire. Pourquoi faut-il qu'il remarque toujours lorsque je ne dis pas la vérité ?
— Bon, d'accord. Je vais te la faire courte. Hier soir, James m'a plaquée. Il m'a avoué n'être avec moi que parce que Vanessa le lui avait demandé à l'époque. Il m'a annoncé m'avoir trompée plus d'une fois et il m'accuse de...
— De quoi ?
Au souvenir du ton impitoyable de James, mon cœur se met à palpiter plus vite que la normale. Ce phénomène détestable, ajouté à mon état d'esprit plutôt sombre ces temps-ci, me fait légèrement chanceler. Au loin, j'entends Lucas insister, la voix tremblante d'appréhension et de doute. Revenant à moi, je secoue faiblement la tête en baissant le regard. Mon bras libre se croise sur ma poitrine tandis que je tente de me calmer. C'est après avoir pris une inspiration que je cède à sa requête :
— De sa mort, lâché-je finalement.
— Comment ?
Je suis obligée d'éloigner le combiné de mon oreille pour ne pas devenir sourde. Il baratine tout seul à l'autre bout du fil, mais je ne l'écoute pas, sachant qu'il est probablement en train d'insulter James de tous les noms. Une fois qu'il s'est calmé, je me remets à prêter attention à ses dires.
— Bon, c'est une bonne chose que vous ne soyez plus ensemble. Rappelle-toi de ta promesse.
— Mais, je ne comprends pas ce que tu m'as demandé.
— Tu comprendras au bon moment, je te l'ai dit. Maintenant, mets le haut-parleur.
Je soupire, puis m'exécute. Mes trois colocataires me regardent, confus. Je hausse les épaules pour leur montrer que je ne sais rien de plus qu'eux.
— Les gars. J'ai une bonne nouvelle pour vous.
Il laisse un silence, installant un suspens.
— Dans un mois, je retourne à Paris. J'ai une semaine de congé ! s'exclame-t-il.
Un grand sourire prend place sur le visage de Laure, de Greg et sur le mien. Il va revenir !
— Pour combien de temps ? demande mon amie, enthousiaste.
— Trois jours.
Il ne s'agit pas de grand-chose, mais c'est déjà ça. Matt a l'air perdu, comme s'il avait l'impression de ne pas être à sa place, ici. Cela reflète peut-être un peu la réalité. En même temps, il ne se trouve parmi nous que depuis quelques jours.
Cela me semble plutôt étrange que Lucas ait des vacances aussi tôt. Je le questionne donc là-dessus. Alors, il m'explique que l'homme chargé de son stage sera en formation et que personne ne pourra prendre le relais. Par conséquent, il a quelque temps de repos.
— C'est génial ! s'exclame Laure.
Nous mettons au point les détails de son arrivée, puis nous raccrochons, un grand sourire fixé aux lèvres. Matt reste silencieux. Il se lève sans un mot, avant de quitter la cuisine. Les deux autres n'ont pas l'air de s'en être rendu compte. Il me coule un regard, m'indiquant de ne pas le suivre. Je fronce les sourcils et mes deux amis récupèrent mon attention, surexcités. Je tente d'entrer dans leur bulle de joie, sans y parvenir, trop perdue dans la mienne.
— Je vais aller me préparer. Je pense que je vais retourner en cours cet après-midi, les préviens-je.
Ils se tournent vers moi, tout sourire.
— OK !
Je me lève et me dirige vers ma chambre. Un bruit étrange provient de celle de Matt, qui avoisine la mienne. La porte est entrouverte. Curieuse, j'y jette un œil. Je le vois en train de frapper un punching-ball. Je ne savais même pas qu'il en avait un. Ses coups dégagent une telle force, il a l'air d'avoir tant de fureur en lui. C'en est impressionnant. Je suis bien placée pour savoir qu'il faut ressentir beaucoup de colère contre quelque chose ou contre quelqu'un pour battre avec une telle puissance. Il s'arrête quelques instants, histoire de reprendre son souffle. Le sac tremble encore, après la force de sa poigne. De peur qu'il ne me voie, je m'enfuis dans la pièce jouxtant la sienne.
J'aimerais bien savoir ce qui le met dans cet état. Il semblait déjà de mauvaise humeur lorsqu'il est entré tout à l'heure. Peut-être que quelque chose s'est passé à l'université ? Je n'en sais rien. Je me prépare en pensant à ceci, ce qui me permet de ne plus me préoccuper du reste.
Lorsque je sors de ma chambre pour rejoindre les deux autres, je le croise, allant dans la salle de bain. Il se montre torse nu, dos à moi, trempé de sueur. Il ne m'aperçoit pas et ne sait pas que je suis là. J'en profite pour le regarder. Son dos apparaît musclé. Je plisse les yeux. Il a une sorte de balafre qui part de sa colonne vertébrale et qui paraît se terminer sur son torse, un peu plus bas que son épaule. La dernière fois, trop gênée de l'apercevoir ainsi, je ne l'avais pas remarquée.
Soudain, il se tourne vers moi et constate ma présence. Je rougis furieusement pendant qu'il me fusille du regard.
— Que regardes-tu ? gronde-t-il avant de remettre son tee-shirt.
— Euh... rien du tout, réponds-je doucement, n'osant plus l'observer.
Il s'avère vraiment impressionnant lorsqu'il est en colère, mais il ne m'effraie pas pour autant. J'ai vécu bien pire qu'un colocataire arrogant. M'étant remise de la surprise face à son ton, je relève la tête.
— Et puis, tu n'as pas à me parler ainsi. Je ne suis pas quelqu'un sur qui tu peux te défouler, je crache, le laissant seul, éberlué.
— Encore un coup de gueule ? s'informe Laure une fois que je suis revenue dans la cuisine.
— Oui, je soupire.
— Et que s'est-il passé cette fois ?
— Rien du tout, coupe froidement Matt, changé dans des vêtements propres. Bon, on y va ? me demande-t-il brusquement.
— Tu peux y aller tout seul comme un grand garçon, tu es au courant ? répliqué-je.
Il laisse échapper un souffle bruyant, puis sort en claquant la porte, nous laissant dans un silence étrange. Je crois que je ne le comprendrai jamais. Quant à moi, je prends le temps de lacer mes baskets, avant de vérifier que mon sac contient tout ce qu'il me faut. Laure m'observe agir, amusée. Elle remarque très bien que j'essaye de repousser l'échéance de mon départ, ne souhaitant pas croiser notre colocataire. Une fois mon petit manège terminé, je la salue tandis qu'elle s'abstient d'émettre un commentaire taquin.
J'attrape mes clefs, puis pars en direction de l'université. Mon sac sur l'épaule, je marche sans réelle ambition. Je ne sais pas si je vais tenir jusqu'à la fin de mes études comme ça. Je ne ressens aucune motivation. Je ne révise qu'une semaine avant mes partiels et je les ai toujours avec le minimum de points possibles. Et même si j'obtiens mon examen final, que ferai-je ensuite ? Travailler dans un laboratoire ? Ça ne m'intéresse pas, mais alors, pas du tout. Tout ça pour ne pas décevoir mes parents qui se fichent complètement de moi. Heureusement que je possède mes amis.
Avant, j'avais James.
Maintenant, il a disparu de ma vie. Et ce n'est pas plus mal.
J'entre dans le bâtiment, passe dans le couloir qui mène à ma salle et je vois un couple s'embrasser à pleine bouche. D'habitude, je serais passée sans faire attention, mais pas lorsque je reconnais une des deux personnes.
Matt.
Il plaque la fille contre le mur, toujours ses lèvres posées sur celles de l'étudiante. Elle est beaucoup trop maquillée, elle a des talons beaucoup trop hauts, trop peu de tissu sur elle. Bref, tout est trop. Je lève les yeux au ciel. Je n'aime pas Matt pourtant, je le pensais au-dessus de ça. Vraiment, je suis étrangement déçue.
Je passe mon chemin et entre dans ma salle.
* * *
Je rentre à pied chez moi après cette après-midi de cours. Je mets mes écouteurs et enfouis mes mains dans mes poches. Je monte le son à fond, voulant juste m'enfuir dans un autre monde. Je ralentis la cadence, souhaitant rester seule quelques minutes supplémentaires.
Je choisis de faire un détour, passant par un petit parc. J'y vois des enfants jouant à la balançoire, des adolescents couchés dans l'herbe qui discutent joyeusement, des couples s'embrassant sur des bancs, des parents surveillant leur progéniture, des personnes âgées se promenant. C'est fou comme ce type de lieu possède cette capacité de réunir toutes les générations.
Mes pas me rapprochent de chez moi. J'aurais aimé être dans n'importe quelle situation de n'importe quelle personne présente dans cet endroit. Mon enfance n'a pas été joyeuse. Mon adolescence a été un cauchemar. Ma vie amoureuse est un désastre. Il n'y a plus qu'à espérer que mon futur soit meilleur.
Le problème de la colocation, c'est que nous ne sommes jamais vraiment seuls. J'ouvre la porte, après être restée quasiment une demi-heure dehors. Je laisse mes écouteurs dans mes oreilles et me dirige directement vers ma chambre en espérant que personne ne vienne me déranger. Je pose négligemment mon sac par terre avant de m'allonger lourdement sur mon lit. Je vais finir par craquer si je continue ainsi.
Je me change dans des vêtements plus confortables, puis rejoins les autres dans le salon. Matt n'est pas là. Sûrement avec l'autre fille en plastique. Je m'assois sur le canapé.
— Alors, Lucas arrive finalement quel jour ? Vous avez d'autres nouvelles ? je questionne, ne voulant pas qu'ils m'interrogent sur mon état parce que je vais soit devoir leur répondre que ça ne va pas, soit leur mentir.
— Comme il l'a dit tout à l'heure, dans un mois, m'affirme Laure en fronçant les sourcils.
Elle s'est rendu compte que j'évitais simplement une discussion.
— Nous allons le chercher à la gare vers dix-neuf heures, tu viendras, pas vrai ? me demande Greg.
— La question ne se pose même pas, réponds-je avec un sourire forcé.
— Lisa, tu es certaine que tout va bien ? s'inquiète-t-elle, les sourcils froncés.
Tout, mais pas cette question. Je hoche vaguement la tête, ne désirant pas à nouveau m'épancher sur le sujet. Je m'enfonce dans le sofa, serrant un coussin contre moi. Greg et Laure ont l'air soucieux, néanmoins ils n'ajoutent rien, ayant probablement compris que je ne voulais plus penser à tout ça.
J'entends que la porte s'ouvre, mais je ne relève pas la tête, sachant déjà qu'il s'agit de Matt. Un gloussement de fille résonne. Je redresse enfin le regard pour m'apercevoir que ce n'est pas la même que tout à l'heure. Je vois, Monsieur ne peut pas se limiter à une seule personne. Il lui faut son harem. Je ne comprends pas pourquoi son attitude me déçoit tellement. Cela ne devrait pas m'affecter autant étant donné que je ne l'apprécie pas.
Je ne soulève pas le problème et me tourne à nouveau vers la télévision. Matt et elle vont dans sa chambre, ils reviennent cinq minutes plus tard. Lui s'est changé.
— Je ne dors pas ici ce soir, nous prévient-il.
On s'en serait douté.
— Pardon ? me demande-t-il.
J'ai encore parlé à voix haute. Il faut vraiment que j'arrête, cela pourrait me porter préjudice...
— Rien du tout, je soupire.
— Je vois. Mademoiselle Lisa est de mauvaise humeur.
— Ne m'appelle pas Lisa. Seulement mes amis en ont le droit, marmonné-je entre mes dents.
— Je t'appelle comme je veux, déclare-t-il, me défiant du regard.
La fille le tire par le bras, voulant partir. Il lui lance un regard dédaigneux, mais cède et sort.
— Je le déteste.
— On avait remarqué, rit Greg.
— Mais je ne comprends pas pourquoi. Je le trouve sympathique moi, sourit Laure.
— Sympathique ou magnifique ? je la taquine.
— Je le trouve beau, sauf qu'il n'est pas mon genre, répond-elle en haussant les épaules.
Elle est sincère. Je la connais suffisamment pour le savoir. De toute façon, cela ne me regarde pas. Je jette un coup d'œil à Greg qui nous observait déjà, curieux.
— Lucas n'est plus là, tu es en minorité, mon cher !
Il me tire la langue, ce qui m'amène fatalement à éclater de rire. Laure lui poche gaiement les joues.
— Le pauvre petit Gregounet ! mime-t-elle comme un enfant.
Il se dégage et fait la moue en croisant les bras sur son torse.
— Pourquoi faut-il que Matt ne soit pas là ce soir ? bougonne-t-il.
Cette phrase me ramène instantanément à la réalité.
— Je l'ai vu en train d'embrasser une autre fille tout à l'heure, je confie.
— Quoi ? s'insurge Laure en se levant, renversant un peu de son verre d'eau sur Greg.
— Hey ! Je sais que c'est choquant, mais je n'y suis pour rien ! s'écrie-t-il, agacé.
— Et, comment était-elle ? s'enquiert Laure.
— Identique à celle-là.
— Tu veux dire, une pouffiasse ?
— On peut voir cela ainsi, réponds-je en souriant.
— En fin de compte, cela ne m'étonne pas, annonce Greg. Il s'agit du genre de mec qui est sorti avec un nombre incalculable de nanas, il ne les compte même plus.
— Les personnes comme ça me dégoûtent, lâche ma meilleure amie avec une grimace. Comme James, en fait.
Je me rembrunis immédiatement. Laure porte sa main à sa bouche, prenant conscience de ce qu'elle vient de dire. Greg lève les yeux au ciel.
— Oh non. Je suis vraiment désolée, Lisa. Je ne voulais pas remettre le sujet sur le tapis. Je m'excuse, sincèrement. En plus, tu avais l'air d'aller mieux. Je me sens tellement mal. Je...
— Ça va, ça va ! m'exclamé-je, coupant son flux de paroles. Ce n'est pas si grave, mais s'il te plaît, évite de ramener l'histoire sur la table sans raison.
— Promis.
— Bon, les filles. Ça vous tente d'aller boire un verre ? Je pense qu'on en a tous besoin, propose Greg.
J'accepte avec plaisir. Nous nous habillons rapidement, puis nous sortons, direction un bar. Une fois dans le pub, nous commandons, puis nous nous installons à une table. L'endroit apparaît bruyant, bondé, la musique se révèle forte. Toutefois, c'est tout à fait ce qu'il me fallait pour me changer les idées.
Greg se lève et me tend la main, m'invitant à aller danser. Je souris et accepte avec joie. Il m'entraîne sur la piste, emmenant Laure avec nous. Nous nous mouvons au rythme de la musique. Je me défoule comme jamais, bougeant dans tous les sens. Mes cheveux me cachent la vue, virevoltant et fouettant quelques personnes autour. Mais, je n'en ai rien à faire. Non, parce qu'en ce moment même, il n'y a que mon corps qui compte. Mon esprit s'est perdu et a laissé tous mes problèmes plus loin. Je suis moi-même. Cela ne m'était pas arrivé depuis longtemps. J'avais envie de ça, de me perdre quelques instants pour mieux me retrouver par la suite. Soudain, je comprends ce qu'il me faut.
J'ai besoin de quelqu'un pour m'aider.
J'ai besoin de quelqu'un pour m'aider à me retrouver. Quelqu'un à qui je fasse confiance et qui me rende la pareille. Quelqu'un qui prendrait connaissance du poids qui pèse sur mes épaules.
Cela fait des années que j'aurais dû le faire.
Mais malheureusement, je ne l'ai pas encore rencontrée.
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Bonjour!
Comme vous le voyez, ce chapitre est plus court que le précédent. C'est normal, la réécriture a modifié les longueurs des chapitres!
Ce chapitre servait à faire découvrir une face de Matt et l'amitié forte qui lie nos quatre loustics donc il ne s'y pas grand chose. Quoique...il amène un détail sur Matt (autre que son caractère de goujat). Pour les personnes qui découvrent l'histoire, l'aurez-vous vu?
Bon week-end et bonne semaine à tout le monde! Rendez-vous vendredi prochain pour la suite!
TrueWordOfLove ~ Fantine
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