Se Sentir Aimée
En soupirant, Temari ouvrit le dernier carton et entreprit d'en ranger le contenu dans les placards de la cuisine. Lentement, elle prit un à un chaque objet et le mit à sa place, se stoppant parfois dans ses mouvements, comme si subitement, quelqu'un allait l'interrompre en lui annonçant qu'elle allait quitter cet endroit, et non pas s'y installer. Mais pourtant, à son plus grand désespoir, elle arriva au bout de son labeur.
Elle plia et jeta le carton, puis en errant telle une âme sans but, elle fit le tour du petit appartement où elle venait d'emménager. Elle savait au fond d'elle qu'elle n'avait aucune raison de regretter ce déménagement : elle allait vivre avec l'homme de sa vie, dans un luxueux appartement, lumineux et ne manquant de rien, dans sa ville natale et non loin de sa famille, ainsi que sa meilleure amie, vivant dans le même quartier. Pourtant, elle ne parvenait pas à en être heureuse.
Arrivée dans le couloir, elle observa les photos sur les murs, retraçant le déroulement de sa vie. Elle avait grandi ici, à Suna, avec ses parents et ses deux petits frères. Elle ne regrettait rien de son enfance, mais c'est après que ça c'était corsé. Quand elle est entrée au lycée, son plus gros problème à commencer, et ne l'a pas quitté jusqu'à ce qu'elle déménage à Konoha après avoir raté sa 1ère année à l'université du coin. Dans sa nouvelle ville, elle a pu terminer ses études, et a passé de belles années, surtout grâce à l'homme avec qui elle est en couple aujourd'hui. En souriant tendrement, elle prit un cliché de son homme et elle.
Shikamaru Nara, brillant et futé, avait conquis son cœur, assez difficilement, il faut le dire. Les deux jeunes gens ne s'entendaient pas au départ, mais après plusieurs projets en commun, ils ont appris à se connaître, et à s'aimer. Et bien sûr, une fois diplômés, ils ont décidé de s'installer ensemble.
Là est arrivé un nouveau souci : la maladie de Rasa Sabaku No. Des premiers symptômes d'une maladie au cœur se sont déclenchés il y a peu, et le diagnostic est tombé : il ne lui reste que peu de temps à vivre. Pour Karura, c'est devenu une évidence : pour qu'il puisse profiter de ses enfants jusqu'au bout, ceux-ci doivent venir vivre à Suna.
Bien sûr, Temari n'avait rien contre cette idée, et elle remerciait du fond du cœur Shikamaru pour sa compréhension. Il avait activement cherché un appartement et un job dans le coin, et bien qu'il soit connu pour sa flemmardise, il en avait passé, des nuits blanches.
En clair, la belle blonde a tout pour être comblée, si ce n'est ce détail dont sa famille n'a pas pris compte, et dont son amoureux n'est pas au courant : la raison pour laquelle elle avait quitté Suna.
Elle prit la dernière photo présente sur le mur et s'assit sur le canapé pour l'observer. Dessus, elle était accrochée au bras de Shikamaru, et semblait vraiment heureuse. À côté d'eux, il y avait sa meilleure amie, Tenten, ainsi que son petit ami Neji. Elle était vraiment heureuse que ces deux-là se soient trouvés, car l'Hyûga était celui qui avait sauvé Tenten de la détresse dans laquelle elle avait été plongée. Détresse qui est liée à celle de la blonde.
Lorsque les deux jeunes femmes étaient en seconde, la brunette avait rencontré un garçon, qui semblait très gentil. Elle avait filé le parfait amour avec lui, et Temari était contente pour elle. Mais comme bien d'autres avant elle, Tenten s'était faite avoir.
Un soir, elle s'était offerte à ce garçon, mais il n'avait fait que jouer avec elle. Et si tôt qu'il a eu ce qu'il voulait, il était parti. La brune avait eu bien du mal à faire confiance à nouveau, jusqu'à ce qu'elle rencontre Neji.
A l'époque de cette horrible trahison, Temari était également en couple. Mais la peur de subir la même chose que son amie avait aussi causé sa perte : avoir des relations sexuelles était impossible pour elle.
Son copain n'avait pas apprécié qu'elle ne veuille pas aller plus loin avec lui et l'avait quitté. Et comme si ça ne suffisait pas, à chaque fois qu'elle tentait de se rapprocher d'un garçon, son ex revenait en courant pour raconter au garçon en question de fausses rumeurs, afin qu'à son tour, il se retourne contre elle.
Elle avait changé de ville pour ne plus avoir à faire à lui, et enfin passer à autre chose. Tenten, et bien sûr sa famille, étaient les seules personnes pour qui elle revenait à Suna de temps à autre.
Et maintenant qu'elle était vraiment de retour, est-il possible que son ex la retrouve ?! Et s'il parlait à Shikamaru ?!
Avec lui, elle avait été capable de faire les préliminaires, mais arrivé au moment de la pénétration, elle se bloquait et refusait de continuer. Il s'était montré compréhensif, et n'avait jamais insisté, mais arrivera un jour où il en aura marre et partira.
Et si son passé la rattrapait trop vite pour qu'elle n'est le temps de le retenir ?
Serait-elle capable de supporter le départ de l'homme qu'elle aime le plus au monde ?
***
-Maman, appela Temari en entrant dans la petite maison de son enfance.
-Je suis dans la cuisine, répondit Karura.
La blonde se débarrassa de son manteau, qu'elle accrocha dans l'entrée, et retira ses chaussures. Puis elle alla embrasser sa mère, qui l'accueillit en souriant.
-Comment vas-tu ma chérie ?
-Ça va, merci.
-Vous vous êtes bien installés ?
-Oui, tous les cartons sont défaits, et...
-Et Shikamaru, alors ? Quand est-ce qu'il revient nous voir ?
La jeune femme sourit devant l'entrain de sa mère : il était presque inpossible de faire des longues phrases avec elle.
-Il travaille beaucoup, mais je suis certaine qu'il sera d'accord pour venir bientôt.
-Moi je l'aime bien, j'espère que tu le garderas !
-J'espère aussi...
Désireuse de changer de sujet et sentant son inquiétude revenir à grands pas, elle aida sa mère à faire la vaisselle et entama une autre discussion.
-Alors, comment va papa ?
-Il se repose beaucoup, mais il se porte bien. Il n'a pas perdu sa joie de vivre.
-C'est une bonne nouvelle.
-Mais bon, je ne te cache pas qu'il fait moins d'effort physique qu'avant.
-Le médecin lui a dis de ne pas forcer.
La martiarche acquiesça d'un signe de tête et fit un petit sourire triste.
-J'aurais quand même aimé continuer à le voir aussi énergique qu'avant. Cette maladie est vraiment horrible...
-Ce sont toujours ceux qui le méritent le moins qui sont touchés...
-Je me souviens de notre jeunesse. Oh si tu l'avais vu, il en faisait de ces cascades ! Toujours en train de tenter un truc dangereux, on peut dire qu'il a bien vécu...
Temari hocha la tête et caressa avec tendresse le dos de sa mère.
-Je suis certaine qu'il ne regrette rien...
-Ton père a toujours su s'adapter. J'admire cette qualité.
-Dit maman...
Elle marqua une pause, peu sûre de savoir comment engager cette conversation avec sa mère. Elle n'avait pourtant pas besoin de douter, après tout, qui mieux qu'une mère peut comprendre et diriger son enfant dans la bonne direction ?
-Que t'arrive-t-il, mon cœur ?
-Est-ce que tu as déjà été effrayée par quelque chose, et peu importe combien de fois tu essayais, tu n'étais pas rassurée ?
La vieille femme regarda sa fille, puis éteignit le robinet et se saisit d'un torchon pour s'essuyer les mains en se tournant vers elle.
-Eh bien, une femme est amenée plusieurs fois dans sa vie à douter, à avoir peur. C'est normal, tu n'as pas à t'en faire.
-Mais et si cette inquiétude nous empêche d'avancer ?
-Ça ne m'est jamais arrivé. Tu sais, j'avais ton père.
Elle posa une main sur l'épaule de sa fille et lui fit un clin d'œil complice.
-Quelque soit ton problème, si tu as un homme à qui tu peux accorder ta confiance, un homme qui te comprendra et qui t'aidera quoi qu'il arrive, alors rien ne pourra t'empêcher d'avancer.
-Et si je perdais cet homme ?
-Alors c'est que ce n'était pas le bon.
Elle déposa un baiser rassurant sur la joue de la blonde, lorsqu'elle entendit du bruit à l'étage. Elle s'éloigna alors pour aider son mari à se lever, laissant notre jeune femme seule dans la cuisine.
Les mots de sa mère tournaient en boucle dans la tête de Temari. Karura avait raison, elle devait arrêter de s'en faire : elle aimait Shikamaru, et il l'aimait. Si elle se montre honnête avec lui, tout se passera bien.
Enfin, elle l'espère...
***
-Tadaima, bailla Shikamaru en fermant derrière lui la porte de leur appartement.
-Bonsoir chéri, l'accueillit Temari. Tu as passé une bonne journée ?
-Fatiguante, comme d'habitude, rit son homme.
Il alla l'embrasser amoureusement, puis se dirigea vers la salle de bain pour prendre une bonne douche. Il en ressortit dix minutes plus tard, habillé d'un débardeur et d'un short, ses cheveux mouillés et lâchés. Il alla se servir un verre d'eau à la cuisine, et Temari en profita pour le mater : il était tellement beau quand il n'attachait pas ses cheveux.
-Tu veux un truc à boire, ou t'es en train de me reluquer ?
-Je te regardais pas.
-J'ai dû rêver...
Il la regarda d'un air malicieux et vint la rejoindre sur le canapé. Il s'assit à côté d'elle et passa un bras autour de ses épaules.
-J'ai vu Neji, aujourd'hui.
-Ah ? Comment va-t-il ?
-Très bien, il était hyper excité.
-Pourquoi ?
-Tenten ne t'a pas dis ?
-Non...
Le brun sourit et posa une main sur le ventre de la blonde.
-Ils vont avoir un bébé.
-Quoi ?! TENTEN EST ENCEINTE ?!
-C'est étonnant qu'elle ne te l'ait pas dis.
-Tu m'étonnes ! Elle va m'entendre !
-Elle a sûrement dû t'envoyer un message, t'as pensé à allumer ton tel ?
Un silence gênant pris place, avant que la blonde ne se lève pour aller chercher son téléphone et l'allumer. Effectivement, elle avait reçu un message dans la matinée :
Tenten🐼
Temariiiiiiiiiiiiii devine ce qui m'arrive ! Ça y est, je viens de faire un test de grossesse ! C'est positif !
Je suis trop heureuse, Neji est super content aussi !
Faudra qu'on se fasse une sortie, on a un tas de trucs à préparer pour sa venue !
Dis tu voudrais pas être sa marraine ?
Bisous et bon appétit (je suppose que t'as encore zappé que les téléphones existent et que t'en as un 😝)
Elle la connaissait si bien. Elle envoya un SMS d'excuse et de félicitations à son amie, puis jeta un coussin à la tête de son petit-ami.
-Qu'est-ce que j'ai fais ?!
-T'allais rire, je te connais !
-Faut avouer que...
-Non, tu te tais !
Il haussa les épaules, l'embrassa sur le front et se dirigea vers la cuisine pour faire à manger. Et bien évidemment, quelques secondes seulement passèrent avant que son rire ne retentisse. Une veine de colère apparue à la tempe de Temari : elle allait devoir le punir.
Elle en connaissait un qui allait dormir sur le canapé...
***
Environ deux mois après leur arrivée à Suna, Shikamaru et Temari avaient décidé de profiter d'un samedi après-midi pour se promener en amoureux dans les rues de la ville. En se tenant par la main, elle lui montrait les plus beaux endroits du coin, et commentait avec des anecdotes de son enfance.
Au bout d'un moment, ils décidèrent de faire une pause dans un café. Ils s'assirent à une table à l'extérieur pour profiter du beau temps et de la chaleur agréable qui régnaient.
Ils discutèrent de tout et de rien, puis Temari le laissa un moment pour se rendre aux toilettes. Mais alors qu'elle terminait de se laver les mains, son téléphone (qu'elle laissait allumer depuis l'évènement de l'autre jour) se mit à sonner. Elle répondit immédiatement lorsqu'elle vit qu'il s'agissait de Tenten.
-Allô ?
-Temari, t'es où ?
-Je suis dans un café, aux toilettes, pourquoi ?
-Neji et moi, on sort d'un magasin de vêtements pour bébé, et on a vu Shikamaru assis à une terrasse.
-Normal, on est tous les deux au café.
-D'accord, mais là, il est pas seul.
La blonde fronça les sourcils et sortit des toilettes, se dirigeant vers la terrasse.
-Comment ça : "pas seul" ? Il est avec une fille ?
-Non...pas une fille...
-Alors qui ?!
-C'est lui, Tema...
La blonde écarquilla les yeux, et s'excusa auprès de son amie avant de raccrocher subitement. Elle arriva enfin sur la terrasse, et son cœur manqua un battement lorsqu'elle le vit. Son ex était là, devant elle, une main posée sur l'épaule de Shikamaru, avec un sourire satisfait sur les lèvres.
-Tiens, Temari, ça faisait longtemps.
-Hidan...je ne pensais pas te revoir.
-Moi non plus, à vrai dire. Faut dire que ton déménagement nous avait surpris. Tu n'as même pas pris la peine de me donner ta nouvelle adresse.
-Je pensais que tu n'en voulais pas.
Elle sentit la colère monter en elle. De quel droit se permettait-il de venir à nouveau foutre sa vie en l'air ?! Shikamaru sentit la tension dans l'air, et ses sourcils se froncèrent.
-Alors ma belle, tu me présentes pas à ce jeune homme ?
-Vu que tu avais ta main sur son épaule, j'avais supposé que tu t'en étais déjà chargé.
-Non, je t'ai laissé ce plaisir.
Elle hocha la tête et se rapprocha des deux hommes. Elle se saisit de la main de Shikamaru, lui faisait comprendre son mal-être par la force de sa poigne.
-Shikamaru, je te présente Hidan, mon ex, l'homme qui a gâché ma vie. Hidan, voici Shikamaru, mon...
-Fiancé, la coupa le Nara.
Il tendit sa main à Hidan, qui semblait surpris par son intervention, ainsi que par le mot employé. Néanmoins, il se reprit bien vite et serra sa main.
-Ravi de te rencontrer.
-De même. Ainsi donc, ce que Kankurô m'a raconté n'était pas une blague.
-C'est-à-dire ?
-Il m'a dit que dans sa jeunesse, Temari avait des goûts de chiottes. Force est de constater qu'effectivement, elle a aimé un tas de merde.
Les mains d'Hidan se crispèrent, alors que Temari leva un regard choqué sur son petit-ami. Shikamaru lui fit un sourire amusé et lui caressa le bras.
-Ne t'en fais pas, mon amour, tes goûts se sont améliorés depuis le temps.
-Shikamaru...
-Ton fiancé a le sens de l'humour, Temari.
Loin de se laisser démonter, Hidan passa un bras autour des épaules de la blonde, s'appuyant sur elle afin qu'elle ne se recule pas.
-Dis-moi, celui-là, t'as réussi à le baiser ?
-Hein ?!
-Il a l'air de tenir à toi, lui, en tout cas. Alors ça y est, t'as arrêté de jouer les Sainte-Nitouches ?
-Hidan, qu'est-ce que tu...
-Je crois que cela ne te concerne plus, gronda Shikamaru.
-Je veux juste être sûr que tu sais dans quoi tu t'es engagé. J'espère que tu ne veux pas d'enfant, mec, parce qu'elle n'est pas prête à te laisser la toucher.
Il embrassa Temari sur la joue, et partit en ricanant après lui avoir chuchoter quelques mots à l'oreille.
"Si tu veux le garder, celui-là, t'as intérêt à faire ce qu'on attend d'une femme dans ton genre."
Temari se sentait perdue, effrayée et en colère. Elle ne savait pas ce qu'elle pouvait ou devait faire, ni ce qu'elle pourrait dire pour arranger les choses. Elle ne put réfléchir bien longtemps, car après avoir laissé de l'argent pour payer leurs consommations, Shikamaru attrapa son poignet et l'entraina loin du café. Elle ne put se dégager de sa poigne jusqu'à ce qu'ils arrivent dans une petite ruelle non loin de chez eux. Là, il la relâcha enfin, pour saisir son visage et l'embrasser avec passion.
-Shikamaru ?
-On s'en moque de ce qu'il a dit, et de ce qu'il a représenté pour toi. Temari, tu es la femme que j'aime et je te respecte. Tu n'es pas un objet sexuel, et je n'ai pas besoin que tu te donnes à moi pour vouloir passer ma vie à tes côtés.
Il caressa ses joues et posa son front contre le sien en fermant les yeux. Quelque peu rassurée, Temari le prit dans ses bras pour se serrer contre lui. Mais elle ne parvenait à oublier les mots d'Hidan. Et Shikamaru, il avait l'air si énervé...
-Tem...
-Oui ?
-J'aimerais...enfin si tu veux bien...je veux que tu me dises ce qu'il s'est passé entre vous.
Elle leva son visage vers lui et le détailla : ses jours étaient rouges de gêne et son regard était fuyant.
-Tu n'as pas à être jaloux, Shika.
-Ce n'est pas ça...
-Ah bon ?
-Je sais bien que tu n'aimes pas trop parler de ton passé. Je n'ai jamais cherché à savoir, mais là, il a dit des trucs...et tu as dis qu'il avait gâché ta vie...ça me gêne de pas savoir, mais je veux pas t'embêter...
Elle sourit doucement et attrapa sa main pour l'emmener dans leur appartement. Ils seraient mieux là-bas pour parler. Mais ce qu'elle n'avait pas prévu, c'est que toute sa famille les attende sagement dans leur salon en regardant un vieil album photo de Shikamaru qu'ils avaient sûrement dû trouver en farfouillant dans leurs affaires.
-Ce qu'il était mignon, commenta Karura.
-Il était maigrichon, ricana Rasa.
-Kankurô l'était aussi, précisa Gaara.
-Oui mais aujourd'hui je suis plus musclé que lui, se défendit le brun.
Temari se donna une grande tape sur le front et leva les yeux vers Shikamaru. Il faisait une moue dépitée et tapotait ses cuisses avec gêne, son regard à la recherche d'un passage secret pouvant l'emmener à 500km sous terre. Gaara fut le premier à remarquer leur présence. Il se leva et alla les saluer, bientôt suivit par les autres.
-Ah, vous voilà enfin, s'exclama Karura. Où étiez-vous ?
-On faisait une petite sortie en amoureux, soupira la blonde. Et vous, que faites-vous ici ?
-Je te rappelle que ton frère à un double des clés.
C'est vrai, Kankurô avait tenu à avoir un double pour intervenir à tout moment si le petit couple faisait "des choses bizarres", bien qu'en deux mois, il ne s'en était jamais servi.
-On voulait passer un peu de temps avec vous, déclara Rasa en souriant. Vous n'avez pas trop eu le temps de passer à la maison, alors on a profité que j'avais une visite à l'hôpital pour venir vous voir !
-Tu as été à l'hôpital, s'inquiéta Temari. Qu'ont dis les médecins ?
-Ne t'en fais pas, c'était une visite de routine.
Ils prirent place sur le canapé et Rasa raconta son rendez-vous pendant que Shikamaru allait faire du thé à la cuisine. Il prit bien son temps pour laisser Temari passer du temps avec ses proches, il ne voulait pas l'accaparer, mais il savait que s'il restait à côté d'elle, ils l'intégreraient à la discussion. Non pas que ce fait le dérangerait, il adorait sa belle-famille, mais Temari a besoin de profiter de ces moments tant qu'elle le peut encore. Et il refuse d'être celui qui l'empêchera de le faire.
Au bout d'un moment, comme il fallait tout de même qu'il fasse acte de présence, il apporta le thé au salon et servit tout le monde, priant pour que quelque chose le force à s'éclipser. Fort heureusement, son portable se mit à sonner. Il s'excusa auprès des autres et alla s'enfermer dans sa chambre.
Cependant, il fronça les sourcils en voyant que la personne qui l'appelait n'était autre que Temari elle-même. Une hypothèse se forma rapidement dans son esprit, et après avoir décroché, il porta le téléphone à son oreille et parla avec une colère non-dissimulée.
-Qu'est-ce que tu veux ?!
-Oula, pourquoi es-tu si en colère ? Tu t'es disputé avec ta copine ?
-Je sais très bien que tu n'es pas Temari, alors accouche si tu veux pas que je raccroche.
-À ce que je vois, elle ne s'est toujours pas habituée au téléphone. J'ai réussi à lui prendre le sien sans qu'elle ne s'en rende compte. Elle n'a vraiment pas changé, si ce n'est qu'elle est devenue plus jolie...
-Accélère, parce que t'as pas envie de me voir en colère, et je vais me pointer pour t'en coller une si tu t'actives pas.
-OK ok pas besoin de t'énerver...
Le rire de l'argenté résonna dans le combiné, et Shikamaru se retint de ne pas lui raccrocher au nez. En attendant que l'autre homme se décide à parler, il alluma son ordinateur portable et ouvrit une application bien particulière : cette appli permettait de retrouver un téléphone à distance rien qu'en entrant le numéro.
Il inscrivit le numéro de Temari, qu'il connaissait par cœur, nota l'adresse qu'on lui donnait et sortit de la chambre. Dans le couloir, il croisa Temari, qui semblait inquiète.
-Shikamaru, c'est qui au téléphone ?
-C'est le boulot, je suis désolée ma chérie mais je dois m'absenter.
-Maintenant ? Mais mes parents...
-Je te promets de vite revenir !
Il l'embrassa sur les lèvres, salua sa belle-famille et sortit précipitamment de l'appartement.
-Tu fais quoi mec, demanda Hidan, qui avait enfin arrêté de rire.
-Je suis juste allé dehors pour avoir un peu d'intimité. Comme ça, personne ne nous dérangera.
-Mouais, bon alors, je t'appelais parce qu'en fait, j'ai regardé un peu les photos de Temari, et je me demandais...tu l'aimes vraiment ?
-Oui.
-Ouah je suis choqué ! T'as pas une once d'hésitation !
Shikamaru roula des yeux et arriva au pied d'un immeuble assez délabré. Il grogna à l'idée de devoir chercher l'appart de l'argenté et pria pour qu'il ne soit pas au dernier étage. Il entra sans faire de bruit et arriva devant un ascenseur qui ne lui inspirait pas confiance, un escalier pas plus rassurant, et une porte qui était celle du bureau de la concierge. Il pénétra doucement à l'intérieur et chercha dans ses papiers le numéro de l'appart d'Hidan.
-Écoute mec...
-Je suis pas ton pote, alors m'appelle pas comme ça.
-OK, OK, calme toi. Bon, je vais pas y aller par quatre chemin avec toi, je vais être franc et direct.
"Direct ?! Mais t'attends quoi depuis tout à l'heure ?!" pensa Shikamaru en roulant des yeux. Il trouva enfin ce qu'il voulait et commença à monter les escaliers.
-Tu vois, Temari et moi on a eu une relation, et c'était super ! Mais bon, tu sais comment elle est : faut pas la toucher parce que le sexe, ça lui fait trop peur...
-Si tu veux mon avis, c'est toi qui la bloquait. Avec moi, il y a pas de problème.
-Elle est plus vierge ?!
-Ça mon grand, ça te regarde pas.
Le rire d'Hidan retentit à nouveau, si fort que Shikamaru l'entendait depuis les escaliers.
-Honnêtement, je m'en fous que ce toi ou moi qui le fasse au final.
-Comment ça ?!
-Ça m'embête un peu que tu l'aimes vraiment, parce que tu vois, j'ai besoin d'elle. J'ai quelques soucis d'argent...
-Elle te donnera rien, et tu peux toujours crever pour qu'elle sorte avec toi à nouveau.
-Elle l'a fait une fois, pourquoi pas deux ?
-Attends, je vais t'expliquer.
Il raccrocha soudainement, laissant Hidan bouche bée. Pensant qu'il se moquait de lui, l'argenté s'apprêtait à le rappeler, quand il entendit la porte de son appart s'ouvrir. Il eut à peine le temps de tourner la tête qu'il se prit un coup de poing de la part du Nara. Le coup n'était pas assez puissant pour le faire tomber, mais il était quand même fortement étonné.
-Comment as-tu...
-Géo-localisation, t'as été un peu con sur ce coup.
-T'es un malin, toi...
-Il est hors de question que je te laisse t'approcher à nouveau de Temari, c'est clair ?!
Il attrapa le téléphone de la blonde et le mit dans sa poche après avoir vérifié qu'Hidan n'avait touché à rien.
-Avoue, toi aussi t'as besoin d'elle. C'est pour ça que tu veux pas la laisser partir.
-Ouais c'est vrai, j'ai besoin d'elle, mais pas de son fric. Et si tu veux tout savoir, la raison pour laquelle elle ne sortira jamais avec toi à nouveau, c'est parce que je te laisserai pas gâcher sa vie une deuxième fois. Alors tiens-toi loin d'elle, parce que je saurais te le faire regretter.
Il partit sans un mot de plus et en claquant la porte derrière lui. Il se pressa ensuite de rentrer chez lui pour ne pas inquiéter Temari. Lorsqu'il arriva, il fut surpris de la voir toute seule en train de débarrasser la table du salon. Supposant que sa famille était déjà partie, il murmura un petit "Merde" et ferma la porte en douceur.
Temari leva la tête vers lui en l'entendant faire, et lorsque son regard croisa la sien, elle tourna vivement la tête, signe qu'elle boudait. Le Nara soupira, sentant que la discussion qui allait suivre allait être difficile. Temari termina son nettoyage et passa devant lui sans lui accorder un autre regard, se dirigeant vers la cuisine pour faire la vaisselle. Le jeune homme s'appuya contre le mur et pensa qu'il avait intérêt à ne pas l'énerver plus qu'elle ne l'était s'il ne voulait pas dormir dehors.
-Tema...
-Je ne veux pas de tes excuses, Shikamaru !
-Je te jure que c'était très important. J'ai rien contre ta famille...
-Alors pourquoi tu ne restes jamais avec nous quand ils sont là ?! Tu te rends compte qu'ils sont partis parce qu'il pensait nous déranger, et qu'ils commençaient à dire que tu ne les aimais pas ?!
Elle coupa l'eau et se tourna vers lui, lui jetant un regard empli de reproches. Ne pouvant supporter son regard, il tourna la tête et fixa le mur de droite, le trouvant soudainement fort intéressant.
-Shikamaru, pourquoi tu ne réponds pas ?! Tu ne veux pas m'avouer que tu ne les aimes pas ?! Ou peut-être ne veux-tu pas me dire que tu déteste cette ville et que tu voudrais retourner à Konoha ?! À moins que ce ne soit moi le problème !
-Temari, tu te fais des films.
-Alors dis-moi ce qu'il t'arrive, à la fin !
Elle tapa rageusement sur le meuble de la cuisine et baissa la tête. Elle sentait que des larmes lui montaient aux yeux. Elle avait dû faire face à beaucoup d'émotions en seulement quelques heures, tout ça était trop pour elle. Elle se mit à triturer ses vêtements, n'osant plus regarder le jeune homme.
-Tu n'as pas pris la voiture quand tu es parti, alors tu n'étais pas au travail, je le sais. Qui est-ce qui t'a appelé tout à l'heure ?
-Temari, je...
-Dis-moi la vérité !
Le Nara soupira à nouveau et s'approcha d'elle. Il la saisit doucement par la taille et l'assit sur le meuble derrière elle, à côté de l'évier. Il l'embrassa doucement sur la joue et la serra fort contre lui.
-Je te promets que tu n'as pas de soucis à te faire, Temari.
-Je veux savoir avec qui tu étais au téléphone.
-C'était Hidan.
Elle écarquilla les yeux et tenta de le repousser, mais il la maintient contre lui avec force.
-Il t'a volé ton portable tout à l'heure. J'ai simplement été le récupérer.
-Qu'est-ce qu'il t'a dis ? Et qu'est-ce qu'il voulait ? Tu l'as retrouvé où ?
-Calme-toi...
Il lui caressa tendrement les cheveux pour la rassurer.
-Il voulait qu'on se sépare, soi-disant qu'il aurait besoin de ton argent car il a quelques soucis.
-Oh non...
-J'ai trouvé son adresse grâce à ton téléphone, je suis allé chez lui et je suis reparti dès que j'ai récupéré ce qui t'appartennait.
Il sortit son appareil de sa poche et se recula pour le lui tendre. Elle s'en saisit d'une main tremblante et le posa à côté d'elle, avant d'attraper le col de son petit-ami pour l'embrasser à pleine bouche. Il répondit avec douceur et la tira par les hanches pour la rapprocher de lui afin d'approfondir l'échange. Ils finirent par se séparer par manque d'air.
-Temari, tu n'as pas à t'inquiéter, d'accord ? Je suis vraiment heureux d'être avec toi, d'être ici avec toi et ta famille, et personne ne me fera renoncer à se bonheur.
-Je sais que je t'ai imposé beaucoup de choses, et tu aurais sûrement préféré rester à Konoha avec tes parents...je suis désolée...
-Ne le sois pas, d'accord. Je t'aime, Temari, et c'est tout ce qui compte.
Il déposa une traînée de baiser dans son cou, et sourit en la sentant se détendre enfin sous ses doigts. La blonde poussa un soupire d'aise et passa ses bras autour de la nuque de son amour.
-J'ai eu peur en te voyant partir.
-Tu ne croyais quand même pas que j'irai voir ailleurs ? Une femme galère comme toi, c'est suffisant.
-Idiot ! J'ai des raisons de m'en faire !
-Temari, je ne risque pas de trouver mieux que toi ailleurs.
-Tu ne serais pas le premier à y arriver...
Il cessa ses baisers et plongea son regard dans ses yeux verts. Elle semblait vraiment triste, comme si un douloureux souvenir affluait à son esprit. Il posa une de ses mains sur sa joue et la caressa doucement.
-C'est à propos de ce que tu voulais me dire tout à l'heure ?
-Oui...sur mon histoire avec Hidan.
-Peu importe ce que tu me diras, mes sentiments pour toi seront les mêmes. Tu peux me parler sans crainte, tu le sais.
Elle hocha la tête et l'embrassa timidement sur les lèvres. En répondant à son baiser, Shikamaru la souleva du meuble et la porta jusqu'au canapé, où ils seraient bien mieux pour discuter.
Temari lui raconta alors son adolescence à Suna : elle lui parla des relations de Tenten, de sa rupture avec Hidan et de ce qu'il a fait après. À chaque mot, le Nara comprenait un peu plus ce qui effrayait tant sa petite-amie. Alors, dès qu'elle eut fini, il l'embrassa à nouveau pour la rassurer, avec force et passion.
-Shika...
-Ils ont raté leur chance, tant pis pour eux. Moi je l'ai saisis, alors ne pense plus à eux, ils n'en valent pas la peine.
-Mais Hidan...
-Je ne te quitterai pas, Temari. S'il tente de t'approcher, il aura de mes nouvelles, et je te promets qu'elles ne seront pas bonnes.
Elle ne put retenir un petit rire, et elle se blottit contre lui. Elle était soulagée qu'il soit au courant, et bizarrement, elle en était aussi rassurée. Pour une fois, elle s'autorisa à penser que tout irait bien, et que ses problèmes étaient derrière elle.
Si elle avait su...
***
Quelques mois passèrent, les jours s'écoulèrent tranquillement, et Temari profitait à fond de ses proches. Elle passait beaucoup de temps avec ses parents et ses frères, regrettant parfois d'être partie si loin d'eux. Dès qu'il le pouvait, Shikamaru était avec eux : Kankurô avait pris l'habitude de souvent le taquiner, et Rasa ne se gênait pas pour aider son fils. Mais le Nara ne se plaignait jamais : il avait déjà vu comment se comportait un Sabaku No lorsqu'il haïssait quelqu'un, et faisait aisément la différence entre les gentilles moqueries et les violentes insultes qu'ils étaient capables de sortir.
Le petit couple passait également du temps avec Neji et Tenten, la jeune femme étant déjà à 8 mois de grossesse. L'Hyûga était très protecteur et attentionné, puisque la naissance approchait de plus en plus.
Et quand Shikamaru n'était pas avec Temari et sa famille, ou leurs amis, il était à son bureau, en train de travailler. Il avait réussi à intégrer la fameuse compagnie Akasuna, mais son patron ne semblait pas vraiment le porter dans son cœur. Aussi devait-il faire face à de grosses quantités de travail (et comme il venait d'arriver, il lui était difficile de dire quoi que ce soit), ce qui ne l'arrangeait vraiment pas. Il passait de moins en moins de temps avec Temari, et la menace Hidan planait toujours sur eux.
Ce jour-là, il venait de terminer un énième dossier en soupirant lorsque son téléphone portable se mit à sonner. Il étouffa un baillement et décrocha sans prendre la peine de lire le numéro qui était inscrit sur l'écran. S'il l'avait fais, il aurait été préparé à ce qui allait suivre.
-Allô ?
-Mr Nara ?
-Oui, c'est moi.
-Je suis l'agent Shiranui, de la gendarmerie de Suna. Je vous appelle car nous venons de trouver votre compagne en état de choc dans une ruelle non loin de votre domicile.
Shikamaru se leva d'un bond et sortit de son bureau. Il passa devant celui de son patron et lui fit signe qu'il s'en allait, en montrant son téléphone. Le supérieur s'apprêtait à lui interdire de partir, mais le Nara, se moquant bien de son avis, était déjà dans sa voiture en direction de la gendarmerie. Pas de téléphone au volant, il respectait cette règle en temps normal, mais à ce moment-là, il se foutait de tout.
-Je veux savoir ce qu'il s'est passé !
-C'est un de vos voisins qui nous a appelé, il vous attend au poste pour tout vous expliquer.
-Où est Temari ?
-Avec nous, c'est elle qui a demandé à ce qu'on vous appelle. Elle refuse de parler et bouger sans votre présence.
-Dites-lui que j'arrive tout de suite.
L'interlocuteur acquiesça et raccrocha sans un mot de plus. Shikamaru jeta son téléphone sur le siège à côté de lui et accéléra. Il ne respectait pas vraiment la limitation de vitesse, mais ce n'était pas non plus le cadet de ses soucis. Il se força tout de même à ralentir, sentant que s'il se faisait arrêter par un policier, il serait embarqué au poste pour violence verbale envers les forces de l'ordre. Il n'avait pas besoin de ça, Temari l'attendait.
Il arriva enfin à la gendarmerie et se gara avec précipitation, manquant de rentrer dans une autre voiture. Il courut à l'intérieur et se présenta à l'accueil. La secrétaire l'emmena dans une pièce où se trouvaient l'agent Shiranui, ainsi que le vieux voisin du couple, Ebizô. Le vieil homme tremblait, comme à l'accoutumé, les mains jointes dans son dos, et il paraissait énerver. Shikamaru s'approcha de lui et posa une main sur son épaule.
-Ebizô-san...
-Mon petit Shikamaru, ce que je suis content de te voir !
-J'ai fais aussi vite que possible.
-Je vais vous laisser discuter, intervient l'agent en se dirigeant vers la porte. Je vous attends dans le couloir, je vous emmènerai vers votre compagne après.
Le Nara le remercia d'un signe de tête et aida son voisin à prendre place à la table. Ebizô s'assit, et Shikamaru se mit en face de lui.
-Je vais te raconter ce qu'il s'est passé, mon garçon.
-Je vous écoute...
-Je vois bien que tu es inquiet. Tu trembles encore plus que moi.
Il rit et posa ses mains tremblantes à plat sur la table.
-Je sortais tout juste de l'immeuble pour aller rendre visite à ma sœur, Chiyo, tu as déjà dû la rencontrer...
-Oui.
-Je suis passé à côté d'une ruelle, tu sais, celle qui est deux maisons plus loin de chez nous. J'ai entendu des gémissements et des pleurs, et une voix que je ne connaissais pas. Tu sais comment je suis, petit, une vraie commère !
Il se mit à tousser sèchement, puis reprit d'une voix rauque.
-J'ai regardé dans la ruelle pour savoir ce qu'il se passait, et j'ai vu la petite Temari, plaquée entre le mur et un jeune homme. Il devait avoir ton âge, mais il était bien moins beau que toi. Peut-être tout aussi musclé, cependant...
-Il avait...les cheveux gris et les yeux violets ?
-J'ai à peine eut le temps de le regarder, tu sais, mais ce devait être ça. Mon vieux, quand j'ai vu qu'il essayait de violer la petite, j'ai chopé ma canne et je me suis dépêché d'aller lui flanquer un coup. Bondiou, on me l'a fait pas à moi !
Shikamaru s'affala sur le dossier de sa chaise, un mot se répétant en boucle dans sa tête : "violer". Il avait pris la menace Hidan à la légère, et si Ebizô-san n'était pas passé par là, s'il n'avait pas eu le courage d'intervenir, la force de faire fuir Hidan, s'il n'avait pas prévenu les flics...comment aurait-il retrouvé Temari ? Morte ?! Blessée ?! Traumatisée ?! Comment pourrait-elle se remettre de ça ?! Comment pourra-t-il la rassurer, à présent ?! Hidan sait où ils habitent, et il recommencera, c'est sûr !
-Je lui ai foutu un coup de canne entre les jambes, il a détalé comme un poulet. Mais c'est con, j'ai pas demandé son nom, et le temps que les gendarmes arrivent, j'ai oublié par où il est partit. Je me suis occupé de la petite, mais elle tremblait tellement et refusait de parler. Elle a demandé à ce qu'on t'appelle, mais qu'on ne te force pas à venir, puisque tu travaillais. Je suis venu avec elle ici pour pouvoir tout t'expliquer.
Le jeune homme se passa une main sur le visage pour se ressaisir. Il se leva ensuite et se précipita auprès du vieil homme pour l'aider à marcher.
-Merci beaucoup pour ce que vous avez fais, Ebizô-san. Je ne sais pas ce qui serait arrivé si vous n'étiez pas intervenu...
-N'y pense pas, mon garçon. Elle a échappé au pire, c'est tout ce qui compte.
-Je vais vous ra...
-Ne prend pas cette peine, voyons. Va vite la retrouver ! Moi, je dois encore aller voir ma sœur.
-Merci du fond du cœur.
Il s'inclina respectueusement devant son voisin pour le remercier, et le vieil homme parti, heureux d'avoir pu aider ce jeune couple. Puis, l'agent Shiranui emmena Shikamaru jusqu'à la salle où l'attendait Temari. Il le laissa entrer seul, lui annonçant qu'il allait se charger du rapport, ainsi que d'un papier excusant le Nara pour son absence précipité au travail, lui promettant d'appeler lui-même son patron pour lui expliquer brièvement la situation.
Shikamaru toqua doucement et pénétra dans la pièce. Il referma rapidement la porte et se dirigea à grand pas vers Temari, qui ne l'avait pas entendu arrivé à cause de ses sanglots. Il s'accroupit face à elle et posa tendrement ses mains sur ses épaules.
-Tem...
-Shikamaru !
Elle leva la tête vers lui et se jeta à son cou, pleurant de plus belle contre son torse. Elle avait eu tellement peur, peur que cet homme abjecte ne lui arrache sa virginité, lui fasse du mal, détruise son couple, anéantisse sa vie...c'était un soulagement indéfinissable qu'elle ressentait maintenant qu'elle était dans les bras de son homme.
-Shikamaru, je suis si heureuse que tu sois là, si tu savais...
-J'aurais dû être là à ce moment-là, pardonne-moi, Temari...
-Non, ne t'excuse pas ! Je ne veux pas entendre ça, Shika, rien n'est de ta faute, alors s'il te plaît, ne dit pas des choses pareilles.
Il emprisonna son corps tremblant dans ses bras et embrassa sa joue. Il la caressa avec douceur, ne sachant pas vraiment quoi faire pour la rassurer. Ils restèrent ainsi un moment, puis le gendarme lui apporta les papiers et les raccompagna chez eux.
Une fois dans leur appartement, tranquilles et en sécurité, Shikamaru accompagna Temari à la salle de bain pour qu'elle puisse prendre un bain. Il resta avec elle, détaillant son corps lorsqu'elle se déshabilla et entra dans l'eau : il y avait quelques bleus, des coupures par-ci par-là, et un gros suçon dans son cou. Son haut était déchiré, ainsi que son soutien-gorge, mais heureusement, le reste de ses vêtements étaient en bon état, signe qu'il ne s'était pas aventuré trop loin. Un gendarme lui avait prêté une veste afin qu'elle se couvre ; il lui faudrait la leur ramener rapidement.
Une fois la jeune femme allongée dans l'eau, Shikamaru commença à la nettoyer doucement, frottant chaque parcelle de peau avec une extrême délicatesse. Il n'avait pas mis de gant de toilette, car il tenait à ce qu'elle sente la chaleur de sa main, dans l'espoir qu'elle se sente un peu mieux.
-Shikamaru...
-Oui ?
-Mon corps...te dégoûte, pas vrai ?
-La seule chose qui me dégoûte, c'est ce que ce connard a osé te faire. Pas toi.
-J'ai eu tellement peur que je n'ai pas réussi à le repousser. Je déteste être aussi faible, ce n'est pas moi, ça...
-Ce gars a été un vrai traumatisme pour toi au point que tu t'es éloigné de tout ce que tu connaissais pour le fuir. C'est normal que tu n'ais pas pu réagir.
Il termina de nettoyer son corps, ne s'attardant pas trop sur son intimité, car depuis qu'ils avaient commencé à avoir des relations sexuelles, il s'était interdit d'y toucher, car cela avait effrayé Temari la première fois. Il préférait qu'elle s'occupe de cette partie elle-même, et pendant ce temps, il commença à nettoyer ses cheveux.
-Il m'a dit que...si je ne le repoussais pas...c'est que je le voulais, et que je l'aimais encore.
-Qu'est-ce que tu en penses, toi ?
-C'est faux. Il me dégoûte.
-Alors oublie ce qu'il a dis.
-Et si je me trompe ?
-Tem, ait confiance en ton jugement. Tu es la mieux placée pour lire ton cœur, et je sais que tu ne te trompes jamais dans ce que tu ressens.
Il lui sourit chaleureusement et entreprit de rincer son corps. Temari sentir une immense bouffée de chaleur l'envahir en le voyant si bien prendre soin d'elle.
-Comment est-ce que tu peux être avec une femme comme moi. Tu mérites tellement mieux...
-C'est impossible que je trouve mieux.
-Tu te rends compte de tous les soucis que je te cause, de toutes mes peurs et colères que tu sois supporter, mes problèmes, mes...
-Tu te souviens de ce que je t'ai dis le jour où on a commencé à sortir ensemble ?
Elle le regarda droit dans les yeux et rougit en se remémorant ces quelques mots. Elle sourit et hocha la tête.
-Oui, je m'en souviens.
-Je t'ai dis qu'il fallait être totalement fou pour vouloir passer sa vie à tes côtés. Et c'est vrai, je suis fou...
Il se pencha pour l'embrasser et chuchota à son oreille :
-Fou amoureux de toi.
En entendant sa voix grave lui prononcer ces mots d'amour intense, le cœur de la blonde s'accéléra et elle ne put résister au besoin de l'avoir contre elle. Alors, même si elle était mouillée, elle se leva et se jeta sur les lèvres de son amour. Il répondit ardemment à son baiser, heureux de la savoir en sécurité avec lui.
Une fois que Temari était assise sur le canapé, sèche et emmitouflée dans un pyjama bien chaud avec une tisane dans les mains, Shikamaru commença à prévenir leurs proches. Il débuta avec la famille de la blonde, puis Neji et Tenten, et termina avec ses parents à lui. Il leur annonça la décision qu'il avait prise, et une fois que tous étaient au courant, il rejoignit la blonde pour lui expliquer.
-Temari, il faut qu'on parle de ce qui s'est passé.
-Je sais.
-Hidan sait où nous habitons, et c'est bien trop dangereux de te laisser seule : il pourrait revenir n'importe quand. Mais je ne peux pas rester avec toi, et tu ne peux pas rester toute la journée enfermée ici.
La jeune femme hocha la tête, les yeux fixés sur ses mains tenant la tasse. Shikamaru se rapprocha au maximum d'elle et passa un bras autour de ses épaules.
-Temari, je ne laisserai plus jamais une telle chose t'arriver, ok ? Je vais essayer d'aider au mieux la police à retrouver Hidan, et en attendant, tu devras toujours être accompagnée de quelqu'un qui peut assurer ta sécurité.
-Mais tu dois...
-J'ai prévenu nos proches. Si je dois m'absenter, tu iras chez tes parents : je t'y emmènerai, et je reviendrai te chercher le soir. Et quand tu voudras sortir, Tenten et Neji t'accompagneront. Et si personne n'est dispo, mes parents sont d'accord pour faire le voyage jusqu'ici.
-Je peux pas leur demander ça.
-Temari, la distance Konoha-Suna se fait en une heure en voiture. T'as pas à t'en faire...
Elle soupira et posa sa tasse sur la petite table devant elle avant de se blottir contre le torse chaud de Shikamaru.
-Je n'aime pas l'idée de leur imposer ça...
-Je sais que c'est très contraignant, mais c'est juste le temps qu'on enferme cet enfoiré. Après, tout rentrera dans l'ordre, je te le promets.
-Tu n'avais pas besoin de ses préoccupations en plus...
-Je t'aime, et te savoir en sécurité sera toujours une préoccupation.
Il tira son visage vers le sien et l'embrassa en souriant contre ses lèvres. Temari se sentait vraiment bien : cette sensation était mille fois fois meilleure que celle qu'elle a ressenti lorsque c'étaient les lèvres d'Hidan qui se posaient sur elle. En réfléchissant bien, même quand elle aimait l'argenté, c'était déjà le cas.
Cette constatation la conforma encore plus dans l'idée que Shikamaru était l'homme de sa vie.
***
-Oh ma pauvre chérie, pleura Karura en allant accueillir Temari. Ce qui t'est arrivé est horrible...
-Je vais mieux, maman, ne t'en fais pas.
Les deux femmes s'étreignirent avec émotion, et Karura serra également Shikamaru dans ses bras. Elle était heureuse de les recevoir chez eux pour voir les détails de leur arrangement : l'appel de la veille de son gendre l'avait empêché de dormir.
Ils se dirigèrent tous les trois au salon où les attendaient Rasa, Gaara et Kankurô. Après leur avoir un peu mieux expliquer ce qu'il s'était passé, ils prirent place sur les canapés et fauteuils.
-Je te jure que si je le choppe, il va regretter de t'avoir connu, sœurette, serra le poing Kankurô.
-Merci frangin...
-Alors Shikamaru, dit Rasa, l'idée c'est que tu déposes Temari le matin et vienne la récupérer après le travail, c'est ça ?
-En fait, ça a un peu changé depuis hier soir...
Le Nara se gratta l'arrière du crâne d'un air gêné. Ce qu'il avait à annoncé n'allait pas plaire à Temari, et il craignait également la réaction de sa belle-famille. Mais bon, il ne pouvait pas leur mentir.
-J'ai reçu un appel de mon patron ce matin...
-Ah ?
-Je suis viré.
-Quoi ?! Mais enfin, pourquoi ?!
Il lâcha un rire gêné et détourna le regard.
-Ça ne lui a pas plu que je quitte le boulot hier pour me rendre à la gendarmerie.
-Mais enfin, ils ont justifié ton absence !
-Oui mais je n'ai pas obéis à ses ordres, vu qu'il m'avait ordonné de ne pas partir...
-Ton patron, fronça les sourcils Kankurô, c'est bien Akasuna No Sasori ?
-Oui.
-Bon bah cherche pas.
Il croisa les bras et haussa les épaules rageusement.
-Il est jaloux parce que Temari n'a jamais voulu lui accorder de rendez-vous.
-Ça remonte au collège, quand même, soupira la blonde.
-Il a pas lâché l'affaire, même au lycée ! Tous les garçons à qui ton abruti d'ex n'a pas raconté de conneries pensaient que tu étais inaccessible, et forcément, il rage parce que Shika a réussi à t'avoir.
-Toujours est-il que je suis sans emploi.
-Ce n'est pas un problème, intervint Gaara.
Tous les regards convergèrent vers lui, mais sur le visage de Rasa, il y avait aussi un sourire. Le rouquin se leva du fauteuil dans lequel il était auparavant assis et plongea son regard bleuté dans celui chocolat de son beau-frère.
-Je pense au contraire que ça peut nous être bénéfique.
-Que veux-tu dire ?
-Shikamaru, je peux te faire une proposition d'emploi dans l'entreprise familiale qui te conviendrait parfaitement.
Le Nara écarquilla les yeux et se tourna vers Temari. La blonde était aussi étonnée que lui : de toute évidence, elle n'était pas au courant qu'une place était vacante, et encore moins que son frère pensait à lui pour l'occuper. Il reporta son regard sur le roux, qui affichait une expression sérieuse.
-Es-tu...sûr que tu veux me donner cette place. Je veux dire, notre relation ne doit pas influencer ton choix...
-Il ne s'agit pas de cela. À vrai dire, à l'époque où Temari et toi avez décidé de revenir vivre ici, mon père et moi-même avions déjà étudié ton dossier en vue de t'offrir ce job. Tu as tout à fait les compétences que nous recherchons, et apprendre à te connaître m'a conformé dans cette idée.
-Pourquoi ne pas me l'avoir proposé plus tôt ?
Gaara sembla hésité, et jeta un regard à son père, qui hocha la tête en signe d'accord.
-Ça fait peu de temps que j'ai repris l'entreprise afin que père puisse se reposer. Mais nous avions tous les deux pris la décision de ne pas te parler de ce post disponible dès le départ. Nous pensions que cela t'aurait contraint à rester à Suna, alors que tu aurais sûrement souhaité repartir dès que l'occasion se serait présentée. Encore aujourd'hui, tu n'es pas obligé d'accepter, et loin de nous l'idée de te forcer à rester ici.
Il se dirigea vers le bureau situé dans un coin de la pièce et se saisit d'un contrat posé sur le meuble, ainsi que d'un stylo. Il tendit le tout à Shikamaru, espérant secrètement qu'il allait accepter.
Sans une once d'hésitation, ce dernier prononça un "Merci" sincère et se saisit du contrat afin de le signer.
-Voilà qui est fait, sourit Gaara. Tu pourras commencer dès demain. Durant les premiers jours, tu seras en formation sous la tutelle de Kankurô.
-Ça va être drôle, ricana ce dernier.
-Ensuite, si tu veux toujours rester parmi nous, tu deviendras un employé à part entière.
Shikamaru hocha la tête en souriant et les remercia. Sa main vint retrouver celle de Temari pour la serrer tendrement, et la jeune femme eut l'impression qu'enfin, son monde se remettait vraiment à tourner dans le bon sens.
***
Quelques semaines avaient passées, mais toujours aucune trace d'Hidan. Il n'était pas retourné à son appartement depuis ce jour, et s'était débarrasser de son téléphone. Personne ne l'avait aperçu, ce qui supposait qu'il avait de bons contacts pour le cacher et l'aider à subvenir à ses besoins. Il a totalement disparu de la circulation.
De son côté, Shikamaru avait passé d'agréables moments en compagnie de Kankurô, et de façon plus rare, avec Gaara. Il s'était rapproché des deux jeunes hommes et s'était également fait une place parmi ses collègues, qui l'avaient bien accueilli.
Il avait achevé sa formation auprès de Kankurô, et était dorénavant un employé en titre dans l'entreprise familiale. Temari était fière de lui.
Pour sa part, elle passait la journée chez ses parents, à cuisiner avec sa mère ou à jouer à des jeux de société avec son père. Et quand le soleil lui manquait, elle sortait avec Neji et Tenten, qui venaient d'avoir leur enfant : un adorable petit garçon prénommé Roku.
Tous les matins, Shikamaru la déposait en lui demandant de faire très attention, et tous les soirs, il venait la chercher, saluait ses parents avec bonne humeur malgré la fatigue accumulée par le travail et l'inquiétude, et ils rentraient chez eux. Parfois, ils mangeaient en famille, et parfois en tête à tête, dans leur appartement.
Ce mode de vie pouvait paraître dur et contraignant, et Temari mentirai si elle disait qu'elle n'avait pas hâte que tout revienne à la normale. Mais elle était tout de même heureuse, car le soutien de ses proches est quelque chose de vraiment précieux.
Ce soir-là, quelque minutes avant l'arrivée de Shikamaru, qui avait du faire un saut chez un collègue pour l'aider sur un dossier, Kankurô et Temari étaient tous deux assis sur des fauteuils, dans le salon, en train de lire un livre pour elle, et terminer un rapport pour lui.
Kankurô connaissait bien son frère et sa sœur, sur le bout des doigts, et il savait que quelque chose monopilisait les pensées de Temari sans qu'elle n'en laisse rien paraître. Mais il voulait l'aider, et avait décidé de lui donner son avis sur la question dans l'espoir de la débloquer.
-Dis-moi, Temi...
-Hum ?
-Qu'est-ce que tu as ressenti en voyant Roku ?
-Je dirai...beaucoup de joie. Je suis contente que Tenten et Neji aient eu la vie de famille dont ils rêvaient.
-C'est vrai que c'est toujours jouissif de voir ses amis réaliser leurs rêves.
La blonde hocha la tête, mais subitement, cette conversation lui parut bizarre. Elle aussi connaissait bien son frère, et elle sentait qu'il avait quelque chose derrière la tête.
-Pourquoi me demandes-tu ça ?
-Je me faisais simplement une réflexion par rapport à ce qu'on se disait il n'y a pas si longtemps au bureau...
-Quoi donc ?
-J'ai un collègue qui va être papa, lui aussi, et il est sorti durant la conversation qu'apparemment, Shikamaru aussi rêve d'être papa.
Les mains de Temari se crispèrent, et elle referma son livre d'un coup sec. Kankurô se retint de sourire : exactement ce qu'il avait prévu.
-Shikamaru...veut un enfant ?
-Il a dis que c'était un de ses rêves, mais qu'il ne le voulait pas forcément dans l'immédiat. J'imagine qu'il attend seulement que tu sois prête et certaine de le vouloir aussi.
-Mais...il ne m'en a pas parlé.
-Temi, tu serais capable de te forcer pour lui.
Elle ne répondit pas, il avait raison, et Shikamaru le savait aussi. Elle s'enfonça dans le canapé, les bras croisés sous sa poitrine.
-Si tu veux savoir ce que je pense, Temari, je dirais que tu devrais tenter le coup.
-Kankurô, tu sais très bien que je...
-Tu as peur, oui je sais, mais réfléchis à ta relation avec Shikamaru. Tu sais que je ne suis pas le plus romantique de nous trois, ni le plus doué en amour, mais je pense que ce gars-là ne te fera pas de mal.
Il posa ce qu'il tenait sur la table basse et se rapprocha de sa sœur pour passer un bras sur ses épaules.
-Je ne te force pas à te donner à lui, mais je pense vraiment que lui, c'est le bon.
-Je le pense aussi...
-On a bien vu avec Gaara et les parents qu'il a illuminé ta vie. Tu sais, quant tu es partie, tu avais l'air tellement détruite...c'est cette image qu'on a gardé de toi pendant toutes ces années. Mais quand tu es revenue à son bras, le changement n'en a été que plus évident. Il t'a transformé, t'a rendu heureuse, et il te protège parce qu'il tient à toi.
Elle hocha la tête, et même si des larmes rebelles dévalaient ses joues, elle souriait vraiment.
-Et puis, honnêtement Temi, passer du temps avec Roku ne t'as pas donné envie d'être mère à ton tour ?
-Si, je dois le reconnaître.
-T'es pas franchement obligée de tomber enceinte maintenant, cela dit, même si j'adorerai être tonton ! Mais tu peux au moins essayer de passer le cap, je pense que ça te libérera d'un poids que tu traînes avec toi depuis trop longtemps.
Il lui fit un sourire idiot, un sourire que Temari avait toujours adoré. Elle le serra contre elle et sécha ses larmes au moment où Shikamaru arriva. Il paniqua un peu de voir son amoureuse avec les yeux rouges, mais Kankurô s'empressa de les rassurer et de les "mettre à la porte". Ils avaient des choses à se dire.
***
Shikamaru ouvrit la porte en baillant et jeta ses clés sur le petit meuble dans l'entrée prévue à cet effet. En parfait gentleman, et surtout pour s'assurer qu'il n'y avait personne dans le couloir, il tint la porte à Temari et la referma une fois qu'elle était entrée.
La blonde était un peu anxieuse à l'idée de ce qu'elle allait faire. Son amour ne se doutait pas du projet qui se préparait dans sa tête, mais elle espérait que ce serait pour lui une très belle surprise.
-Je vais prendre une douche, trésor, lança Shikamaru depuis la salle de bain.
-D'accord, je t'attends dans la chambre.
Le Nara fronça les sourcils derrière la porte, se demandant pour quelle raison elle allait l'attendre, mais se dit qu'elle devait être fatiguée et souhaitait qu'ils se couchent tôt. Il n'allait pas dire non à une bonne nuit de sommeil, en tout cas.
Mais Temari n'avait pas du tout cela en tête. Rapidement, elle farfouilla dans le placard à la recherche de la nuisette que Tenten lui avait offert il y a quelques temps, au cas où cela lui donnerait envie de "passer le cap". Elle l'enfila prestement et tenta de prendre une pose sexy en s'allongeant sur le lit, face à la porte de la salle de bain.
-Tem, je peux entrer ?
-Bien sûr, mon cœur.
La porte s'ouvrit et se referma après le passage du brun. Il jeta ses vêtements du jour dans un coin, trop fatigué pour les ranger. Pourtant, dès que ses yeux se posèrent sur le lit, étrangement, tout besoin de sommeil s'était envolé. Il rougit instantanément en détaillant le corps de la femme de sa vie.
-T...T...Temari, tu...
-Ça ne va pas, mon amour ?
-Hum...si tu veux la même chose que moi, alors si, ça va vraiment bien.
Elle rit doucement et lui fit signe de s'approcher. Shikamaru fit un sourire carnassier et se dirigea à grandes enjambées vers le lit. Il s'assit au bord et se pencha vers sa belle pour l'embrasser avec amour. En souriant, elle répondit à cet échange et attira le brun au-dessus d'elle pour l'approfondir. Le Nara sentait grandir son excitation, en particulier dans une certaine région de son corps. Il leva alors son bassin dans l'espoir que Temari ne l'ait pas senti.
Leurs lèvres se séparèrent et il partit immédiatement à l'assaut de son cou. La blonde laissa échapper de petits soupirs d'aise, et baissa les yeux vers les hanches de son petit-ami. Elle savait comment allaient se dérouler les choses : ils allaient s'embrasser et se caresser à n'en plus finir, mais sans jamais descendre en-dessous de la ceinture, ni l'un ni l'autre. Et Shikamaru allait attendre qu'elle soit endormie avant d'aller calmer son entrejambe dans la salle de bain. Ça avait toujours été comme ça.
La première fois, Temari lui avait confié sa peur, bien qu'elle n'avait pu lui en expliquer l'origine. Tout naturellement, il a imposé cette façon de faire, et jamais il ne s'en était plains. Mais la jeune femme n'était pas dupe, et elle se doutait bien qu'il était frustré, au fond de lui, et peut-être que lui-même ne s'en rendait pas compte. Comment aurait-il pu tenir le coup si longtemps, autrement ? Il était temps qu'elle cesse de se cacher derrière la tendresse de son amant et qu'elle fasse elle aussi des efforts pour leur couple.
Elle passa ses mains dans les cheveux du Nara, qui étaient lâchés et encore humides, puis elle enroula ses jambes autour de son bassin pour forcer la rencontre de leurs corps. Shikamaru grogna à ce contact et se recula pour interroger la blonde. Sans lui en laisser le temps, elle attira son visage jusqu'au sien pour l'embrasser avec passion. Elle entrouvrit ses lèvres pour que la langue de son compagnon vienne retrouver le sienne. Par la force de se baiser, elle convainquit le Nara de se laisser aller.
Il ferma les yeux et laissa ses mains se balader sur la poitrine de la jeune femme par-dessus sa nuisette. Il sentit ses tétons se durcir, ce qui accentua les rougeurs de ses joues. Dans sa tête, il remercia Tenten pour avoir choisit une nuisette qui s'attachait devant, lui permettant de la retirer sans couper leur échange endiablé. D'une main experte, il défit l'attache du vêtement et le fit glisser jusqu'aux hanches de Temari.
Leurs bouches se séparèrent, et ils plongèrent leur regard dans celui de leur partenaire. Temari sourit en voyant le désir dans les yeux de l'homme au-dessus d'elle. Elle ne saurait expliquer comment ça se voyait, mais ce désir était totalement différent de celui qu'elle avait vu dans les yeux d'Hidan : celui-là est mêlé à de l'amour.
-Je t'aime tellement, Shikamaru.
-Je t'aime aussi, Tem.
Il déposa un chaste baiser sur ses lèvres, puis descendit jusqu'à ses seins pour les embrasser délicatement. Temari rougit et gémit de plaisir, tout en commençant à frotter ses hanches à celles de son amour. N'étant pas habitué à ce genre de sensation, il ne retint pas le grognement profond qui prouvait qu'il adorait ce traitement. Il commença alors à mordiller, lécher et sucer les mamelons dressés de la demoiselle, qui en poussa de petits cris. Avec une infinie douceur, il malaxait sa généreuse poitrine, alternant les différents traitements pour que chacun ait son compte. Enfin, il glissa ses mains dans le dos de sa belle, et descendit ses baisers jusqu'à son ventre, s'y attardant quelque peu avant de remonter jusqu'à ses lèvres. Temari passa ses bras autour de son cou et répondit amoureusement à son baiser.
-Shikamaru, soupira-t-elle lorsque leur échange prit fin.
-Oui mon trésor ?
-Je...je veux qu'on aille jusqu'au bout ! Je veux te sentir en moi !
-Quoi ?
Étonné, il s'écarta avec une once de regret de sa bouche si tentatrice. Dans les yeux verts de sa belle, il ne brillait que de l'envie et du désir. Dieu qu'il aimait ce regard ! Et il refusait d'être celui qui le ferait se remplir de peur et de douleur.
-Temari, je ne peux pas faire ça...
-Pourquoi ?
-Comment pourrais-je céder à cette pulsion alors que tous les jours, tu vis dans la peur de voir Hi...ce salopard revenir et gâcher ton existence ?
-Shikamaru, avec toi, je n'ai pas peur.
Il déposa un tendre baiser sur son front, et tout en délicatesse, il administra de douces caresses sur les seins de la belle blonde.
-Parfois, je me mets à ta place, dans cette ruelle, alors que ce connard pose ses mains sur toi, mais que personne ne vient t'aider. Je ressens la peur que tu as dû éprouver.
-Shika...
-Et parfois, je suis à sa place à lui, et je te vois, acculée, tremblante et apeurée. Et je me dégoute de te voir comme ça, même si ce n'est qu'en songe.
-Tu n'y es pour rien, cesse de t'en vouloir comme ça !
Il déposa un léger baiser sur son sein droit, et frotta sa joue contre le deuxième, un fin sourire triste sur les lèvres.
-C'est déjà assez horrible de le voir en cauchemar en sachant que ce n'est pas vraiment moi...je ne veux pas voir la peur dans tes yeux alors que je prends du plaisir à te toucher. C'est bien trop cruel.
Elle attrapa son visage et l'embrassa violemment. Le désir n'avait pas disparu, à aucun moment de cette courte discussion. Elle comprenait ce qu'il éprouvait, les sentiments contraires qui le tourmentaient, et elle voulait que tout ça s'arrête. Ils avaient tous les deux besoin de passer ce cap pour continuer de progresser dans leur relation. Non, le sexe n'est pas obligatoire dans une histoire d'amour, et ce n'est pas à cela qu'ils doivent remédier : ils doivent simplement se prouver la confiance qu'ils ont en l'autre pour battre leurs craintes et traumatisme.
-Shikamaru, je n'aurais pas ce regard avec toi, parce que jamais tu ne me voudras de mal, et je le sais.
-Les gens changent...
-Mais ne perdent pas leurs convictions. Et je sais que tu es un homme bien. Je ne t'aimerais pas, sinon.
Elle lui sourit et l'embrassa sur le nez.
-Tu peux me faire confiance, dis-moi ce qui t'effraie...
-Je...pour une raison que j'ignore, tu as décidé de mettre ton passé de côté pour moi ce soir. Mais...et si je me laissais aller, et que je te faisais tant souffrir...
-Ce sera ma première fois, ça me fera mal, nous n'y pouvons rien. Mais, si tu m'aimes, alors tu sauras jusqu'à quel point tu peux te laisser aller, et tu sauras le guérir jusqu'à ce que je ne ressentes plus que du plaisir.
Elle se mordit la lèvre et caressa son torse dénudé, traçant les contours de ses pectoraux, qu'elle connaissait par cœur, sans quitter son regard chocolat des yeux.
-Ai confiance en toi, et offre moi la plus belle nuit de ma vie.
Le sourire qu'elle lui fit suffit à briser toutes ses barrières. Elle avait toujours eu cet effet sur lui : celui de le forcer à donner le meilleur de lui-même, à oser se confier et dire quand ça ne va pas, et lui faire avoir confiance en l'avenir.
Elle était tellement belle, allongée sous lui, ses cheveux sablés entourant son parfait visage, ses magnifiques yeux brillant de bonheur, ses lèvres ne demandant qu'à être embrassées encore et encore...il désirait cette femme toute entière, et l'aimait à la folie. Oui, pour elle, il pourrait faire n'importe quoi.
Il plongea sur ses lèvres, et alors qu'ils fermaient tous deux les yeux, il descendit ses mains le long de son corps : ses joues, ses épaules, ses bras, ses seins, son ventre, et ses hanches. Il laissa échapper un gémissement lorsque vint le moment d'aller plus loin : il allait s'aventurer dans un territoire totalement inconnu et il craignait de mal faire les choses.
Il jeta un petit regard à Temari, puis se reconcentra sur sa main. Il commença par caresser ses cuisses, en douceur. Temari rougit d'appréhension en sentant ses doigts courir le long de ses jambes. Elle avait un peu de mal à croire qu'elle allait le faire, qu'ils allaient le faire, là, sur leur lit, dans leur chambre, dans leur appartement. Elle avait du mal à y croire, mais elle était heureuse. Découvrir cela avec Shikamaru était une perspective vraiment plaisante qui prenait vie dès à présent.
Lentement, il remonta sa main jusqu'à son entrejambe, qu'il caressa doucement, puis de plus en plus vite. La jeune femme se mit à haleter, accélérant le frottement en balançant ses hanches contre la main du brun. En mordant sa lèvre inférieure, Shikamaru posa sa deuxième main sur la hanche de la blonde et glissa un doigt dans son entrée. Temari poussa un petit cri, et immédiatement, il le retira.
-Je t'ai fais mal ?!
-Non c'était bien ! C'était bien, Shikamaru.
-T'es sûre ? On n'est pas obligés de...
-Ne t'inquiète pas, mon amour.
Elle se redressa, et en souriant, elle passa ses jambes de chaque côté de ses hanches, entourant son cou de ses bras, et l'embrassa. En répondant à son baiser, Shikamaru redirigea sa main vers son sexe qui commençait à s'humidifier et inséra à nouveau son doigt. Temari gémit contre ses lèvres et l'embrassa encore, le gardant serrer tout contre elle. Il ajouta alors un deuxième doigt, préférant s'arrêter là pour ce soir-là. Lentement, il les fit bouger, puis de plus en plus vite. Elle gémit à chaque mouvement de va-et-vient, et petit à petit, ses soupirs de plaisirs devinrent des cris.
Elle jouit une première fois, et rougit immédiatement de gêne lorsqu'elle vit Shikamaru s'essuyer la main avec un mouchoir qui traînait sur la table. "C'est moi qui ai fais ça ?!" pensa-t-elle avec étonnement.
-On dirait que ça t'as fais du bien, rit Shikamaru.
-O...oui.
-Je suis content.
Il la pencha pour l'embrasser, mais Temari décida de prendre le contrôle. Elle inversa leurs positions et déposa de petits baisers sur son torse. Elle ferma les yeux et descendit jusqu'à son ventre. Mais bien qu'elle en eut envie, elle ne se sentit pas capable de poser ses lèvres plus bas. Elle n'arrivait même pas à le regarder, elle ne risquait pas de le prendre en bouche. Shikamaru caressa ses cheveux d'une main.
-Tu n'es pas forcée d'aller si loin. C'est notre vraie première fois...on a le temps.
-Mais toi tu...
-Je n'ai pas besoin que tu en fasses autant pour me rendre la pareille. Le simple fait que tu te donnes à moi est un cadeau inestimable.
Elle était amoureuse, profondément. Cet homme était tout ce qu'elle pouvait avoir de mieux. Avec une moue gênée, elle baissa enfin les yeux sur son membre, et retira le caleçon du jeune homme. Elle hoqueta de surprise en voyant son sexe excité au possible, et lorsqu'elle regarda Shikamaru, il fixait le mur, tout aussi gêné qu'elle. Cela la fit sourire, et elle posa doucement sa main dessus. Il sursauta et ferma les yeux sous le plaisir que cela lui procurait.
Elle entoura le membre tendu de sa main et commença à le pomper. Plus elle était à l'aise et plus elle allait vite, sentant son sexe pulser sous ses doigts. A chaque accélération, Shikamaru poussait un grognement, les yeux toujours fermés et le visage levé vers le plafond.
Soudain, il sentit que la libération arrivait, il prévient Temari afin qu'elle retire sa main, mais au lieu de cela, elle ferma les yeux plus forts et mit son sexe dans sa bouche. Il écarquilla les yeux mais ne put s'empêcher de jouir entre ses lèvres. Il mit un petit moment à retrouver son calme après cela, mais dès que ce fut fait, il attrapa en vitesse un mouchoir et attira Temari à lui, tous deux assis sur le lit.
-Ça va ?
-C'est plutôt moi qui devrait te demander ça.
-Pourquoi ça ?! C'est toi qui vient de...de...pourquoi t'as fais ça ?
-Parce que je le voulais. Est-ce que c'était bien ?
Il plongea son regard dans le sien et essuya tendrement ses lèvres et ses joues.
-C'était parfait...
-Ah oui ? Tant mieux, je voulais vraiment que tu prennes du plaisir.
Elle lui sourit, et leurs lèvres se scellerent en un baiser amoureux. À nouveau, le Nara l'allongea sous lui, et il frotta lascivement son bassin contre celui de la jeune femme. Elle gémit en sentant leurs sexes l'un contre l'autre, et n'avait plus qu'une envie : l'avoir en elle.
Son désir fut exaucé lorsque Shikamaru se glissa doucement dans son entrée. Une vive douleur la prit, et elle en versa quelques larmes, mais jamais elle ne regretta d'être allée aussi loin. Jamais elle ne regretta de lui avoir offert cette première fois. Jamais elle ne regretta de s'être donnée à lui, Shikamaru Nara, l'homme qu'elle aimait.
Lorsqu'elle sentit que la douleur s'estompait, elle murmura son nom comme un feu vert pour commencer à bouger. Il entama alors de petits va-et-vient, qui s'accélèrent lorsque la douleur laissa complètement place au plaisir intense.
Le temps passa, le plaisir grimpa, et leurs gémissements devenaient des cris. Ils s'appellaient, se hurlaient leur amour, et ensemble, ils atteignirent le septième ciel. Épuisé, Shikamaru s'effondra à côté de sa belle. Ils reprirent leur respiration, un sourire conquis sur leurs visages.
-Alors, souffla le brun. Tu es heureuse ?
-Oui. Merci Shikamaru.
Elle se blottit contre son torse, parfaitement comblée. Il déposa un tendre baiser sur son front et ferma les yeux, sentant la fatigue le gagner à une vitesse folle. En quelques secondes, ils tombèrent dans les bras de Morphée, et passèrent une nuit des plus agréables.
***
Temari se réveilla en entendant du bruit hors de la chambre. Elle tourna la tête à sa droite et constata l'absence de son amant. Elle se leva en se frottant les yeux et s'habilla avec une chemise du jeune homme : il devait être en train de faire le petit-déjeuner. C'est bizarre qu'il se soit levé avant elle : elle devait être étonnement fatiguée. Toutes ses émotions l'ont épuisées.
Soudain, c'est un gémissement de douleur qui parvint à ses oreilles. Suivit d'un bruit de chute, puis des pas qui venaient dans sa direction. Son sang ne fit qu'un tour : Hidan serait-il venu ? S'en est-il pris à Shikamaru ? Mon dieu, l'a-t-il blessé ? Ou pire ?!
Elle tira violemment sur un tiroir, vidant son contenu sur le sol, et brandit l'objet au-dessus de sa tête, prête à frapper l'argenté lorsqu'il passerait la porte.
Pourtant, ce n'est pas lui qui pénétra la pièce.
-Tenten ?!
-Ah, tu es là ! Fais ta valise, on se casse d'ici.
-Hein ? Mais pourquoi ?
-Tu te fous de moi ou quoi ?! T'as été violée, je te rappelle ! Moi je te laisse pas ici, c'est trop dangereux !
La blonde soupira de soulagement et posa le tiroir sur la commande à laquelle elle l'avait arrachée.
-Tenten, je vais bien.
-Ne dis pas ça ! Un viol c'est un viol !
-Mais c'était il y a plusieurs jours. Et puis, il n'a pas eu le temps d'aller aussi loin.
-Hein ? Mais je te parle pas d'Hidan, là !
La Sabaku No haussa les sourcils et regarda sa meilleure amie avec étonnement.
-Bah...il n'y en a pas eu d'autres.
-Ah bon ?
-T'as qu'à dire que je suis imprudente, tant que t'y es !
-Mais...et Shikamaru ?
Là, la blonde était complètement perdue.
-Et bah quoi Shika ?
-On ne la fais pas à moi, Temari ! Je sais reconnaître un homme qui a baisé !
-C'est exact, on a passé le cap hier soir.
-Mais t'étais consentante ?!
-Oui, c'était même mon idée. Et j'ai dû le forcer un peu, à vrai dire.
Le silence se fit, et Tenten dévisagea son amie comme pour s'assurer que c'était la vraie. Puis, un grand sourire s'installa sur son visage et elle serra la jeune femme dans ses bras.
-Oh c'est merveilleux, Temari ! Tu n'es plus traumatisée alors !
-Quelle délicatesse dans tes propos...mais dis-moi, où est Shikamaru ?
-Oh, dans la cuisine, il te fait à manger. C'est mignon, non ?!
-Oui oui...mais pourquoi il n'est pas venu me dire que tu étais là ?
-Ah ça ? Bah c'est ma faute.
Elle leva les mains au ciel et tira la langue.
-Je ne lui ai pas laissé le temps de faire grand chose.
Comprenant alors ce qu'il s'était passé, les yeux de Temari s'ouvrirent en grand et elle se précipita dans la cuisine. Elle découvrit avec horreur un Shikamaru en larme, allongé au milieu de la pièce, ses mains sur son entrejambe qui avait l'air de le faire atrocement souffrir.
-Tu l'as castré, s'écria Temari en se tournant vers la brune.
-Tout de suite les grands mots ! C'était juste un petit coup de pied.
-T'abuses, bon sang !
Elle aida alors son amour à se lever et l'assit sur le canapé avec une poche de glace dans un torchon.
-Je suis désolée Shikamaru ! Tenten est trop protectrice, parfois.
-Que neni, grogna cette dernière.
-T'en fais pas, sourit douloureusement Shikamaru. Je comprends...mais tu sais...
-Oui ?
-J'espère que tu as bien profité hier soir, parce que vu l'état de mes burnes, on remettra pas ça avant un moment...
Temari jeta un regard noir à son amie, qui trouva ses ongles fort intéressants.
-Y a-t-il autre chose que je dois savoir ?
-Elle m'a menacé, aussi.
-Quoi ?! Qu'est-ce qu'elle a dis ?!
-Qu'elle me cafterait à Kankurô.
-Il m'a envoyé un smiley qui rigole, d'ailleurs. Je sais pas pourquoi.
En se massant les tampes, Temari leur raconta la discussion qu'elle a eu avec son frère la veille. Tenten présenta ses excuses au Nara, qui lui assura ne pas lui en vouloir.
-Mais au fait, demanda Temari dont la colère s'était apaisée, où est Roku ?
-Il fait dodo à la maison avec Neji, c'est une journée père/fils pour eux. Je venais te chercher pour qu'on aille faire du shopping de base.
-Pourquoi pas. Je pense que Shikamaru a besoin de se reposer de toute façon.
Le Nara hocha vivement la tête en grimaçant de douleur. Les deux filles éclatèrent de rire, et après s'être assurées que le jeune homme saurait se débrouiller, elles partirent profiter d'une journée entre filles bien méritée.
***
C'est un triste jour de pluie, à la mi-mars, que Sabaku No Rasa quitta sa famille pour se plonger dans le repos éternel.
Il s'est éteint dans son sommeil, une photo de ses enfants, son épouse et lui-même dans ses bras, et un sourire apaisé sur les lèvres.
Son enterrement se déroula cinq jours après, au cimetière de Suna. Ce fut une petite cérémonie en intimité : seuls la famille, les amis de Rasa, ainsi que les parents de Shikamaru et Neji et Tenten, avaient été présents. Karura ne voulait pas d'une grande cérémonie, simplement un recueillement de ceux qui ont aimé et qui aimeront encore son mari.
Elle avait apprécié d'avoir tous ses proches autour d'elle pour supporter cette dure épreuve.
Lorsque la cérémonie prit fin, elle convia tout le monde chez elle afin de se remémorer quelques souvenirs autour d'un bon verre. Une petite réception simple mais chaleureuse.
Shikamaru n'était pas vraiment à l'aise. Il ne connaissait quasiment personne ici. Ses parents connaissaient certaines personnes, qu'ils avaient rencontrés auparavant lorsqu'ils faisaient des sorties avec Karura. Quant à Neji et Tenten, étant d'anciens amis à Temari, ils avaient déjà rencontrés la moitié des personnes présentes.
Mais lui, il avait été si peu présent à cause de son ancien travail, de son adaptation à la ville et à son nouveau job, qu'il ne les connaissait pas. Il ne faisait pas parti de l'ancienne vie de la jeune femme, seulement de celle qu'elle s'est construite en déménageant à Konoha.
Il n'avait rien contre le fait de rencontrer toutes ces personnes, mais il aurait préféré le faire à une autre occasion. Aussi préférait-il rester dans son coin, ou bien suivre Temari partout où elle allait lorsqu'elle était seule.
La Sabaku No avait bien compris ce qui dérangeait son petit-ami, et elle tentait désespérément de le pousser vers les autres. Mais cet homme est le roi de l'esquive : il trouve toujours un moyen de s'éclipser sans qu'elle ne le voit faire.
Plus tard dans la soirée, il ne restait plus que Neji, Tenten, Yoshino et Shikaku. Karura leur proposa de rester dîner avec eux, appréciant d'avoir de la compagnie. À peine eurent-ils accepté qu'elle se précipita dans la cuisine pour commencer la préparation du repas. Yoshino la suivit dans l'espoir de la consoler un peu.
-Karura...
-Je vous suis infiniment reconnaissante d'être venus. C'est important que nos deux familles s'entendent bien, et Shikamaru est un homme si adorable...
-C'est normal, voyons. Nous apprécions beaucoup Rasa.
Karura lui fit un sourire chaleureux, mais elle ne put empêcher ses yeux de se remplir de larme.
-Merci.
-Vous risquez de vous sentir bien seule dans cette maison, dit Yoshino pensivement.
-Oui, j'ai perdu l'habitude de vivre seule.
-Eh bien, nous aurions une proposition à vous faire.
Ma matriarche Nara s'approcha de son amie et lui prit les mains en un geste tendre.
-Que diriez-vous de vivre avec Shikaku et moi ?
-Comment ?
-Nous sommes un peu loin de notre fils, et nous aimerions venir dans le coin afin de nous rapprocher de lui, et de Temari, que nous connaissons trop peu à mon goût. Peut-être pourriez-vous nous héberger ici le temps que vous fassiez votre deuil. Lorsque notre présence sera trop lourde pour vous, Shikaku et moi nous installerons ailleurs dans le quartier. Qu'en pensez-vous ?
Karura laissa couler ses larmes et serra l'autre femme dans ses bras. Elle la remercia tout bas, et Yoshino sourit en lui caressant le dos pour la rassurer.
Soudain, des éclats de voix provenant de l'entrée les inquietèrent, et elles s'y dirigèrent rapidement. Elles y trouvèrent tous les autres, fixant le nouveau venu d'un œil mauvais. Seuls Shikaku et Yoshino semblaient perdus, ne sachant absolument pas de qui il pouvait bien s'agir.
Cependant, la matriarche Nara devina bien vite que ce devait être une personne fort peu recommandable, et un coup d'œil à son mari lui appris que lui aussi avait une petite idée sur l'identité du jeune homme.
Doucement, elle poussa Karura à l'abri derrière Shikaku et s'avança en s'efforçant de contenit sa colère vers celui qui n'avait pas du tout été invité.
-Vous êtes Hidan, je présume.
-Madame, vous êtes perspicace. J'imagine qu'on vous a parlé de moi.
-En effet, et on ne m'a pas dis du bien. Je vous serez gré de vous en aller, votre présence en ces lieux, et surtout en une telle journée, est loin d'être désirée.
-Ton vieux a fini par crevé, Tem ?
La jeune femme hoquet à de surprise. Comment osait il parler ainsi ?! Ni une ni deux, Kankurô fit un pas dans sa direction. Shikamaru attrapa son bras pour le retenir, mais le cadet Sabaku No n'en avait rien à faire. S'il ne pouvait le frapper, il pouvait toujours l'insulter.
-Sale fils de pute, comment oses-tu parler de mon père comme ça ?! T'as de la chance qu'on me retienne, je te jure que je vais te péter la gueule !
-Kankurô, souffla Gaara.
-T'as pas changé Kank, toujours aussi instable.
-Ferme ta gueule si tu veux pas que je te saigne !
Shikamaru tira Kankurô en arrière, jusqu'à Gaara, sachant que la présence de son jeune frère calmerait les ardeurs du brun. Rapidement, il sortit son téléphone de sa poche et saisit un numéro. Il donna l'objet à Temari et lui pria d'aller se réfugier avec sa mère, Neji et Tenten dans la chambre pour passer l'appel. Et pendant que Yoshino s'occupait de Kankurô avec Gaara, Shikaku allait assurer qu'Hidan ne s'en prenne pas à son fils.
Shikamaru fit un pas en direction d'Hidan, comme s'il s'approchait d'un animal blessé et qu'il ne devait pas le faire fuir.
En détaillant le visage de l'argenté, me Nara comprit qu'il avait bu. C'est ce qui avait dû le conduire à sortir de sa cachette, sur un coup de tête, et à totalement se livrer à eux. Il ne se faisait pas de soucis : dans moins de de 5 minutes, la police serait là pour l'arrêter suite à l'appel que Temari passait en ce moment même. Tout ce qu'il avait à faire, c'était le retenir ici tout en l'empêchant de faire du mal à qui que ce soit.
-Hidan...
-Toi, ne me parle pas ! Je ne veux pas de ta pitié !
-J'ai toutes les raisons de t'en vouloir, alors je ne vais certainement pas te prendre en pitié. Mais, je ne vais pas m'énerver non plus.
Il en mourrait d'envie pourtant : personne n'allait l'empêcher de coller son poing dans sa joue et le battre jusqu'à ce que mort sans suive. Il pourrait le faire, son corps entier lui criait de le faire. Mais ses parents lui avaient toujours enseigné de réfléchir avant d'agir, et il s'en était toujours tenu.
À quoi cela lui servirait de se défouler sur cet homme, qui ne peut pas se défendre, qui est perdu et ivre ? À quoi bon ? Ce sentira-t-il mieux ? Non, cela ne lui enlèvera pas son sentiment de culpabilité qui ne l'a jamais quitté depuis ce jour.
Alors même s'il déteste cet homme, même s'il veut le voir disparaître de la vie de Temari à tout jamais, il s'avança prudemment dans sa direction, et une fois face à lui, il attrapa doucement ses poignets pour les serrer d'une légère poigne.
-Tu as un sérieux problème, et je ne peux pas te laisser comme ça.
-Pourquoi tu ne t'énerves pas ?! Tu veux jouets les mecs parfaits, c'est ça ! Tu veux que ta meuf te prenne pour le gentleman adéquate qui ne s'emporte jamais !
-Temari vient de subir la perte de son père : une baston entre nous en ce jour si horrible serait insupportable pour elle.
Le gris se dégagea en riant et poussa le Nara loin de lui.
-T'as pas encore compris, on dirait ! Tout cet amour que je lui ai promis à l'époque, et quand je t'ai dis que je voulais sortir avec elle pour son argent, c'était du flan ! Je n'ai jamais eu l'intention de faire ma vie avec elle, tout ce que je veux, c'est la faire souffrir ! Parce que j'aime ça, et ce n'est pas la seule à qui je fais ça !
Ses paroles, bien que prononcées par un homme fou et ivre, étaient on ne peut plus sincères, et Shikamaru le savait. Il le haïssait encore plus, mais d'un autre côté, il se doutait que quelque chose avait du le mener à aimer ça, et il se haïssait un peu lui-même de ne pouvoir aidé cet homme. Encore une culpabilité secrète qui s'ajoute à sa liste.
Les sirènes de la police se firent entendre, mais Hidan ne protesta pas. Peut-être se doutait-il en arrivant sur les choses se passeraient ainsi ? Peut-être voulait-il qu'elles se passent ainsi ?
Shikamaru n'avait pas la force d'essayer de le comprendre aujourd'hui, mais alors qu'il le regardait partir, avec Temari pelotonnée contre lui, il se jura de le savoir plus tard.
***
Et il le sut.
Hidan fut interrogé, et bien qu'il avoua rapidement son méfait, c'est à la demande de Shikamaru qu'il ne fut pas emprisonné immédiatement. Surprenant tout le monde, le Nara avait demandé à ce qu'il soient suivit par un psychologue, et demanda également à être présent pendant les séances.
Hidan n'avait pas compris ce choix, et dans un premier temps, il avait refusé de parler. Mais la présence du Nara, silencieux dans un coin de la pièce, l'avait pour quelques obscures raisons, fait avouer.
Sa mère était une droguée prostituée, qui était tombée amoureuse d'un de ses clients. C'était un riche homme, jeune et qui venait d'arriver dans une entreprise qui lui mettait trop la pression. Il revint de plus en plus souvent, et un jour, il lui demanda de fuir avec lui, ce qu'elle fit.
Ils se marièrent, et quelques mois plus tard, Hidan arriva dans leur vie. Tout semblait aller pour le mieux, mais seulement en apparence. Car jamais la jeune femme ne se remit de sa perte de liberté. Alors, elle prit des amants, dans le dos de son mari, et il n'en devina rien. Quant Hidan eut 3 ans, il comprit ce que faisait sa mère, et lorsqu'il en eut 6, il la vit partir, écrire dans une lettre son infidélité à son époux, avant de quitter la ville en lui laissant leur petit garçon.
Son père dévasté, et la trahison de sa mère, apportèrent à Hidan une haine incommensurable pour la genre féminine, en plus d'un goût prononcé pour la souffrance.
Il avait rencontré Temari, et pour une raison qu'il ne peut expliquer, il avait voulu lui faire connaître cet enfer. L'amour et la confiance, d'abord, puis la douleur et la trahison, et enfin, la peur.
Mais elle s'était relevée, elle avait rencontré Shikamaru, et ça l'avait mis dans une rage folle. Il s'est alors rendu compte que la faire fuir n'était pas suffisant, qu'il voulait plus. Et sa tentative de créer une rupture s'était révélée être un échec. Il le savait, il n'avait rien fais pour qu'elle réussisse, car elle ne voulait pas qu'il la quitte comme ça. Il voulait qu'elle ait peur, que son mec ait peur, puis qu'il la souille, que cela dégoute le jeune couple, et qu'il l'abandonne.
Tout cet amour, cette confiance, ce soutien, qui en dépit de tout à perduré, à finit par l'énerver. Et alors qu'il se cachait chez son meilleur ami, dont il refuse de donner le nom par respect et par gratitude, il ruminait : pourquoi ce n'est pas arrivé à son père ? Pourquoi avait-il souffert, lui, et pas eux ?!
Et puis le calme vint après la tempête, et il se mit à réfléchir à sa vie : il avait fais exactement ce qu'il voulait éviter. Il a vécu, pendant tout ce temps, dans l'ombre de sa mère, et apprécié sa douleur était un moyen de ne pas l'oublier, une façon de la sentir vivre à travers lui. Plus que tout à présent, il veut se débarrasser d'elle, de son souvenir, et pour ça, il doit payer pour les actes odieux qu'il a fais, et qui lui font lui ressembler.
Alors, après s'être bourré la gueule pour ne pas fuir sa décision, il est allé chez eux, non sans avoir laissé à son ami tout ce qu'il possédait pour le remercier.
Ces révélations faites, Hidan quitta la pièce, sans un regard pour Shikamaru, ni pour la psy. Il partit, bien décidé à être enfermé, seul.
Mais cela ne se passa pas comme ça, puisqu'il fut jugé "déficient mental", et n'alla donc pas en prison mais à l'hôpital psychiatrique pour soigner son mal.
Irait-il mieux après ça ? Il l'ignorait. Avait-il un espoir de rédemption ? Il n'y croyait pas vraiment.
Pourquoi l'avait il défendu ? Il ne le savait pas. Était-elle au courant de ça ? Il supposait que non. Était-elle d'accord ? Certainement pas.
Toujours est-il qu'on lui avait tendu la main, et il aurait été bête de ne pas la saisir.
***
Un léger vent soufflait sur le cimetière de Suna, alors que Temari lisait et relisait les mots inscrit sur la tombe de son père. Elle souriait, nostalgique de l'époque où elle était une petite fille. Une époque lointaine, mais heureuse.
Même si elle était comblée, aujourd'hui, parfaitement comblée. Elle avait un mari aimant, des amis fantastique, une famille géniale, et depuis quelques années maintenant, un bonheur à charge.
Ce bonheur était en train de marcher le long de l'allée, son regard se baladant sur les différentes pierres tombales comme s'il était déjà capable de lire les inscriptions, les mains jointes dans le dos.
Il adoptait les allures de Shikamaru, remarqua la blonde en souriant. Elle regarda l'heure, et constata qu'il leur fallait rentrer à la maison pour le dîner.
-Shikadai, mon ange, il faut rentrer ou papa ça s'inquiéter.
-J'arrive maman !
Il se mit à courir vers elle, avec ses petites jambes, et quand il arriva devant elle, il lui sourit. Ce sourire si beau qui faisait fondre son cœur à chaque fois. Elle tendit sa main, et il m'a saisit pour prendre la direction de chez eux.
-Dis maman...
-Oui mon cœur ?
-Comment t'as su que c'était papa, l'homme de ta vie ?
Elle inspira profondément et leva les yeux vers le ciel, soupirant de bonheur.
-Ton père m'a apporté le sentiment dont j'avais le plus besoin à l'époque : celui de me sentir aimer.
🍍🍍🍍🍍🍍🍍🍍🍍🍍🍍🍍🍍🍍🍍
Cette histoire se termine enfin...
Ça fait un moment que je suis dessus, et je dois avouer que vers la fin, je me suis totalement laissé emportée par mes idées.
J'ai écris sans vraiment réfléchir et je ne suis pas certaine du rendu...
Je tiens à remercier tous ceux qui ont attendu avec impatience cet écrit : c'est à vous que je le dédies !
Je souhaites sincèrement que ça vous ai plu, et s'il y a le moindre défaut, n'ayez pas peur de me le signaler (il y en a certainement !)
Merci à tous ❤️
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