Chapitre 21
Il reste cinq bonnes minutes au téléphone et j'en profite pour admirer la vue. La Sprée en cette saison est magnifique. Le soleil caché se reflète dedans. Les bateaux mouches explique l'histoire de Berlin aux touristes et leur font voir les pont qui la traverse comme le Oberbaumbrücke, l'un des pus fameux ponts à deux étages de Berlin.
Lorsqu'il revient, il semble soucieux. Je pense immédiatement au mail que j'ai vu. Est-ce que son comportement à un rapport avec cette Aurélia ? Mes pensées sont interrompues par la serveuse qui revient prendre notre commande. Alors que je m'apprête à commander une de leur salade, Oliver me coupe et dit :
- On prendra une dei Monte rosa, une demi Diavola Piccante et une pizza enfant quattro fromaggi. Mettez en boisson coca, Ice tea, et eau s'il vous plaît.
Je ne pense pas qu'on ai le droit de prendre des demi pizza, mais il ne semble pas s'en soucier. L'hôtesse acquiesce et retourne en cuisine donné la commande qu'il a passé. Pour qui se prend-t-il à commander pour moi ? Plus personne ne le fait et j'ai beaucoup de mal à le laisser faire avec mon passé qui me hante.
- J'espère que vous aimerez, ce sont leur meilleur pizza, dit-il d'un ton calme, alors que je bouillonne.
Je ne réponds pas et hoche simplement la tête. À quoi bon parler ? Il fait bien ce qui l'arrange non ? Je tape mon pied par terre frénétiquement afin de calmer la tempête qui a lieu en moi. Il passe sa main sous la table et la pose sur ma cuisse.
Je sursaute et recule. Plus personne ne me touche, je ne le veux pas. Je sens les larmes monter et je tente aussi bien que possible de reprendre le contrôle de mon corps. Je sais qu'il ne voulait pas me faire de mal, mais il agit comme René le faisait.
Cette pensée m'effraie et je tente de me lever de ma chaise, bloquée contre la table qui se trouvait derrière moi. Il se met debout et me rejoins rapidement puis s'accroupit devant moi, sans toutefois créer un quelconque contact avec moi.
- Je ne vous toucherai pas, d'accord ? Questionne-t-il cherchant à établir un lien visuel que je lui refuse pour le moment.
Je me balance d'avant en arrière, sans pouvoir m'arrêter, comme si je cherchais à me bercer. J'ai cru être guérrie. J'ai pensée à tort que je pouvais avancer aussi vite. Cela ne fait que quatre mois que je ne suis plus avec lui. Même si il y a un mieux je n'ai pas refermé le livre de notre histoire. Peut-être ai-je réussi à changer de chapitre mais rien de mieux.
La panique laisse place à la colère. Il m'a pourrie la vie lorsque nous étions ensemble, aujourd'hui encore je reste sa prisonnière. Je m'étais juré qu'il n'aurait plus d'emprise sur moi, que je ne souffrirai plus pour lui. Pourtant je suis dans ce magnifique restaurant, avec un homme beau comme un Dieu et très gentil, malgré son côté vieux jeux, et je suis là, en larmes.
Oliver approche doucement sa main de mon visage et attend un signe de ma part afin d'essuyer les larmes qui coulent. Je lui fais signe de tête et il le fiat sans dire un mot, attendant sûrement que je m'explique mais les seuls mots qui sortent de ma bouche sont :
- Je suis désolée.
Il fronce les sourcils et me murmure :
- Ce n'est pas à vous de vous excusez mais à celui pour qui sont ces larmes.
Je souris à cette remarque. Je donnerai tout l'or du monde pour voir René être traumatisé comme je le suis. Mais il vit tranquillement sa vie sans aucun remords. Alors que cette pensées m'effleurs, la serveuse que nous n'avions pas vu revenir me regarde et demande :
- Vous allez bien ? Vous avez besoin de quelque chose ?
Elle ne peux me donner ce que je veux. J'aimerai retourner en arrière, et me dire à moi-même de ne pas céder. De ne pas tomber sous le charme de cet imposteur. Dès le début cette histoire était vouée à l'échec et pourtant j'ai persisté.
- Non c'est bon, juste ferlez la salle du haut, je la veux que pour nous ! ordonne Oliver.
Elle acquiesce et rejoint un homme qui se trouve dans l'encadrement de la porte. Il fait signe à Oliver et met un corde rouge devant la porte. Je sèche mes larmes qui ont cessez de couler depuis quelques minutes et essaie de regagner un minimum de fierté.
Décidément cet homme m'aura vu plus pleurer que sourire. Cette constatation me gêne et je plaque donc mon sourire « tout va bien, merci » sur mon visage. Il me regarde, et me le rend. Il se lève et rejoint sa place et je fais la même chose.
Puis je me rappelle m'être maquillée ce matin. « Je dois être plus près du panda que de l'humain ! » pensé-je, ce qui me fait sourire. Je m'excuse et rejoins les toilettes, avec mon sac, qui se trouve au bout de la salle afin de voir les dégâts.
Le reflet qui me fait face me fait peur et je me dépêche d'arranger cela. Cela à dû être dur pour lui de garder son sérieux devant ma tête. Une fois démaquillée, je me sens mieux, je regagne ma place où des assiettes attendent déjà. Je m'excuse du temps que j'ai pris en montrant ma tête et en disant :
- Désolée, fallait que j'enlève tout ça.
Il sourit et me dit simplement :
- C'était pas si mal.
J'explose de rire à ses mots. Il doit être aveugle pour ne pas être horrifié par la vue que je lui offrais. Nous discutons ensuite avec légèreté comme si rien ne s'était passé. À mon grand désarroi, je dois admettre que je suis contente de ne pas m'être contenter d'une salade.
Leurs pizzas sont vraiment bonnes, la pâte est garnies de fromages et la demi ayant du salami et des oignons épicés contrastais avec celle au jambon de Parme et roquette. Dans celle au fromage, j'ai découvert la Fontina, un fromage italien au lait de vache.
Lorsque nous revenons au bureau, je sens les regards insistants de mes collègues, mais je m'en moque. Cet aparté m'a fait un bien fou, et m'a permis d'évacuer une douleur si longtemps contenu.
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