Chapitre 17
- Oui Maman ?
- Ça va ma puce ? demande-t-elle d'un air suspect.
- Oui, oui très bien. réponds-je avec le sourire.
- Qu'est ce qui se passe ? questionne-t-elle toujours dans le doute.
- Je ne sais pas Maman je me sens juste libérée.
- Et qu'est ce qui t'as libérée ?
Décidément elle ne va pas lâcher l'affaire, je décide donc de jouer carte sur table et lui lance :
- Mon proprio' habite dans l'immeuble et il donne ses meubles. Et une chose en entrainant une autre...
- T'as visité sa chambre ? m'interrompt-t-elle surexcitée
- ... Non Maman, je la récupère par contre. Finis-je en pouffant de rire.
Ma mère adore ces romans à l'eau de rose où le milliardaire tombe amoureux de la pauvre fille paumé, mais toujours magnifique. Pour elle, ce genre de choses arrivent vraiment, elle n'a pas compris que la réalité était beaucoup plus sombre. À la limite je veux bien croire que certains thriller soit réaliste mais les romances ? Non sûrement pas. Enfin pas pour les filles avec quelques kilos en trop et traumatisé par leur ex.
- Mmmm tu vas faire de beaux rêves. dit-elle en rigolant à son tour avant d'ajouter :
- Mais du coup ta chambre t'en fais quoi ?
- Je vais voir pour l'emmener à Cap ou pas Cap je verrai bien. Faut déjà que je la descende mais je vais galérer...
- Bouge pas j'arrive. me coupe-t-elle.
- Merci Maman.
Je n'ajoute rien, je sais qu'elle vient principalement dans l'espoir de croiser mon patron et de jouer les cupidons. Alors je ne discute pas, car plus vite arrivée, plus vite partie, donc moins de chances de le croiser.
Quinze minutes plus tard ma mère est chez moi pour m'aider à descendre ma chambre. Pour déménager des meubles, elle c'est fait toute belle, ce qui me confirme mes craintes.
- Maman, t'es pas là pour jouer les entremetteuses... la sermonné-je lorsqu'elle arrive.
- Voyons, chérie, il faut mettre tous ses atouts de son côtés.
Je ne cherche pas à répondre et pars directement dans la chambre, espérant avoir fini avant l'arrivé d'Oliver. Nous prenons le matelas et commençons à le descendre par les marches lorsque je bute contre quelqu'un.
- Merde ! crié-je surprise
- Bonjour. me dit l'inconnu dans mon dos, toujours collé à moi.
Il croit vraiment que j'ai envie de discuter alors qu'il se colle à moi comme un chien et qu'il ne s'excuse même pas ? Ou peut-être est-ce à moi de m'excuser ? Non je ne pense pas, après tout je suis dos aux marches et lui de face alors c'était à lui de faire attention.
- Excusez moi. Disons nous en chœur.
Je me retourne comme je peux et me trouve nez à nez avec un homme plutôt séduisant, de ce que je peux en voir, c'est à dire une moitié de visage. Il a des yeux vert émeraude, on dirait presque que ce n'est pas naturel et des cheveux mi-long bouclés qui encadre son visage.
- Enchanté, je m'appelle Daniel, me lance ce dernier en me tendant sa main.
Il se rend compte que j'ai les deux mains bien encombrées ?
- Enchanté, désolé je suis un peu prise. Réponds-je en souriant.
Au moment où je finis ma phrase, j'entends une voix que je reconnais immédiatement qui lance à ce fameux Daniel :
- Ah te voilà.
Oliver... Se trouve juste derrière ma mère un sourire aux lèvres. C'est donc lui son ami.
Je vois déjà le sourire de ma mère se dessiner lorsqu'il s'adresse à elle :
- Vous avez besoin d'aide ? Daniel prends l'autre bout on va le descendre.
- Vous êtes bien gentil, lance ma mère tout sourire.
Son ami me prend le matelas des mains et Oliver en fait de même avec ma mère. Ils descendent rapidement en bas et le dépose dans le hall. Ils font comme ça trois allers-retours et en quinze minutes à peine ma chambre est vide. C'est à ce moment là que je me rend compte que je n'ai pas de draps pour son lit. D'ailleurs où achète t'on des draps rond ?
Alors que je me questionne, et recherche sur mon téléphone un endroit où aller, les garçons commencent à descendre les meubles d'Oliver. Sans même me demander comment je souhaite les installer, ils les mettent exactement comme chez lui.
Il a l'air d'aimer tout contrôler et cela me fait peur. René était comme ça, un maniaque du contrôle. Même si cela pouvait être excitant au début, c'est vite devenu ingérable. Pour sortir je devais voir avec lui, partir faire des courses pendant une heure devenait difficile. Il m'appelait au moins deux fois, voir plus. Le moindre truc pouvait lui faire perdre patience.
- Ah tu es enfin rentré chéri. Dis-je avec le sourire
- Il y a un problème ?
Non, bien sûre que non, pourquoi pense-t-il cela ?
- Non mon cœur, tout va bien, au contraire, j'ai une grande nouvelle à t'annoncer.
Il fronce les sourcils et me lance avec agacement en enlevant sa veste :
- Pitié, me dis pas que tu es enceinte ?
Merde ! Comment lui dire que si, justement je le suis.
À mon silence, il semble comprendre et me dis :
- Tu ne compte pas le garder ?
Quoi ? Il n'est pas sérieux. J'attends son enfant et sa première question, c'est savoir si je compte le garder.
Mes yeux s'humidifient et en tentant de garder mon calme je lui réponds :
- Pardon ? Je ne me suis pas posé la question, pour moi le choix ne se posait même pas.
- Bien sûr que oui, ça se pose. Je ne veux pas d'un marmot qui va chialer toutes les cinq minutes ! Dit-il sur la défensive avant d'ajouter :
- Tu l'a fait exprès ? C'est ça ?
Cette fois-ci les larmes coulent franchement, mais il ne prend pas la peine de me consoler, bien au contraire il enfonce le clou en disant :
- Appelle pour te faire avorter ! Et ce n'est pas une question.
Je ne compte pas me faire avorter, il rêve s'il pense que je vais accepter. Voyant mon doute il me saisit le bras et me murmure :
- Soit tu va chez le médecin et tu m'expulse cette merde, soit c'est moi qui te le sort c'est bien compris ?
Saisi d'effroi, je sors en courant. Je n'ai pas le choix... Jamais je n'aurai cru qu'il pouvait être comme ça. Vais-je pouvoir rester avec un homme comme ça. Je l'aime tant, je n'arrive pas à imaginer ma vie sans lui...
- Sophia ? demande doucement Oliver.
Décidément cet homme arrive toujours au bon moment. Je n'en peux plus de me torturer, de revivre cet épisode sans cesse.
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