Chapitre 15

En pénétrant nous nous retrouvons dans un grand hall. Sur les deux murs du côtés se trouve de grands tableaux représentant pour l'un Berlin et l'autre Paris, seuls les lumières ressortent sur ces images en noir et blanc. Derrière se trouve le salon, un énorme canapé en cuir noir le rempli ainsi que de jolis meubles de la même couleur.

Je ne comprends pas pourquoi il voudrait se débarrasser de ses meubles, ils ont l'air neuf. Je le suis jusque dans la chambre où un lit rond trône en plein milieu. Je ne vois pas trop l'intérêt d'avoir ça. Devant mon air étonnée il m'explique :

-  Je n' aime pas les meubles qui ont des bords pointu, j'arrive toujours à me les prendre.

Il sourit franchement et je souris en retour. Je suis tellement maladroite que j'ai des bleus partout, tous les coins sont pour moi.

- Je donne le lit et l'armoire. continue-t-il

Je dirai plus un dressing vu la taille de son armoire. Elle a quatre portes et fait la longueur du mur. Il l'ouvre et sans grand étonnement j'y découvre, certes plein d'affaires mais toutes dans les teintes sombre. Il n'y a que du noir, du gris et du bleu anthracite. Seule une cravate rouge sang donne vie à ce placard. Sans réfléchir je lance :

- C'est un peu morbide, vous n'aimez pas les couleurs ?

Et merde ! Il me dévisage et je me sens bien bête d'avoir osé dire tout haut ce genre de phrases. " N'oublie pas qu'il est ton patron ! et ton propriétaire" me rappelé-je.

- Euh... fait-il tout en ne me quittant pas des yeux.

"Trouve quelque chose à dire avant de passer pour une conne" me dit pas conscience sans que j'arrive à sortir le moindre son.

- J'aime pas les couleurs vive. finit-il par dire avec un demi-sourire.

" Ouf, au moins ça comble ce silence et j'ai une raison de détourné le regard" me souffle une petite voix au fond de moi.

- Au moins ça s'accorde avec tout. m'entends-je dire

Il faut que je me ressaisisse car là j'ai l'impression de ne pas être maître de mon corps et je n'aime pas vraiment ça. Je ne m suis jamais trouvé aussi démuni devant un homme, même René.

Pensé à lui me donne une douche froide et mon interlocuteur semble le remarquer car en me touchant le bras il me demande :

- Vous allez bien ?

- Oui, oui désolé j'étais partie dans mes pensées. réponds-je encore ailleurs.

- Vos pensées ne semble pas vous rendre heureuse.

Cette constatation me rends plus triste qu'autre chose, il a raison je ne le suis pas et je dois changer ça. En même temps, à part quelques meubles que j'ai acheté le reste je l'ai récupéré de mon garde meuble. Ce sont donc des rappels à ma vie passée.

*****

Six mois, six mois que je suis l'homme avec le plus parfait et aujourd'hui j'ai appris la meilleure des nouvelles : je suis enceinte. J'ai tellement hâte de l'annoncer à René. Je n'étais pas sûre alors je ne lui ai rien dit, mais la prise de sang vient de me le confirmer, je porte notre enfant depuis sept semaines...

*****

Je sens une larme coulée le long de ma joue et une main qui la sèche, je suis de retour à la réalité, laissant derrière moi ce passé douloureux.

- Venez vous asseoir ! me dit Oliver avec un regard inquiet.

" Super ! en plus de ça tu chiale devant lui ! " me dit ma voix intérieure.

Je n'ai pas la force  de me battre et le suit sans un mot. Il nous conduit dans le salon et m'assois sur le canapé. Malgré le fait qu'il soit en cuir il est chaud et confortable. alors qu'il me lâche et commence à s'éloigner je le rattrape par la main...

Elle est si chaude et douce...

Je ne sais pas ce qu'il m'a pris, je me ravise et la lâche. "Viens-je vraiment de prendre la main de ce mec ?" me demande-je

Il se rend dans la cuisine et me ramène une petite bouteille de coca-cola en verre et me dis :

- Buvez !

Je crois qu'il a un peu trop pris l'habitude de donner des ordres. Je fronce les sourcils de mécontentement mais j'obtempère quand même.

- Expliquez moi ! m'ordonne-t-il alors que je reprends mes esprits.

- Ce n'est rien je vous assure. murmuré-je

 Il se rapproche de moi et me dis calmement :

- Ça n'a pas l'air d'être rien, dites moi ce qu'il se passe.

Sans savoir pourquoi, les portes que j'avais si bien fermées s'ouvrent une à une et je me lance dans une grande tirade :

- Je sors d'une longue relation et on va dire qu ça n'a pas toujours été tout beau, tout rose. Depuis le début il me détruit, mais par amour j'étais restés. Je savais bien que je ne devais pas resté, mais il s'excusait, ma disait qu'il m'aimait et je pardonnais. Il m'a tout fait et j'arrive à être triste de ne plus être avec, je suis pathétique non ?

- Non pas du tout. me répond-t-il gentiment avant d'ajouter :

- Quand vous dites tout fait, vous voulez dire quoi ?

Je sens de nouveau les larmes franchirent mes yeux et je me détourne, ne voulant pas qu'il me voit ainsi.

- Ne vous cachez pas, me dit-il en caressant mes joues et essuyant l'eau qui les baignent.

- Tout, c'est tout. Tout ce que vous pouvez imaginer, il l'a fait. dis-je tout bas ne voulant pas dire tout haut la vérité.

- J'espère que ce n'est pas le cas, car à vous voir j'imagine bien des choses.

Si seulement il savait que la vérité ne peut être que pire...



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