Chapitre 14
Un silence nous entoure, il est sur le bas de ma porte et ne prononce pas un mot. Après quelques instants je lui fait signe et lui laisse la place pour qu'il entre.
Il pénètre sans un mot et je referme derrière lui ne sachant pas trop comment me comporter. Que peut-il bien faire ici, à cette heure ?
Je me rapproche et attend qu'il ai finit son tour d'inspection. Il regarde tout autour de lui, je suis gênée car je n'ai pas beaucoup de meubles. Mes moyens ne me permette pas de décorer cet endroit comme je le voudrais, j'ai pris le nécessaire. Je m'installerai petit à petit et comme dit ma mère : " Rome ne c'est pas fait en un jour".
Je décide de rompre le silence qui commence à me peser et lui lance :
- Vous voulez boire quelque chose ?
...
Pas de réponse, il regarde autour de lui comme s'il cherchait quoi dire, ce n'est pas compliqué de dire oui ou non quand même.
- Monsieur Kringe ? demandé-je incertaine.
- Oui ? questionne-t-il comme s'il n'avait pas entendu ma première question, alors je lui répète :
- Vous souhaitez boire quelque chose ?
Si il me dit oui, je ne pourrai pas lui proposer grand chose, n'ayant pas vraiment eu le temps d'aller faire des courses. " En même temps je ne m'attendais pas à le voir débarquer" pensé-je.
- Oui.
- Vous désirez quoi ? J'ai du coca, du jus de fruits, ou du café.
- De l'eau ça ira merci.
Bon ça au moins j'ai. Je me rends dans la cuisine et ouvre le frigo pour en sortir une petite bouteille. J'ai horreur de boire l'eau du robinet, elle n'est vraiment pas bonne ici. Tout en lui versant dans un grand verre, je me demande ce qu'il vient faire ici.
En revenant, je le trouve un cadre à la main. Le cadre ou Florian me porte à bout de bras. Nous étions encore gamins, une quinzaine d'années. Ce moment est l'un des meilleurs de ma vie, mon cousin était toujours là pour moi. Nous étions inséparables. Je souris tristement et me racle la gorge.
- Tenez votre verre. Lui dis-je.
Je tente tant bien que mal de refouler le tsunami d'émotions qui me traversent. Je garde cette photo près de moi en permanence même si aujourd'hui la tristesse prend souvent le dessus. Mes souvenirs me rattrapent :
Nous rions aux éclats avec ma mère lorsque nous sommes interrompu par la sonnette de la porte d'entrée. Nous nous stoppons et allons ouvrir. Deux gendarmes nous regardent avec un air grave et quelque part au fond de moi je sens que notre vie va changer dès qu'ils ouvriront la bouche.
- Sophia ? entends-je au loin
- Katharina Lemke ? demande le plus grand.
Son costume me ferais rire si ça mine n'était pas si grave.
- Oui. dit ma mère d'une toute petite voix.
- Vous êtes bien la femme de Klaus Lemke ?
Plus aucun sons ne sort de sa bouche, sûrement aussi sèche que la mienne. Elle se contente d'acquiescer.
- Votre mari a eu un accident, il...
Mon cerveau se déconnecte, refusant d'entendre la suite.
- Sophia ?
Mon propriétaire me sort de ma léthargie en posant sa main sur mon épaule. Je me reprends rapidement comme j'ai l'habitude, laissant derrière moi ce cauchemar.
- Oui, excusez moi je repensais à cette photo.
- Qui est-ce ? demande-t-il intrigué.
Je ne sais pas vraiment comment le dire alors je réponds simplement :
- C'est mon cousin, mais c'était... C'est plus un frère pour moi.
Je me reprends, ne voulant pas lui dire qu'il est décédé. C'est bien trop dur à accepter même si cela fait bientôt dix ans.
- Vous veniez pour une raison en particulier ? questionné-je tentant de faire diversion.
- Euh... Oui... Je refais mon appartement et je revends min mobilier. Je fais donc le tour des locataires pour savoir si ça intéresse quelqu'un avant de les mettre sur Internet.
Il me trouve tellement pauvre qu'il veut me faire la charité ? Je commence à serrer les poings, la colère montant au fond de moi.
- Et ? demandé-je les dents serrées.
- Avez-vous besoin de quelque chose ?
- Euh je ne sais pas trop. dis-je.
Je ne vais quand même pas lui dire que je n'ai pas les moyens.
- Vous voulez venir les voir ?
- Je ne suis pas habillée. réponds-je en me regardant.
- Je n'avais pas remarqué. dit-il un sourire au coin des lèvres.
Je retiens un petit rire mais ne dis rien.
- Alors ? questionne-t-il de nouveau.
Je n'y crois pas vraiment mais finis par accepter.
- Laissez moi le temps de m'habiller. lui dis-je.
- J'habite dans l'immeuble.
QUOI ? Il habite ici ? Je n'en savais rien. J'ai dû mal à assimiler cette nouvelle. Je me ressaisie et le suit au dernier étage ou se trouve un seul appartement.
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