Chapitre 1

Quatre mois, quatre long mois que René m'a laissée le jour de mon anniversaire. Alors que nous étions au restaurant il m'avait annoncé qu'il ne pouvait pas continuer, qu'il ne m'aimait plus. Comment après autant de temps, il pouvait me dire ça sans une once de remord ?  J'ai fondu en larmes et il est partit sans se retourner. Je suis resté prostrée ne sachant plus quoi faire. En rentrant chez nous, il avait préparé mes valises et les avaient mis sur le perron.

Je les ai prises et ai appelé ma mère pour lui demander de venir chez elle quelques temps. Elle a immédiatement accepter, non sans me dire qu'elle ne lui avait jamais fait confiance. Ce qui aurait été bien, ça aurait été de me le dire avant de m'attacher et gâcher huit ans de ma vie avec lui non ?

Qui aurait pu croire qu'à trente ans je sois obligée de retournée vivre chez elle ? Berlin est une belle ville, mais je préférais de loin ma campagne. J'avais pourtant tout pour réussir, un boulot stable et un copain que j'aimais plus que tout. Lorsqu'il est partit, il m'a tout pris. Son père m'avait embauché pour faire plaisir à René, c'est donc naturellement qu'une fois séparé il n'a pas renouvelé mon contrat qui se finissait quelques jours plus tard.  Je pense même que René a attendu pour le faire, afin de ne pas avoir à me voir trop longtemps.

Je suis restée cloitré dans ma chambre pendant des jours, mais ça ne pouvait pas durer davantage, alors j'ai cherché un boulot en attendant pour occuper mes journées. Le contrat à durée déterminé que j'avais trouvé vient de prendre fin, je me lance donc dans de nouvelles recherches. Je dois me trouver un travail stable pour me prendre un appartement. Vivre avec sa mère c'est bien mais à petite dose. 

- Bonjour ma chérie, comment ça va ce matin ? me demande-t-elle lorsque je pénètre dans la cuisine pour prendre mon petit déjeuner.
- Ça va et toi ? fais-je en l'embrassant
- Bien, tu as prévu quoi aujourd'hui ?
- Vu que j'ai toujours pas de nouvelles des boîtes d'intérim je vais aller relancer et je vais aller déposer quelques CV.
- OK. Tu sais où aller demander ?
- Non pas trop, je vais faire toutes les entreprises qui ont un accueil.
- OK. Bon courage, prend un bon petit déjeuner avant. fait-elle en sortant pour aller travailler.

Je me remplie le ventre avec ce que ma mère a préparé, c'est un vrai cordon bleu. Même sans avoir faim, je mange pour quatre lorsqu'elle cuisine. Une fois préparé, je me met en route, une longue journée m'attends. J'ai noté sur un calepin toutes les entreprises qui se trouvent dans le centre. J'aimerai avoir le moins de trajet possible à faire, surtout si je dois le faire tous les jours.

Les agences intérim n'ont aucunes mission à me proposer, ce qui ne m'arrange pas, je me lance ensuite dans les candidatures spontanées. Je me remercie silencieusement d'avoir opté pour des chaussures plates, car je dois bien faire une trentaine de kilomètre dans la journée et une centaine d'entreprises où j'ai le droit au même discours.  Tous me disent qu'ils me recontacteront mais j'ai peu d'espoirs. Je pouvais voir dans leur façon d'être que je ne décrocherai aucun entretien.

Il est dix-huit heures trente et j'arrête enfin mes recherches. Je me rends compte que je n'ai cesser mes recherches de la journée, pas même pour manger. En rentrant je suis exténuée, et j'ai une faiml de loup. Je n'ai qu'une envie : manger et retrouver mon lit. Je mange la salade composé que ma mère a prépare et a laisser dans le frigo à mon attention puis monte me faire couler un bain.

En sortant de l'eau je me dis qu'il est temps de mettre le chapitre René derrière moi une bonne fois pour toute. Je sors donc ma boite à souvenirs. Une boite à chaussure où j'y ai fourré toute les photos, lettres et autres petites choses que je n'avais pas jeté par colère. Une fois ouverte, je restes devant sans sourciller. Mon cerveau est comme éteint tout comme mon cœur depuis ce jour là. C'est comme si une partie de moi était morte lors de notre séparation.

- Qu'est ce qui se passe ? demande ma mère, me sortant de mes pensées.
- Rien, faut que je balances tout ça. reponds-je en désignant l'objet dans mes mains.
- Oh ! fait-elle comprenant de quoi il s'agit. 
- J'y arrives pas... declaré-je la gorge nouée.
- Je sais ma puce.
- Je suis censée faire quoi ?
- Je ne sais pas, jettes toute ces vieilleries. Tu es encore jeune ! Sors, va t'amuser.
- Jeune ? J'ai trente ans, j'ai passé l'âge d'aller en boîte pour trouver un coup d'un soir. fais-je en souriant.
- Surveille ton langage, dit-elle avec un grand sourire, trêve de plaisanterie, sans te trouver un coup d'un soir,  tu peux sortir, te faire des amis...
- Mouiii peut-être. dis-je en insistant sur le i.

Elle sort, me laissant seule face à des photos de moi riant aux éclats accompagné de celui que je pensais être l'homme de ma vie. Ce poids qui pèse sur ma poitrine depuis si longtemps semble s'estomper petit à petit. Je sais qu'elle a raison, mais je n'arrive pas à les jeter. Je referme soigneusement la boite et la range dans mon armoire. Les voir ne me fait plus aussi mal et je sais que j'ai tourné la page, mais pas encore refermé le livre comme on dit. Je devrais peut-être essayer de me faire de nouveaux amis, comme me l'a suggéré ma mère.

Je vais me coucher, et m'endors d'un sommeil profond. Un sommeil sans rêves, enfin pas que je me souvienne. Cela faisait longtemps que ça ne m'étais pas arrivé. En général il est peuplé de cauchemars, un en particulier, celui de ma séparation. À mon réveil, j'ai l'impression que je viens tout juste de m'endormir. Je m'étire et suis prête à commencer ma nouvelle vie.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top