Chapitre 11
Nous courons dans les rues du sud de San Diego. Il faut qu'on rejoigne Asmiel et Linaë à l'orphelinat, que l'on soit sûrs de ne plus être suivis.
Alors que je me sens vraiment plus sportive que jamais, derrière moi Daerios à du mal à suivre, lui qui pourtant paraît musclé. J'entends ses pas lourds et sa respiration saccadée, il me semble épuisé. Mais je n'ai pas le temps de l'aider, je cours, je fuis cette journée interminable. Ce matin tout allait bien et en seulement quelques heures on m'apprend l'existence d'un monde parallèle, je me découvre des pouvoirs magiques, on se croirait à Halloween ! J'ai aussi eu un accident, je commence à me demander si je ne suis pas en train de délirer.
En arrivant devant la porte de l'orphelinat j'ignore Asmiel qui me demande si ça va, je fonce dans ma chambre. Je m'écroule sur mon lit, je voudrais me réveiller demain matin et me rendre compte que toute cette journée n'a jamais existé, je voudrais l'avoir inventée. Puis j'éteins la lumière et me cache sous la couette.
Dans l'obscurité rassurante, je laisse mes larmes couler le long de mes joues. Je pleure tellement que j'ai l'impression que d'ici quelques minutes toute l'eau de mon corps se trouvera sur mon oreiller. Je suis si occupée à tenter d'oublier ce que j'ai appris aujourd'hui que je n'entends pas Asmiel frapper à la porte de ma chambre.
Je sens de l'air frais dans mon dos et le matelas s'affaisse du côté droit. Asmiel s'approche de moi et me prend dans ses bras.
- Je sais que c'est pas facile, et que tu ne nous connais pas vraiment, mais je te jure Waïse ! Je ne veux que ton bien, et même si Daerios ne le montre pas vraiment il n'est pas méchant... Il est même parfois surprotecteur, et c'est chiant.
Asmiel me caresse les cheveux, et doucement je reprends mon souffle, mon cœur ralentit et mes larmes cessent de couler.
- Ma belle, il faut que tu nous fasses confiance. Je ne veux pas t'emmener de force avec nous, mais tu sais aussi bien que moi que peu importe ce que tu veux, Daerios ne te laissera pas le choix. Je peux réussir à négocier deux ou trois jours, que tu ais le temps d'accepter tout ça, mais c'est comme ça, tu dois aller dans le monde parallèle. Par contre tu peux toujours décider dans quelles conditions tu veux t'y rendre. Daerios est tout à fait capable de t'emmener sur son dos, même s'il ne supporte pas l'idée que des gens puissent être utilisés par son père ! Je pense que ça serait plus agréable pour tout le monde si tu nous suis de ton plein gré, on pourrait bien s'amuser. Bon je vais y aller, mais si t'as besoin de discuter, tu m'appelles.
Puis Asmiel sort de ma chambre mais ne referme pas la porte, je l'entends parler.
- Mec, c'est pas une bonne idée, laisse-la tranquille. Je sais que c'est important mais t'as vraiment envie de la forcer à te suivre ? Ça m'étonnerais.
Daerios dit quelque chose que je n'arrive pas à entendre puis il s'appuie contre la porte ouverte de ma chambre.
- Je peux entrer ? Je voudrais te parler.
Je n'ai pas envie de lui parler, mais je me force à lui répondre.
- Hors de question de discuter avec toi de pouvoirs magiques, ou de monde parallèle !
- Non, non je viens pour qu'on parle de Linaë.
- C'est pas avec moi qu'il faut que tu ais une discussion, c'est avec elle.
- Je sais pas, j'ai vraiment merdé. Asmiel m'avait prévenu, mais je l'ai pas écouté.
- Je m'en fous, c'est pas à moi de le savoir. Maintenant bouge-toi et vas voir Linaë. Et surtout ne lui fais pas ton sourire débile que tu fais tout le temps ! Excuse-toi et après laisse-là t'engueuler. Tu le mérite vraiment !
- Alors toi t'es incroyable ! Je te soigne quand tu te laisse tomber sur la route et maintenant je me fais remonter les bretelles ! C'est pas possible d'être aussi chiante.
- Redescends de ton trône ! Tu m'as soignée mais n'oublie pas que sans moi tu serais encore dans ta chambre d'hôtel glauque où je n'ai même pas envie de savoir ce qu'il s'est passé.
- Tant qu'on en parle, ça va mieux et je ne vais pas mourir, c'est gentil de demander. Pour le moment je suis fatigué, mais dans deux jours on s'en va, que tu le veuilles où non, je te ramène, me menace-t-il.
- Asmiel m'avait prévenue, et je m'en étais rendu compte ! Pour toi l'avis des gens ne comptent pas, tu es égoïste, tu n'hésite pas à écraser les autres pour arriver à tes fins. De ce que je sais tu ressembles beaucoup à ton père !
- Ne me compare pas à lui, tu ne le connais pas. Quand tu l'auras rencontré, je te manquerais. Et là on verra qui avait raison.
Daerios sort de ma chambre et referme la porte derrière lui. Tout à coup je n'ai plus du tout envie de pleurer, je crois bien que me défouler sur lui m'a fait du bien.
Je ne sais pas s'il faudrait que j'aille parler à Linaë ou pas, de toute façon je n'ai pas la force de la soutenir. C'est très égoïste, je le sais et je me maudis pour cela, mais demain je pourrais discuter calmement avec elle. Il me faut seulement une bonne nuit de sommeil.
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