Étonnamment, il n'y avait pas un bruit. C'était une ville toujours en mouvement où la nuit était souvent bien plus mouvementée que la journée. Toutes les rues étaient bruyantes mais il y avait un immeuble qui l'était bien plus que les autres. Cet immeuble abritait un duo catastrophique d'un vampire au foyer et d'un chasseur de vampire à la gâchette facile. Et ce chasseur de vampire était justement dans la tourmente. Son colocataire était partie faire les courses avec son familier et avait laissé l'homme en rouge seul à la maison. Ce qui était une occasion rare. Il aurait pu se concentrer sur son autobiographie et la faire avancer afin de ne pas subir les punitions de son éditeur. Mais non. Il ne pouvait pas se concentrer dessus. Il ne pouvait se concentrer sur rien du tout.

Il tournait en rond dans la partie bureau de l'appartement. Comme un lion en cage. C'était la sensation qu'il avait. II se sentait coincé, dans tous les sens du terme. Il était dans une impasse, professionnellement et personnellement. Les éditions Automn, chez qui il était publié venaient tout juste de lui annoncer le gala qui allait célébrer la sortie de son troisième livre. Cependant, et là était tout le cœur du problème, on lui demandait d'accorder une danse à n'importe qui le lui demanderait. Sauf qu'il ne savait pas danser, qu'il était un terrible danseur. Et qu'il savait qu'il ne pouvait pas refuser ce qu'on lui demandait de faire. Sauf que, s'il acceptait, il savait qu'il se ridiculiserait. C'était certain. Il avait déjà dansé des tas de fois avec sa petite sœur et même si elle n'était pas une danseuse professionnelle, même elle pouvait faire quelque chose de ses pieds.

C'était bien un autre de ses problèmes. Ses pieds étaient de véritables catastrophes. Il n'avait absolument aucune coordination, ne comprenait pas les pas et finissait irrémédiablement par marcher sur les pieds de son ou sa partenaire. Et il savait qu'il ne pouvait pas se louper sur cette soirée. Sa réputation et sa crédibilité étaient mises en jeu. Déjà qu'elles ne faisaient que décroître au fur et à mesure de son partenariat avec le plus faible de tous les vampires supérieurs.

Et en parlant du plus faible des vampires supérieurs. Ronald savait qu'il venait d'un clan très ancien de vampires Roumains et que lui-même devait être âgé d'un peu plus de 200 ans. Il avait d'ailleurs appris à la dérobée que Draluc avait appris beaucoup de sortes de danses de salon au cours de sa longue existence pour essayer de faire passer le temps infini dont il disposait. Cependant, il avait dû arrêter car même danser pouvait se révéler fatal pour lui. Il suffisait qu'on lui marche sur les pieds ou qu'on le surprenne avec une pirouette inattendue et le voilà transformé en tas de sable sur le sol. Mais il savait tout de même danser et très très bien suivant les compliments de son grand-père (qui étaient plus objectifs que ceux de son père). Ronald savait qu'il devait demander de l'aide au vampire pour lui apprendre à danser, il le savait. Mais rien que l'idée lui effleurant l'esprit lui était tout bonnement abominable. Qu'il doive tenir Draluc dans une prise qui se révélait un tant soit peu romantique le dégoûtait. C'est vrai, après tout, il était attiré par les femmes plus âgées aux gros seins. Pas un vampire rachitique qui s'effondrait en tas de sable au moindre mouvement de porte.

Et il savait également que s'il demandait ce service énorme à Draluc, il en entendrait parler pour le reste de son existence (qu'il pouvait raccourcir très rapidement au vu de son métier mais ce n'était pas le cœur du sujet). Il pesait le pour et le contre. Se faire charrier le reste de sa vie par celui qui lui confectionnait tous ses repas ou ne rien lui demander et se ridiculiser atrocement le soir du gala. Après mûres réflexions, Ronald décida tout de même de partir sur la première option. Autant qu'il n'y ait qu'une seule personne à se moquer de lui plutôt que des centaines. Il savait d'ailleurs pertinemment que John ne se moquerait jamais de lui, il était bien trop bon. Il se décida alors à demander de l'aide au vampire lorsque celui-ci rentrerait finalement des courses.

Mais il n'y eut pas suffisamment de temps pour se préparer psychologiquement après sa décision que la porte d'entrée était déjà en train de s'ouvrir. Il se figea sur place, incertain quant à la procédure à adopter. Mais il n'eut pas un mot à dire que Draluc s'avançait déjà vers lui, ayant demandé à John de ranger les courses. Il se planta devant lui, son sourire narquois aux lèvres.

« - Eh bien alors, t'ai-je dérangé dans l'une de tes activités solitaires ? »

Ronald ne savait pas quoi lui répondre. D'une part, parce que ça aurait pu être vrai (Draluc s'occupait de l'appartement, il avait parfaitement vu la collection de vidéos X de Ronald en faisant le ménage). Et d'autre part parce qu'il ne savait pas comment embrayer sur son sujet après cette question. Et puis zut. Prenant son courage à deux mains, il ne se posa pas plus de questions que ça et sortit les premiers mots qui lui passait pas la tête, tel l'idiot qu'il était.

« - Apprends-moi à danser ».

Ne s'attendant certainement pas à cette réponse, Draluc se figea lui aussi à son tour. Il regarda Ronald d'un drôle d'air, se demandant si le chasseur avait fait face à un vampire qui le forçait à dire des choses insensées telles que « apprends-moi à danser ». Ils en connaissaient, cela aurait parfaitement pu être plausible. Mais alors que le vampire se posait déjà des questions pour savoir comment remettre en l'état son imbécile heureux de partenaire, celui-ci le coupa dans ses pensées.

« - J'ai besoin d'apprendre à danser pour un gala des éditions Automn. Et tu sais ce qu'il va se passer si je refuse parce que je danse comme un pied ou que je me ridiculise sur la piste de danse. »

Draluc repensa vaguement à la vierge de fer et autres joyeusetés de Fukuma. Non, finalement, l'état de Ronald n'était pas de la faute d'un vampire. Il comprenait mieux sa demande insensée. Et il comprenait assez bien l'urgence de la situation. Soit, le grand et magnifique vampire supérieur qu'il était daignerait lui apprendre à danser.

« - Bien. Je suppose qu'on ne peut pas aller contre l'avis du tout-puissant. Comprendre Fukuma.

- Oh putain, merci, je savais pas comment faire. Et ton père a dit que tu savais très bien danser.

- Bien sûr que je sais correctement danser, pour qui me prends-tu ? Il n'était pas étonné des éloges de son père, il avait toujours été fier de la moindre de ses petites actions.

- Bah justement. Je te prends pour un super bon danseur alors autant qu'on commence vite fait pour se débarrasser de ce truc.

- Je suis bien d'accord avec toi pour une fois, finissons-en rapidement. Quel type de danse dois-tu faire ?

- Euh ... je sais pas trop ...

- Non mais es-tu un minimum sérieux ?! Tu ne sais pas ce que tu dois danser devant des centaines de personnes ?! Il n'existe pas qu'un seul type de danse je te rappelle, espèce de pochtron.

- Oui bah ça va. J'avais pas capté tout de suite à la réunion qu'ils allaient me faire danser. Et quand j'ai capté, j'ai pas suivi le type de danse.

- Évidemment, même un vrai gorille a plus de cervelle que toi, gorille.

- Ouais, c'est bon, on s'en fout. On n'a qu'à faire la plus connue de tes danses là.

- Si on part sur la plus connue, qui n'est pas très difficile, tu as de la chance, partons sur la valse.

- Eh ben voilà, c'était pas si compliqué. Partons sur la valse. »

Ils venaient tout juste de se mettre d'accord sur la danse que John revint de la cuisine, avec son habituel air guilleret. Il était heureux de voir que ses maîtres ne s'étaient pas encore foutus sur la gueule quelques secondes après s'être vus. C'était une grande amélioration dans leur relation (les disputes ne comptent pas avec eux, c'est leur façon de se parler). Et John fut plus qu'heureux lorsque Draluc lui demanda de mettre une musique adapté à la valse en lui expliquant la situation idiote du gorille idiot à ses côtés. John s'exécuta alors avec empressement, trop heureux de la tournure des évènements. Il savait ce que signifiait danser une valse, c'était intime, c'était romantique. Et il voyait parfaitement ce qu'il se passait entre ces deux-là. Enfin, principalement du côté de son maître. Le chasseur semblait encore trop inconscient.

Ce qu'il se passait entre eux, finalement, Draluc ne le voyait même pas. Après tout, c'était lui qui faisait le ménage, il avait vu les collections de vidéos, il avait assisté à l'attaque d'Y-Dan. Il connaissait les fantasmes de Ronald. Et ceux-ci n'incluaient absolument pas un vampire qui tombait en morceaux à chaque porte claquée trop fort. Draluc soupira lorsqu'il eut le dos tourné. Cela allait être une épreuve de mental pour lui. Il savait lui aussi ce que représentait une valse et il allait l'apprendre à Ronald. Qui lui-même, inconscient, allait la danser avec tellement d'autres personnes, de la même manière qu'ils allaient la danser. Au moins, il serait heureux, Draluc se réconforterait pour ça. S'il avait le droit à l'un de ses rares sourires éblouissants, il serait au comble du bonheur. Mais il se doutait que ses sourires éblouissants ne seraient jamais tournés vers lui. Il se contenterait de le voir rayonner de loin, sous les regards tristes de son familier.

Essayant de chasser ses pensées maussades, il se tourna à nouveau pour faire face au chasseur dans son survêtement rouge. Il semblait nerveux, ne savait pas sur quel pied se mettre et se triturait les mains, incertain de quoi faire avec. Draluc soupira à nouveau et se rapprocha de lui, entendant la musique se lancer. Il prit de lui-même les mains du gorille pour placer la droite sur son épaule et la gauche sur sa taille. Mais à peine avait-t'il placé les mains de Ronald que celui-ci sursauta et s'écarta vivement.

« - Qu'est-ce que tu fais, bordel ? Rougit fortement

- Je place tes mains pour danser, qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Draluc soupirait un peu trop pour cette soirée. Il avait déjà l'air épuisé et ils n'avaient pas commencé.

- Faut vraiment mettre les mains là ? C'est un peu ...

- Intime ? Oui, c'est le principe. Tu n'as jamais vu les gens danser la valse ? C'est comme ça qu'on fait. »

Les quelques secondes qui suivirent ensuite, Ronald avait l'air incertain de ce qu'il devait faire. Mais le regard non impressionné de Draluc lui fit comprendre qu'il devait arrêter de se comporter comme une vierge effarouchée et simplement poser ses mains là où elles devaient être. Ce n'était qu'une leçon de danse après tout. Rien de plus.

Replaçant ses mains correctement, Draluc put lui aussi finalement positionner ses mains. La gauche prenant celle qui était sur son épaule et la droite sur l'épaule de Ronald. Il se rapprocha suffisamment pour que leurs souffles puissent se confondre. Draluc essayait de garder un visage convenablement neutre. C'était dur mais il y arrivait. Il avait de l'expérience pour garder ses sentiments enfermés, ce n'était pas la première fois. De son côté, Ronald semblait en panique, regardant partout sauf en face de lui, c'est-à-dire, un Draluc à l'allure peu impressionné une nouvelle fois.

La musique tournait lentement mais elle s'était déjà lancée une première fois. John avait parfaitement compris qu'il devait la remettre et se préparait à rembobiner autant de fois qu'il le faudrait. De sa place sur la commode, à côté du tourne-disque qu'ils avaient acheté dernièrement, il observait attentivement les deux loustics. Il le voyait. Draluc luttait avec ses sentiments. Pour n'importe qui d'autre, il réussirait à la perfection mais pas pour son familier qui avait un lien spécial avec lui. Il le voyait, lui. Les émotions en pagaille du vampire qui ne savait pas quoi faire et comment faire. La lutte intérieure pour savoir comment il devait se comporter et statuant finalement sur « rien du tout. Ne disons rien et laissons ces sentiments enfermés jusqu'à ce qu'ils ne soient plus là ou que l'autre idiot s'en aille avec quelqu'un d'autre ».

L'autre idiot qui n'était, au final, pas plus lisible que son homologue. Il semblait perturbé mais par quoi ? Ronald était facilement perturbé lorsqu'il s'agissait de choses un tant soit peu intimes ou à l'allure intime. N'en pouvant plus, Draluc décida de bouger et commença ses explications, le plus lentement possible pour que le gorille ait le temps de tout assimiler. Ce qui n'était pas une mince affaire. Draluc comptait les pas pour lui qui lui-même recomptait les pas derrière.

Ronald regardait fermement ses pieds afin d'être sûr de faire correctement et ne pas marcher sur les pieds de son professeur improvisé. Ce qui, bien sûr, était inefficace. Ronald finit bien évidemment par lui marcher sur les pieds, se retrouvant avec du sable volant entre les doigts. Il venait de tuer Draluc, encore. Mais pour une fois, la sensation et l'idée ne l'enchantait guère. Il ne savait pas pourquoi mais ça le démangeait. Il n'aimait pas ça alors que quelques heures auparavant, il se serait amusé des nombreuses morts du vampire. Mais quelques heures auparavant, il n'avait pas le vampire dans ses bras, fermement blotti contre lui, ses mains moites ne traversant pas l'épaisseur du tissu des gants du vampire.

Le temps qu'il se reforme, l'humain regarda obstinément le sable entre ses doigts se retirer pour retourner vers son point d'origine. Le vampire supérieur le plus faible qui existe et qui n'avait pas l'air plus mortifié que cela de mourir et simplement revenir. C'est vrai, la mort était un élément clé de la vie de Draluc. Il était fermement attaché à la mort, elle était une partie entière de lui. Ronald ne s'était jamais plus préoccupé que ça des morts de Draluc. Cela faisait partie de leur routine, de voir Draluc mourir et revenir en boucle, il le tuait même pour se défouler la plupart du temps. Mais avoir senti Draluc s'éclater en sable et s'éparpiller entre ses doigts alors qu'il le tenait tout contre lui, lui avait fait un effet désagréable qu'il ne voulait pas reconnaître et qu'il ne voulait pas comprendre.

Revenant tranquillement, Draluc se remit en position sans plus de cérémonie. Il avait l'habitude après tout et il sentait qu'il allait devoir s'habituer à mourir, les pieds écrasés par un gorille deux à trois fois plus lourd que lui. Reprenant les mains de Ronald, il se remit à compter et à bouger doucement pour qu'il ait le temps de suivre. De son côté, Ronald essayait tant bien que mal de suivre les mouvements mais il avait du mal. La seule chose sur laquelle son esprit chaotique arrivait à se focaliser était la main et la taille de Draluc qu'il tenait. Il savait que le vampire était maigre, affreusement maigre. Après tout, il l'avait déjà vu quasiment nu ou simplement nu à plusieurs reprises mais il ne s'était jamais plus posé de questions.

Mais là, c'était différent. Il l'avait dans ses bras. Le moindre de ses mouvements, la moindre pression qu'il appliquait pouvait le tuer. Il sentait entre ses mains la maigreur de son acolyte. Il sentait les os, à peine couverts par la peau. Le vampire ne buvait jamais de sang, il ne le voyait jamais boire de sang. Et c'était un vampire pour l'amour de Dieu, il devait boire du sang. Le père dudit vampire avait déjà expliqué que l'estomac de Draluc était trop fragile et ne supportait ni nourriture solide, ni sang. Ce qui était ironique, puisqu'il était, un vampire. Et sans même parler de son estomac fragile, Ronald ne lui avait tout simplement jamais proposé de le nourrir alors qu'il était humain, et pouvait parfaitement le faire. Les pensées tournaient en boucle dans sa tête. Il n'avait jamais nourri Draluc. Draluc pouvait reprendre du poids et de la forme, peut-être même mourir moins souvent en prenant de la force. Et c'était de sa faute parce qu'il ne l'avait pas nourri.

Complètement perdu dans ses pensées, il ne se rendit pas compte qu'il venait à nouveau de marcher sur les pieds de son partenaire. Qui s'effondra instantanément, surprenant l'humain aux cheveux blancs. Il ne s'en rendit compte que lorsqu'il sentit à nouveau le sable s'évaporer entre ses doigts. Une nouvelle fois, cette sensation se répandit dans sa poitrine. Culpabilité. Il se sentait coupable de ne pouvoir rien faire. Et alors qu'il regardait le faible vampire se reconstituer, il essaya aussi fort qu'il pouvait de se concentrer. Il ne voulait pas marcher à nouveau sur ses pieds. Il ne voulait pas le tuer accidentellement une nouvelle fois. La sensation aigre dans sa poitrine ne lui plaisait pas.

Draluc, quant à lui, se demandait bien ce qu'il pouvait se passer dans le cerveau de celui qui ne cessait de lui écraser les pieds et de l'envoyer voler en tas de sable. Le faisait-il exprès ? C'était bien son genre, ça. Lui aussi, pensait. Il essayait de se concentrer sur les pas et sur le compte sans se laisser trop dériver. La chaleur des bras de Ronald lui faisait tellement de bien. Draluc, étant un vampire, n'avait jamais connu la chaleur des bras de quelqu'un. Les étreintes des membres de familles, les seules qu'il avait connu, étaient aussi froides que leurs corps. C'était la première fois qu'il expérimentait une étreinte chaleureuse. Bien que ce ne soit pas une réelle étreinte. Mais il s'en fichait. Il considérait ça tout comme. Les bras de Ronald sentaient la sécurité pour lui. Bien qu'il meure à chaque fois que ses pieds étaient écrasés, il se sentait en sécurité dans les bras chauds du chasseur. Il avait l'impression que le monde pouvait s'effondrer autour de lui, il n'en aurait rien à faire parce qu'il était dans les bras de Ronald.

De loin, John les observait. Il soupira lui aussi. Aucun d'eux n'était concentré sur la danse et les mouvements de son partenaire mais leurs pensées allaient au dit partenaire. Ça n'avançait pas. Ronald n'allait jamais apprendre à danser correctement pour le gala à ce rythme-là. Et qui sait ce que Fukuma allait faire dans ce cas-là. Mais John remarqua soudainement un changement chez l'humain. D'un seul coup, il sembla se concentrer bien plus et regardait obstinément ses pieds afin d'essayer de ne plus marcher sur ceux de Draluc. Ronald mettait soudainement beaucoup plus d'entrain pour danser correctement. Et si Draluc l'avait remarqué, il pensait simplement que Ronald avait peur des répercussions après le gala s'il n'y dansait pas correctement. Mais toutes les pensées de danse qui obscurcissaient les pensées de l'humain tournaient uniquement autour du vampire maigre dans ses bras.

Concentré comme il ne l'avait jamais été, Ronald répétait le compte des pas et regardait ses pieds et ceux de Draluc pour être sûr de faire correctement. Draluc s'était rendu compte du changement mais s'en fichait. Il dansait mieux et lui, ne mourait plus les pieds écrasés. Tant mieux. Alors que la musique se terminait et qu'une danse complète sans mort de Draluc se terminait aussi, ils se stabilisèrent au milieu de la pièce. Ronald avait l'air épuisé et respirait fortement. Il quitta finalement leurs pieds des yeux et releva soudainement la tête pour croiser le regard neutre de Draluc. Regard qui ne resta pas neutre bien longtemps. Ronald venait tout simplement de lui adresser l'un de ses sourires éblouissants. Rien que pour lui. Déstabilisant le vampire. Draluc avait l'impression que c'était la plus belle chose qu'il n'ait jamais vu de sa vie. Et sa vie avait été longue et parfois mouvementée.

Draluc ne savait pas quoi faire, ce sourire était tout ce qu'il avait toujours voulu voir de Ronald pour lui. N'en pouvant plus, Draluc s'effondra en sable, surprenant l'humain qui le tenait toujours fermement. Ronald eut un instant de panique. Était-ce de sa faute une nouvelle fois ? Venait-il de tuer son partenaire alors qu'il s'était appliqué toute la danse à ne pas le faire ? Il n'eut pas le temps de se poser plus de questions que Draluc se reforma soudainement et sans que qui que ce soit ne s'y attende, fondit soudainement sur les lèvres de Ronald.

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Comment suis-je passée d'un one-shot mignon et court à un three-shot rempli d'angoisse ? J'en sais rien mais je blâme mon incapacité à écrire des trucs courts et juste fluff.

Je voulais écrire sur "The vampire dies in no time" (titre original "Kyuketsuki sugu shinu") et sur Ronadora depuis longtemps mais ce n'est que récemment que j'ai réussi. TVDINT est un anime de la saison d'automne 2021. "L'histoire se centre sur un chasseur de vampires qui décide de se rendre dans un manoir après avoir eu vent de rumeurs concernant des enlèvements d'enfants. En arrivant sur place, il découvre que le vampire n'est rien d'autre qu'une mauviette et que les enfants "kidnappés" utilisaient tout simplement cette "maison hantée" comme terrain de jeu !" (résumé nautiljon).

Je ne vais pas épiloguer pendant trente ans dessus, je pense lui dédier un chapitre dans mon débarras qui explique pourquoi je le considère comme l'un des meilleurs anime de comédie que j'ai jamais vu et aussi, mon rapport à l'œuvre.

L'idée est venue lors d'un film que je regardais. J'ai dû me retenir les trente dernières minutes pour ne pas tout simplement partir écrire. D'autant plus, anecdote, quand j'ai commencé à écrire ce three-shot pendant les travaux d'électricité chez moi, on avait donc pas de lumière et lorsque j'ai commencé d'écrire, il faisait nuit noire. Je devais donc me débrouiller avec la lumière de l'écran et ma dynamo que j'avais coincé sous le bras. Le début de l'écriture de cette fic était assez mouvementée je dois dire.

Si je sais pertinemment pour mes autres œuvres que je ferais peu de vues, alors là, honnêtement, si une personne lit au moins par curiosité, je serais déjà contente. Étant donné que j'ai l'impression que nous sommes littéralement deux dans le fandom français. (AKA moi et ma pote que j'ai recruté pour regarder et qui a adoré).

Mais je peux au moins me vanter d'être la première fanfiction The vampire dies in no time et Ronadora sur wattpad (peu importe la langue) mais également la PREMIERE FANFICTION FRANÇAISE DE TOUT L'INTERNET SUR TVDINT ET RONADORA. Est-ce que je suis fière ? Putain ouais.