Prologue
Autrefois, dans les prémices de ma souveraineté, j'exerçais mon pouvoir de manière à ce que la tragédie, les souffrances et la peine ne soient connues de mon peuple. Pourtant, j'ignorais malgré tout, la majeure partie de son passé et ce qu'il avait enduré durant les règnes de mes prédécesseurs. À dire vrai, me renseigner à ce sujet ne m'avait jamais vraiment traversé l'esprit. Ce qui m'importe depuis des années est toujours et encore la protection de tout ce qui m'est cher, ma forêt, mon peuple, ma famille et mes amis, quoi qu'il en coûte. Les Humains me craignaient, ainsi, personne n'osait attaquer mon territoire et mon royaume. Je ne nierai pour rien au monde ce côté très ambitieux de ma personnalité que bon nombre de mon entourage perçoivent tel un défaut, mais je m'en moque.
Mon règne connu néanmoins des hauts mais surtout de grands bas. Une partie de mon peuple fut piégée et capturée par les Humains sans que je ne m'en rende compte. Beaucoup sont morts et ont souffert par ma faute, par mon manque d'inattention. Lorsque j'ai été prévenu de la situation, Helbram, mon meilleur ami, fut déjà capturé, avec une nouvelle fois, une autre partie de mon peuple. Deux choix s'étaient alors présentés à moi : rester et protéger mon peuple ou partir à leur secours en laissant la charge du royaume à Elaine, ma seule et unique sœur. J'ai choisi la deuxième, malgré les implorations de cette dernière de rester. Les événements se seraient certainement passés autrement si j'avais choisi de protéger la forêt, mais jamais je n'aurais pu me résoudre à abandonner Helbram.
Je suis alors parti à leur recherche. Ce que j'y avais découvert m'avait glacé le sang. Des corps de Fées sans vie gisaient de part et d'autre, privés de leurs ailes. À cet instant, j'avais du mal à croire que j'avais pu laisser passer cela sans rien remarquer depuis tout ce temps. Avant que je n'eusse le temps de me renfermer sur moi-même et me reprocher d'être mauvais, voire d'incarner le pire des rois, un Humain habillé d'une lourde armure dorée me blessa douloureusement à l'aide de son arme. La puissance du coup m'avait projeté hors de la falaise sur laquelle nous nous trouvions, avant que je ne perde connaissance lors de ma chute. Par miracle, je fus sauvé par une très jeune Géante nommée Diane.
Diane me soigna et nous devînmes rapidement amis. Cependant, j'avais perdu la mémoire sur mes origines et ce qu'il m'était arrivé. Au fur et à mesure que celle-ci me revenait à travers mes rêves, j'apprenais à Diane tout ce que je savais et prenais soin d'elle lorsqu'elle avait besoin de moi. Nous commencions de plus en plus à nous attacher l'un à l'autre, c'est alors qu'elle me demanda si je l'aimais. Bien qu'elle était insouciante, j'ai répondu très gêné que oui face à son naturel à poser cette surprenante question. À ce moment-là, je ne m'étais pas vraiment interrogé si j'avais réellement des sentiments pour elle au-delà de l'amitié. J'avais dit oui car j'aime Diane pour ce qu'elle est. Pourtant, mon cœur ne cessait de battre à chaque fois que je la regardais dans les yeux depuis qu'elle m'avait posé cette question. C'était quelque chose que je n'avais jamais ressenti auparavant face aux personnes qui me sont proches et que j'apprécie telles que Helbram ou Elaine. Alors, elle me demanda de tenir une promesse qui lui est encore et toujours chère. Celle de l'aimer pour toute la vie. À travers l'élan de mon cœur qui ne cessait de battre la chamade, je lui ai promis de l'aimer pour toujours et de rester à ses côtés jusqu'au bout. Diane m'affirma cependant que cela lui suffisait si je l'aimais.
Malheureusement la nuit qui suivit, je m'étais réveillé en retrouvant toute ma mémoire. Je m'étais alors rendu compte qu'il s'était certainement passé des siècles depuis la dernière fois que j'avais laissé la charge de mon peuple à ma sœur, et que j'avais échoué à ma tâche de sauver celui-ci, capturé par les Humains et probablement Helbram avec. Avouant à Diane que j'avais recouvert toute ma mémoire, nous avions soudainement aperçu un incendie non loin de notre habitat. Face au danger, je lui avais demandé de rester en sécurité pendant que j'allais voir ce qu'il se passait. Elle semblait inquiète même si elle gardait un faux sourire. Je ne me rendais pas compte à quel point elle avait peur que je ne parte pour toujours. Si j'y avais pensé à deux fois, peut-être que je me serais rendu compte que je reproduisais la même chose que j'avais fait subir ou ressentir à ma sœur. Pour calmer son inquiétude, j'ai promis à Diane de revenir auprès d'elle, mais comme pour Elaine, je n'ai pu tenir ma promesse.
Cherchant la source de l'incendie, j'avais vu à ma grande stupeur de nombreux corps d'Humains sans vie. J'ai découvert que c'était l'œuvre de Helbram lorsque celui-ci s'était présenté à moi sans remords. À travers son regard, je compris qu'une immense haine envers ce qu'avait fait les Humains l'envahissait, en m'avouant que depuis ces derniers siècles, il ne cessait de les assassiner et qu'il continuerait jusqu'à ce qu'il n'y en ait plus un seul. Dans son état, l'unique moyen de l'arrêter était de mettre fin à ses jours. C'est ce que j'avais fait pour notre amitié. Je ne pouvais me pardonner de l'avoir laissé souffrir durant toutes ces années sans même m'en apercevoir. Alors, j'avais pris la responsabilité d'assumer ses crimes en me laissant condamner à une peine d'emprisonnement pendant plusieurs années. J'avais également endossé la responsabilité d'effacer la mémoire de Diane à mon sujet, afin qu'elle ne souffre plus de mon absence. Durant le trajet de mon exportation, j'avais rencontré un type qui avait immédiatement remarqué que je mentais sur l'auteur des crimes. Il me demandait ainsi, pourquoi je me faisais passer pour celui qui avait causé tous ces massacres. Son nom est Meliodas. Je lui avais alors répondu : << Tu sais quoi ? Mon meilleur ami a souffert pendant cinq cent ans sans que je ne m'en rende compte. J'en ai oublié ma sœur qui m'attendait dans la forêt. Et je n'ai pas pu tenir la promesse que j'avais faite à celle qui compte le plus pour moi. Je suis juste le pire roi qui n'ait jamais existé. >>
Je m'en voulais énormément, et pourtant, Meliodas avait réagit à mon égard d'une manière que je n'aurais jamais pu imaginer. Il m'avait dit avec jovialité, qu'au contraire, il pensait que les rois n'en faisaient qu'à leur tête et s'amusaient de bien d'affreuses et cruelles façons. Il m'avait également affirmé qu'il était rassuré qu'il existe des souverains tels que moi qui n'avaient pas peur de pleurer pour ceux qu'ils aiment, et qu'au contraire, je suis pour lui un roi formidable. Ses mots m'avaient énormément touché et m'ont aidé à me relever pour ce qui m'attendait.
Des années plus tard après mon emprisonnement, Meliodas était venu me voir et m'avait proposé de rejoindre sa compagnie de chevaliers qu'il nommait les "Seven Deadly Sins". Il ne m'avait pas vraiment expliqué les raisons pour lesquelles il voulait que je le rejoigne, ce qui me rendait un peu perplexe à ce moment-là. Pour être honnête, rejoindre une compagnie qui semblait appartenir au Clan qui avait fait du mal à mes compères ne m'enchantait pas. Néanmoins, je ne pouvais nier que j'étais également perdu durant cette période de ma vie, et Meliodas semblait s'en être aperçu. J'avais effacé la mémoire de Diane me concernant, donc je ne pouvais me présenter à elle sachant qu'elle m'avait oublié pour de bon. La perte de Helbram me restait encore sur le cœur, et malgré ces années d'emprisonnement en guise de rédemption, je ne parvenais toujours pas à me pardonner pour avoir été aussi aveugle durant ces derniers siècles. Il me restait l'option de revenir sur ma terre natale, mais je me voyais dans l'incapacité d'assumer de nouveau ces responsabilités de souverain après tous les échecs que j'avais traversés, et qui m'avaient détruit intérieurement. Malgré les paroles de Meliodas lors de notre première rencontre, je ne trouvais plus rien de formidable chez moi durant cette phase de mon existence, arrivant à un point où je ne savais plus ce que je voulais faire ni ce que je devais faire.
Ainsi, j'avais donc accepté la proposition de Meliodas, me disant que pourquoi pas le rejoindre si cela pouvait l'aider, le trouvant d'autant plus sympathique et amical. Au début, j'étais nommé "Harlequin, le Grizzli du Péché de la Paresse" mais lorsque j'appris que Diane faisait aussi mystérieusement partie de cette compagnie, j'ai décidé de changer d'identité en modifiant mon apparence et abandonnant mon ancien nom afin de me faire appeler "King, le Grizzli du Péché de la Paresse". Je ne voulais éveiller aucun soupçon chez Diane ou faire revenir un brin de ses souvenirs car je ne voulais pas la faire souffrir. D'un autre côté, c'était également ma chance de créer une nouvelle relation avec elle et de tenir discrètement mes promesses à son égard.
Ces années passées en compagnie de Diane et des autres membres des Seven Deadly Sins furent incroyables, me permettant de me faire de nouveaux amis et de nouvelles connaissances. Malheureusement, Diane ne faisait pas vraiment attention à moi et semblait plutôt éprouver des sentiments pour notre chef, Meliodas. Bien que ce n'était pas réciproque entre le Capitaine et Diane, ma relation avec cette dernière me préoccupait de plus en plus au fil des années, au fur et à mesure que mes sentiments grandissaient pour elle, mais je ne me voyais toujours dans l'incapacité de lui avouer.
Puis quelques années plus tard, après que nous ayons tous été accusés de trahison pour l'assassinat du Chevalier Sacré, Zaratras, nous avions été séparé durant dix ans. Ne sachant pas où aller, j'avais décidé de retourner sur ma terre natale, mais lorsque j'étais arrivé, j'avais découvert un paysage de cauchemar où tout étaient calcinés et désert, sans la moindre trace d'Elaine et de mon peuple. Je pensais tout d'abord qu'il s'agissait de l'œuvre du royaume qui nous accusait à tord de criminels, mais j'avais appris plus tard que Ban, le Renard du Péché de l'Avarice, un de nos membres, aurait été le coupable de ce carnage, expliquant son immortalité en ayant volé le calice qui alimentait la Fontaine de Jouvence de la forêt. À cet instant, j'avais deux objectifs bien précis en tête : trouver le passage menant à la Capitale des Défunts et y présenter à Elaine son assassin que j'obligerai à se prosterner face à elle, de douleur, avant de le fossiliser pour l'éternité.
Cependant, les choses s'étaient déroulées autrement. Ban était en réalité le petit ami de ma sœur, et qu'à l'inverse, il avait justement cherché à protéger la forêt d'un Démon Rouge. Boire tout le calice, lui avait permis de survivre et de tuer le Démon. Elaine m'en voulait énormément de l'avoir laissée seule durant toutes ces années, et je la comprends.
J'ai finalement pu rejoindre à nouveau les Seven Deadly Sins qui réussit petit à petit à se regrouper. J'ai rencontré la Princesse Elizabeth, la troisième fille du Roi de Liones par la même occasion. À cette période, Britannia était sous la menace et le joug des Chevaliers Sacrés. De ce fait, le Capitaine et la princesse avaient besoin de nous pour sauver le pays. Une Guerre Sainte avait éclaté dans tout le royaume, mais nous sommes parvenus à faire regagner la paix à Britannia durant quelques temps.
Quelques semaines plus tard, étant persuadé que mon peuple tout entier avait été anéanti pour de bon, j'ai fait la rencontre de Dixie, une survivante de l'extinction du Clan des Fées il y a de cela de nombreuses années. Celle-ci m'avait expliqué qu'elle s'était retrouvée obligée de reconstruire sa vie chez les Humains, n'ayant trouvé meilleur endroit où aller qui faciliterait son camouflage. De plus, elle avait également choisi de devenir Chevalier Sacré afin d'apprendre à se défendre, se sentant perpétuellement en danger au sein de ce Clan. Hormis ma conseillère Gerharde, je n'avais jamais rencontré auparavant quelqu'un d'aussi loyal, respectueux et attentionné à mon égard. Cette personne au regard bleu nuit, au premier abord mystérieuse et impénétrable, est également capable de me faire voir le bon côté des choses et observer la plupart de mes soucis sous un autre angle. Lorsque je me retrouve dans des moments difficiles, elle sait toujours se montrer présente à mes côtés pour me soutenir, me remonter le moral ou même chercher à me protéger lorsqu'elle est pertinemment consciente de son faible niveau de puissance face aux ennemis que nous rencontrons. C'est son devoir me disait-elle. Une loyauté sans faille.
Par miracle, nous sommes parvenus à retrouver notre terre natale ainsi que notre peuple, miraculeusement toujours existant, grâce à l'aide de Ban qui nous y avait conduit. Au début, nous ne pouvions le croire, ayant vu de nos propres yeux la Forêt du Roi des Fées réduite en cendres il y a des années avant de l'abandonner avec regret et affliction. Pourtant, elle se trouve bien là. Ban le savait, car c'est lui qui l'avait replantée et approvisionnée depuis ces dernières années. Cependant pourquoi ne m'avait-il rien dit ? En effet, mon peuple n'avait guère envie de me revoir et ne se cachait pas de me le faire remarquer en renforçant mes sentiments de culpabilité envers mes actions passées. À leurs yeux, j'ai laissé une image de traître et de lâche suite à cet abandon. La seule qui ne me rejetait pas malgré ce que j'ai fait subir à notre peuple, était Dixie.
Elle fut également accusée à son tour de trahison, traduit par son "alliance" avec le Clan des Humains, ceux qui nous ont fait du mal par le passé. Mais au bout du compte, être jugée ainsi par nos camarades, l'importait moins que ce je pouvais ressentir face à ma situation de rejet de la part de mon peuple. Cette seule et unique Fée qui ne voulait me laisser tomber. Ce geste m'avait extrêmement touché, me montrant une nouvelle fois la preuve de son immense loyauté. Elle n'a jamais douté de moi ou même détesté pour ce que j'ai fait subir à mon royaume à cause de mon absence, persuadée de mes raisons à cela.
Dixie m'aidait très souvent à faire en sorte d'améliorer ma relation entre Diane et moi, voire de nous mettre en couple en m'aidant à prendre confiance en moi. Même si les situations que je rencontrais m'empêchaient à chaque fois que cela ne se réalise, j'étais toujours impressionné par la détermination de Dixie à ne pas baisser les bras. Elle est une personne sur laquelle je peux toujours compter, motivante, et qui ne m'a jamais rabaissé pour mes erreurs ou mes défauts et continuant encore à présent à me porter vers le haut.
Alors que nous passions de plus en plus de jours ensemble, j'ai petit à petit commencé à ressentir des choses au fil du temps, mais sa persévérance à me demander de rester focalisé sur Diane me rendait confus dans mes sentiments autant l'une que pour l'autre. Puis, j'ai pris conscience de quelque chose d'important le jour où Dixie s'est réellement sacrifiée afin de me protéger, encore une fois, par ma faute d'inattention. C'est là que j'ai réalisé à quel point elle était vraiment précieuse à mes yeux, et que je ne pouvais la perdre. Pour éviter tous regrets dans ses derniers instants, et persuadée qu'elle ne me reverrait plus jamais, elle m'avait avoué qu'elle avait développé ces derniers temps contre son grès, des sentiments à mon égard. J'étais impressionné que cela s'avérait réciproque malgré mes grands doutes, mais je me sentais également si minable de n'avoir rien remarqué, et surtout, d'avoir certainement dû la faire souffrir comme toutes les personnes qui me sont chères. Malgré tout, elle trouvait toujours les bons mots pour me faire observer la situation sous un autre angle, bien que cette fois-ci et pour la première fois, elle s'était dévalorisée et acceptait sa mort comme rédemption face aux sentiments qu'elle avait développé pour moi, respectant plus que tout la relation que j'entretenais avec Diane et ne voulant non plus briser son amitié avec elle à cause de ça.
J'avais définitivement fait mon choix de donner mon cœur à Dixie, lui promettant de la ressusciter et la rendre heureuse en lui donnant plus que tout ce qu'elle m'avait donné sans rien demander en retour. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps durant des jours et des nuits. À l'intérieur de moi, je ressentais un vide très profond même si j'avais Diane et l'âme de Helbram à mes côtés, ainsi qu'à nouveau la charge de la Forêt du Roi des Fées. J'avais même retrouvé ma sœur qui avait été ressuscitée temporairement. J'avais retrouvé tout de ce que j'avais perdu jadis, et pourtant, je n'arrivais pas à me sentir mieux car il me manquait comme une partie de moi, incapable de me pardonner pour sa disparition.
Par miracle, Dixie m'a fait comprendre que malgré la situation, elle ne m'avait jamais abandonné et qu'elle tenait à cœur cette promesse qu'elle ne cessait de me répéter : celle de toujours rester à mes côtés quoi qu'il arrive. Finalement, elle finit par regagner son corps de manière temporaire sous une malédiction créée par l'un des membres des Ten Commandments. Son état était malheureusement peu stable et il fallait que je trouve une solution pour remédier à ce problème sans qu'elle n'ait à disparaître à nouveau. Cela dit, je ne cesse d'éprouver beaucoup de bonheur depuis que je l'ai retrouvée. Nous passions de précieux moments ensemble malgré le temps qui nous était compté, tout en coopérant contre nos ennemis. Ainsi après bien des péripéties, je réussis à libérer Dixie et ma sœur de leur malédiction avec l'aide des Druides.
Désormais, je ne suis plus le même. Grâce à toi à mes côtés, j'accepte de me pardonner pour mes erreurs passées, à présent indemnisées pour la plupart. Tu m'as appris à relativiser et avoir confiance en moi. Personne ne me marchera plus sur les pieds aussi facilement, et je continuerai à protéger tout ce qui m'est cher. Je ne suis pas un moins que rien, je suis Harlequin, le Roi des Fées. Merci d'avoir toujours été là et cru en moi, Dixie...
<< Voici une histoire parlant de temps anciens, où les Humains et les non-Humains se côtoyaient encore. Meliodas redevint le chef des Ten Commandments qui furent autrefois scellés. Afin de défendre Britannia de ces ténèbres, une princesse décide de sauver l'homme qu'elle aime de sa folie destructrice. Afin de protéger le pays, l'ordre chevaleresque légendaire des Seven Deadly Sins, se lèvent de nouveau contre leur ennemis. >>
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