Chapitre 4 : Préparation
Le soleil éclairant ce début d'après-midi, Harlequin, Diane et moi nous dirigions en direction du terrain d'entraînement du royaume comme convenu avec Sir Howzer plus tôt dans la journée. Tandis que nous arpentions les rues de Liones, le Roi des Fées ne cessait de me demander la raison pour laquelle je voulais formuler une requête auprès du Chevalier Gilthunder. Son insistance me faisait malgré tout sourire.
<< Tu verras, continuais-je de lui répondre pour le taquiner.
- Ne m'oblige pas à tricher pour le savoir ! >>, commençait-il à s'impatienter en prenant un air légèrement boudeur.
Finalement, à peine eut-il fini sa phrase que nous arrivions tous au lieu du rendez-vous. La première chose que je remarquai fut le nombre important de chevaliers présents, s'entraînant sur divers domaines tels que la quintaine, la lutte, le tir à l'arc pour ceux qui le pratiquaient et bien d'autres domaines encore.
<< Tu es sûr que tu n'as pas une petite idée ? >>, demandais-je à Harlequin, le sourire aux lèvres, tout en balayant l'ensemble du terrain du regard.
Celui-ci prit un air songeur, ne voyant toujours pas où je voulais en venir. Sir Howzer nous ayant aperçu, vint alors à notre rencontre.
<< Vous voilà enfin vous trois !, s'exclama t-il d'un air jovial.
- Tu as besoin d'un coup de main ?, sourit Diane, remarquant aussi qu'il semblait un peu débordé.
- Oui, admit l'Humain avant de pointer du doigt certains groupes. J'ai besoin de quelqu'un pour entraîner et superviser le groupe de lutte et quelqu'un d'autre pour celui de la quintaine. Les groupes devront alterner chaque exercices toutes les vingt minutes environ.
- Compris, je me charge du groupe de lutte !, acquiesça la Reine des Géants avec assurance avant de rejoindre celui-ci sans plus attendre.
- Dans ce cas, je vais m'occuper de la quintaine, acceptai-je à mon tour.
- Si vous avez besoin de quelque chose ou si vous avez un soucis, prévenez-moi, nous informait mon ancien maître en reprenant son sérieux.
- J'ai une question, lançai-je perplexe tout en balayant de nouveau le terrain d'entraînement du regard. Est-ce que Sir Gilthunder est ici ? J'aurai une requête à lui faire, si possible.
- Il n'est pas encore arrivé mais il ne devrait plus tarder. Si tu veux, je lui demanderai d'aller te voir dès que je le verrai ?, me proposa donc Sir Howzer.
- D'accord, merci. >>, acquiesçai-je avant de finalement commencer à m'avancer vers le groupe qui m'a été attribué.
Harlequin me suivait de près tout en lévitant et tenant Chastiefol à plein bras, tandis que de nombreux chevaliers continuaient durement à s'entraîner autour de nous.
<< Fouah... Alors tu ne veux toujours pas me dire ce qu'est cette si mystérieuse requête que tu veux faire à Gilthunder ?, baillait-il à s'en décrocher presque la mâchoire.
- Elle n'est pas aussi mystérieuse que tu ne le penses, souris-je légèrement.
- Je te connais très bien, tu procèdes souvent par logique. Et pourtant, je t'avoues qu'ayant beau réfléchir, je ne vois vraiment pas qu'est-ce que tu pourrais lui demander que je ne pourrai pas déjà te donner. >>
Réalisant ses mots, je m'arrêtai un instant. Confus de mon geste soudain, le Roi des Fées se mit à chercher mon regard en me contournant et se baissant à ma hauteur.
<< Harlequin, je suis vraiment désolée si ça te blesse... Je n'ai pas pensé à regarder la situation sous cet angle..., fis-je avec culpabilité et n'osant plus soutenir son regard.
- H-Hein, comment ça ?, répliqua t-il mal à l'aise et ne comprenant pas pourquoi je m'excusais. Tu ne me blesses pas voyons, j'essaye juste de comprendre ce que tu as derrière la tête.
- Eh bien... Quand tu dis quelque chose que je peux lui demander mais que toi tu ne pourrais pas me donner, à présent j'ai peur que cela te blesse si je te dis la raison de mon choix... >>, expliquais-je les yeux toujours baissés.
Devant mes paroles, j'entendis lentement Harlequin poser ses pieds sur le sol. S'approchant de moi, il me caressa gentiment la tête de sa main avant de la descendre avec douceur à mon visage. Son geste m'appelait à redresser mon regard remplit d'incertitude dans sa direction.
<< Tu as toujours cru en moi, donc réciproquement peu importe tes choix, je sais qu'il y a toujours une bonne raison, me souriait-il chaleureusement. Ne me cache pas des choses pour me protéger. Je peux me montrer assez mature pour comprendre et accepter des réalités, donc tu peux tout me dire sans avoir peur. >>
Rassurée par ses douces paroles, un sourire de soulagement se dessina sur mes lèvres. Finalement après une dernière et brève hésitation, je m'approchai de son oreille afin de lui chuchoter la réponse à ses questionnements. De cette manière, aucune autre oreille ne pouvait ouïr de ces informations. Harlequin fermait délicatement les paupières tout en esquissant un sourire rassuré.
<< C'était donc ça..., murmurait-il doucement. Maintenant je comprends mieux, je savais que tu avais une bonne raison. Je n'avais pas du tout pensé à ce détail qui pourtant a tout son sens en réalité. >>
J'acquiesçai d'un doux sourire face à sa réponse, soulagée qu'il accepte où je voulais en venir, sans mal le prendre ou être blessé comme il me l'avait en effet expliqué avant que je ne lui avoue tout. Ainsi, je continuais donc mon chemin jusqu'à rejoindre le groupe de la quintaine. Au loin, il m'était possible d'apercevoir une partie de l'attroupement de chevaliers sur leur destrier tandis que d'autres attendaient leur tour. Cet entraînement chevaleresque consiste à percuter à l'aide d'une lance un mannequin de bois ou une cible à mât fixe ou rotatif le plus souvent munit d'un bouclier et d'une masse. De son cheval, le chevalier doit se précipiter au galop droit vers sa cible et la frapper d'un violent coup à l'aide de son arme, pouvant en effet simuler une situation semblable au sein d'un combat de guerre. Ceci, ayant pour but de la renverser en visant son milieu, ou bien, de la faire tourner suivant le type de la cible tandis que la masse accrochée à celle-ci, doit être esquivée par le cavalier, ou simplement, être parée à l'aide de son bouclier. Ce n'est certes pas un exercice dans lequel j'excelle particulièrement, cependant, Sir Howzer m'en avait beaucoup fait pratiqué car premièrement, cet exercice fait en effet partie, comme la lutte et d'autres domaines, des entraînements basiques que connaît un chevalier tout au long de son apprentissage. Et deuxièmement, cela me permettait aussi de pratiquer et de me familiariser au combat à la lance.
Arrivant Harlequin et moi au niveau du groupe de chevaliers à cheval, l'un d'eux prit un air hautain et moqueur en nous voyant nous approcher.
<< Tss, des mioches ? qu'est-ce qu'ils viennent foutre ici dans un terrain réservé aux adultes ? Vous avez perdu votre maman ? Jouer les héros dans le bac à sable ce n'est pas ici au cas où vous ne l'auriez pas remarqué. >>, ricanait bêtement l'Humain accompagné de ses collègues.
D'un air désintéressé, je les fixais rire comme des idiots sans dire un mot. Je sentais Harlequin serrer Chastiefol avec énervement prêt à riposter mais je l'arrêtai d'un léger geste de la main, lui murmurant que je m'en occupais. Suite à cela, je lançai avec calme une petite particule d'eau bouillante aux pieds du cheval monté par le railleur. Prit de panique, l'animal se redressa brusquement sur ses jambes faisant alors tomber son cavalier lourdement au sol.
<< Je serai votre entraîneur d'aujourd'hui pour l'entraînement à la quintaine, m'adressai-je au groupe encore bouche bée face à ce qu'il venait de se passer avant que mon regard ne se pose sur l'Humain au sol, encore sous le choc de sa chute. Quant à vous. jeune chevalier, en vue de votre position et de votre statut, je ne parlerai pas ainsi d'un Chevalier Sacré si j'étais vous.
- Comment ça un Chevalier Sacré ?! Mais bien sûr, et puis quoi encore ?! Je ne sais pas ce qu'il s'est passé mais ce n'est certainement pas une gamine qui va m'apprendre des choses !!, s'énerva l'homme en se relevant et bondissant dans ma direction par vengeance de s'être fait humilié devant ses collègues.
- Arrête !, lui cria l'un d'eux, stoppant l'offensive de l'Humain. Je crois que je la reconnais, c'est l'ancienne disciple de Sir Howzer. À ce qu'il parait depuis son changement de grade passant immédiatement et inexplicablement d'Apprenti à Diamant, elle serait l'un des Chevaliers Sacrés les plus puissants de Britannia à l'instar des Seven Deadly Sins avant qu'ils ne quittent leur statut de Chevalier Sacré il y a dix ans.
- QUOIII ??!! TU PLAISANTES ?? TU PENSES QUE C'EST ELLE ??!! , s'exclama le goguenard, réalisant les paroles de son collègue et abandonnant finalement l'idée de m'attaquer par peur des conséquences.
- Oui, et celui qui l'accompagne on dirait justement l'un des Seven Deadly Sins. Oui je le reconnais maintenant, c'est King, le Grizzli du Péché de la Paresse ! >>
Un immense brouhaha se fit entendre parmi le groupe avant que le railleur ne vienne étonnement à mon niveau en prenant des airs suppliants.
<< Veuillez ô m'excuser pour cet énorme et fâcheux malentendu, D-Dame...?
- Dixie, continua Harlequin d'un grand sourire aux coins des lèvres.
- Ô Dame Dixie, veuillez accepter mes excuses, répéta l'Humain transpirant d'angoisse et me priant de ses mains jointes. Ne me punissez pas, je ne recommencerai plus ! >>
Que les Humains pouvaient se montrer si pathétique et méprisant quand cela leur prenait. Je voyais bien dans son esprit qu'il n'en pensait pas un mot. Certes, il avait peur des représailles mais il ne se cachait pas de penser des choses mauvaises à mon sujet ou ce qu'il s'empresserait de dire dans mon dos.
Le fixant sans émotion particulière, je croisai simplement les bras avant de répondre.
<< Que cela vous serve de leçon. Vous tous également, m'adressai-je fermement et sérieusement au groupe. Ne jamais se fier aux premières apparences ni prendre l'ennemi de haut au risque d'amèrement le regretter. >>
Mal à l'aise et toujours tous sous le choc de ces soudaines révélations, le groupe ne répliqua rien.
<< Bien, les présentations terminées nous allons pouvoir commencer, continuai-je. Vous allez vous diviser en deux groupes. Le premier sera composé de ceux qui s'exerceront et le deuxième se mettra sur le côté en attente de leur monture. Le premier groupe qui s'entraînera sera également divisé en deux : un groupe qui travaille sur les bases de l'exercice et l'autre groupe pour les plus avancés d'entre vous. Lorsque vous aurez terminé votre passage, vous donnerez votre monture à un des membres du groupe d'attente et ainsi de suite. Vous passerez tous chacun votre tour. Si vous échouez l'exercice, vous aurez droit à un second essai mais pas un de plus. King remettra les cibles en place après chacun de vos passages donc préoccupez-vous seulement de l'exercice en lui-même à effectuer. De mon côté, je resterai avec le groupe qui travaille les bases afin de leur enseigner entre autres le bon maintient et maniement de la lance et comment effectuer l'exercice correctement. Je vous demanderai tous d'être sérieux et rigoureux dans votre entraînement car c'est demain que nous partons en guerre contre le Clan des Démons. >>
D'un simple regard général, je pouvais déjà apercevoir des visages se décomposer à l'entente de mes dernières paroles. Des bavardages et chuchotements désagréables se faisaient également entendre.
<< Dans vingt minutes, vous changez de groupe d'exercice et d'entraîneur, affirmai-je toujours avec sérieux. Donc tout le monde se met en place et on ne perd pas une minute de plus. >>
Ainsi, les chevaliers appliquèrent sans plus tarder mes consignes. À distance, Harlequin remettait en place à l'aide de ses pouvoirs les cibles utilisées à l'entraînement. Cela ne lui demandait pas beaucoup d'effort, seulement bouger un peu le doigt et les cibles revenaient dans leur état d'origine afin de faire passer plus efficacement et rapidement la prochaine personne pour l'exercice. De mon côté, j'expliquais de nouveau les règles de la quintaine au groupe le moins à l'aise dans ce domaine tout en gardant également un œil sur le groupe des plus avancés.
Après plusieurs minutes à garder ce rythme d'entraînement, j'entendis Sir Gilthunder m'interpeller de loin avant d'arriver à notre niveau.
<< Dame Dixie ! Howzer m'a dit que vous aviez une requête à me faire. Quelle est-elle si je puis vous aider ? >>
Son ton formel me surprit tout d'abord, n'ayant pas l'habitude qu'il m'adresse ainsi la parole aussi poliment depuis la dernière fois que nous nous sommes côtoyés. Je me tournai finalement face à lui pour lui répondre.
<< En effet Sir Gilthunder, heureuse que vous soyez là, souris-je légèrement. Pour éviter de trop vous retardez voici donc ma requête. Serait-il possible en fin d'entraînement des chevaliers que vous m'enseignez le combat à l'épée ? >>
Comme je m'y attendais, l'Humain prit un air surpris et perplexe devant ma demande.
<< Vous apprendre...le combat à l'épée ?, répéta t-il d'un air confus. Mais si je ne me trompe, vous utilisez une lance ? Pourquoi apprendre le maniement de l'épée ?
- Eh bien, je me suis dit qu'en temps de guerre tout peut arriver. Comme perdre son arme par exemple, expliquai-je. Alors, je me suis dit qu'il serait judicieux d'apprendre au cas où le combat à l'épée car si cela arrivait, je pourrai récupérer à tout moment ce type d'arme sur le champ de bataille me permettant ainsi de continuer à combattre. L'épée étant l'arme la plus utilisée en général des chevaliers hors Chevaliers Sacrés. Voilà donc la raison de ma requête vous sachant épéiste, Sir Gilthunder. >>
En réalité la vraie raison était que Sir Hendrickson étant aussi épéiste, il me fallait apprendre les bases du maniement de l'épée afin de mieux pouvoir coïncider à la personne qu'il était. La raison que j'ai donnée à Sir Gilthunder est également vrai et je la pense vraiment. Néanmoins, je dois avouer qu'il ne s'agirait pas de la toute première chose qui me serait venue à l'esprit si je n'avais pas à incarner Sir Hendrickson. Il est de plus vrai que Sir Howzer connaît également le maniement de l'épée. J'aurais en effet pu lui demander directement en premier lieu, mais des deux, il s'agit davantage de la spécialité de Sir Gilthunder que celle de Sir Howzer. En raison du type d'arme en question, voici de même pourquoi il s'agissait d'une requête que je ne pouvais formuler à Harlequin.
~~~~~~~~~~~~♣~~~~~~~~~~~~
Le soleil commençait petit à petit à se coucher à mesure que les heures défilaient. Le fait que la plupart des chevaliers prenaient sérieusement et à cœur leur entraînement, me rassurait un peu mais pas complètement. Savoir que malgré leurs efforts, ces mêmes chevaliers n'allaient probablement pas survivre durant la Guerre Sainte qui débuterait le lendemain, me pinçait un peu le cœur. Calmement, je continuais d'observer tous ces Humains dans leur entraînement vigoureux, même si la fatigue commençait à naturellement s'apercevoir à travers chacun d'eux. Est-ce que tout ceci sert-il vraiment à quelque chose ? Oui, combattre pour retrouver et maintenir la paix dans tout le pays. Mais est-il nécessaire d'impliquer autant de personnes dans des bains de sang pour une lutte de pouvoir et reconquérir des terres ? Particulièrement si la plupart des combattants n'ont directement rien avoir avec le conflit initial de cette guerre. En fait, cette bataille contre Meliodas et le Clan des Démons s'est tournée en guerre nationale par le retour et sous la demande de l'Archange Ludociel. Était-il vraiment nécessaire d'en arriver là ? Impliquer d'autres peuples et innocents dans ce combat ? Des visions du passé cauchemardesque de Dame Gerharde me revenaient à l'esprit. Je fermais lentement les paupières. Je ne sais pas... En fait, le seul argument qui défend l'approbation de cette lutte en masse est la protection du pays, mais en réalité cet argument que nous sommes tous obligés d'appliquer camoufle seulement l'envie égoïste de l'Archange Ludociel qui veut exterminer le Clan des Démons tout entier, les qualifiants simplement d'êtres impurs. Il les fait passer pour les malfaisants qui causeraient ce conflit donnant un argument de plus qui prouverait que nous devrions les exterminer. Mais les membres de ce Clan sont-ils tous réellement des êtres mauvais ? Méritent-ils tous d'être exterminés ? C'est là que j'en doute.
En effet en y réfléchissant, pourquoi la Guerre Sainte d'il y a trois mille ans s'était-elle déclenchée en tout premier lieu ? Non pas uniquement à cause de la trahison de Meliodas envers son Clan, mais principalement à cause du fait que Ludociel avait déjà capturé certains de leurs membres afin d'attirer le reste. Il faisait croire à Stigma à ce moment-là que cet amas d'énergies n'était juste qu'une barrière pour les protéger de "l'ennemi", alors qu'en réalité, il s'agissait effroyablement des immenses prisons de ses victimes capturées du Clan des Démons et servant ainsi d'appas pour faire venir les autres membres qui avaient pour but de les libérer. Ce n'était qu'un jeu pour lui, voir leur désarroi en anéantissant tous leurs compères sous leurs yeux en une fraction de seconde. Tout ceci par provocation. Alimenter leur colère et leur vengeance et ainsi donc les faire passer pour des êtres malfaisants à combattre et anéantir. Sachant cela, il était tout à fait normal que la raison du Clan des Démons de détruire Stigma était explicable mais l'Archange Ludociel en profitait pour tourner la situation en sa faveur, donnant ainsi une raison valable de devoir tous les exterminer en retour.
La situation se présente à nouveau aujourd'hui. Au départ, le conflit contre Meliodas et Zeldris commençait par libérer Camelot sous la demande de Merlin qui impliquait uniquement ses coéquipiers Seven Deadly Sins au combat et non une nation entière. Mais finalement, Meliodas qui était au début dans notre camp a décidé de retourner sa veste et de rejoindre le camp de Zeldris à Camelot. Ceci n'était pas une réelle trahison envers ses amis mais plutôt un choix décisif pour lui et sa bien aimée, la Princesse Elizabeth, afin de les faire tous deux sortir une bonne fois pour toutes de leur malédiction qui les rongent depuis des siècles, depuis la toute première Guerre Sainte. Son choix : récupérer tous les préceptes des Ten Commandments afin d'obtenir l'équivalent des pouvoirs du Roi des Démons et enfin mettre un terme à leur malédiction. Cependant, il se doutait bien que son amante et ses amis ne seraient pas du même avis et voudrait l'en empêcher. Mais le temps étant compté et ne trouvant d'autres solutions, il a donc décidé de demander de l'aide à son frère et d'autres membres du Clan des Démons. Bien évidemment, la princesse refuse d'en rester là, et même si pour cela son cycle de réincarnation devait recommencer à nouveau, elle préfère de loin trouver une meilleure solution que de laisser son amant se corrompre par les ténèbres pour les libérer. Un choix que nous acceptons tous en lui donnant notre aide. Néanmoins, le retour imprévu de l'Archange Ludociel complique davantage les choses. Un conflit à l'origine à l'échelle de l'amour, de l'amitié et d'une récupération de territoire se transforme en guerre nationale pour le même argument : protéger Britannia du Clan des Démons. Ludociel l'a décidé et transformé ainsi en proposant son aide à la princesse, se donnant à nouveau l'occasion d'en finir avec le Clan des Démons. Ne pouvant refuser cette aide en raison de la trop grande puissance de Zeldris, Chandler, Cusack et Meliodas réunis et pour empêcher l'exécution du plan du Dragon nous n'avions pas d'autre choix que d'accepter. La reconstruction de Stigma liant le Clan des Déesses, des Fées, des Géants et des Humains comme il y a trois mille ans, combien d'innocents vont être impliqués dans cette guerre de masse ? À quelle échelle ce conflit a t-il besoin de morts et de massacres afin d'être résolu ? Seul le futur nous le dira.
<< Oui c'est vrai... >>
Derrière moi, une voix familière me fit sortir de mes pensées. Harlequin m'observait d'un regard à la fois calme et sérieux. Apercevant ses pupilles brun-orangé s'instiller légèrement avant de revenir à la normal, je compris qu'il venait de lire dans mon esprit. Je savais que cette capacité lui demandait beaucoup d'efforts et de volontés s'il souhaitait en user. Il a en effet beaucoup plus de mal à lire dans l'esprit des gens à la différence de Dame Elaine et moi. Cela voulait donc sûrement dire que je l'avais inquiété en restant trop longtemps dans mes pensées.
<< Je vois que ça t'inquiète... Hélas, nous ne faisons qu'appliquer ce que les plus grandes puissances et autorités décident sans communication pacifiste qui pourrait simplement aboutir à des accords communs. À ce moment-là, la violence est malheureusement pour la plupart une manière de se faire entendre et imposer leur raison et leur puissance sans connaître l'avis ou le point de vue de leur adversaire.
- Tout est une question de puissance, soupirais-je et détournais-je les yeux. Celui qui a le plus de puissance détiendra la parole ultime que nul ne peut contredire, tandis que l'autre aura l'obligation de se taire et de se voir imposer la puissance de celui qui l'a vaincu.
- Moui. En d'autre terme, si le camp de Meliodas remporte la victoire sur cette guerre son plan sera mis en exécution mais nul ne saura si Meliodas sera capable de maîtriser tout ce pouvoir pour les délivrer la princesse et lui de leur malédiction ou s'il l'utilisera pour détruire ou conquérir Britannia. Cependant si nous gagnons, il se peut en effet que le plan d'extermination par l'Archange Ludociel soit indirectement accompli contre notre gré, mais je doute que la Princesse Elizabeth laisse passer ça. Par contre, je suis rebuté que ce type ait manipulé mon peuple pour qu'ils participent à son plan d'extermination de masse sans me demander mon avis, affirmait le Roi des Fées en fronçant les sourcils et serrant Chastiefol à travers ses doigts.
- Oui c'est rebutant et énervant. C'est comme nous placer devant un fait accompli. >>, murmurais-je aussi ennuyée.
Les chevaliers terminaient finalement leurs entraînements puis repartirent tous chez eux. La nuit n'était pas encore tombée. Je rejoignis Sir Gilthunder à l'endroit où il s'occupait de l'entraînement au combat à l'épée pour les chevaliers.
<< Ah oui votre initiation à l'épée Dame Dixie, me remarqua t-il arriver. Voulez-vous commencer maintenant ?
- Oui je vous pris, acceptai-je en prenant l'épée d'entraînement qu'il me tendait.
- Je peux en avoir une aussi, Gilthunder ? >>
L'Humain et moi écarquillâmes nos yeux tout en tournant nos visages vers Harlequin. Avions-nous bien entendu ?
<< Euh... Vous êtes sûr de vous, Sire King ? N'êtes-vous pas non plus en combattant à la lance et surtout au combat à distance ?
- Oui, c'est exact.
- Alors pourquoi...? >>
J'observais toujours avec choc, Harlequin esquisser un sourire aux coins de ses lèvres. N'essayerait-il pas de saisir une nouvelle occasion de prendre ma place en tant que Hendrickson ? C'est impossible, nous en avions déjà parlé... Il y aurait beaucoup trop de soupçons si nous échangions les rôles, alors pourquoi ?
<< Il n'y a pas de raisons particulières, continuait-il de sourire. C'est juste à titre d'essai. Et comme l'a dit Dixie, cela pourrait toujours servir. >>
Sa réponse me rendait plutôt perplexe, mais je ne pouvais pas en parler à voix haute en raison de la présence de Sir Gilthunder. Alors que nous prenions respectivement nos épées d'entraînement, nous entendîmes Sir Howzer et Diane nous interpeller.
<< Qu'est-ce que vous faites ? On ne rentre pas ? >>, nous demanda t-elle confuse.
Harlequin et moi échangeâmes un regard un peu mal à l'aise avant que je ne réponde : << Non désolée, j'ai demandé à Sir Gilthunder de m'apprendre le combat à l'épée, mais tu peux partir devant. On vous rejoindra plus tard.
- Ah bon, pourquoi ?, fit-elle d'un air confus.
- On t'expliquera plus tard, Diane, répondit Harlequin puis exécutant des mouvements de va-et-vient du regard dans ma direction. Tu sais, c'est pour...
- Oh ! Ah oui !, comprit-elle avec surprise. Dans ce cas, à plus tard ! Bon entraînement ! >>
La Reine des Géants s'en alla finalement avec gaieté. Ensuite, fut le tour de Sir Howzer de nous remercier pour notre aide puis de nous dire au revoir avant d'également partir. L'entraînement de Sir Gilthunder put commencer. Il nous expliquait tout d'abord comment bien maintenir l'épée tout en ayant une bonne posture. Cela n'avait rien de particulier ni de compliqué mais faisait néanmoins partie des bases à maîtriser. Les exercices suivants, Sir Gilthunder nous montrait des gestes également simples et basiques pour nous échauffer et à appliquer comme des coups en diagonale, verticale, horizontale et bien d'autres. Après les avoir tous pratiqués au moins une fois, il nous demanda de les exécuter sur les mannequins d'entraînement se trouvant non loin de nous. Cela faisait très bizarre de voir Harlequin utiliser ce genre d'arme ainsi. Je devais avouer qu'il était très habile de ses bras, certainement par habitude de manier Chastiefol, mais tout ceci se corsa très rapidement lorsque nous devions nous exercer sur les mannequins. En effet, Harlequin était très habile de ses mouvements mais n'avait néanmoins aucune force dans les bras, manquant de tomber à chacun de ses coups.
<< Prend davantage d'appui sur tes jambes, cela t'aidera à maintenir et à limiter le rebond de l'arme sur le mannequin, lui expliquais-je tout en continuant à m'exercer.
- J'essaie mais je commence à avoir mal aux bras... Je ne sais pas comment tu fais, cet exercice demande beaucoup d'efforts !, marmonna t-il essoufflé et peinant à continuer après quelques minutes.
- C'est une habitude à prendre, c'est pas grave repose-toi. >>
Il ne lui fallut pas une seconde de plus pour lâcher son épée ainsi qu'un long soupir de soulagement tout en se laissant tomber en arrière contre Chastiefol.
<< Je fais une pause de cinq minutes au moins... >>, marmonnait-il toujours essoufflé.
En réalité, il avait complètement abandonné ne voyant pas du tout cette pratique faite pour lui. Ce que je comprenais. Néanmoins, l'intention y était, étant d'autant plus étonnant qu'il essaye ce genre d'exercice. Peut-être qu'il voulait tenter de me surprendre ? Si c'était le cas, il avait réussi malgré le fait qu'il ait renoncé à continuer. Cela dit, je restais agréablement impressionnée.
L'entraînement de Sir Gilthunder prit environ une heure et demi, ne voulant trop le retarder. Les deuxièmes quarante-cinq minutes restantes, le Chevalier Sacré me proposa de m'entraîner au combat à l'épée directement contre lui. Je devais admettre que c'était loin d'être facile cependant, n'étant pas habituée à manipuler ce genre d'arme. Je remerciais finalement Sir Gilthunder pour son aide à l'initiation de l'épée qui allait m'être très utile.
~~~~~~~~~~~~♣~~~~~~~~~~~~
Plus tard dans la soirée, je massais les bras du Roi des Fées afin de disperser et soulager ses débuts de courbatures qui le gagnaient. N'ayant pas l'habitude de manier une arme de la manière dont nous l'avions fait, ses bras le lui faisaient rappeler. Il grimaçait légèrement de douleur tandis que je pétrissais doucement mais fermement les muscles de son avant-bras jusqu'à ses épaules et ses trapèzes. Étant chacun concentrés, lui essayant de se décontracter et moi l'y aidant, nous ne parlions pas particulièrement. Un silence calme régnait dans la chambre, seule notre respiration marquait notre présence. Au bout de quelques minutes, son visage commençait petit à petit à se détendre et se décrisper tout comme les muscles de ses bras et de ses épaules que je sentais à travers mes doigts. C'était bon signe.
<< Merci, me murmura t-il finalement l'expression apaisée.
- Tu voulais saisir une nouvelle occasion d'endosser le rôle de Hendrickson à ma place ou c'était juste pour m'impressionner ?, lui souris-je d'un air taquin.
- Euh... Un peu des deux..., m'avoua t-il légèrement rougissant. Mais de toute évidence, tu avais raison. Je ne peux pas prendre sa place... Je n'ai pas les qualités pour, étant trop dépendant de Chastiefol. >>
Devant ses paroles, j'esquissai un léger sourire avant de déposer un baiser sur sa joue.
<< Cela ne veut pas dire que tu dois changer, Harlequin. Chastiefol est ton arme. Personne d'autre que toi ne peut la manier, elle est en quelque sorte comme une partie de toi. Tu es très puissant Harlequin, sache le.
- Mais... Comparé aux mâles virils de notre groupe comme Meliodas, Ban ou même Escanor, je n'ai absolument rien dans les bras... C'est l'une de mes plus grosses faiblesses et j'en ai honte..., m'avoua t-il rougissant et détournant le regard. Je dois probablement te faire honte aussi...
- Absolument pas, l'entourai-je tendrement et doucement de mes bras. Je t'aime comme tu es. Je comprends que cela te gêne mais je ne le vois pas comme un défaut de mon point de vue, je peux t'en assurer. Ne change pas pour paraître comme les autres mâles. Tu es parfait comme tu es, Harlequin.
- Tu es sûre que ma morphologie ne te gêne vraiment pas ?
- Sûre et certaine, souris-je tout en approchant mon nez contre le sien et en allant chercher ses mains avec mes doigts en les glissant le long de ses bras. Tu n'as pas besoin de changer pour le regard des autres, je t'aime déjà tel que tu es et tel que tu as toujours été.
- Je vois. >>, me murmura t-il en esquissant un doux sourire rassuré.
Il recula finalement son visage du mien avant d'intensément rougir et gardant mes mains dans les siennes. Il se racla légèrement la gorge afin d'essayer de se ressaisir, voulant tenter de me dire quelque chose qu'il n'arrivait en même temps pas à me dire.
<< D-Dixie... Est-ce que a-après cette guerre... Quand tout sera t-terminé... On p-pourra...T-toi et m-moi... Se m-ma... m-ma...
- "Ma" quoi ?, essayais-je de comprendre un peu mal à l'aise ce qu'il voulait me dire et ce qui le rendait ainsi.
- Euh... B-Ben...tu sais..., bégayait-il toujours rouge pivoine et détournant le visage. Non, c'est encore trop tôt... Tu risques de ne pas accepter...
- Ne pas accepter quoi ?, demandais-je toujours confuse mais avec douceur tandis qu'il serrait fermement mes mains dans les siennes. Tu me l'as déjà faite avant-hier lorsque nous jouions à chat, que veux-tu me dire ? Je ne peux rien affirmer si tu ne me dis rien. Et puis, pourquoi refuserais-je quelque chose que tu aimerais me demander ?
- Eh bien en f-fait... Hum... Non non en fait c'est rien oublie !, lança t-il finalement d'un air gêné avant de se lever. Ne bouge pas, je viens d'avoir une idée. Je suis certain que tu vas aimer, je reviens ! >>
Sur ces mots, il sortit de la chambre en volant. Je me demandais vraiment ce qui le rendait à ce point gêné. Mais s'il ne voulait pas me partager son malaise, je respectais néanmoins son choix. Harlequin revint finalement quelques minutes plus tard, le sourire aux lèvres et cachant quelque chose dans son dos. J'essayais de dissimuler mes débuts de rougissement face à son air adorable tandis qu'il refermait la porte derrière lui.
<< J'ai demandé l'autorisation à Escanor de lui emprunter ses cartes pour te montrer et t'apprendre quelques tours de magie avec.
- Des tours de magie ?, répétais-je confuse.
- Oui de la prestidigitation, tu te souviens ? Je t'avais promis de te montrer celles que je connaissais, me répondit-il tout en s'asseyant de nouveau en face de moi sur le lit.
- Oh oui je m'en souviens !! Oui vas-y montre, montre !!, m'exclamai-je toute joyeuse et excitée de le voir faire.
- Bon c'est des tours qu'Escanor m'a appris, je n'en connais pas encore beaucoup mais ça devrait faire l'affaire, m'affirma t-il tout en me montrant le tas de cartes dans sa main. Je ne sais pas si tu te souviens mais il y a quatre types de cartes : celles de couleur rouge représentent le cœur et le carreau, et les noirs représentent le pique et le trèfle. Chaque types possèdent des unités et des chiffres allant de un à treize. Le un pour l'as, le onze pour le valet, le douze pour la reine et le treize pour le roi. Ces valeurs n'ont pas d'importances particulières tel quel mais peuvent le devenir dans certains jeux. Bref, du coup pour te montrer un des tours de magie que j'ai en tête, je n'ai besoin que des as et pour cela il me faut les sortir. Mais comme j'ai la flemme de les chercher je vais directement les faire sortir du paquet en un clin d'œil comme ceci. >>
À ces mots, il lança le paquet de cartes dans sa main gauche tandis que deux cartes étaient restées dans sa main droite. Puis d'un geste rapide et bref, il retira deux cartes au hasard du paquet à l'aide de sa main gauche avant que celui-ci ne tombe sur le lit. Je pouvais apercevoir deux cartes dans chacune de ses mains. Si j'ai bien compris ses explications, il s'agissait en effet de l'as de cœur et de l'as de trèfle dans sa main droite puis l'as de carreau et l'as de pique dans sa main gauche. J'étais bouche bée ne comprenant absolument pas comment il a pu faire. C'était comme si les as s'étaient retirés d'eux-mêmes du paquet pour directement se retrouver dans ses mains en une fraction de seconde.
<< Tada !, s'exclama t-il en me montrant les as dans ses mains qu'il posa sur le lit à côté du reste du paquet.
- Comment tu as fait ? Je suis impressionnée, je n'arrive pas à comprendre comment ce que tu as pu faire est possible, avouais-je les yeux écarquillés.
- Héhé, c'est la magie ! Ou plus précisément de l'illusion que l'on appelle de la prestidigitation. >>, affirmait-il d'un air triomphant et satisfait de son exploit.
Mon regard pétillant, assoiffé d'en connaître davantage ne pouvait se détacher de lui. Il prit finalement un air plus sérieux et calme avant de reprendre la parole.
<< Dixie, si jamais demain il est trop difficile de garder l'identité de Hendrickson pour te battre et protéger notre peuple et d'autres vies, promet-moi de te réfugier en renonçant à ce rôle et de te révéler à ton plein potentiel le moment venu. Si jamais il t'arrivait quelque chose, je ne me le pardonnerai pas.
- Je te le promets, fais-moi confiance. >>, acquiesçais-je avec douceur d'un léger sourire.
Il me rendit mon sourire en retour avant de reprendre le paquet de cartes et les as dans ses mains.
<< Bien, tu veux que je t'apprenne à faire ce tour ?, me demanda t-il en reprenant un air enjoué.
- Bien sûr ! Montre-moi ! Montre-moi !, affirmai-je toute excitée à l'idée qu'il me dévoile son secret.
- Alors c'est très simple, pour faire ce tour tu as besoin de le préparer au préalable en dehors des regards. En fait, tu dois en réalité déjà chercher les as dans le paquet. Lorsque tu les as en main, tu en places deux retournés comme ceci sur le dos du paquet puis les deux autres en bas du paquet, c'est à ce moment-là que tu pourras présenter ton tour de magie au spectateur lui affirmant que tu feras sortir les quatre as du paquet sans aller les chercher. Ensuite vient la partie la plus intéressante. Il faut prendre le paquet dans une main en plaçant fermement le pouce sur le dessus du paquet puis les autres doigts en dessous comme ceci. Avec le paquet tenu de cette manière, je vais le jeter dans l'autre main. Mais comme je tiens fermement sur le premier as au dessus et l'autre qui est en dessous, les deux as vont rester dans ma main comme ceci pendant que le reste du paquet ira dans mon autre main. >>
En effet, il me présenta les deux as restant dans sa main droite après avoir appliqué ses explications.
<< Ensuite, le paquet étant maintenant dans ma main gauche, je vais faire pareil en jetant le paquet sur le lit. Et là comme tu peux le voir, j'ai les deux autres as qui sont restés dans ma main, finit-il en me présentant ces derniers.
- Je ne pensais pas du tout que ce tour s'expliquait comme ça, c'est surprenant, affirmai-je encore un peu confuse.
- Tu veux essayer ? >>, me proposa t-il le sourire aux coins des lèvres et me tendant le paquet de cartes avec les as.
Mal à l'aise, je saisis alors ces dernières. Me remémorant ses explications, je tentais donc de les appliquer. En effet, après avoir placé deux as au dessus et les deux autres en dessous, et en tenant fermement le paquet comme il me l'avait montré, les as restaient d'eux-mêmes dans la main lorsque je jetai le reste du paquet dans mon autre main, et ainsi de suite lorsque je continuais. Je restais une nouvelle fois bouche bée. Je n'arrivais pas à expliquer comment cela était possible que même les as positionnés ainsi pouvaient tout de même rester dans mes mains alors que je jetais le paquet. Ceci n'était pourtant pas une illusion, c'était réel.
<< Bravo !, m'applaudissait-il joyeusement. Tu vois c'était simple ! Allez je t'en montre un autre ! Comme je te disais tout à l'heure je ne vais avoir besoin que des as, donc le paquet on le laisse de côté pour le moment. >>
Sur ces mots, il déplaça le paquet un peu plus loin avant de me présenter les quatre as.
<< J'ai les quatre as dans mes mains. Je vais mettre les deux as de couleur noir en bas et les deux autres de couleur rouge au dessus. Ce que je vais faire c'est prendre premièrement la carte en dessous, l'as de trèfle que je vais mettre sur le lit. >>
En effet, il appliqua ses dires en prenant l'as de trèfle qu'il posa au dessus des autres as en me le montrant, puis, posa ce dernier sur le lit en le laissant retourné.
<< Je vais ensuite prendre l'autre as noir, donc l'as de pique, que je vais poser sur l'as de trèfle comme ceci. Et regarde. Je claque des doigts. Et hop ! Les as noirs qui étaient sur le lit se retrouve dans ma main à la place des rouges. >>
Les yeux écarquillés, je restais encore bouche bée devant son exploit. Je n'avais alors mais aucune idée de comment il a pu faire. J'avais vraiment du mal à me dire qu'il ne s'agissait pas de pure magie à tel point c'était impressionnant. L'illusion était si parfaite que je n'ai pas du tout réussi à comprendre le trucage, me laissant une nouvelle fois sans voix.
<< Comment tu as fait pour substituer les as ?! Tu es très fort en prestidigitation des cartes, je ne sais pas quoi dire...
- Merci, ricanait-il en se frottant la tête et rougissant face à mes compliments avant de reprendre un air un peu plus sérieux. Ah oui, autre chose. Si jamais un allié est épuisé et ne peut plus se battre, il ne faut pas hésiter une seconde à le seconder et prendre sa place au combat.
- Pas de soucis, je m'en souviendrai. >>, acquiesçai-je devant son conseil.
Son air s'adoucit en retour avant de me montrer à nouveau les as.
<< J'imagine que tu voudrais savoir comment j'ai fait ?, fit-il d'un regard incitant et tâtant les cartes de ses doigts.
- Oui oui oui !!, hochai-je rapidement la tête, excitée et très intéressée de savoir comment il a pu faire.
- D'accord je te montre, rigolait-il amusé en me voyant réagir ainsi. Alors tout d'abord, il faut tenir tous les as dans ta main gauche comme ceci, ou dans ta main droite si tu préfères l'autre main il n'y a pas d'obligation. Ensuite de ma main de libre, je vais prendre le paquet d'as entre mon pouce et mon majeur, ce qui me permettra avec le pouce de ma main opposée de faire défiler les cartes les une après les autres ou de les reprendre de cette manière dans ma main gauche. Il est également possible de montrer à la personne avec qui on fait le tour tous les as qui sont dans la main en les faisant défiler comme je t'ai montré, puis cela fait, je retourne le paquet d'as dans ma main. On est bien d'accord, les deux as rouges sont au dessus et les noirs en dessous. Bien, maintenant afin de pouvoir faire en sorte que les as noirs ne se retrouvent pas réellement sur le lit, je vais faire une sorte de bulle en exerçant une pression à l'aide de l'index de la main qui maintient les as, dans le coin ici en haut à droite de la carte, afin de la courber légèrement. Bien évidemment le coin à gauche si tu les tiens de l'autre main. Ce geste va permettre comme tu peux le voir, de séparer la dernière carte du reste des as lorsque tu les regardes d'en bas en inclinant le poignet. Cela va me permettre avec ma main de libre d'attraper à l'aide du pouce et du majeur, les trois premières cartes et de faire défiler celle qui se situe sur le dessus pour prendre les deux cartes du milieu. Très rapidement, je fais croire à la personne à qui je fais le tour que j'ai pris la carte qui était tout en dessous alors qu'en réalité, j'ai pris les deux qui se trouvaient au milieu, et je vais montrer celle qui était en troisième position, c'est à dire un as noir, l'as de pique ici, tout en gardant la deuxième carte collée contre celle-ci qui est du coup un as rouge. Quand je montre la carte, je fais attention de la courber un peu avec mon index pour ne pas faire remarquer qu'il s'agit en fait de deux cartes superposées. Ensuite, je vais poser les deux cartes mais surtout l'as de pique au dessus des autres cartes. La personne qui regarde pense donc à ce moment-là que je n'ai mis qu'une seule carte, puis, quand je pose la toute première carte sur le lit, c'est en fait déjà un as rouge, l'as de carreau ici comme tu peux le voir. Donc je me retrouve maintenant avec l'as de pique au dessus, l'as de cœur au milieu et l'as de trèfle en dessous. Ici, je montre l'as de trèfle à la personne à qui je fais le tour sans le sortir des autres cartes, puis, je vais utiliser la précédente technique en saisissant les cartes de ma main libre par le pouce et le majeur, et de mon autre pouce, je tire la carte du dessus vers mon autre main. Ainsi, je me retrouve avec l'as de trèfle que je montre, qui est en réalité superposé avec l'as de cœur dans ma main droite, et donc l'as de pique dans mon autre main. Ensuite pareil, je pose l'as de trèfle qui est accompagné de l'as de cœur, les deux sur l'as de pique, et je mets la carte du dessus sur le lit, la carte étant donc à ce moment-là l'as de cœur. La personne qui regarde pense qu'il s'agit des as noirs sur le lit alors qu'il s'agit des rouges puisque l'as de pique et l'as de trèfle sont dans ma main. Et enfin, un petit claquement de doigt et hop, je fais croire qu'il y a eu une substitution des as. Les as qui étaient sur le lit se changeraient par magie avec celles que j'ai dans la main et inversement, alors qu'en réalité, je n'ai fait qu'une manipulation de cartes pour que les as noirs ne se retrouvent pas sur le lit. >>
J'étais encore sans voix. Je ne savais pas quoi répondre, très loin d'imaginer tout le travail qui se trouvait derrière pour rendre ce tour si magique.
<< Tu as aimé ?, me demanda t-il d'un sourire en coin. Désolé si celui-ci semble plus compliqué que le précédent, tu veux quand même l'essayer ?
- Euh oui, mais je ne me souviens pas exactement de tout ce que tu m'as dis, acceptai-je les as un peu gênée.
- Ne t'inquiète pas, je te guiderai au fur et à mesure. >>, me sourit-il chaleureusement.
Ainsi, j'essayais de reproduire le tour de magie à l'aide de ses explications et de ses indications. La partie où j'avais le plus de mal était celle où il fallait faire une sorte de bulle en courbant légèrement la carte étant la plus en dessous afin de saisir les deux cartes se trouvant au milieu du paquet d'as. Je réussis finalement à le faire au bout du troisième ou du quatrième essai. L'autre partie où j'avais également du mal était au moment de montrer la carte à poser sur le lit alors que je devais en avoir en réalité deux dans la main. En effet, j'avais un peu du mal à faire en sorte de cacher le fait qu'il y en ait deux malgré les explications du Roi des Fées de les courber à l'aide de l'index.
Finalement, je réussis à peu près à effectuer le tour de magie. C'était certain qu'il me fallait beaucoup plus d'entraînement si je voulais le faire aussi bien que Harlequin.
<< Bravo, tu te débrouilles bien !, me félicitait-il pour me rassurer.
- Je suis encore très loin de ton niveau, mais merci..., le remerciai-je un peu rougissante et gênée.
- Ne t'inquiète pas, me sourit-il chaleureusement. Tu veux que je t'en montre un dernier ? >>
J'acquiesçai en hochant rapidement la tête pour montrer mon approbation. Il prit alors le reste du paquet en y insérant les quatre as puis commença à tout mélanger.
<< Tiens, choisis une carte, me proposa t-il après un instant, en me tendant le paquet en forme d'éventail. Ne me la montre pas et ne me dis rien, tu me la redonneras lorsque tu l'auras mémorisée. >>
J'effectuai donc sa demande en silence, intriguée de la chute de ce tour et où il voulait en venir. La carte que j'avais tirée était celle de la dame de trèfle. Je lui rendis alors celle-ci tout en la mémorisant. Il réinséra la carte dans le paquet avant de mélanger à nouveau.
<< Maintenant ne me dis rien, je vais retrouver ta carte perdue dans le paquet en les posant une par une sur le lit. Ne t'inquiète pas, je ne vais pas tricher en lisant dans ton esprit pour savoir laquelle c'était sinon le tour n'aurait plus de sens. >>, ricanait-il devant mon expression confuse.
En effet, il retourna une par une les cartes du paquet sur le lit. Après quelques instants, ma carte apparue finalement mais il n'a pas semblé la reconnaître et continuait étonnement dans retourner d'autres par dessus. Aurait-il raté son tour de magie ? Je le laissais faire mal à l'aise, ne sachant pas si je devais intervenir ou pas.
<< Hmm c'est assez dur, je pense que ta carte est déjà passée, s'arrêta t-il d'en poser. Je sais qu'elle est dans le tas, mais ne me dit rien je vais la retrouver. >>
Il rassembla le tas de cartes qu'il remit sur la partie face du paquet.
<< Bien essayons comme ceci. Si j'utilise ton nom : D, I, X, I, E, en posant les cartes, je vais retrouver la tienne parmi celles-ci. Et voilà, ta carte est la dame de trèfle. >>
Surprise de son tour, je posai ma main contre mes lèvres, de nouveau sans voix devant son exploit.
<< J-Je pensais à moment donné que quelque chose s'était mal passé durant le déroulement... Je ne sais pas quoi dire, je n'ai pas les mots...
- Cela faisait partie du tour de faire semblant de me tromper, affirmait-il amusé par ma réaction.
- Tu m'as bien eue, comment as-tu fait ?
- Héhé, je savais que tu allais me le demander, ricanait-il tout en remélangeant les cartes. Une fois les cartes mélangées, je laisse à la personne à qui je fais le tour choisir une carte. Bon, là je prends une carte au hasard comme exemple pour t'expliquer, ici l'as de trèfle. Pendant que la personne mémorise sa carte, je vais discrètement mémoriser celle se trouvant tout en dessous du paquet, le roi de trèfle comme tu peux le voir. Il n'y a pas de méthode particulière pour essayer de prendre connaissance de la carte, du moment que cela reste discret. Mélanger les cartes en attendant que l'autre personne finisse de mémoriser la sienne, tourner le paquet, peu importe. Lorsque la personne me rend sa carte, je pose celle-ci sur le dessus du paquet que je coupe ensuite en deux en posant la deuxième partie par dessus. Donc, le roi de trèfle va se trouver sur l'as de trèfle que nous allons chercher par la suite. Comme ces deux cartes sont maintenant vers le milieu du paquet et qu'il serait un peu long de poser toutes celles qui sont au dessus pour les atteindre, j'en glisse environ une dizaine comme ceci en dessous du paquet. Là comme tu peux le voir, je commence à faire le tour de magie en posant chacune des cartes sur le lit jusqu'à arriver à ma carte clé, le roi de trèfle, qui m'indiquera que la prochaine carte que je poserai sera celle de la personne à qui je fais le tour. C'est important de lui dire avant de commencer de ne rien dire pour ne pas que la personne m'arrête même si j'ai raté sa carte. Donc lorsque je poserai ma carte clé, le roi de trèfle, c'est là que je vais commencer à épeler le nom de la personne à qui je fais le tour dans ma tête, tout en continuant à poser des cartes au dessus du tas en fonction du nombre de lettres. D, I, X, I, E. Arrivé là, je fais part à la personne que je pense avoir passé sa carte. Ensuite, je lui dis que je vais tenter une autre manière de trouver sa carte, puis, je rassemble et pose le tas qui était sur le lit pour le placer, comme ceci, sur la partie face du paquet que je tiens dans la main. Et enfin après cela fait, je n'ai plus qu'à épeler le nom de la personne en reposant les cartes sur le lit et tada ! Le tour est terminé ! >>
Je restais ébahie, les mots me manquant toujours.
<< J-Je... Whaou...
- Héhé, content que mes petits tours de magie t'aient plus, ricanait-il amusé et enjoué par ma réaction. Tu veux l'essayer ? >>
J'acquiesçai tout en récupérant le paquet et commençant à le mélanger.
<< Ne me dit rien, je vais essayer de le faire en me rappelant de tête tes explications. Par contre, pour le nom... Hum...
- Utilise "King", ce sera plus rapide et plus facile, souriait-il.
- D'accord. >>
Ainsi donc, je commençais le tour de magie. Je présentai le paquet de carte à Harlequin en éventail afin qu'il choisisse une carte. Cette étape m'était compliquée car je n'arrivais pas à trouver un moyen discret de regarder la carte sous le paquet, rendant la situation gênante. Harlequin s'en est aperçu.
<< T'es mignonne, souriait-il amusé. Je vais prendre plus de temps pour mémoriser ma carte en faisant style que je n'ai rien vu.
- Oui b-bon... C'est pas facile... >>, rougissais-je très gênée et baissant le regard.
Finalement, je réussis à voir la carte se trouvant tout en dessous du paquet en remélangeant celui-ci, mal à l'aise. Il s'agissait du trois de cœur. Harlequin me rendit sa carte que je reposai donc par dessus le paquet. Je fis ensuite une coupe afin de mettre la seconde partie par dessus la première, et ainsi, faire en sorte que le trois de cœur soit donc par dessus la carte de Harlequin afin de pouvoir la reconnaître pour la suite du tour. Le petit soucis était que je n'avais pas pensé à enlever des cartes, rendant la recherche des deux cartes plus longue que prévu. Après quelques instants, je finis enfin par reconnaître ma carte clé, le trois de cœur. Seulement, je ne me rappelai plus exactement ce qu'il fallait faire à partir de là.
<< Euh... J'ai dépassé ta carte ?, lui demandais-je, peu sûre de ce que je faisais.
- Non, pas encore. >>, souriait-il.
Lorsque je posai la carte suivante, un cinq de cœur, je vis l'expression de Harlequin changer, s'efforçant de ne pas rire tandis que je continuais à poser aléatoirement des cartes, ne sachant plus ce que je devais faire.
<< Euh, bon je me suis perdue. Dis-moi au moins que ta carte est passée ?, fis-je gênée d'avoir complètement raté mon tour de magie.
- Oui, c'était justement la carte que tu as posée sur le tas au moment où tu m'as demandé si elle était passée la première fois. Le cinq de cœur, rigolait-il légèrement. Mais ce n'est pas grave tu peux continuer. Tu en étais à la partie où tu devais épeler mon nom dans ta tête. >>
Pensive, je cherchai sa carte parmi le tas afin de comprendre où se trouvait mon erreur.
<< Attends une seconde, je vérifie quelque chose. >>, lui demandais-je en regardant le paquet avec sérieux.
En analysant la position de ma carte avec celle de Harlequin, je compris après quelques instants que sa carte correspondrait en réalité toujours à la suivante que je poserai dès que la mienne serait en vue. Je me rappelais qu'il l'avait en effet mentionné, mais je n'avais pas encore bien réussi à assimiler ce détail jusqu'à maintenant, persuadée au départ par je ne sais quelle raison que sa carte correspondrait à celle qui arriverait avant la mienne.
<< D'accord, je vois. Cela ne te dérange pas si je recommence le tour depuis le début ? Cette fois-ci ça devrait être la bonne.
- Prends ton temps, il n'y a de soucis. >>
Ainsi donc, je récupérai les cartes afin de toutes les mélanger avant de lui présenter le paquet afin qu'il choisisse une nouvelle fois. Pendant ce temps, j'essayais de découvrir le plus discrètement possible la carte qu'il allait être ma carte clé. Il s'agissait pour cette tentative du quatre de cœur. Harlequin rendit sa carte, puis, je commençai la première partie du tour de magie. Arrivée à ma carte clé, je me mis à épeler dans ma tête les quatre lettres du nom "King" tout en posant quatre cartes au dessus de la mienne. Cette étape terminée, je jouais donc la comédie comme il le faisait, disant que je pensais que sa carte était passée.
<< Bon, je pense que ta carte est déjà passée, mais si j'épelle K, I, N, G, je tombe sur le dix de cœur. C'était ta carte ?, demandais-je confirmation, pas complètement sûre et certaine que j'avais réussi.
- Oui c'est bien celle-ci, bravo !, s'exclamait-il en levant le pouce et me faisant un clin d'œil. Tu en sais tout autant que moi maintenant.
- Merci beaucoup Harlequin, j'ai adoré découvrir tout ceci avec toi. J'aimerais tant en apprendre ou en voir davantage sur la prestidigitation des cartes, c'est tellement fascinant ! Surtout quand c'est toi qui les réalise, c'est encore plus plaisant à regarder, le remerciais-je en lui souriant jovialement.
- C-Ce n'est rien. Je suis très heureux si ça t'a plu, détournait-il le regard complètement rouge pivoine. Je t'en apprendrai d'autres à l'occasion ! >>
Silencieusement, nous nous échangeâmes mutuellement un sourire doux et paisible. Il reprit finalement la parole après quelques instants. Je sentais doucement ses doigts se glisser dans les miens et les serrer un peu.
<< Dixie... Si demain tu es en difficulté, n'hésite pas à demander de l'aide à tes alliés. Si tu m'appelles, je te trouverai et te sauverai.
- D'accord Harlequin. >>, acquiesçai-je devant son dernier conseil.
Il me sourit en retour avant de lâcher mes mains et commencer à ranger les cartes sur son meuble près du lit.
<< Je lui rendrais ses cartes demain. Pour le moment allons nous coucher, d'accord ? >>
Je hochai la tête en guise d'approbation avant de le rejoindre sous les couvertures.
<< Hmm... J'espère que l'absence de Ban n'est pas trop dure pour Dame Elaine..., murmurais-je inquiète.
- Moui, je me demande bien ce qui peut lui prendre autant de temps. Heureusement, elle a la compagnie de Helbram en attendant pour la soutenir et l'aider à se sentir moins seule. Elle semblait malgré tout supporter l'absence de Ban de ce que j'ai pu remarquer lorsque nous avons mangé tous ensemble tout à l'heure, mais je doute sincèrement qu'elle supporte la situation très longtemps s'il ne revient pas rapidement.
- Oui..., acquiesçai-je toujours inquiète.
- Bon... Arrêtons de penser à ça pour le moment. Fouah ~ Demain est une longue journée, il nous faudra toutes nos forces pour combattre.
- Oui, tu as raison... >>, m'approchai-je lentement de lui pour l'embrasser avec douceur un court instant.
D'un léger battement de paupières tandis que je commençais lentement à me détacher de ses lèvres, il se mit à me murmurer tout bas : << Encore... >>
Doucement, j'exécutai sa demande en l'embrassant un peu plus longtemps cette fois-ci. Il eut le temps d'y répondre quelques instants avant que je ne me détache de nouveau et lentement de ses lèvres humides et sucrées. Ses paupières se rouvrirent tout doucement, me permettant d'apercevoir ses magnifiques pupilles m'observer avec intensité.
<< Une dernière fois, s'il te plaît... >>
J'esquissai un léger sourire et posai une nouvelle fois mes lèvres contre les siennes. Comment pouvais-je refuser ? Celui-ci dura plus longtemps que les deux précédents, ce qui n'était pas pour nous déplaire. C'était si agréable et doux, je me sentais en sécurité près de lui. Finalement, nous détachâmes nos lèvres avant de nous regarder l'un l'autre tendrement.
<< Bonne nuit, Dixie..., me murmurait-il, ses paupières tombant paisiblement de fatigue.
- Bonne nuit Harlequin... >>, lui dis-je en retour tandis que je faisais de-même.
~~~~~~~~~~~~♣~~~~~~~~~~~~
Le soleil se levant le lendemain matin, Harlequin et moi enfilions nos armures. La sienne était entièrement verte, se mariant parfaitement aux couleurs de Chastiefol. Tandis que nous descendions les escaliers de la taverne pour rejoindre les autres au rez-de-chaussée, nous pouvions remarquer que chacun des membres des Seven Deadly Sins, ainsi que la Princesse Elizabeth, étaient tous vêtus de nouveaux vêtements, tous distincts des uns des autres. La princesse portait une longue robe blanche munit d'une petite veste rose au tissus des épaules ondulé, rappelant l'uniforme du Boar Hat. Son allure ne donnait pas l'impression que nous partions en guerre, mais gardant le contexte en tête, elle semblait plutôt symboliser une forme de paix au sein de notre camp par la douceur et la légèreté de ses vêtements, mais aussi, son visage qui montrait très clairement qu'elle voulait avoir le moins recourt possible à la violence pour sauver son amant. Merlin portait également une longue robe, mais à la différence de la princesse, elle était violette, plus osée et provocante. En effet, sa jambe gauche était totalement visible et nue de protection, en opposition à ses bras et ses épaules complètement recouverts d'armure. Escanor, dans un coin de la pièce, semblait étrangement de mauvaise humeur tandis qu'il occupait sa forme de jour. Il portait une veste ouverte violette avec une sorte de col à grosse fourrure de couleur jaune. Sa ceinture était large et dominante lui permettant de porter un pantalon plus foncé qui adoptait la forme des muscles de ses jambes. Gowther qui discutait jovialement avec Diane, portait un mini haut rose assorti à ses cheveux, doté d'une manche courte à son bras droit et d'une manche longue à son bras gauche, avec quelques lignes blanches en guise de design sur sa tenue. Concernant la partie inférieure de son corps, il portait un mini short et des bottines de la même couleur que son haut.
<< Oh vous voilà ! Regardez, regardez, King ! Dixie !, s'exclama Diane en nous apercevant, et faisant de grands mouvements par des coups de poing et de large coups de pied dans le vide. Merlin m'a fabriqué une nouvelle tenue ! Elle est hyper confortable et très pratique pour bouger ! En plus, elle se répare toute seule même si elle se déchire !
- C'est plutôt pratique !, lançai-je surprise en observant sa tenue entièrement verte, du même style de design que Harlequin avait pour habitude de lui confectionner.
- Trop bien !!, s'écria Harlequin surprit en retour avant de prendre un air triste. Mais... Je ne sais pas coudre des vêtements magiques, moi...
- Héhé ! Mais tu sais, celle que tu m'as faite est toujours ma préférée ! Je la garde précieusement. >>, sourit-elle amusée.
Harlequin sourit en retour devant ses dires. Le moment que nous attendions tous n'allait pas tarder à débuter. Alors que nous finissions nos dernières préparations, nous entendions les acclamations du peuple de Liones encourager leurs chevaliers prêts pour partir au combat.
<< Merlin, tu as des nouvelles concernant Hendrickson ?, lui demandait Harlequin tous bas et discrètement, pendant que tout le monde commençaient à sortir de la taverne.
- Non, je n'ai encore rien trouvé, lui répondit-elle avec sérieux. Mais j'ai l'intention de revenir sur son cas lorsque nous aurons terminé ce que nous avons à faire.
- Je vois..., dit-il du même air, la regardant sortir à son tour.
- Je pars devant, Harlequin, l'interpellai-je doucement en posant ma main sur son épaule en armure. On se voit plus tard, fait attention à toi. >>
Il me regarda quelques instants avant de prendre une expression compréhensive.
<< Toi aussi..., me murmura t-il finalement tout en me regardant me diriger vers l'encadrure de la porte. Dixie... >>
Je m'arrêtai un instant.
<< N'oublie pas ce que je t'ai dit, d'accord ? >>
Je tournai légèrement la tête dans sa direction, esquissant un doux sourire et levant mon pouce en signe d'approbation.
<< Fais-moi confiance. >>
Sur ces mots, je m'envolai en direction de l'entrée nord de Liones qui m'a été attribuée. Je pris discrètement l'apparence de Hendrickson quelque part loin des regards, avant de m'avancer vers la grande porte et attendre mon groupe de chevaliers en évitant de me faufiler dans l'immense marée humaine faisant tout l'intérieur de la ville. Le bataillon d'attaque s'apprêtaient à sortir par la porte sud, rejoins par les Seven Deadly Sins à la sortie tandis que le bataillon de défense commençait à se diviser dans les quatre coins de la ville.
<< Bonne chance aux Archanges et aux chevaliers !
- Éradiquez les Démons !
- Revenez vite !
- Vive les Archanges ! >>
J'entendais la foule crier au loin. Finalement, je vis mon groupe arriver dans ma direction. La première chose que je remarquais et ce qui me faisait douter, était leur regard motivé mais pas dans le bon sens du terme. Il y avait quelque chose de différent. Comme s'ils étaient tous assoiffés de sang. En fait, c'était les seuls mots qui sortaient de leur bouche : "Tuer les Démons !", "Du sang, du sang !", "Vaincre, vaincre !", comme si du jour au lendemain, ils étaient devenus des sortes de machine de guerre. Je restais perplexe. Comment chacun d'eux avaient-ils développé soudainement une grande et irrésistible envie de meurtre ? Comme une envie d'extermination de masse. L'Archange Ludociel serait-il derrière leur étrange état ? Je serrais l'épée dans ma main. Ce ne serait pas impossible...
En attendant que tout le monde arrivent et se mettent en position pour attendre mes premiers ordres, je commençais à m'échauffer les articulations en révisant un peu les exercices à l'épée que Sir Gilthunder m'avait appris la veille. Ce n'était évidemment pas parfait mais cela restait suffisant pour ce que je comptais faire. Quelques minutes plus tard, je vis Sir Dreyfus venir dans ma direction.
<< Tu étais là Hendrickson, je te cherchais partout !
- J'étais juste à mon poste. Je n'aime pas vraiment être entouré par trop de foule.
- Je vois, content que tu sois à ton poste. Je me faisais un peu de soucis ne te voyant pas. Si tu as besoin de quoique ce soit je serais à la porte sud. On se voit plus tard ! >>
Je baissai le regard un court instant devant ses dernières paroles.
<< Oui à plus tard. >>, souris-je mal à l'aise.
Pardon Sir Dreyfus...
Il me fit des grands signes de main tout en retournant dans la ville pour rejoindre son groupe à la porte sud. Je répondis du mieux que je pouvais. Je culpabilisais énormément de devoir lui infliger ceci... Finalement, je me tournai vers mon groupe. L'atmosphère s'alourdissait de plus en plus annonçant l'arriver du Clan des Démons. Devant moi, j'observais les Humains s'impatienter d'utiliser leurs armes et faire pleuvoir du sang. Je ne saurais dire lesquels me paraissaient les plus dérangeant, les Démons qui viennent vers nous ou les chevaliers en soif de meurtre devant moi ?
Au loin, d'immenses silhouettes commençaient à se dessiner à l'horizon. Ils approchent. Nous les regardons. Nous les attendons. Nous sommes prêts.
~~~~~~~~~~~~♣~~~~~~~~~~~~
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top