Chapitre 16 : Impuissance

  Le soir même, Meliodas proposa aux jumelles de festoyer leur intégration au sein du personnel en compagnie des autres membres du Boar Hat. Pour le chef des Seven Deadly Sins, presque tout serait un prétexte pour faire la fête. Celia, la plus âgée des deux sœurs, refusa néanmoins l'invitation en expliquant qu'elle ne pouvait pas rester et devait rentrer plus tôt. Naomi prit un air déçu et inquiet en voyant son ainée s'en aller avec précipitation.

  << Je me fais du soucis pour elle, avoua t-elle la mine triste. Elle prend beaucoup de choses en charge dans notre famille, notre mère se portant au plus mal depuis la première Guerre Sainte...

  - Je suis désolée pour votre mère..., s'approcha Diane de la jeune Humaine avant de lui prendre délicatement les mains pour essayer de la réconforter. J'espère de tout cœur qu'elle puisse se remettre. Tu as tout mon soutien. >>

  Naomi lui esquissa un sourire doux et reconnaissant.

  << Comme le Capitaine vous l'a proposé, tu peux rester manger avec nous si cela peut t'aider à te changer les idées, offrait de nouveau Diane sa bienveillance.

  - Je veux bien me joindre à vous, accepta la jeune femme. J'ai toujours un sentiment d'impuissance qui me ronge lorsque je rentre chez moi car je ne sais comment me rendre utile pour améliorer les conditions de notre mère... Celia veut tout gérer seule. Pour me protéger, elle ne me met que très peu au courant de l'évolution des soins afin que je ne me fasse pas du soucis. Cependant, en observant simplement l'état de notre mère, je comprends sans difficulté que son rétablissement prendra encore du temps. >>

  Elle marqua un léger temps de pause derrière un soupire.

  << Désolée de vous ennuyer avec mes histoires, s'excusa t-elle mal à l'aise avant d'étirer un petit peu ses lèvres. Parlons plutôt de sujets plus gais.

  - Non ne t'excuse pas, sourit Diane avec compassion. Si tu veux en discuter, je suis là.

  - En parlant de sujet plus gai, je vais commencer à faire le repas. ~ >>, chantonnait Ban, la mine enjouée en passant par dessus le comptoir principal.

  Sans rien dire, je le suivais à mon tour pour préparer celui de Harlequin et le mien. Les repas et les ambiances entourés par trop de personnes n'ont jamais été mon fort, cela m'épuisait moralement, préférant les lieux plus calmes sachant que j'avais assez donné pour mon service de la journée. Néanmoins, j'étais désolée pour Naomi car elle restait une personne bienveillante et de bon cœur parmi mes connaissances antérieures. La voir entourée des Seven Deadly Sins semblait toutefois la réconforter. Cela me soulageait. Elle m'avait dit qu'elle les appréciait depuis toute petite et avait toujours eu foi en eux.

  << D'ailleurs... Un, deux, trois, quatre..., comptait Naomi avec étonnement. Où sont les trois autres Deadly Sins, si je puis demander ?

  - Harlequin est en repos depuis le dernier combat qui opposait les Seven Deadly Sins au Roi des Démons, expliquai-je inquiète. Jusqu'à ce qu'il se sente mieux, il ne pourra pas se joindre au reste de l'équipe pour le moment.

  - Ouais, King de la Paresse porte bien ses fonctions, comme d'habitude. ~ >>, ricanait Ban.

  Fronçant les sourcils, je lui écrasai alors violement le pied pour lui faire ravaler ses paroles.

  << Argh ! Putain c'est bon, si on peut plus rigoler !, grogna t-il.

  - C'est toi qui l'a cherché, Ban. >>, lança Diane d'un air blasé.

  Amusée par la scène, Naomi rit discrètement, ce qui nous fit légèrement sourire à Diane et moi.

  << Moi ça ne me fait pas rire, fit Dame Elaine la tête et croisant les bras. Ban a raison, mon frère n'est qu'un paresseux !

  - Pour ce qui est de Merlin, s'avançait Hawk vers le groupe. Elle est tout le temps dans son laboratoire à l'étage en train de faire des expériences bizarres. Elle ne devrait pas tarder pour le repas.

  - Un cochon qui parle ?, remarqua Naomi avec étonnement.

  - Oui ! Le Capitaine de la brigade des Épluchures pour vous servir !, s'exclama t-il d'un air triomphant.

  - La mascotte de la maison et le débarrasseur des restes, précisa Meliodas, le sourire jusqu'aux oreilles.

  - Oh, enchantée, caressa Naomi la tête de l'animal avec douceur. Je m'appelle Naomi.

  - Enchanté, moi c'est Hawk. >>

  Finissant de caresser la tête de ce dernier, elle demanda alors ce qu'il en était du septième membre des Seven Deadly Sins. Tout le monde baissait le regard avec affliction, je faisais de-même. L'atmosphère de la pièce s'était ainsi alourdie à travers notre silence douloureux.

  << Je m'excuse si j'ai demandé une question pas adaptée..., remarquait Naomi que quelque chose n'allait pas.

  - Non, hocha Gowther le visage de gauche à droite. C'est juste qu'il nous a quittés récemment. Hier plus précisément, après le combat contre le Roi des Démons. Son corps avait atteint sa limite. >>

  Diane éclata en sanglot tandis que la Princesse Elizabeth et Dame Elaine essayaient de la réconforter.

  << Je suis désolée..., murmura Naomi la mine triste. Je vous présente mes condoléances... Je n'aurais pas dû poser la question...

  - C'est rien Naomi, la rassura Diane qui s'essuyait difficilement les larmes. Tu ne savais pas. >>

  Elles s'échangèrent un sourire bienveillant. J'étais soulagée de constater qu'elles semblaient bien s'entendre et que Naomi arrivait petit à petit à s'intégrer. J'imagine que c'était comme un rêve d'enfance qui se réalisait pour elle.

  Ayant fini de préparer le nécessaire dans les plateaux repas en bois pour Harlequin et moi, je souhaitai une bonne soirée et une bonne nuit à tout le monde tandis que je m'envolai à l'étage.

  << Tu ne restes pas manger avec nous ?, me demanda Diane étonnée.

  - Non ne m'attendez pas. J'apporte le dîner à Harlequin s'il a envie de manger et s'hydrater un peu mais je ne vais pas rester éveillée tard.

  - Tu es vraiment au petit soin pour lui, sourit-elle.

  - Sa servante tu veux dire ~ >>, ricana le Renard.

  D'un air désintéressé et haussant un sourcil, je posai mon regard sur lui.

  << C'est sûr que ce n'est pas toi qui va te soucier de ton beau-frère alors qu'il s'est démené par exemple pour Dame Elaine toutes les fois où tu n'étais plus là pour elle quand elle avait le plus besoin de toi. Mais ça tu t'en fiches, Ban. Personne ne l'a remercié et personne ne remercie Harlequin pour son altruiste et sa bonté. Certes, tout le monde peut faire des erreurs, Harlequin reconnaît en avoir fait, mais le critiquer derrière son dos, maintenant j'en ai assez entendu. Je n'aime pas parler ainsi habituellement, je ne vise non plus personne en particulier hormis Ban, mais juste que vous prenez conscience que critiquer ouvertement les défauts des autres est très irrespectueux pour la personne en question. Est-ce que Harlequin vous a t-il rejeté pour vos défauts ? Non, il vous rejette si vous lui faites du mal ou si quelqu'un fait ou peut faire du mal aux personnes qui lui sont chères. Personne n'est parfait, tout le monde est muni de qualités et de défauts qui font ce que la personne est et qui nous différencient des uns des autres.

  - On t'entend pas beaucoup parler, mais quand tu l'ouvres, tu l'ouvres, sourit Meliodas.

  - Ouaip !, soutint le cochon.

  - Elle a raison, baissa Gowther le regard. C'est quand j'ai fait du mal à Diane qu'il avait commencé à me détester et m'ignorer... Et finalement, sa bonté lui a permis avec le temps de me pardonner même si je ne méritais le pardon de personne.

  - Ta vision du monde m'a toujours inspirée, Dixie, exprima Naomi avec calme dans ma direction.

  - Je suis d'accord avec toi, Dixie, m'affirma Diane avec assurance. King a un cœur gros comme ça et c'est pas sympa de se moquer de lui. >>

  J'acquiesçai. Ban restait silencieux et continuait de cuisiner sans rien vouloir rajouter à la conversation. Cela m'allait tout aussi bien mais Dame Elaine me fixait néanmoins du regard, l'air peu ravi.

  << Bref, bon appétit et bonne nuit tout le monde. >>, leur souhaitai-je en rejoignant l'étage tandis que bon nombre d'entre eux me répondirent de-même.

   ~~~~~~~~~~~~♣~~~~~~~~~~~~

  Le lendemain avant l'ouverture du Boar Hat à la clientèle, Celia avait sorti de son sac en bandoulière fait en tissu, une sorte de flûte de pan qu'elle disait se nommer un frestel. Elle en joua toute la matinée même durant les heures de service, les clients n'affluant que très peu durant la journée. D'après ce qu'elle disait, cela l'aidait à se détendre et divertissait d'autant plus le peu de clients qui arrivaient.

  De mon côté, comme mon aide n'était pas vraiment nécessaire à Meliodas pour le moment, je m'étais installée dans un coin de la salle et continuais de dessiner des ébauches de vêtements pour Harlequin. Le personnel était si peu occupé que l'oisiveté les gagnait. Petit à petit, je percevais à l'aide de mon ouï qu'ils commencèrent à discuter entre eux ou trouver d'autres occupations pour faire passer le temps. En levant les yeux vers le comptoir principal, je remarquai que le chef des Seven Deadly Sins semblait ennuyé tandis qu'il reposait la tête contre sa main avec lassitude. Son regard balayait la salle sans motivation particulière avant de le promener durant de longues minutes, sur la Princesse Elizabeth qui discutait jovialement avec Diane et Naomi sur une table à l'écart.

  Après un moment, Celia vint s'assoir en face de Meliodas d'une manière élégante qui rappelait Merlin. Leur discussion ne m'était pas perceptible de là où j'étais mais je voyais étrangement la jeune femme, manipuler ses cheveux châtains clairs d'un côté et de l'autre de ses épaules. Je levai un sourcil. Ses cheveux la gênaient-ils à ce point ?

  Le Dragon de la Colère gardait les yeux dans le vague jusqu'à ce que Ban arrive à sa hauteur quelques minutes plus tard.

  << Hey Capitaine ! ~, l'interpella t-il tellement fort que l'ensemble du rez-de-chaussée était en mesure de l'entendre sans difficulté. C'est quand déjà la dernière fois qu'on s'est fait un bras de fer tous les deux ? Il me semble que j'avais gagné donc je veux bien t'accorder une revanche. ~ >>

  Il tendit sa main vers son ami comme s'il se préparait. Meliodas la saisit immédiatement, le sourire jusqu'aux oreilles. Étonnée, Celia sursauta.

  << Tu parles ! C'est moi qui avait gagné l'autre fois, donc c'est à moi de t'accorder une revanche, ni hi hi !

  - NON NON NON NON !!!, les arrêta Hawk avec précipitation. Vous allez démolir la taverne, vous deux !! Faîtes ça dehors !! >>

  Leur créant une source de divertissement, la plupart du personnel ainsi que le peu de clients partirent les rejoindre à l'entrée du Boar Hat afin de les observer et les encourager. Le sol commençait à trembler devant la force incommensurable du Dragon et du Renard des Seven Deadly Sins qui s'affrontaient. Je soupirais. Les secousses m'empêchaient de me concentrer sur mes feuilles d'autant plus que leur remue-ménage allait certainement réveiller Harlequin par la même occasion. Je me levai de ma table avec frustration en rangeant les brouillons et mon crayon dans ma poche de pantalon. Il était presque la pause de midi de toute façon, autant que je commence à préparer le déjeuner de Harlequin.

  Atteignant et passant par dessus le comptoir de cuisine, j'aperçus l'expression troublée et crispée de Celia. Elle arrachait et se mangeait frénétiquement le bout de ses ongles. Cela m'étonnait, ne l'ayant jamais vu faire ça à ma connaissance, ni aucune autre personne le faire d'ailleurs.

  Tandis que je préparais les légumes sans rien dire ni prêter plus d'attention à la jeune Humaine, Celia frappa soudainement sa main sur le comptoir en bois. Sur le coup, son geste me surprit légèrement mais je ne levai pas les yeux dans sa direction pour autant. Du coin de l'œil, je remarquai que ses doigts se contractaient et se resserrait avec énervement.

  << Arrête de m'ignorer, toi aussi. Je déteste ça. >>

  Les secousses depuis l'extérieur s'arrêtèrent finalement.

  << Je suis en train de cuisiner.

  - Et alors ?

  - Qu'est-ce que tu veux que je te dises ? Tu sais aussi bien que moi que je ne suis pas bavarde. >>, affirmai-je l'air désintéressé tout en restant concentrée sur ce que je préparais à manger.

  À l'inverse de moi, je savais qu'elle aimait toujours être le centre d'attention et je ne voulais pas rentrer dans son jeu. Elle se mordit de nouveau les ongles avant d'esquisser un sourire amusé.

  << Je te plains, pas beaucoup de personnes ne doivent t'apprécier.

  - Si tu le dis, haussai-je et baissai-je les épaules sans grand intérêt.

  - Je n'imagine même pas pour te trouver un homme.

  - Pose-toi d'abord ces questions pour toi avant de t'occuper des affaires des autres. >>

  Un hoquet de surprise la traversa devant mes paroles.

  << Bien sûr que je suis appréciée ! Bien plus que toi en tout cas !

  - Alors, pourquoi insistes-tu autant à le prouver ? Tu n'as pas confiance en toi pour te chercher des approbations ?, répondis-je toujours désintéressée et les yeux rivés sur les légumes que je faisais cuire.

  - Je n'ai pas besoin de ton avis !, haussa t-elle le ton.

  - Moi non plus. >>

  Ainsi, elle serra les poings de frustration puis s'en alla vers l'une des larges fenêtres de la salle dans laquelle nous nous trouvions pour certainement se changer les idées ou observer ce que les autres faisaient à l'extérieur. Cette Humaine ne m'avait pas manqué, c'était certain.

  Tout le monde finit par revenir dans la taverne après quelques minutes. Les quelques clients payèrent ce qu'ils avaient commandé avant de partir, la satisfaction et l'amusement égayants leur visage, puis Meliodas annonça la pause de midi. Les bavardages ne tardèrent pas à animer le rez-de-chaussée. Sous le poids de toute cette agitation, mon épuisement se faisait déjà ressentir contre mon gré. Il fallait que je termine le déjeuner que je préparais pour Harlequin et moi, vite.

   ~~~~~~~~~~~~♣~~~~~~~~~~~~

  Le jour suivant, Naomi n'était bizarrement pas accompagnée de sa sœur. D'après ses dires, Celia n'était pas chez elles ce matin mais aurait néanmoins laissé un mot précisant qu'elle la rejoindrait à la taverne en fin de matinée. Ne connaissant pas la raison de l'absence et du retard de son ainée, Naomi restait inquiète tout le long de la matinée et ne cessait de s'excuser auprès de Meliodas pour le comportement de sa sœur. Ce dernier la rassura, expliquant que ce n'était pas de sa faute mais qu'il aurait cependant une discussion avec Celia.

  Cela restait tout de même étrange, si elle n'était pas chez elles ce matin avec sa mère et sa sœur... Où donc était-elle de si tôt surtout sans les mettre au courant de rien ? Essayait-elle de protéger sa sœur comme Naomi nous l'avait dit ? Cela ne me regardait pas, certes, mais je ne pouvais m'empêcher de penser que quelque chose de bizarre la concernait.

  La clientèle affluait un peu mieux comparée à la veille. Je m'occupais calmement de la vaisselle comme Meliodas me l'avait proposé depuis le premier jour. Par moment, j'avais encore du mal à me convaincre que nous étions enfin revenus en temps de paix. Le Roi des Démons vaincu pour de bon et le début de réconciliation chez tous les Clans nous montraient un bel avenir devant nous, d'autant plus que le chef des Seven Deadly Sins n'était plus obligé de retourner au Royaume des Démons. Cela ressemblait à un Happy End que l'on pourrait trouver dans les contes de fées. Cependant, qu'aimerais-je faire réellement de ma vie ? C'était une question que j'avais toujours eu tendance à me poser. Au début, lorsque je vivais avec Elkan dans la Forêt du Roi des Fées, nous vivions sans nous soucier du lendemain car nous avions tout ce qu'il nous fallait et ne connaissions rien d'autre que notre vie commune de Fée protégée par son roi. Lorsque cette vie m'avait été enlevée, la première pensée qui m'est venue à l'esprit était de survivre, à ma manière et peu importe le moyen. Les jours défilaient lentement et difficilement, m'arrivant parfois de me demander si mon combat valait en fin de compte, vraiment la peine. Quand plus tard j'avais rencontré Harlequin en personne, ma vocation changea pour me consacrer à sa protection, ma loyauté envers lui, ou encore me soumettre entièrement à son service en me montrant tel un garde du corps ou un coéquipier à ses côtés. Des devoirs et des principes en somme de chevalier pour son roi. Les choses ont finalement évolué et je me suis rendue compte que tout ceci ne correspondait pas à ce dont il avait besoin ou ce dont il aurait plutôt aimé de ma part. Moi-même, j'ai fini par comprendre que je m'enfermais trop dans les principes de chevalier propres aux Humains, étant au départ mon seul repère et qui le mettait néanmoins dans l'inconfort. J'ai donc changé ma vision des choses pour m'adapter à ses besoins et aux miens plus sainement. Encore maintenant, je me pose la question de ce que je voudrais faire de ma vie. La chose dont j'étais au moins sûre c'est que je voulais rester auprès de Harlequin, comme j'ai pris l'habitude de faire jusqu'à présent. Créer des choses ensemble, peut-être ? L'aider ou collaborer dans sa royauté ? Mais probablement pas rester au Boar Hat à mon avis. Cette incertitude sur ma vie trottait parfois dans mon esprit, mais cela voulait simplement dire que je me cherchais encore et qu'il me restait des choses à découvrir.

  En fin de matinée, Celia finit par revenir comme sur la note que Naomi avait trouvée et nous avait communiquée. En arrivant cependant, même si elle essayait de le cacher ou d'affirmer le contraire, la jeune femme semblait marquée par la fatigue. L'expression d'impuissance sur le visage de Naomi qui observait sa sœur, me rappelait désagréablement ce que je vivais un peu en ce moment avec Harlequin.

  Durant la dernière heure de service qui nous séparait de la pause de midi, je remarquai que Celia rencontrait des difficultés à marcher correctement manquant par moment de renverser les boissons et les commandes de son plateau. Personne n'avait l'air de s'en rendre compte car cela restait discret lorsque ça lui prenait mais cela montrait toutefois que quelque chose n'allait pas et que sa santé allait probablement en se dégradant.

  Cela me faisait de la peine pour Naomi. Elle avait toujours été gentille et attentionnée à mon égard et je devais avouer qu'elle faisait partie des peu de personnes avec lesquelles j'avais gardé un bon souvenir.

  << Au fait Meliodas, l'interpella Sir Gilthunder qui était venu passer du bon temps avec Sir Howzer. Comme tu n'es plus obligé de revenir au Royaume des Démons, vas-tu succéder au règne du roi avec la Princesse Elizabeth ?

  - Hmm c'est probable p'tit Gil, répondit-il de son air candide tout en servant leur boisson.

  - Le peuple t'aime déjà avec tous tes exploits et le fait que tu aies sauvé le royaume à plusieurs reprises, soutint Sir Howzer le sourire aux lèvres. Le Roi Bartra ne peut pas rêver mieux comme successeur !

  - Sûrement, soupira le Dragon de la Colère, mais il faut que j'en parle d'abord plus sérieusement à Elizabeth pour connaître son avis. >>

  Si Meliodas choisissait de succéder au Roi de Liones, il devait également songer à fermer le Boar Hat ou bien le confier à quelqu'un d'autre. Cela ne devait probablement pas l'enchanter et donc lui demander mûre réflexion avant de prendre une décision.

  Harlequin ne se réveilla pas non plus ce midi-là, mais ses ailes continuaient de pousser un petit peu chaque jour. C'était la seule chose qui me soulageait et qui m'indiquait qu'il était en bonne voie de se rétablir. << Je suis désolé de t'inquiéter... Je te demande pardon... >> toujours me disait-il avec un ton de culpabilité. Je le rassurai que ce n'était pas de sa faute tout en lui rappelant que je resterai toujours à ses côtés. Cela l'aidait à le faire sourire un peu même s'il gardait au fond une impression d'être un poids que je ne voyais évidemment pas de cette façon.

  L'après-midi s'entamait, animé par la jovialité de chacun. Les clients arrivaient un peu plus que ce matin mais leur présence semblait toutefois gérable. Au bout d'un moment, sans que je ne puisse en expliquer la raison, mon esprit fut obnubilé par Harlequin. Un sentiment de chagrin m'envahissait, ne cessant de penser à lui comme s'il me manquait déjà. Je serrai les chopes et les assiettes que je lavais avec amertume. J'avais tout d'un coup, une forte envie de prendre Harlequin dans mes bras et rester auprès de lui qui me traversaient. Bien que ce dernier occupait souvent mes pensées, pourquoi ce sentiment me frustrait-il à ce point juste maintenant ? Peut-être avait-il besoin de moi en ce moment ?

  Je tournai alors mon regard vers Ban, sur ma droite, tandis qu'il cuisinait de la viande.

  << Ban, l'interpellai-je.

  - Ouais ?

  - Si Meliodas te demande où je suis, tu voudras lui dire que...

  - T'as qu'à lui dire toi-même. >>, me coupa t-il la parole sèchement.

  M'en voulait-il encore ? Je fronçai alors les sourcils devant sa réponse, comprenant que lui demander quoique ce soit serait vain. Eh bien qu'il en soit ainsi. Ne voulant insister, je l'ignorai pour finalement m'envoler à l'étage et rejoindre la chambre de Harlequin. Venais-je réellement de quitter mon service pour un simple besoin qui pouvait attendre ? Harlequin devait certainement dormir de toute façon, alors pourquoi me suis-je laissée guider par mes pulsions ?

  Alors que j'hésitais à rentrer dans la pièce et à poser ma main sur la poignée, des légers sanglots attirèrent mon attention. Intriguée, je posai doucement mon oreille contre la porte. C'est là que je réalisai que l'origine des sons provenait bel et bien de l'intérieur. Mon cœur se serra. Harlequin... Est-ce qu'il...pleurait...? Posant délicatement ma main contre la porte en bois et la glissant jusqu'à atteindre ce qui la permettait de s'ouvrir, mes doutes se confirmèrent lorsque je fus en mesure d'apercevoir ce qu'il en était de l'autre côté. Ouvrant doucement la porte, je le vis, les mains contre son visage, son corps assit et recroquevillé contre lui-même, parcourut de spasmes qu'il exprimait à travers des sanglots. Avec confusion et inquiétude, je murmurai alors son nom tandis que je rentrai dans la pièce. Immédiatement, il leva sa tête dans ma direction. Sous l'effet de lumière qui traversait la fenêtre à contre jour, je le voyais me regarder, le visage déformé par la tristesse et les larmes qui humidifiaient abondamment ses yeux et ses joues. Sans réfléchir, je marchai vite vers lui et le pris fort contre moi. Il répondit à l'étreinte sous l'élan que je lui avais prodigué. Nous restâmes ainsi, dans les bras de l'autre, durant des secondes qui nous parurent une éternité. Sa respiration se faisait saccadée derrière la crise de larme qui le parcourait. Cela me rappelait la première fois que je lui avais donné du réconfort suite au rejet que lui infligeait notre peuple et sa lourde culpabilité de n'avoir pu être présent pour sauver sa sœur au début.

  << ... Dixie... Je n'en peux plus... Je n'arrive pas à me reposer... J'ai l'impression de ne pas avoir dormi depuis des jours... Je suis à bout... Je ne comprends pas ce que j'ai... >>

  La fatigue devait certainement jouer avec ses nerfs et lui faire profondément du souci. Cela expliquait ainsi son état de panique.

  << Calme-toi. Respire, murmurai-je tout en caressant doucement son dos pour essayer de le rassurer. Tes ailes continuent pourtant de grandir.

  - ... Alors... Pourquoi suis-je toujours aussi faible et épuisé...?

  - Est-ce que tu fais des cauchemars ? >>

  Ses sanglots s'arrêtèrent. Il hocha la tête en signe de négation.

  << Pas que je me souvienne spécialement... >>

  Me détachant et me reculant légèrement de lui, je posai ma tête contre la sienne. Ses paupières étaient fermées tandis qu'il essayait de reprendre son calme. On aurait presque dit qu'il s'était endormi.

  << J'en ai marre d'être faible à ce point... Quel piètre roi et amant je fais... Beaucoup doivent se moquer de moi en ce moment-même... >>

  Je baissai le regard devant ses paroles douloureuses tout en caressant avec douceur, ses mains dans les miennes.

  << Je me fiche de ce que pensent les autres à ton sujet. Ce qui m'importe est ton bien-être ainsi que mes pensées affectueuses à ton égard qui ne changent pas. >>

  Ses yeux restaient fermés sous la fatigue. Il ne répondit rien durant quelques instants, puis, il finit par esquisser un léger sourire et murmurer : << Moi aussi... Je t'aime...et tu me manques... >>

  Je compris qu'il avait lu dans mes pensées. Doucement, je posai mes lèvres contre les siennes tout en le guidant délicatement vers l'arrière afin qu'il puisse de nouveau reposer sur Chastiefol et le lit. Lorsque nous nous séparèrent, il ouvrit les yeux mi-clos avec ennui.

  << J'aimerais t'en demander encore... Mais je suis trop las pour en apprécier davantage... Je veux terriblement que mon corps reprenne des forces... Mais pourquoi refuse t-il...?

  - Ne réfléchis pas, détends-toi et laisse-toi aller, lui dis-je avec douceur tout en essuyant les larmes qui avaient antérieurement coulées sur ses joues roses. Veux-tu que j'aille demander à Merlin si elle n'a pas quelque chose qui pourrait t'aider ?

  - N'importe quoi qui puisse me remettre sur pieds..., fermait-il lentement les paupières et exprimant un visage inquiet. Je ne sais plus quoi faire... 

  - Oui j'imagine... >>, acquiesçai-je tout aussi soucieuse de son état.

  Ainsi, j'allai frapper au laboratoire de Merlin. Le Sanglier de la Gourmandise m'autorisa à rentrer après quelques instants. Lorsque j'ouvris la porte qui séparait le couloir où je me trouvais de son domaine privé, une forte émanation chimique et désagréable vint violemment me piquer les narines. Devant cette agression odorante si soudaine, je ne pus m'empêcher d'extérioriser cette odeur inconnue à travers de la toux. Une fumée étrange s'échappait également du laboratoire. Comment faisait-elle pour constamment vivre autour de ces odeurs chimiques et nauséeuses ?

  Doucement et en me bouchant le nez, je rentrais petit à petit dans ce laboratoire qui ne me mettait pas du tout à l'aise. Des récipients, de toutes formes, contenaient des produits et des mélanges inconnus. Il était certain que je n'avais pas du tout envie de connaître leur utilité ni leur effet. Dans un coin de la pièce, j'aperçus le corps inerte du Chevalier Hendrickson posé sur une table en bois, ce dernier enveloppé d'un sort étrange. Cela devait probablement permettre d'arrêter temporairement la putréfaction du corps, m'indiquant également que Merlin était sûrement toujours en train d'étudier son cas.

  << Que me vaut ta visite, Dixie ? >>, me demanda t-elle le dos tourné, certainement occupée par quelque chose.

  J'enlevai mes doigts qui maintenaient mes narines bouchées pour mieux parler. L'odeur de la pièce était vraiment nauséabonde mais mon odorat finit un peu par s'en habituer après quelques instants.

  << Harlequin ne se sent vraiment pas mieux depuis que vous avez vaincu le Roi des Démons. Il n'arrive pas à récupérer et ressent beaucoup de fatigue. Je me demandais donc si vous connaissez ou aurez quelque chose qui pourrait l'aider à se remettre.

  - Hmm, je devrais avoir quelques médicaments, laisse-moi voir. >>

  Je pris un air embêté devant sa réponse. C'est à cet instant que je me demandais si je pouvais réellement lui faire confiance. C'était peut-être idiot d'être venue ici et finalement penser cela, mais regardant le corps de Hendrickson et me rappelant quand nous l'avions déposé ici que je n'avais rien pu lire dans l'esprit de Merlin, mes doutes à l'égard de la magicienne refirent alors surface.

  << Non, ne vous embêtez pas, refusai-je poliment sa proposition. N'auriez-vous pas plutôt un livre sur les plantes médicinales que je puisse consulter sous votre accord ? Pour être honnête, je ne préfère pas donner de substance chimique à Harlequin mais rester sur des choses naturelles. >>

  La pièce était remplie de bouquins sur les étagères murales, dans ses bibliothèques et sur les tables. Il devait bien y avoir quelque chose sur les plantes me suis-je pensée.

  << Tu es une Fée après tout, ça peut se comprendre, affirma Merlin d'un ton amusé. Voyons voir, il doit être par là. >>

  Elle le chercha dans la pile de livres qui se trouvait à côté d'elle. Lorsqu'elle mit la main dessus, elle m'invita à le consulter. C'est un livre qui donnait l'air d'avoir beaucoup été utilisé. Ouvrant délicatement celui-ci pour ne pas l'abîmer plus qu'il était, je regardai le sommaire et cherchai quelque chose qui puisse aider Harlequin à se revitaliser. Beaucoup de plantes m'ont été indiquées telles que l'éleuthérocoque ou encore la rhodiola rosea, mais ceux-là semblaient plutôt viser à calmer l'émotionnel et réduire la fatigue en stimulant l'intellectuel. J'ai donc poursuivi ma recherche, n'ayant pas l'impression qu'il s'agissait exactement de ce dont Harlequin avait besoin. Certes, ses émotions avaient été secouées mais c'était principalement par inquiétude accumulée de ne pas comprendre ni connaître la raison pour laquelle il se sentait toujours aussi épuisé, et je pense depuis le début que la source de sa fatigue était surtout physique. Alors, j'ai continué de chercher. Je suis finalement tombée sur les propriétés tonifiantes du persil grâce apparemment aux vitamines qu'il contient ainsi que ceux de l'églantier pour ses baies cynorrhodon qui seraient une bonne cure revitalisante et un anti-fatigue.

  Faisant part de mes découvertes à Merlin afin de connaitre son avis, elle me confirma qu'il s'agissaient également de bonnes plantes médicinales à préparer en infusion. Cette forme de consommation était aussi indiquée dans le livre, ce qui me rassurait. Après tout, je ne voyais aucun inconvénient à essayer comme les plantes seront bouillies et permettraient en pierre deux coups d'hydrater Harlequin.

  Ainsi, je pris note des indications du livre quelque part sur les feuilles et brouillons de vêtements que je gardais dans ma poche de pantalon, n'ayant rien d'autre sur lequel je pourrais écrire. Cependant, je restais dans l'incertitude de savoir si les informations que j'avais trouvées allaient suffire.

  << Tu sais, je crois que tu m'as donné une idée sur la manière d'examiner Hendrickson. Il se pourrait qu'il ait ingérée une ou plusieurs plantes à caractère spécifique en surdose ou à effets secondaires, soit une plante à apport dangereux pour l'organisme.

  - Vous n'y avez pas songé ?, demandai-je dubitative.

  - Non, j'ai cherché en premier lieu s'il n'avait pas de problèmes respiratoires ou de problèmes sur d'autres organes qui expliquerait son décès, mais je ne suis toujours pas allée explorer son système digestif ni encore aller analyser son sang, sourit-elle. Il ne serait pas intéressant à examiner si je trouvais la source de sa mort en une seule journée. >>

  Je restais perplexe et mal à l'aise. Cela l'amusait-elle réellement d'avoir un cadavre à analyser dans son laboratoire ? Après tout, il me semble qu'elle gardait encore celui du Roi Arthur dans sa chambre. Cette femme me donnait vraiment froid dans le dos.

  << Pour King, si les infusions ne sont pas suffisantes, tu peux aussi t'intéresser dans la nourriture. Dedans, il devrait y avoir en grande partie des ressources et des vitamines dont il pourrait avoir besoin.

  - Et sauriez-vous vers lesquelles je devrais me tourner ?, demandai-je étonnée par ses conseils.

  - Non, pas exactement, hocha t-elle la tête négativement.

  - Même si vous êtes le Péché de la Gourmandise ? Les aliments ne vous connaissent pas ?

  - Je connais et apprécie les aliments pour leur goût, pas pour leur vertu, souriait-elle. Le seul qui puisse s'y connaître doit être Ban, grâce à ses connaissances minutieuses en cuisine. >>

  Un air ennuyé se dessina sur mon visage en entendant ses paroles. En raison de nos désaccords, je n'étais pas certaine que Ban voudrait daigner m'aider ou même m'écouter. C'était peine perdue, mais je devais au moins essayer pour Harlequin.

  Tandis que je refermais le livre qui regroupait les plantes médicinales, je remerciai tout de même Merlin pour ses conseils et lui disant que j'irai voir ce que je peux faire. Ainsi, je quittai son laboratoire pour rejoindre les autres au rez-de-chaussée.

  << Enfin te voilà, Dixie ! Où étais-tu ?, m'interpella le chef des Seven Deadly Sins. Tu aurais pu me prévenir.

  - Désolée, Meliodas, m'excusai-je avec sérieux. Harlequin ne se sent vraiment pas mieux, j'ai dû urgemment aller le voir et demander conseil à Merlin pour son état. Je ne peux malheureusement pas rester, je dois partir en ville pour acheter des herbes médicinales.

  - Ok, Celia continuera de te seconder, comprit-il le degré de la situation. Utilise l'argent de la taverne, il doit y avoir une bourse de pièces dans le comptoir. >>

  J'acquiesçai et pris immédiatement ce qu'il me demandait. Il retourna finalement en service. Avant de partir néanmoins, il fallait que j'essaye de parler un peu à Ban. Je m'approchai de lui et l'appelai mais évidement, le Renard m'ignorait comme si je n'existais pas. Je fronçai les sourcils.

  << S'il te plaît, Ban. Est-ce que tu connais des aliments nutritionnelles qui pourraient aider Harlequin à se remettre ? Ça fait trois jours. Même s'il dort, il n'arrive pas à reprendre des forces. >>

  Il ne répondit rien.

  << Tu m'en veux à ce point pour ce que je t'ai dit l'autre jour ? >>

  Toujours rien.

  << Bien, ignore-moi si bien te fasse, répliquai-je simplement sans pour autant m'énerver. Mais Harlequin a besoin d'aide. Dis-moi juste si tu as des idées. Si sa condition te préoccupe aussi, ne le fait pas pour moi mais pour lui. >>

  Il frappa soudainement du poing sur le comptoir annulaire, ce qui attira l'attention de tout le monde dans la salle.

  << Bien sûr que je m'inquiète pour lui ! Elaine aussi ! S'il venait à crever, je ne lui pardonnerai pas. J'en ai assez eu avec la perte d'Escanor. >>

  J'esquissai un léger sourire de soulagement, prenant sa réponse comme accord de me proposer son aide.

  << Qu'est-ce qu'il a mangé dernièrement ? >>, me demanda t-il en reprenant son calme.

  Tout le monde retourna à ses occupations.

  << Très peu de chose à vrai dire. Des légumes par-ci par-là qu'on a à la taverne, parfois de la soupe, et enfin un peu d'eau pour s'hydrater. Il n'a presque pas la force de se maintenir éveillé ni de manger, donc c'est plutôt difficile de lui faire avaler beaucoup de choses..., lui expliquais-je embêtée.

  - Il lui faut des aliments avec pas mal de vitamines genre du chou et des épinards mais ch'ai pas si ça on en a.

  - Le chou, je crois que j'en en ai vu mais les épinards pas sûre. J'irai voir à Liones.

  - Les poissons aussi pourraient l'aider je pense. C'est riche en protéines et d'autres vitamines pour la forme, je crois qu'il nous en reste encore dans la réserve. Je lui en préparerai ce soir.

  - Tu veux m'aider à cuisiner ?, demandai-je surprise par son dévouement.

  - Ouais, pour me faire pardonner en quelque sorte, sourit-il légèrement. Je sais que j'agis comme un connard parfois, mais King reste un ami et mon beau-frère. Il a certes beaucoup de défauts mais c'est juste Mère Nature qui l'a pas aidé.

  - Ban. Juste, ferme la, ricanais-je nerveusement. Ta dernière phrase est entièrement oubliable.

  - Ouais j'déconne, continuait-il de sourire. Bref pour revenir à son menu, du fromage ça peut être pas mal aussi pour certains nutriments en plus il aime ça justement, nan ?

  - Ouais, confirmai-je.

  - Bah parfait, tu lui fous avec tout ça du pain avec du cheddar au dessert et c'est bon, il devrait aller mieux d'ici quelques jours.

  - Mais comment je peux lui faire manger tout ça s'il a du mal à rester éveillé et se nourrir ?, exprimai-je inquiète.

  - Ben il le faudra d'une manière ou d'une autre autre, sinon son état ne risque pas d'aller en s'améliorant, m'affirma le Renard avec sérieux.

  - Oui je vois... >>

  Sous un soupir, je finis par le remercier et le saluer tandis que je quittais la taverne. Savoir comment faire manger Harlequin me préoccupait énormément.

  Pourvu que nous arrivons à faire évoluer sa condition de façon positive.

   ~~~~~~~~~~~~♣~~~~~~~~~~~~

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top