Chapitre 17

 Tandis que Ouros s'éloignait de la caverne de Shed en le laissant là, inconscient, Scyllia se demandait toujours si celui qui était étalé devant elle était le démon qui l'avait possédée. S'il était difficile pour elle de croire qu'il avait un jour été un ange, cela expliquait beaucoup de choses concernant sa puissance. De plus, elle ne savait qu'une chose de lui. Shed était considéré comme petit par rapport à ses semblables et, pour un démon, la taille humaine qu'il arborait été effectivement petite.

Elle avait tant de questions à lui poser. Pourquoi ne pouvaient-ils pas être ensemble pour découvrir son passé ? Voyait-il au moins la même chose qu'elle ? De toute manière, vu que les souvenirs avaient été insufflés dans l'orbe, la vision allait bientôt se terminer. Elle allait pouvoir retourner dans la réalité et demander de plus amples explications.

Malgré tout, le temps passait et la prétendante ne voyait aucun signe de sortie de la vision. Alors qu'elle se demandait ce qui se passait, elle remarqua que quelqu'un s'approchait d'elle, ou plutôt de Shed alors qu'il était encore inconscient.

D'abord intriguée, elle crut un instant qu'il s'agissait encore une fois du démon qui était en elle qui allait se présenter à lui, mais non, il s'agissait encore d'Ouros. Avait-il oublié quelque chose ? Sa démarche était étrange. Il marchait... à reculons ?

Lorsque le dieu arriva au niveau de Shed, celui-ci se retourna, se baissa et posa l'orbe de souvenir à terre. Quelques instants plus tard, l'objet se mit à bouger tout seul et roula jusqu'à rejoindre la main de Shed qui se releva alors.

Elle était en train de remonter le temps, déduisit Scyllia en observant la conversation se dérouler à l'envers. Elle assista ainsi à cette scène assez perturbante jusqu'à ce que Shed ne rentre dans sa caverne et qu'Ouros ne reparte. À cet instant, la prétendante se sentit happée par quelque chose qui la tira violemment en arrière.

Elle n'y comprenait absolument rien et se débattait pour se libérer de l'emprise de cette chose invisible. Était-elle en danger ? Difficile de le croire vu qu'elle n'était que spectatrice d'une vision qui s'était déroulée des milliers d'années avant son présent, mais elle ne se sentait pas non plus en sécurité en étant tirée ainsi de force.

Lorsque enfin la chose invisible lâcha prise, la prétendante regarda autour d'elle et fut étonnée d'être de retour sur le parvis du panthéon des dieux. Devant elle, Ouros et Shed, sous sa forme d'ange, finissaient de discuter.

Elle avait déjà assisté à cette conversation, c'était celle qu'ils avaient eue juste après le carnage. Comme la première fois, le dieu de la mort ouvrit un portail vers le plan démoniaque, mais cette fois-ci, Scylia ne fut pas forcée de suivre Shed. La brèche se referma et elle se retrouva alors seule avec Ouros.

C'était la première fois depuis qu'elle avait aperçu le général qu'elle se trouvait aussi loin de lui. D'habitude, lorsqu'elle s'en éloignait, le temps ralentissait pour lui permettre de le rejoindre ou bien elle se retrouvait poussée ou téléportée près de lui. Là, il n'était nulle part et, avec la disparition du portail, elle n'était même plus sur le même plan que lui.

Soudain, la prétendante se souvint qu'Ouros y avait lui aussi insufflé ses souvenirs. Il n'avait pas eu le même contrecoups que Shed et devait en avoir placé une copie plutôt que les originaux, c'était donc lui qu'il fallait suivre à présent ? Curieuse, Scyllia se demanda ce qu'il voulait absolument lui montrer et le suivit lorsqu'il finit par entrer dans le palais des dieux.

À l'intérieur, la prétendante retrouva le charnier qu'avait laissé Shed, mais, chose étrange, une personne était toujours vivante et se tenait sur le côté, une expression neutre sur le visage. Il lui semblait familier, elle était certaine de l'avoir vu autre part qu'ici. Il ne faisait pas parti des dieux qu'il avait tué, mais alors qui était-ce ?

— Tien, tu es encore en vie ? s'étonna Ouros.

— Je ne suis pas un dieu, juste un observateur, répondit l'homme. L'ange qui les a décimés ne m'a même pas remarqué.

Tandis qu'il contemplait les corps de tous ses semblables, Ouros se rapprocha de celui du chef du panthéon et récupéra l'orbe qui avait servi à tuer tous les êtres vivants de ce plan. Du bout du pied, il retourna alors le corps du responsable de cette éradication et jeta sur lui un regard froid.

— Combien de fois ? Combien de fois avons-nous du vous répéter que les anges n'étaient pas des outils ? Qu'il fallait les respecter et ne pas les prendre pour des esclaves sans conscience ni sentiments ?

— La mort des vôtres ne semble pas vous affecter plus que ça, remarqua l'inconnu dont Scyllia essayait toujours de se remémorer où elle l'avait vu.

— Pour certains d'entre eux, si, mais pour d'autres, je me dis que cela permettra de partir sur des bases plus saines. Heureusement, celle qui...

Avant qu'il ne finisse sa phrase, les yeux d'Ouros s'écarquillèrent. En suivant son regard, la prétendante remarqua qu'il fixait un objet au sol. Un bâton dont le bout se terminait par plusieurs cristaux éparpillés par terre.

— Non, souffla-t-il... Non, non, non... Par pitié non !

Le visage d'Ouros, jusque là plutôt neutre, prit une expression de sincère et profonde inquiétude alors qu'il se rapprochait lentement de l'objet. Lorsqu'il passa derrière le pilier qui cachait la propriétaire du bâton, cette inquiétude se transforma en une profonde tristesse. Le dieu de la mort s'approcha de la déesse de la vie puis, comme si ses jambes ne le soutenaient plus, tomba à genoux.

— P...Pourquoi ? demanda-t-il en fondant en larmes. Je t'avais pourtant dit de ne pas venir... Alors pourquoi ?

Prenant le corps sans vie dans ses bras, Ouros enfouit son visage dans sa nuque et hurla son désespoir tout en continuant à pleurer. Même si elle le considérait comme son ennemi, Scyllia ne pouvait s'empêcher de ressentir une profonde compassion pour lui. La mort des autres dieux l'avait laissé de marbre, mais il avait fallu qu'il la voit elle pour s'effondrer. Se pouvait-il que lui et elle étaient ensemble ?

Même si elle ne pouvait intervenir, la prétendante posa une main réconfortante sur l'épaule d'Ouros qui continuait à pleurer et serrer sa femme dans ses bras.

— Vu ce que vous avez dit à l'ange, je pensais que vous saviez qu'elle avait péri elle aussi, dit l'inconnu.

— Je pensais lui mentir pour m'en sortir ! s'exclama-t-il. Je n'avais aucune chance contre un monstre pareil !

Alors que les larmes roulaient sur son visage et que sa mâchoire tremblait, le dieu de la mort caressa en douceur le visage de la déesse de la vie. Sous cet angle, elle ne donnait pas l'impression d'être morte, mais simplement endormie dans un sommeil paisible.

— Illi, s'il te plaît... Ne me laisse pas. J'ai besoin de toi... Je ne suis rien sans toi !

— Illiandra voulait vous écouter et rester dans son domaine, mais elle voulait aussi être certaine que l'arme secrète ne serait pas activée, expliqua l'inconnu. Jusqu'au bout, elle a fait parti de ceux qui ont empêché les autres d'y avoir recours.

Illiandra ? Pensa Scyllia. Donc les artefacts divins des dieux de son présent portaient le nom des dieux originaux ?

— Espèce de sotte, pleura-t-il en la serrant encore dans ses bras. Pourquoi n'as-tu pas fait confiance aux autres pour ça ?

En assistant à cette scène, Scyllia avait l'impression qu'Ouros était si dévasté qu'il allait en finir lui même de sa vie. L'autre continuait à le regarder, totalement impassible devant ce spectacle déchirant.

Pourtant, alors qu'il était au fond du fond, la prétendante remarqua quelque chose dans son regard. Au travers de ses larmes, elle distinguait deux étincelles. La première était celle de la haine et elle savait à qui elle était adressée. Elle comprenait à présent les derniers mots qu'il avait prononcé après que Shed se soit privé lui-même de ses souvenirs. La seconde cependant était plus encourageante. Scyllia y discernait une motivation à toute épreuve. Pour quoi, elle ne le savait pas encore, mais elle avait le pressentiment qu'il ne s'agissait pas de sa vengeance qu'il réservait à Shed.

Le regard du dieu de la mort ne cessait d'alterner entre le visage de sa bien-aimée et l'objet qu'il tenait en main. L'orbe de destruction des vivants. Que comptait-il faire avec un tel objet ? Se demanda Scyllia. Était-il au moins encore utilisable ?

Avec délicatesse, Ouros reposa le corps d'Iliandra et se rendit au centre de la salle. Une main tenant l'orbe et l'autre placée au-dessus, le dieu de la mort commença à y insuffler de son énergie. Il disait n'avoir aucune chance contre Shed, mais ce qu'il déployait à cet instant était bien plus puissant que ce qu'avait montré les autres dieux jusque-là.

Tout l'édifice tremblait et Scyllia avait du mal à tenir debout. L'inconnu, lui, s'était appuyé contre un mur pour ne pas tomber, mais observait toujours avec un visage neutre ce qu'il avait l'intention de faire.

Les secousses se faisaient de plus en plus puissantes et de grandes fissures commençaient à lézarder les murs. avait-il l'intention d'ensevelir tout le monde en détruisant le palais ? Alors que des morceaux du plafond commençaient à tomber, une petite sphère lumineuse sortit de la poitrine de l'une des déesses morte et alla rejoindre l'orbe.

D'autres sphères apparurent alors de la même manière au dessus des corps de certains dieux, dont celui de l'innocence ou encore d'Illiandra. D'autres cependant, comme le chef du panthéon, ne semblaient pas affectés par le sort.

Une vingtaine de petites sphères lumineuses quittèrent ainsi le corps de certains dieux et rejoignirent la sphère avant que le tremblement de terre ne cesse et qu'Ouros ne tombe à genoux, exténué.

— Ce que vous venez de faire... Il ne va pas apprécier, prévint l'inconnu.

— Si ça le dérange, il n'a qu'à venir me le dire en face, grogna le dieu en lui jetant un regard noir. Tu comptes aller lui dire ?

— Non. Du moins, pas avant qu'il ne me rappelle. En attendant, je vais faire ce pour quoi je suis ici et observer. Malgré tout, il semblerait que les derniers événements aient allégé mon travail.

— Tu vas donc me suivre ou que j'aille, devina le dernier dieu en vie.

— En effet. Puis-je me permettre de vous demander ce que vous comptez faire à présent ?

— Pour le moment, trois choses. La première va être de reformer le panthéon avec des mortels assez puissants et vertueux pour assumer ce rôle. La deuxième consiste à briser le cycle de réincarnation des mortels.

Cycle de réincarnation ? s'étonna la prétendante. Si elle connaissait ce dernier mot, elle ne voyait pas vraiment de quoi il voulait parler. Il était connu que dans son monde, sauf très grande exception, la réincarnation n'existait pas. Pourquoi alors parlait-il de cela ?

— Si vous brisez ce cycle, où iront les âmes des mortels ?

— Ici. Une vie éternelle dans un lieu paisible, loin de toute souffrance et de tout besoin.

— Des mortels ? Ici ? s'étonna l'homme. Je veux bien que certains méritent cela, mais d'autres n'ont clairement pas l'âme assez pure pour pouvoir fouler ces terres.

— D'où la troisième chose que je veux faire. Construire une ville sur le plan démoniaque qui accueillerait les âmes non méritantes le temps de leur rédemption. Ce lieu me servira aussi de résidence. Ainsi, je pourrais m'isoler de ce nouveau panthéon et faire ce que bon me semble sans qu'ils ne cherchent à se mêler de mes affaires.

Lorsque Ouros avait évoqué la construction de la cité des damnés, Scyllia s'était alors souvenue d'où lui évoquait le visage de l'homme inconnu qui se disait n'être qu'un observateur. Elle l'avait déjà rencontré. Elle était à présent certaine qu'il s'agissait de Lucius, la personne chargée d'expliquer aux âmes arrivées à la cité des damnés pourquoi ils étaient là et quelles en était les règles. Il n'était donc pas un damné comme elle l'avait pressenti à leur rencontre.

Alors qu'elle réfléchissait à ça, Scyllia vit Ouros rassembler les corps. Selon le dieu, il les traitait d'une manière différentes. Pour certains, comme le chef du panthéon, il se contentait de les rassembler en un tas de cadavres. Pour d'autres, il les prenaient avec une plus grande délicatesse et les alignaient avant de les recouvrir de draps blancs qu'il était allé chercher dans les étages supérieurs du palais.

En faisant bien attention, la prétendante remarqua que ceux qu'il traitait bien étaient les dieux dont la petite orbe lumineuse était sortie d'eux. Parmi ceux-là, tous ceux qui avaient tenté de fuir Shed sans le combattre en faisaient parti. Pour Scyllia, avec les informations qu'elle avait à sa disposition, la théorie la plus plausible était qu'il traitait bien le corps des dieux qui avaient du respect pour les anges et qu'il entassait les autres.

Une fois que tous les corps furent regroupés, le dieu de la mort usa de ses pouvoirs pour se transporter à l'extérieur avec tout le monde. Il se mit alors à construire des structures surélevées d'un mètre en bois, une par dieu sous un linceul. Même avec ses pouvoirs, Ouros voulait faire cela dans les règles de l'art et ne les utilisaient presque pas. Il lui fallut donc deux jours pour finir ses constructions sur lequel il déposa les corps avant de les incinérer.

Pour les autres dieux, Ouros les avait déplacés à l'écart et brûlé le tas de corps sans aucune cérémonie avant de se détourner d'eux et de les abandonner aux flammes. Encore une fois, Scyllia pouvait voir qu'il y avait une grande différence entre les deux traitements vu qu'il était, pour ceux qu'il avait traité avec respect, resté devant les flammes à les observer tout en se recueillant.

Lucius était resté à ses côtés pendant tout le temps des préparatifs. Il se décrivait comme étant un observateur et ce rôle lui allait vraiment bien. Il n'avait pas tenté de convaincre Ouros de donner une cérémonie décente pour les dieux qu'il avait entassé et n'avait pas non plus aidé à construire les bûchers funéraires. Il s'était contenté de rester là, à le regarder en silence.

Malgré tout, il quittait son rôle d'observateur lorsque Ouros lui adressait la parole et allait même jusqu'à l'aider lorsque celui-ci le demandait. Ce fut notamment le cas après que le dieu de la mort ait remis en état le palais. Il voulait repeupler le panthéon avec des mortels, mais encore fallait-il en trouver qui convenaient. De plus, comme l'avait indiqué Shed, le temps était compté vu que le monde des mortels ne pouvait pas rester sans dieux pendant longtemps.

Durant ce qui sembla à Scyllia être plusieurs mois, Ouros et Lucius arpentèrent le monde mortel à la recherche d'êtres d'exception qui pourraient remplir les nombreuses places vacantes laissées par les dieux originels.

Cela permit à la prétendante de voir à quoi ressemblait l'humanité à cette époque. Cette dernière n'en était qu'à ses prémices. Aucun pays n'avait encore vu le jour et les humains étaient regroupés en petits villages éparpillés un peu partout. L'agriculture et l'élevage n'en étaient encore qu'à leurs balbutiements, les technologies pourtant simple telles que la roue n'avaient pas encore vu le jour. Enfin, la magie n'était pas considérée comme quelque chose d'accessible et d'enseignable, mais comme un don attribué à la naissance.

À cause de cela, il fut extrêmement difficile de trouver une personne apte à remplacer la déesse de la magie. Ceux qui s'approchaient le plus d'un mage n'y connaissaient presque rien et pouvaient être égalé en un trimestre d'étude dans le présent.

Heureusement, Ouros et Lucius avaient fini par trouver un petit village isolé des autres où ils avaient fait de la magie leur spécialité et compris qu'il ne s'agissait pas de dons attribués aléatoirement à la naissance, mais plutôt une science qu'il était possible d'apprendre et de maîtriser.

Tous les dieux trouvés, il restait encore beaucoup de travail à Ouros. Scyllia assista donc à la création des règles qui devaient régir les dieux. Il y avait, parmi elles, certaines à laquelle elle avait été confrontée plus tôt dans sa jeunesse, notamment le fait qu'ils ne pouvaient intervenir au cas par cas et faire du favoritisme. De ce fait, c'était à cause des règles dictées par le dieu de la mort qu'il avait été impossible à Sina de soigner sa prétendante atteinte du miasme après un passage non voulu sur le plan démoniaque.

Malgré cela, certaines d'entre elles étaient censées. Même s'il détestait Shed, il tint tout de même la promesse qu'il lui avait faite en exigeant que les dieux respectent les créatures qui leur servaient de serviteurs.

Le dieu de la mort fut d'ailleurs le premier à proposer de créer des anges. Les siens avaient des ailes de plumes noires, en signe de deuil pour la race qui les avaient précédés. Les autres dieux avaient alors repris son idée mais, ne comprenant pas la signification de cette couleur, avaient préféré le blanc pour signifier la pureté.

Ouros dirigea ainsi les dieux pendant plusieurs années et les guida pour qu'ils accomplissent leurs tâches divines sans faire n'importe quoi. Scyllia avait presque du mal à reconnaître en lui le dieu qu'elle détestait tant, mais elle comprit aussi qu'il n'avait pas le choix. Les laisser se débrouiller sans les assister aurait été aussi productif que de ne pas remplacer du tout les anciens dieux.

Chaque jour, la prétendante voyait aussi, sans comprendre, que le dieu de la mort stockait un peu de son énergie dans un objet réceptacle, tout comme Enzo l'avait fait pendant des années avec la dernière larme de sa fille. L'énergie insufflée par jour n'était cependant pas comparable entre les deux. Si un mortel avait voulu utiliser celui d'Ouros, la quantité d'énergie contenue à l'intérieur l'aurait tout simplement désintégré sans qu'il n'ait pu en profiter ne serait-ce qu'un instant.

Enfin, alors que les nouveaux dieux avaient trouvé leurs marques et se débrouillaient en autonomie avec leurs nouveaux serviteurs ailés, le dieu de la mort annonça son départ du plan des dieux. Il n'abandonnait pas son titre, mais expliqua qu'il avait beaucoup de choses à faire et qu'il ne pouvait donc plus rester avec eux pour le moment.

Tristes de le voir partir, ce qui était compréhensible pour des mortels à qui il avait tant donné et avec qui il avait été si gentil et attentionné, les dieux lui souhaitèrent bon courage et le laissèrent s'en aller.

Le dieu de la mort, toujours accompagné de Lucius, s'éloigna alors du palais où tous les dieux avaient élu domicile et, lorsqu'il fut sûr que personne ne pouvait le voir, ouvrit un portail vers le plan démoniaque dans lequel il s'engouffra, emportant Scyllia avec lui.  

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