Chapitre 10
Au-dessus de la capitale, Scyllia et Shed volaient en direction du sud pour sortir de l'enceinte de la ville. Dans ses griffes de brume, le démon tenait toujours le démoniste qu'ils venaient de libérer. Malgré son aversion pour cette personne infâme, Scyllia avait tout de même insisté pour que Shed le porte à peu près correctement. Le résonnement de la prétendante était simple. Si le démon continuait de transporter le démoniste par la gorge comme il l'avait fait au début, le prisonnier n'aurait jamais été en mesure d'invoquer le portail par lequel elle voulait passer pour se rendre sur le plan démoniaque.
C'est donc par les bras, au niveau de l'épaule, que la créature de brume transportait celui qu'elle avait fait évader. Malgré les traitements brusques qu'il avait subis en prison avant sa libération, le démoniste arborait un large sourire. Cela pouvait se comprendre. Scyllia ne savait pas depuis combien de temps il était enfermé, mais l'aile dans laquelle il se trouvait n'avait aucune ouverture vers l'extérieur. Ce devait être la première fois depuis bien longtemps qu'il respirait de nouveau l'air frais.
Vu que Shed avait libéré les chasseurs de mages juste après avoir pulvérisé le mur de la cellule, Scyllia ne cessait de surveiller ses arrières pour ne pas se faire surprendre par les gardes magiques de la prison. Elle pouvait ressentir toutes les âmes jusqu'à la prison et celles des chasseurs de mages semblaient se rassembler pour partir à la chasse à l'évadé. Il y avait d'ailleurs une autre âme qui se rapprochait d'eux. Celles d'une certaine archimage qu'elle ne voulait absolument pas croiser pour le moment après ce qu'elle venait de faire.
— Posons-nous là ! proposa Scyllia après s'être éloigné du mur d'enceinte de la capitale.
— Tu oses me donner un ordre, esclave ? grogna Shed avec un air hargneux et supérieur.
Je te déteste, souffla intérieurement la prétendante, faisant ainsi rire le démon dans sa tête. Au moins, cela avait le mérite de lui montrer un léger aperçu de ce qu'aurait été sa vie si Shed avait réussi à la briser. Une vie de servitude où même penser ce qu'on voulait n'était pas permis.
— Tu n'as pas fini comme ça parce que je n'ai jamais essayé de te briser. J'ai certes joué un peu avec toi au début, mais si j'avais voulu te faire sombrer dans la folie, je n'aurais pas, par exemple, bloqué tes cauchemars.
Il avait peut-être raison, mais en attendant, ils étaient assez loin de la ville et Scyllia n'avait qu'une hâte, même si elle avait du mal à l'admettre, elle voulait se rendre au plus vite sur le plan démoniaque.
Heureusement, Shed n'était pas joueur au point de continuer sur des lieux. Peu après leur discussion intérieure, le démon descendit jusqu'à arriver près de la terre. Il ne pouvait cependant pas se contenter de déposer simplement son passager et le lâcha à deux mètres du sol avant de se poser lui-même en rigolant.
— Bon, j'en ai assez fait, je te laisse finir avec mon serviteur.
À ces mots, Shed s'évapora juste au moment où Scyllia atterrissait. Même si Shed était toujours avec elle, l'avoir physiquement à ses côtés avait quelque chose de rassurant. Sans lui, elle avait l'impression que le démoniste ressemblait bien plus à un psychopathe.
— Maintenant, ouvre un portail vers le plan démoniaque, ordonna-t-elle sans se laisser démonter par l'aura malsaine qui se dégageait du prisonnier. Près de la cité des damnés si possible.
Sans dire un mot, juste avec un large sourire, le démoniste commença son incantation. Chaque mot qu'il prononçait amplifiait cette impression qu'il était quelqu'un de dangereux et de mentalement instable.
— Prépare-toi, Ça n'est pas un portail qu'il ouvre. Il invoque des démons, prévint calmement Shed.
Avant qu'elle n'ait le temps de réagir, deux silhouettes commencèrent à se former dans une brume similaire à celle qu'elle avait l'habitude d'utiliser. L'une d'elles était haute de trois mètres et était pourvue de quatre bras tandis que l'autre se tenait à quatre pattes et devait faire la taille de Brumi sous sa forme adulte.
— Qu'est-ce que tu fais ? Nous avions un pacte !
— Un pacte ? rit le démoniste. Mais je n'ai rien signé du tout moi.
Alors qu'il s'esclaffait, les formes et les couleurs des démons se précisèrent. Celui à quatre bras était d'un rouge sombre et sa tête reptilienne était pourvue de cornes qui ne donnait pas envie de s'y frotter. Le second, lui, ressemblait à un chien qui aurait subi des mutations magiques. Une aura malsaine se dégageait de lui, tout comme son odeur qui était pestilentielle.
— En un sens, tu vas avoir ce que tu voulais. Dans quelques instants, tu seras là où tu voulais être. Dans la cité des damnés.
— C'est moi ou il est incroyablement con et la peur qu'il inspire est clairement exagérée ? Ces deux démons qu'il a invoqués ont peut-être l'air impressionnants, mais ils n'arrivent pas à la cheville de celui qui accompagnait Elazrar et Meracus. Et tu as réussi à t'en débarrasser alors que tu n'avais que neuf ans ! Donc tu vas me faire le plaisir de les réexpédier de là où ils viennent et de tabasser ce pitoyable personnage avant qu'il honore sa parole !
Étrangement, et même si les paroles de Shed se voulaient rassurantes pour le combat qui allait venir, Scyllia avait l'impression qu'elle venait de se faire réprimander. Était-il agacé parce que le démoniste n'avait pas tenu parole ?
— C'est pas ça ! C'est juste qu'ils en font toute une histoire de celui-là. Comme quoi c'est quelqu'un de dangereux à ne surtout pas laisser sortir. Et qu'est-ce qu'il fait quand il a l'occasion de nous montrer ses pouvoirs ? Il nous invoque deux démons tout moisi ! Je m'attendais sincèrement à mieux de sa part.
— Tuez-là ! ordonna le démoniste.
Avant même que les démons n'aient bougé un muscle, Scyllia invoqua ses dagues et se téléporta quatre fois. La première, la prétendante s'était retrouvée juste à côté du chien démoniaque, la seconde, elle faisait face au démon à quatre bras, juste devant sa tête. Pour la troisième, elle s'était retrouvée devant le démoniste et, enfin, sa dernière lui avait permis de retourner à sa place initiale.
Entre chaque téléportation, Scyllia avait donné un coup de dague. Pour les deux démons, elle leur avait tranché la gorge avant même qu'ils n'aient le temps de réagir et, pour le démoniste, la prétendante s'était contentée de lui entailler la joue.
Le sang noirâtre et nauséabond des créatures invoquées se répandit rapidement sur l'herbe verte de la plaine tandis que celui du démoniste perlait sur sa joue. Les deux démons repartirent comme ils étaient venus, dans une brume noire qui s'évapora rapidement, laissant seul leur invocateur.
— Je dois t'avouer deux choses, dit calmement Scyllia en rangeant ses lames. Premièrement, je suis déçue. Je m'attendais à mieux. Et deuxièmement, je ne te comprends pas. Pourquoi faire ça alors que tu n'as qu'à ouvrir un portail pour gagner ta liberté ?
— Ces années enfermées ne m'ont pas été favorables, grimaça-t-il en essuyant le sang de sa joue. Si tu m'avais affronté avant qu'on ne m'emprisonne, moi et mes puissants démons t'aurions fait mordre la poussière.
— Si tu le dis, répondit la prétendante d'un ton neutre en haussant les épaules. Mais maintenant, fais ce pour quoi nous t'avons libéré ou je te torture. Et crois-moi, de ce côté-là j'ai appris du meilleur.
— Enzo ? C'est vrai que côté torture psychologique, certaines de ses blagues étaient admirables !
Toi, abruti ! Répondit-elle intérieurement. Si lui en avait fini avec leur petit jeu du maître et du serviteur, elle était obligée de continuer. Et puis, avec toutes les atrocités qu'il pouvait sortir à la minute lorsqu'il était inspiré, ce qu'elle venait de dire était vrai. Elle avait malgré elle dans son esprit des représentations très claires de comment faire souffrir quelqu'un longtemps et intensément.
— Alors on commence par quoi ? demanda-t-elle avec un sourire sadique, la lame pointée vers le prisonnier. Les oreilles ? Les doigts ? L'entre-jambe ?
— D'accord, d'accord ! céda-t-il. Je te crée un passage et nous partons chacun dans notre direction. Mais espère ne pas me recroiser lorsque j'aurai repris la pleine possession de mes pouvoirs.
Sans dire un mot, Scyllia rangea une nouvelle fois ses dagues et croisa les bras en attendant que le démoniste tienne parole. Cette fois-ci, l'incantation ne fit pas réagir Shed. Après une longue minute d'attente, un portail commença à se créer et à grandir. Scyllia pouvait déjà apercevoir, de l'autre côté, le ciel orange et la terre rougeâtre de ce paysage désolé qu'était le plan démoniaque.
Il fallut une minute de plus au démoniste pour agrandir la faille afin qu'une personne comme Scyllia puisse passer, puis une supplémentaire pour la stabiliser. Visiblement, ce sort qu'il disait facile à lancer n'était pas de tout repos et l'avait épuisé. Il avait d'ailleurs du mal à retrouver son souffle.
Une question vint soudain à l'esprit de la prétendante. Qu'arriverait-il au portail s'il arrivait quelque chose au démoniste ?
— Il ne se fermera pas immédiatement si c'est ce que tu te demandes. Plusieurs humains inconscients se sont déjà fait piéger ainsi. Une ouverture de portail attire les démons et certains sont capables de passer de l'autre côté. C'est une porte que l'on peut ouvrir, mais qui ne se referme qu'avec le temps. Mais si tu veux mon avis, celui-ci ne durera pas bien longtemps, alors dépêchons-nous.
— Voilà, j'ai respecté ma part du marché.
— Merci, répondit Scyllia avec un large sourire.
Faisant d'abord un pas vers la faille, la prétendante s'arrêta juste avant de la traverser et fixa le démoniste. Le bras tendu vers lui, elle invoqua sa brume qui s'enroula autour de lui jusqu'à le recouvrir des pieds aux épaules. Avec les explications qu'avait données Shed lorsqu'ils avaient pénétré dans la prison, Scyllia tenta de reproduire le cercueil de brume.
— Mais qu'est-ce que tu fais ? paniqua le prisonnier.
Vu comment il essayait de bouger, le sort avait marché. Il pouvait toujours parler, mais le moindre sort qu'il lancerait avec ses mains rebondirait et le toucherait lui. Se tournant vers la ville au loin, Scyllia sourit de plus belle. Dans le ciel, elle pouvait déjà apercevoir les chasseurs de mage avec, à leur tête, la duchesse et archimage Emvar.
— Tu vas attendre ici bien sagement que les chasseurs te ramène en prison. Je suis certaine qu'ils seront heureux de t'offrir une nouvelle cellule.
— Quoi ? Mais... Nous avions un pacte !
— Un pacte ? rit-elle. Mais je n'ai rien signé de tout moi !
Tandis que les chasseurs de mages se rapprochaient de plus en plus et que le démoniste l'insultait de tous les noms, Scyllia fit un pas en avant et traversa le portail. Dès qu'elle arriva de l'autre côté, la prétendante ressentit la chaleur étouffante de cet endroit désolé. Il n'y avait ici ni fraîcheur, ni vent, tout était figé et silencieux par rapport à son monde.
— Et nous voici de retour, souffla-t-elle tandis que le portail se refermait derrière elle.
Juste avant qu'il ne disparaisse, elle avait eut le temps d'apercevoir au travers Elisabeth et les chasseurs qui se posaient sur la plaine. À présent, elle ne pouvait plus reculer et, cette fois-ci, personne ne viendrait à son secours comme Enzo l'avait fait. C'était maintenant à elle de secourir quelqu'un.
— Si on pouvait éviter de finir comme lui, ça m'arrangerait.
— Ne t'en fais pas, je compte bien retourner chez moi une fois que tout ça sera fini.
— Bonne attitude, mais pour commencer, il va falloir se débarrasser de tous ces démons qui arrivent.
Étonnée par ce que venait de dire Shed, Scyllia ne comprit ce à quoi il faisait allusion au moment où elle se retourna. Dans ce désert de terre ocre, une vingtaine de démons avançaient dans sa direction. Sans doute avaient-ils été attirés par l'ouverture du portail.
— Le comité d'accueil de la première fois était bien mieux, celui-ci laisse à désirer, souffla le démon.
Ça, ça n'était pas certain. À ces neuf ans, deux démons géants l'avaient traînée dans le plan démoniaque et avaient voulu la tuer. À cette époque, la panique lui avait fait immédiatement passer le contrôle de son corps à Shed, mais à présent, elle ne pouvait faire appel à lui que sous sa forme de brume et ses pouvoirs étaient limités. À deux contre vingt, elle risquait d'avoir un peu plus de mal.
— Mais arrête de t'inquiéter pour si peu. Il y a même pas un an, tu faisais face à une armée entière et tu étais bien plus sûre de toi. Je te dis que ces démons ne sont que des insectes, alors balayons-les d'un revers de la main et allons-nous-en.
Les temps qu'ils aient cette discussion, les démons avaient fini de couvrir la distance qui les séparait de Scyllia. Si quelques-uns ressemblaient à des animaux, au même titre que le deuxième démon du prisonnier, d'autres avaient l'air dotés d'une certaine raison.
— Une humaine, rit celui qui était au milieu de tous et était le plus imposant. Elle s'est perdue ?
— Oui et non, répondit la prétendante. Je suis venue ici de mon plein gré, mais je ne sais pas exactement où je me trouve sur le plan démoniaque et quelle direction prendre pour rejoindre la cité des damnés.
— Et elle parle la langue démoniaque, voilà qui est intéressant. Je suis sûr que tu feras un jouet très divertissant.
— Mais pourquoi tous les démons veulent faire de moi un jouet ? souffla-t-elle. On va faire simple. Vous allez me dire par ou aller pour rejoindre le palais d'Ouros, oui ou non ?
— Ho, j'ai bien d'autres projets pour toi.
Exaspérée, la prétendante tendit sa main en direction du démon et projeta de la brume à son visage. Surprise, la créature recula puis, voyant qu'il n'avait rien, se mit à rire. Ce qu'ils pouvaient être énervants avec leur air hautain, se désola-t-elle intérieurement.
Si le rire avait contaminé ses acolytes, celui qui s'était pris le jet de brume eut soudain le visage déformé par une expression de douleur. Il se prit la gorge des deux mains et tenta d'avancer vers la prétendante en la fixant de ses yeux exorbités. Il allait pour lui lacérer le visage à coup de griffes lorsqu'il tomba et s'étala de tout son long devant elle, son corps uniquement animé par des spasmes.
— Tu lui as fait inhaler la brume, puis tu l'as solidifiée à l'intérieur de son corps. Bravo, c'est une excellente idée !
Idée qui lui aurait été utile contre les trois dirigeants d'Istram, pensa-t-elle. Si elle avait eu conscience d'une telle utilité de sa brume, leur combat aurait duré bien moins longtemps et Enzo serait encore en vie.
— Détrompe-toi, j'ai essayé, mais ils se protégeaient. Les sorts de brume étaient totalement inefficaces contre eux.
Si les démons bipèdes étaient restés stupéfaits devant la mort brutale et inexplicable de leur chef, ceux à quatre pattes, eux, avaient commencé à se rapprocher de Scyllia en grognant. Ils n'étaient, au final, que des chiens qui n'avait de démoniaque que leur apparence.
Patiemment, les bras le long du corps et ses dagues en mains, la prétendante attendit qu'ils attaquent en premier. Elle n'eut pas à patienter bien longtemps. À peine quelques secondes après que le démon se soit écroulé, deux chiens lui sautèrent dessus. Malgré leur rapidité, leurs crocs ne se refermèrent que sur de la brume et, avant qu'ils ne retrouvent l'ennemie qu'ils voulaient déchiqueter, les deux chiens démons moururent d'une dague dans la nuque.
Finalement, Shed avait raison. Ces démons étaient faibles et n'étaient en rien des ennemis à sa hauteur. Malgré tout, ils pensaient encore avec une chance contre elle. L'un des bipèdes s'approchait d'ailleurs d'elle avec une certaine rage sur son visage.
Tout comme le premier démon mort, il tenta de lacérer Scyllia qui évita l'assaut aisément en sautant en arrière. Il était cependant plus rapide qu'elle ne l'aurait cru et à peine s'était-elle réceptionnée qu'il était sur elle, prêt pour une nouvelle attaque.
Lâchant ses dagues, la prétendante pointa ses mains en direction du torse du démon. De ses paumes, deux traits de feu jaillirent et explosèrent sur son ennemi qui vola sur plusieurs mètres avant de s'écraser à terre, sa poitrine fumante.
— Et de quatre... Quand je pense qu'on me met dans le même panier que ces êtres inférieurs.
Si elle avait voulu montrer qu'ils n'étaient pas de taille pour éviter un combat inutile, Scyllia se rendit compte que son plan n'avait pas vraiment marché. C'était à présent cinq chiens et deux démons plus intelligents qui s'approchaient d'elle.
— Ils se disent que plus leur proie résiste, plus ils auront de mérite pour t'avoir capturée et asservie.
Avant que la prétendante n'ait pu réfléchir à ce que venait de dire Shed, tous ceux qui l'avaient encerclé l'attaquèrent en même temps. Elle esquiva le premier chien et eut même le temps de le tuer d'une dague dans l'œil, mais ses autres adversaires coordonnèrent leurs attaques, si bien qu'elle n'avait pas le temps de répliquer. À chaque fois qu'elle réapparaissait, elle était obligée de disparaître de nouveau pour ne pas se prendre un nouveau coup.
— Mais éloigne-toi un bon coup et fais-les disparaître en un sort, râla Shed qui en avait assez de ce combat inintéressant. Et ne me dit pas que tu n'en es pas capable, tu le faisais déjà à dix ans après avoir absorbé la source des dragons.
C'est vrai. Elle avait le pouvoir de les tuer facilement. Elle pouvait même se mettre hors d'atteinte si elle s'envolait. Aucun d'eux n'était pourvu d'ailes. Elle pourrait ainsi les bombarder sans craindre de quelconques représailles et en finir rapidement. Malgré tout, un problème subsistait. Elle ne savait pas où elle se trouvait sur le plan démoniaque.
Après avoir esquivé griffes et crocs, Scyllia se retrouva devant un démon qui s'apprêtait à plonger ses griffes dans son ventre.
— Assez ! hurla-t-elle.
En un instant, tous les démons s'immobilisèrent. C'était comme si le temps s'était arrêté sur la plaine aride du plan démoniaque. Scyllia était la seule à ne pas être affectée par le sort qu'elle avait lancé. Pour le moment, elle avait réussi à les stopper, mais son but était d'obtenir les informations qu'elle voulait. Il ne lui restait plus qu'à en convaincre un. Celui qui se trouvait devant elle faisait d'ailleurs un bon candidat.
— Toi, à genou !
Écrasé par la volonté de la prétendante, le démon qui avait failli la blesser lui obéit. Scyllia s'approcha alors de lui avec un léger sourire.
— Dis-moi, lui chuchota-t-elle à son oreille. Aimerais-tu faire la connaissance de Shed ?
À l'évocation de ce nom connu de tous les démons, la créature écarquilla les yeux et sa respiration s'accéléra. Même après ces années d'absence, Shed inspirait toujours autant la terreur chez les autres démons.
— Je suis d'humeur à faire des pactes aujourd'hui. Voici les termes. Dis-moi dans quelle direction et à combien de lieus se trouve la cité des damnés et je te laisse en vie. Si tu refuses, je te laisse entre ses mains.
— Refuse ! Refuse !
— Elle... Se trouve à l'ouest... répondit le démon avec difficulté. À deux jours de marche.
— Très bon choix, sourit Scyllia.
— Il est pas drôle.
Sans attendre, la prétendante invoqua ses ailes de brumes et s'envola dans la direction que le démon avait indiquée. Elle savait à présent où aller. Son prochain objectif était donc d'atteindre la cité des damnés, puis le palais d'Ouros, le dieu de la mort.
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